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3,53

sur 411 notes
Défi ABC 2021-2022
La vérité sur la lumière... quelle ambition. Elle ne saute pas yeux à la lecture: là où j'attendais un peu de légèreté, de délicatesse, de poésie même, soyons fous, j'ai trouvé pesanteur, poncifs, ennui. Où est la fantaisie de Rosa candida?
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Honneur aux dames
Et quelles dames ! Les sages-femmes ! Puisque c'est à elles qu'Audur Ava Olafsdottir consacre son dernier roman. Dyja est une sage-femme épanouie par son quotidien de “mère de la lumière”. Elle tient sa vocation de sa grand-tante, illustre sage-femme qui a travaillé dans le même hôpital et dont la philosophie hante encore les couloirs. D'ailleurs, pour Dyja, lorsqu'elle découvre de vieux manuscrits laissés par sa grand-tante, cela devient plus que cela et elle se lance dans leur lecture, non sans en partager de nombreux passages avec nous.
Pour moi, ce récit s'apparente presque davantage à un essai qu'à un roman. Il y a beaucoup d'éléments sur la gestation, la naissance et la maternité mais également sur des considérations écologiques avant-gardistes si l'on se replace à l'époque de l'écriture des manuscrits.
C'est néanmoins un texte doux et poétique, qui éloigne les revues scientifiques de l'esprit même s'il ne parvient pas, à mon sens, à se départir d'une certaine froideur.

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Tout ce qui est écrit en Islande n'est pas obligatoirement exceptionnel. C'est exotique. Pour des raisons diverses, l'approche de l'existence y est plus philosophique, moins d'importance pour les petits bobos du quotidien. On comprendra facilement que les conditions climatiques assez rudes obligent à une humilité face à la nature toute puissante, et, pour ce qui concerne ce livre, la première épreuve vient en naissant.
Il est question ici de sage-femmes, de la profession la plus essentielle qui soit : aider à enfanter celles qui osent donner la vie à des êtres dans un milieu si inhospitalier. La question se pose après un constat évident: vivre ici est difficile, quelle est l'instinct qui pousse l'être humain à se reproduire, à donner en pâture aux éléments des mammifères de 50 cms de long pesant environ 3,500 Kgs ?
La tante Fifa a laissé derrière elle des centaines de pages manuscrites, ou tapuscrites en fonction de leur datation, fort imprécises, voire inexistantes. Elles narrent les questions et les réponses, imparfaites, aux questions que je viens de poser.
Dÿja habite l'ancien appartement, exécutrice testamentaire "de facto", elle s'est chargée, toute seule, de la tâche, du tri, classement et...compréhension des travaux de l'ancienne sage-femme. le passage du bébé dans le ventre de sa mère, obscur refuge, à la clarté aveuglante du monde du dehors, est rendu possible par ces femmes baptisées "mère de la lumière", premier contact du foetus devenu être humain, une tape sur les fesses, un cri, une régurgitation et c'est parti pour un chemin de croix.
La tante n'est pas tendre pour l'homme, ou la femme, elle l'est en deça de 50 cms, au-delà, c'est n'importe quoi. Ses écrits, échange épistolaire avec une alter ego galloise, tend à démontrer l'infériorité biologique de notre espèce dans le monde vivant, son mépris pour les autres membres du biotope planétaire et sa vocation à l'auto-destruction.
" L'homme doit d'abord naître pour pouvoir mourir".
Le climat islandais prête à l'introspection, à l'écriture comme la lecture. La conscience de notre précarité prend corps chez cette tante fort tôt, plusieurs décennies avant les COP diverses.
Ce serait un pensum indigeste que ce livre si l'humour en creux ne se glissait de temps à autre, tel l'australien venu de chez lui pour "ruminer", s'enquérant de la vitesse du vent. Nous avons les incendies, vous avez le vent.
J'y pense à l'instant : je suis allé dans ces deux pays. Il est dans le vrai, le vent encore et toujours pour planter une tente, désagréable dans l'Est de l'île, et la fumée dans la ville de Sydney, obligation d'aller à la plage pour respirer.
Je confirme qu'il est plus difficile de vivre en Islande et en Australie qu'en France.
C'est un ouvrage désarçonnant, vite lu, écrit pendant la pandémie, avec un je ne sais quoi de revigorant.
Comme vous le sentez.
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J'attendais très impatiemment ce nouveau roman ! L'analyse de la lumière y est très pertinente : quoi de plus beau en effet que le mot « Ljósmóðir », mère de la lumière, pour sage-femme en islandais ? A partir de ce mot l'auteure nous emmène vers la lumière de l'Islande, la lumière des êtres et celle de l'univers... Je n'ai pas été aussi émue que par ses précédents ouvrages, de Rosa Candida à Miss Islande, mais Auður Ava Ólafsdóttir est mon auteure préférée pour la grande beauté de son écriture et la pertinence de ses textes.
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« On dit que l'homme ne se remet jamais d'être né. Que l'expérience la plus difficile de la vie, c'est de venir au monde. Et que le plus difficile ensuite, c'est de s'habituer à la lumière. »

