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EAN : 9788415051794
107 pages
Bang Editions (12/03/2020)
4.3/5   64 notes
Résumé :
Je ne veux pas être maman est un récit autobiographique qui traite du choix de la non-maternité, et des situations et conflits que génère la prise d'une telle décision, encore taboue dans notre société.
Tantôt avec humour, tantôt sur un ton plus réflexif et introspectif, la protagoniste relate les expériences vécues face à son choix de ne pas être mère, et nous vivons avec elle les réactions hautes en couleurs et les défis auxquels peut faire face une femme ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai eu envie de parler aujourd'hui de ce roman graphique que j'ai lu hier à la bibliothèque municipale. En effet, il parle d'un sujet qui me touche particulièrement : celui du non désir d'enfants.
Je n'ai pas d'enfants, je n'en veux pas, et comme le dit l'héroïne de ce roman graphique autobiographique, l'on ne devrait pas aller au-delà de ce "non", l'on ne devrait pas questionner la femme qui ne veut pas d'enfants - j'ajoute que l'on pose rarement la question à un homme qui n'en veut pas, voire même pas du tout.
Irene Olmo nous amène au tout début de sa vie, quand, à l'école, il était normal pour toutes de vouloir des enfants, pour toutes d'être contre l'avortement. Il a fallu qu'une proche soit concernée, qu'un débat sur l'avortement soit organisé pour qu'Inès se mette à réfléchir, à remettre en cause aussi les réflexes que l'on peut avoir quand on apprend une grossesse "accidentelle" ("tu n'utilisais pas de contraception ? Tu n'as pas utilisé de préservatif ?"), à penser aussi, au devenir de cette toute jeune femme et de cet enfant qu'elle n'a pas voulu.
Le temps passe, et à l'âge adulte, les questions, les pressions autour d'elle commencent. Les amies commencent à avoir des enfants, et à ne pas que de leurs enfants, de leur manière de les élever, ce qui éloigne Ines de ses amies, parce que celles-ci n'ont plus de place que pour la maternité. Se pose aussi la question de ce que les femmes sacrifient pour leur maternité, comme cette jeune femme que rencontre Inès et qui, enceinte, sacrifie ses rêves professionnels au profit de cet enfant qu'elle attend. Et Inès de s'interroger : comment l'enfant réagira quand il saura tout ce que sa mère a sacrifié pour lui ? A moins, comme certaines mères que j'ai côtoyées, qu'elle ne dise à son enfant : "je me sacrifie pour toi, plus tard, tu devras faire pareil pour tes enfants".
Le personnage principal traverse des moments durs, parce qu'elle est de plus en plus isolée - avant de se reprendre, de s'interroger, notamment sur toutes ces oeuvres de fiction qui montrent que, quel que soit le parcours de l'héroïne, son accomplissement ultime sera d'avoir des enfants, tout le reste ne comptera pas. Je pense aussi à tout ceux qui crient à l'extinction de l'humanité, alors que nous n'avons jamais été aussi nombreux sur terre. Elle parle aussi, et ceux qui interrogent les autres sur leur non-maternité n'y pensent pas assez, à celles qui veulent des enfants, absolument, et en souffrent horriblement, d'autant plus quand elles entendent les discours lénifiants des autres femmes, qui ne comprennent pas, puisqu'elles sont tombées enceintes selon leur désir, que d'autres ne le peuvent pas.
Je terminerai avec ces phrases, parce qu'elle correspond exactement à ce que je pense : "Je ne sais pas ce que me réserve le futur...
Mais je sais que nous finissons tous pareil, et quand ce moment arrive, j'espère avoir vécu la vie que je voulais vivre, et pas celle que me dictaient les autres."
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Quel belle découverte que ce roman graphique autobiographique de la talentueuse dessinatrice Irene Olmo !
De nos jours, ne pas vouloir avoir d'enfant est un sujet. Notre génération se retrouve obligée de conscientiser le désastre climatique dans lequel nous nous trouvons, les conflits internationaux sont plus que présents jouant un rôle considérable sur notre insécurité mais aussi notre pouvoir d'achat.
Et puis devenir parent... il y a encore peu, le sujet était rapidement traité comme étant la suite logique de la vie, un évènement naturel que toute personne doit vivre, pour donner sa pierre à l'édifice, pour avoir la chance de participer à l'amélioration de notre société. Les temps et les gens changent. Et je suis heureuse qu'il soit normal de nos jours de parler de ce sujet. Il y a bien parmi nous, des personnes qui ne souhaite pas obtenir ce rôle, ce grade de maman, qui ne souhaite pas endosser cette responsabilité. Et il y a des femmes, qui se battent pour que ce choix ne soit plus un combat en société.

