Au coeur de l'hiver islandais, alors que les journées ne sont faites que de nuits (presque) sans fin et que Noël approche à grand pas, un ouragan s'annonce. Dans son petit appartement hérité de sa grand-tante, Dyja - sage-femme, comme tant de ses ancêtres - lit et relit les notes et manuscrits laissés par sa grand-tante à la suite de son décès. Les pages noircies de réflexions autour de la maternité, du sens de la vie, et surtout de la nature et de ses ressources aussi infinies qu'inexplicables, parfois.
Quand elle n'est pas recluse chez elle à chercher la lumière dans les mots de son aïeule, elle l'accueille, elle lui permet d'exister. « Mère de lumière », c'est ainsi que se traduit littéralement le terme de sage-femme en islandais.
Si la narration fait la part belle (à mon sens) au courant de conscience, le charme de ce roman réside dans sa fragmentation. Il semble fait de bribes, de moments, pris au hasard et qui, ensemble, forment un tout. Un peu à l'image de la lumière qui, finalement, nous permet d'entrevoir la vie, la réalité… ou du moins une partie.
Audur Ava Ólafsdóttir signe un roman lumineux, alors que ses personnages évoluent en plein noir, à l'aveugle. Pour finalement renaître à la lumière d'événements nouveaux. Car, comme chacun le sait, après la pluie vient le beau temps.
Un récit poétique bien qu'il puisse paraître abstrait, que je vous conseille vivement. Cependant, pour ceux qui ne connaîtraient pas la plume de l'auteure, je vous conseillerai de commencer par son splendide «
Rosa Candida », ou encore «
Miss Islande » - dont j'ai entendu tant de bien mais que je n'ai pas encore pris le temps de découvrir !