Il y a toujours beaucoup de bienveillance, de douceur et aussi une pointe d'espièglerie dans les livres d'Auður Ava Ólafsdóttir. « La vérité sur la lumière » ne fait pas exception, et pourtant il m'a semblé moins abouti et séduisant que ses autres romans.

Dýja est sage-femme (en islandais ljósmóðir, mère de la lumière) comme plusieurs générations de femmes de sa famille.
Le récit distille pêle-mêle dans de brefs chapitres ses réflexions personnelles, ses observations sur son métier, ses échanges téléphoniques avec sa soeur météorologue, sa rencontre avec un touriste australien de passage ainsi que des extraits de livres écrits par sa grand-tante elle aussi ancienne sage-femme.

Le style est le même que dans ses autres romans, des pensées par petites touches en quelques phrases courtes, parfois toutes simples mais toujours pleines de poésie. L'autrice est une amoureuse des mots et de la langue et cela se ressent.
Mais si dans les autres romans l'ensemble se tient et trouve une finalité, cette fois-ci je n'ai pas compris l'intention initiale et le récit m'a semblé décousu et sans chaleur. Il y perd aussi en sensibilité et en justesse, difficile par exemple de s'attacher au personnage de Dýja qui manque de profondeur.

Le récit semble avoir tous les ingrédients qui font le charme habituel des romans d'Auður Ava Ólafsdóttir, mais c'est comme si chacun avait moins de saveur, de sel, de piquant.
Une petite déception mais je resterai fidèle à cette autrice que j'aime beaucoup et dont certains romans sont très réussis.
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Dýja est une jeune sage-femme islandaise. Dans sa famille, il y a une accoucheuse à chaque génération. Avant elle, c'était sa grand-tante Fífa. Elle a grandi à son contact et vécu avec elle les dernières années de sa vie. À son décès, Dýja hérite de l'appartement chargé des meubles de sa défunte parente. Il s'agira bientôt de faire peau neuve afin d'y laisser entrer la lumière. Pour l'accompagner, une soeur météorologue, sa collègue Vaka, sauveteuse et guide en dehors de son travail à l'hôpital, ainsi qu'un touriste australien venu à l'occasion des fêtes de Noël.

Parmi les bric-à-brac de l'appartement, Dýja découvre et se plonge dans différents documents : ceux de sa grand-tante (trois textes, la correspondance entretenue avec une amie galloise, ainsi que le travail ethnographique d'entretiens avec des sage-femmes du pays) et le journal intime de son arrière-grand-mère. C'est là le véritable point de départ du récit pour une envolée vers un essai philosophique.

À partir des expériences autour de l'accouchement, l'auteure amorce une réflexion graduelle. Elle évoque l'évolution du traitement des paturientes et des moeurs. Puis observe le lien entre la pollution de la planète et les problèmes de fertilité. Elle aborde d'ailleurs toutes les difficultés autour de la procréation : infertilité, fausse couche, bébé mort-né. Face aux conditions environnementales et sanitaires, elle ose poser une question d'actualité : devons-nous encore nous reproduire ? et même, est-ce le but de l'Homme ?
Elle élève encore le degré de lecture et nous conduit à nous interroger sur la nature et le rôle de l'Homme au sein du règne animal, sur la dialectique vie-mort, le hasard, ou encore l'origine et l'essence de la lumière.

