AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782749308838
128 pages
Vents d'Ouest (09/10/2019)
4.22/5   52 notes
Résumé :
Janvier 1996, Marie et Armand reçoivent un courrier qui va bouleverser leur vie ! Yuan Yang, petite fille de 6 mois vient en effet de leur être « attribuée » par les autorités chinoises.

Cette nouvelle, après des années d’essais infructueux pour avoir un enfant, est l’aboutissement d’un vrai parcours du combattant : procédures administratives, enquête sociale, de police, de bonne mœurs, profil psychologique... Une fois leur dossier d’adoption accepté... >Voir plus
Que lire après Yuan, journal d'une adoptionVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
4,22

sur 52 notes
5
8 avis
4
6 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il est toujours difficile d'adopter des enfants. Ce n'est pas simple surtout en ce qui concerne les modalités notamment quand les enfants proviennent d'orphelinat étranger.
On va s'intéresser à un couple de moins de 35 ans qui a des difficultés pour procréer naturellement. le couple prend la décision d'adopter car ils avaient de toute façon l'intention de le faire à un moment donné. C'est toujours honorable de vouloir élever un enfant destiné à l'abandon. Cette BD raconte leur témoignage et c'est intéressant de les suivre pour savoir comment cela se passe au juste.

La particularité est que l'enfant adopté vient de Chine, ce pays totalitaire qui rêve de devenir la première puissance économique mondiale. La politique de l'enfant unique a eu pour conséquence néfaste un taux d'abandon plus élevé chez les filles notamment quand elles présentent un problème de santé. La Chine accepte de les exporter, passez-moi l'expression, à l'étranger et notamment dans nos pays occidentaux où ils pourront s'épanouir correctement.

A noter que cette BD se situe principalement dans la Chine du milieu des années 90 où les futurs parents se rendent pour aller chercher leur fille adoptive âgée de 6 mois. On se rend compte de la grande difficulté administrative d'un état corrompu car ils doivent remettre des enveloppes de billets à plusieurs reprises alors qu'il s'agit en fait de les soulager.

On découvre l'éveil de ce céleste pays au milliard d'habitants dont la plupart vivent dans des conditions de pauvreté absolue. On se rend compte que ce bébé va échapper à une vie de privation assez marquante. On assistera tout de même à une série de tracasserie administrative digne d'un univers à la Kafka.

Ce témoignage nous fait découvrir cette culture chinoise mais qui n'est pas dénué de critiques plus ou moins objectives, du ressenti de l'auteure qui raconte une part autobiographique de sa vie. On sait que depuis, la Chine a réduit drastiquement les possibilités d'adoption. A noter un excellent dossier en fin d'album afin d'apporter un complément d'informations parfois utiles.

On apprendra que cette fille adoptée a réussi une belle scolarité et a pu retourner vers l'âge de 18 ans pour visiter son pays d'origine avec son frère et sa soeur (car depuis le couple a réussi à avoir des enfants). D'autres parents ont dû rendre l'enfant à l'association s'occupant des adoptions car cela n'a pas pris comme il faudrait. Bref, ce n'est pas toujours rose.

Au final, on découvre les méandres de l'adoption d'une petite chinoise qui deviendra française par assimilation. le choc des cultures n'aura pas lieu pour autant qu'on donne beaucoup d'amour à ces petits êtres qui ont été abandonné par leur parents biologiques souvent pour des raisons de précarité extrême. Un album que je recommande.
Commenter  J’apprécie          810
Bruxelles, 4 janvier 1996. Sous un ciel gris, Marie rentre chez elle après une journée de travail harassante. Elle relève le courrier sans y prêter attention. Ce n'est qu'après s'être préparé un thé qu'elle ouvre l'enveloppe d'Amarna, non sans une certaine appréhension. Comble de joie, leur dossier d'adoption a été débloqué par la Chine et l'enveloppe contient le dossier médical d'une petite, Yuan, âgée de 6 mois. Aussitôt, elle appelle son mari, Armand, médecin, qui la rassure quant au pied bot que mentionne ce dossier. le rendez-vous est aussitôt pris avec la directrice d'Amarna le lendemain soir. Après s'être assuré que le léger handicap de l'enfant ne les « dérangeait » pas, madame Feittweis les informe que le départ aura lieu un mois plus tard, s'assure que leur passeport et visa sont en règle et qu'ils commandent suffisamment de dollars. Si Armand est sur un petit nuage en quittant les locaux de l'association, Marie s'inquiète beaucoup, aussi bien des formalités à accomplir que de sa capacité à devenir mère...