Irene Olmo, par des planches ultra douces, à la colorimétrie acidulée nous raconte comment ce choix s'est ancré en elle.
Ses doutes, ses préoccupations, ses incompréhensions, ses moments de solitude face aux parents qui tentaient de la faire changer d'avis. Un enfant, c'est la responsabilité d'une vie. En quoi est-ce égoïste de ne pas vouloir en faire ? En quoi la vie serait moins belle sans avoir la charge d'un être possiblement névrosé de nos blessures non guéries ?

Des BD sur la maternité, sur la joie de la naissance, sur l'éducation positive, il y en a une floppée. Je souligne ici le courage de notre autrice pour avoir osé lever le poing. Admettons le, ne pas avoir d'enfant après 30 ans est très mal interprété par notre société. Irene nous présente avec un trait doux et des mots tranchés les malaises et les agressions permanentes de ses proches. Parce qu'il est vrai que "les modèles culturels ne cessent de punir les femmes. Professionnellement si nous décidons d'avoir un enfant. Socialement si nous décidons de ne pas en avoir".
"J'étais fatiguée que la bonté et la générosité soient associées aux femmes qui voulaient être mères et l'égoïsme et la froideur à celles qui ne voulaient pas l'être".

Ce magnifique roman graphique dénonce les pressions et le sentiment d'infériorité que subissent ces femmes qui décident de ne pas participer à l'augmentation du nombre d'individus sur Terre. Il est drôle, humain, et rempli de tolérance pour les choix des femmes. Nous refermons cet ouvrage avec le coeur léger. L'envie de vivre sa vie comme nous l'entendons, l'envie de se battre pour ce que l'on croit. Il prône le respect d'autrui et surtout, la sororité. Je recommande cette beauté à quiconque, même celles qui sont déjà mère ou souhaite le devenir, car même elles se reconnaitront.
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Irène, c'était une petite fille comme les autres : elle jouait à la poupée avec ses soeurs, voulait des douzaines d'enfants... Mais plus le temps passe, plus Irène grandit... Plus elle se pose des questions.
Sur l'IVG, sur le fait d'être une femme et de "devoir" donner la vie. de devoir choisir de renoncer à certains rêves pour s'occuper de ses enfants. Et ça, ça la fait douter. D'abord un petit peu. "Les enfants ? Plus tard, j'ai le temps !". Puis les années filent, ses amis deviennent parents, tous ne parlent plus que de leurs rejetons et elle... Elle se sent rejetée parce qu'elle, elle n'est pas mère, elle n'est pas une "vraie femme accomplie". Sa famille la pousse, celle de son ami aussi, des petites phrases lui sont dites naturellement mais elles font très mal : "Roh, tu vas bien changer d'avis", "Si tout le monde fait comme toi, l'espèce humaine va disparaitre", "Les enfants ça donne un VRAI sens à ta vie" ...

Mais... Si c'est son choix, si la décision de ne pas vouloir d'enfants est mûrement réfléchie... Pourquoi tout le monde critique ce choix ? Pourquoi se sent-elle à part, comme une extra terrestre ? Pourquoi les autres ne voient ils pas que les femmes sont conditionnées dès leur plus jeunes à "devoir vouloir" avoir des enfants ?

