Elles sont trois soeurs, Sabine, Hélène, et Mariette. Issues toutes trois d'une famille catholique bien pensante aux revenus modestes. Un père instituteur aux idées très arrêtés, voire arriérées, sur l'éducation de ses filles, qui ne doivent pas sortir de ce moule strict que la morale leur impose, et qui va rapidement être dépassé. Une épouse au foyer qui rêve d'ailleurs, de travailler, de vivre, de respirer enfin, en dehors de sa cuisine et de ses filles.
Sur un peu plus d'une décennie, jusqu'à l'élection de
François Mitterrand en 1981, l'auteur nous fait revivre dans cette fresque les grands moments de notre histoire contemporaine à travers les aspirations en particulier des femmes de cette famille d'Aix-en Provence. Leurs aspirations, leurs rêves, leurs échecs et le poids de l'éducation et de la religion sur la vie de chacun.
Les années 60/70, ce sont des rêves d'émancipation pour les aînées. Mariette est encore si jeune, elle vit toujours avec les parents, musicienne, rêveuse, sensible, elle sera le socle qui tiendra cette famille qui va se déliter au fil du temps. Sabine, passionnée et vive, rêve de monter à la capitale pour y réussir une carrière d'actrice, y trouver l'amour et la liberté. Hélène, habituée à la région parisienne, car élevée en partie par son oncle et sa tante qui habitent à Neuilly-sur-Seine, va y faire ses études supérieures, son credo est le bien être animal, oui, déjà… un métier qu'elle veut exercer comme un véritable sacerdoce.
Et Agnès la mère, avec ses lourds secrets qui l'empoisonnent, s'émancipe en allant travailler Il n'est pas toujours facile de vivre ses rêves quand votre place est figée au foyer, épouse obéissante, mère attentive, femme oubliée.
Les années 60/70, c'est la révolution de 68, ce sont les cheveux longs, les filles en mini-jupe ou en blue-jeans, les écoles deviennent peu à peu mixtes. La pilule, la contraception et surtout l'avortement sont enfin légalisés, même si ce n'est pas sans mal, l'homosexualité cesse enfin d'être une maladie psychiatrique. Les femmes sont autorisées à travailler et à avoir un compte en banque sans avoir besoin de l'autorisation du mari (si, si ! Ce n'est pas si vieux que ça). Ce sont ces femmes qui luttent pour les autres,
Simone Veil,
Gisèle Halimi et le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, des luttes et des femmes dont on parle encore aujourd'hui, tant il est évident que rien n'est définitivement acquis. Ce qui est étonnant aussi, c'est l'ensemble de ces sujets de société que l'on connaissait déjà à ce moment-là, et pour lesquels on a l'impression aujourd'hui d'être dans le mur, écologie, bien-être animal, émancipation, liberté des filles.
Il y a beaucoup de nostalgie dans ce roman aux accents autobiographiques...
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