Toutefois, ces mises en abîme et entremêlements d'histoires donnent parfois de la lourdeur au récit et peuvent perdre le lecteur. L'ouvrage fait partie de ces livres qui se lisent et relisent car ils nécessitent une certaine maturation.
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Elles sont sage femmes de mère en fille ou de grande tante en petite nièce.
En islandais le mot sage femme signifie mère de la lumière.
Dýja qui a perdu sa grande tante il y a quelques années parcourt ses cahiers et se plonge alors dans ce que peut signifier pour ces femmes qui font naître des bébés, la lumière.
Un très beau roman, poétique comme d'habitude avec Ólafsdóttir.
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Dyja est sage-femme, comme avant elles, de nombreuses femmes de sa lignée l'ont été .... tout particulièrement sa grand-tante, Fifa dont elle était très proche et dont elle habite l'appartement depuis le décès de la vieille dame ....
Omni présence de la lumière dans ce roman, la lumière de la naissance, qui accueille le nouveau-né au terme d'une gestation dans les ténèbres ... mais aussi lumière de la nature si précieuse en Islande où cette lumière n'est, à certains moments de l'année, donnée à l'homme qu'avec parcimonie.
Un récit agréable où l'on se perd parfois ....
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Quel plaisir de retrouver l'écriture poétique d'Auður Ava Ólafsdóttir ! Avec beaucoup de douceur et de tendresse, elle interroge le sens de la vie dans un magnifique récit plus contemplatif qu'à l'accoutumée. Elle reconstitue une lignée familiale de sages-femmes, joliment nommées «ljósmoðir» en islandais, les «mères de la lumière» et assemble des fragments de vie pour en faire une mosaïque de réflexions existentielles. le récit se déroule juste avant Noël, la lumière se fait rare, l'obscurité hivernale suspend le temps et une forte tempête va s'abattre sur l'île de manière imminente.

Dýja perpétue la tradition familiale des «mères de la lumière» à l'hôpital de Reykjavik et vit dans l'appartement légué par sa grand-tante qui fut elle aussi sage-femme. Elle découvre dans un carton trois manuscrits inachevés. Ils contiennent des témoignages de sages-femmes qui parcouraient autrefois la lande en bravant le blizzard au péril de leur vie, des réflexions sur la nature humaine, la lumière, la vie, la mort, la nature et des préoccupations liées au dérèglement climatique orchestré par l'homme. La lecture de ces manuscrits est pour Dýja une véritable immersion émotionnelle dans les pensées de sa grand-tante et dans la mémoire familiale. Elle dévoile avec pudeur quelques bribes intimes, ses blessures, sa solitude, et apparaît extrêmement touchante. Sa grand-tante est fascinante en femme de caractère au franc parler, un peu fantasque, avec cette acuité d'esprit qui la rend visionnaire. 

Entre obscurité et lumière, la musicalité et la sensibilité de la plume d'Auður Ava Ólafsdóttir évoque la vulnérabilité et les faiblesses de l'être humain dans un superbe roman qui vient bousculer nos émotions. Tout est effleuré avec délicatesse et finesse. À partir d'une histoire intimiste, la romancière met à l'honneur les femmes, «les mères de la lumière», convie la vie et la mort à l'approche d'une terrible tempête redoutée, reliant ainsi la culture islandaise et ses mystères à l'universel. Elle nous offre un superbe récit, porté par des valeurs humanistes, par une philosophie de vie qui a la beauté fragile des aurores boréales. Un voyage envoûtant en terre d'Islande !

La vérité sur la lumière, Auður Ava Ólafsdóttir aux Éditions Zulma. Traduction : Éric Boury
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Au coeur de l'hiver islandais, alors que les journées ne sont faites que de nuits (presque) sans fin et que Noël approche à grand pas, un ouragan s'annonce. Dans son petit appartement hérité de sa grand-tante, Dyja - sage-femme, comme tant de ses ancêtres - lit et relit les notes et manuscrits laissés par sa grand-tante à la suite de son décès. Les pages noircies de réflexions autour de la maternité, du sens de la vie, et surtout de la nature et de ses ressources aussi infinies qu'inexplicables, parfois.

Quand elle n'est pas recluse chez elle à chercher la lumière dans les mots de son aïeule, elle l'accueille, elle lui permet d'exister. « Mère de lumière », c'est ainsi que se traduit littéralement le terme de sage-femme en islandais.

Si la narration fait la part belle (à mon sens) au courant de conscience, le charme de ce roman réside dans sa fragmentation. Il semble fait de bribes, de moments, pris au hasard et qui, ensemble, forment un tout. Un peu à l'image de la lumière qui, finalement, nous permet d'entrevoir la vie, la réalité… ou du moins une partie.

Audur Ava Ólafsdóttir signe un roman lumineux, alors que ses personnages évoluent en plein noir, à l'aveugle. Pour finalement renaître à la lumière d'événements nouveaux. Car, comme chacun le sait, après la pluie vient le beau temps.

Un récit poétique bien qu'il puisse paraître abstrait, que je vous conseille vivement. Cependant, pour ceux qui ne connaîtraient pas la plume de l'auteure, je vous conseillerai de commencer par son splendide « Rosa Candida », ou encore « Miss Islande » - dont j'ai entendu tant de bien mais que je n'ai pas encore pris le temps de découvrir !
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