Cette BD aborde de nombreux points et mieux encore : elle comprend les deux positions principales. On comprend aussi bien les femmes qui veulent des enfants que celles qui n'en veulent pas. Un long débat qui ne se révèle pas stérile, très intéressant et qui nous fait poser les bonnes questions. Enrichissant, bien écrit et très joli à regarder... Je recommande chaudement !
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Outre la volonté de ne pas avoir d'enfant, ce livre parle aussi et surtout de cette pression sociale que les femmes subissent au sujet de la procréation. Insistance, remarques maladroites, déplacées voire carrément méprisantes, toute femme qui a tardé à procréer ou qui n'a jamais eu d'enfant, et ce par choix ou par non-choix, sait de quoi je parle. Cette petite bande dessinée qui, pour ne rien gâcher, bénéficie de dessins vraiment très jolis, devrait passer entre les mains de tout le monde : hommes, femmes, parents, non-parents, concerné.es ou non par la question... tout le monde ! Ça ouvrirait peut-être les yeux de certaines personnes sur le fait que non, faire des enfants n'est pas un passage obligé et surtout que non, ce ne sont absolument pas leurs affaires. Être mère est un choix important que chaque femme devrait pouvoir faire sans subir de pression de la part de leur entourage ou même, souvent, de parfaits inconnus. Ne pas être mère ne signifie pas être égoïste, immature ou avoir une vie triste, insipide et vide de sens. Être mère n'est pas une évidence biologique. Ne pas être mère n'est pas une tare.
Bref, j'ai beaucoup aimé ce livre et les messages qu'il véhicule avec justesse. Je sais que c'est encore un sujet tabou, ou du moins largement incompris pour pas mal de monde, mais je trouve important d'en parler, et que de si jolis livres contribuent à banaliser le sujet.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Avec ce roman graphique, Irène Olmo nous offre un magnifique témoignage sur sa décision de ne pas avoir d'enfants. Ce choix aux apparences anodines se révèle en réalité bien plus complexe à prendre que ce que l'on imagine. Avec cette décision de ne pas enfanter, Irène s'est retrouvée face à l'incompréhension, aux critiques et aux avis de son entourage. A travers une très belle illustration, Irène Olmo nous raconte son parcours, son choix, les réactions de sa famille et de ses amis et son ressenti. Elle offre aux femmes qui ont fait ce même choix de vie qu'elle des astuces et un soutien dans cette décision. Un livre qui donne un point de vue peu ordinaire et qui nous fait repenser à la situation de la femme au sein de la société.
Un petit voyage dans la tête d'une femme que je recommande fortement.
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critiques presse (1)
BoDoi
27 avril 2020
Sur le fond, Je ne veux pas être maman est clairement une bande dessinée féminine, féministe, utile et agréable à lire. C’est un sujet important pour notre société et le cheminement autobiographique apporte tout ce qu’il faut pour se poser cette question à soi-même, apprendre à éviter les pressions sur les autres et soutenir activement les personnes de notre entourage qui font ce choix.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Donner pour acquis que tout le monde aura des enfants sans se demander si les gens veulent ou non, et même s'ils peuvent ou non c'est trop supposer. Et cela peut même être très douloureux pour certaines personnes.

Ma décision n'est pas une invitation à une explication ! Dire non devrait être une réponse complète sans que j'aie besoin de me justifier. Moi aussi je pourrais opiner sur et juger votre besoin d'être parents et je ne le fais pas. Je respecte votre choix.

J'étais tellement fatiguée de tant de questions parce que je décidais de dire NON alors qu'il n'y en avait aucune pour celles qui disaient OUI. Enfin moi, j'en avais un million. Mais noon... La réponse que produisait un oui était un sourire et une grande tranquillité, parce que tout suivait son cours normal, personne ne se sentait remis en question. Pour moi les conséquences d'être mère étaient si négatives à tant de niveaux différents que j'avais décidé d'y renoncer, et tel que je le voyais, c'était un acte de responsabilité. Pas d'égoïsme.

J'étais vraiment fatiguée que la bonté et la générosité soient associées aux femmes qui voulaient être mère et l'égoïsme et la froideur à celles qui ne voulaient pas l'être.

Je ne sais pas pourquoi, je ne pouvais m'empêcher de remarquer que dans les séries et les films que je regardais les femmes qui apparaissaient étaient mamans ou finissaient par l'être. Peu importaient les détours du scénario où l'importance des personnages. J'avais l'impression qu'ils ne pouvaient être heureux que s'ils finissaient par avoir des enfants. Et quand elles n'en avaient pas, leurs rôles étaient ceux de femmes à problèmes mentaux, déséquilibrée ou froides, calculatrices et sans coeur.

J'ai commencé à lire les textes de Simone de Beauvoir, de Corinne Maier et d'Elizabeth Badinter :
- "La maternité est un choix qui trouve son sens au sein d'un projet de vie déterminé, il ne peut jamais être un projet de vie en soi."
- "Il est ridicule de penser qu'une femme est faite pour être mère, de fait, il est possible que certaines regrettent de l'être, mais ne peuvent pas le dire. Il y a une telle pression d'être mère qu'il faut être très forte pour dire non."
- "Peut-être que la première chose à faire serait de penser qu'être mère n'est pas une obligation. Que quand on décide d'avoir un enfant il faut réfléchir. C'est pour cela que je reconnais aux femmes qui décident de ne pas avoir d'enfants le courage d'avoir fait le calcul des plaisirs et des inconvénients de la maternité."
- "Il faut peut-être arrêter de penser qu'un enfant est un événement naturel. Qu'avoir des enfants est toujours le plus correct à faire."
- "En Europe, les enfants sont notre dernière religion. Nous avons perdu la Foi en Dieu, dans le progrès, et nous avons peur du futur ; les enfants sont notre seul espoir. Et nous devrions les aimer et les désirer."

Je me suis rendue compte que quoi que l'on fasse, les modèles culturels ne cessaient de punir les femmes. Professionnellement si nous décidions d'avoir des enfants. Ou socialement si nous décidions de ne pas en avoir.

N'aies pas peur du futur, parcours ton chemin avec la conviction que tu es fidèle à toi-même à chaque pas que tu fais.

Je ne sais pas ce que me réserve le futur... Mais je sais que nous finissons tous pareil, et quand ce moment arrive, j'espère avoir vécu la vie que je voulais vivre, et pas celle que me dictaient les autres.
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Je me suis rendue compte que quoi que l'on fasse, les modèles culturels ne cessaient de punir les femmes.
Professionnellement si nous décidions d'avoir des enfants.
Ou socialement si nous décidions de ne pas en avoir.
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Chaque jour qui passait... Je sentais que je m'éloignais davantage des autres... Isolée dans ma propre bulle.
J'ai décidé de vérifier si j'étais la seule à ressentir ça ou s'il y avait d'autres femmes qui se sentaient comme moi à cause de leur décision de ne pas avoir d'enfants. J'ai découvert que, bien que personne de mon entourage n'ait pris cette décision, beaucoup d'autres femmes l'avait fait.
Je n'étais pas seule. Il y avait d'autres moutons noirs.
C'était un mouvement global.
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Je ne sais pas ce que me réserve le futur...
Mais je sais que nous finissons tous pareil, et quand ce moment arrive, j'espère avoir vécu la vie que je voulais vivre, et pas celle que me dictaient les autres.
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N'aies pas peur du futur, parcours ton chemin avec la conviction que tu es fidèle à toi-même à chaque pas que tu fais.
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