Trop jeune (au-dessous de 35 ans) pour une adoption nationale, Armand et Marie, qui ont tenté pendant des années d'avoir un enfant, ont décidé d'en adopter un à « particularité » (pied bot, malformation cardiaque, bec de lièvre...) à l'étranger et se sont tournés vers l'association Amarna. Si une première visite a été faite en octobre 1994, il leur aura fallu des mois avant qu'ils puissent prétendre à adopter. Et ce, après des enquêtes de police, de bonnes moeurs, des procédures administratives interminables. Ce ne sera que des mois plus tard qu'ils partiront à la rencontre de leur fille, Yuan, à Nanchang, en Chine, en compagnie de plusieurs adoptants. Là-bas non plus, rien ne sera facile. Marie Jaffredo nous raconte, tout en pudeur et sensibilité, le long parcours du combattant de l'adoptant. Outre toutes ces formalités administratives (aussi bien en Belgique qu'en Chine), elle se livre sur toutes ses interrogations, ses angoisses mais aussi ses joies, tout en nous dévoilant peu à peu ce sentiment de filiation qui se tisse entre eux et Yuan. Un témoignage très touchant, intime et sincère, porté par un dessin au ton pastel d'une belle sensibilité.


Commenter  J’apprécie          602
Bruxelles, 4 janvier 1996.

Froidure et grisaille sur la ville. Marie rentre chez elle après une réunion de travail assommante. Elle ne pense qu'à rédiger le compte-rendu pour en être quitte. Machinalement, elle prend le courrier qui l'attend dans sa boîte aux lettres. Mais d'abord, une petite tasse de thé pour se réchauffer et se détendre.

En déposant sa tasse de thé à côté du courrier, Marie s'aperçoit qu'une des enveloppes lui est adressés par AMARNA. L'angoisse l'étreint. L'enveloppe contient le dossier médical d'une petite Chinoise. Aussitôt, elle appelle son mari qui officie à l'Hôpital Universitaire Reine Fabiola. le dossier signale que le bébé souffre d'un pied bot. Armand la rassure. Cela s'opère. D'ailleurs lui aussi est né avec un pied bot.

Le lendemain soir, le couple se retrouve au siège de l'association AMARNA qui aide les familles à adopter un enfant à l'étranger. Madame Feittweis les a reçus une première fois en octobre 1994.
Alors, toujours décidés à adopter ?


Critique :

Voici un livre hors-normes à tout point de vue : format, sujet, traitement… C'est la bande dessinée la plus touchante que j'ai lue depuis belle lurette. de l'émotion pure ! Il ne s'agit pas d'une fiction, mais bien d'un récit autobiographique. Marie Jaffredo rapporte tout le vécu de son couple pour adopter cette enfant qu'ils sont allés chercher à Nanchang en Chine. Tout y est. Les démarches très nombreuses en Belgique. Les enquêtes menées pour s'assurer que le couple offrait des garanties de sécurité pour l'enfant. La préparation des bagages, des médicaments, des vêtements, des couches, …
Lorsqu'arrive le grand départ pour la Chine, le couple fait la connaissance de cinq autres familles qui s'y rendent également dans le même but, via le même organisme.

Arrivés en Chine, le choc thermique est terrible. Il fait très froid. le choc culturel est phénoménal. La Chine de 1996 n'a rien à voir avec celle de 2020 : beaucoup de gens vivent et travaillent dans la rue vu l'absence de chauffage dans les maisons et d'électricité dans bien des villages. Ils profitent de la lumière naturelle. Heureusement, pour ces couples, ils bénéficient de l'aide de monsieur Gu, le guide traducteur détaché par le ministère, et madame Li qui va faciliter les démarches auprès des autorités chinoises.

Les hommes en uniforme sont présents partout et ce sont eux qui délivrent les documents indispensables pour ramener les enfants en Belgique. Leur attitude sèche, presque brutale, contraste avec celle bienveillante et curieuse de la population qui voit ces Européens comme des extra-terrestres débarqués d'un OVNI. La plupart n'ont jamais vu un blanc. de plus, à chaque étape administrative, les familles doivent sortir l'enveloppe contenant de coquettes sommes en dollars.

A peine arrivés dans la ville de Nanchang, ils apprennent que les enfants vont leur être amenés le jour-même ! Il ne leur est pas permis d'aller les chercher à l'orphelinat car celui-ci se trouve en zone interdite.
Je vous laisse découvrir par vous-mêmes la suite d'inquiétudes et d'émotions vécues par Marie, Armand et les autres Belges, après avoir accueilli les enfants qu'ils sont venus adopter.

Nous vivons une période formidable au niveau de la bande dessinée. Les ouvrages de qualité pullulent et il est difficile d'effectuer des choix tant il y en a. Cependant, « Journal d'une adoption » fait partie de ceux qui sortent du lot par leur originalité (c'est un récit autobiographique) par le traitement à l'aquarelle et par la charge émotive qui s'en dégage (préparez vos mouchoirs).

Ce chef-d'oeuvre ravira les amoureux de la Chine, mais aussi ceux qui aiment Bruxelles où se déroule le début du récit. Surtout, il parlera à tous ceux qui sont parents ou qui rêvent de le devenir.
Commenter  J’apprécie          302
Comment devient t'on parent ?
En portant un bébé dans son ventre pendant 9 mois ?
En le serrant chaque jour contre soi, en le câlinant, en lui donnant son biberon et en lui faisant prendre son bain ?
En faisant des démarches administratives à n'en plus finir durant des mois ou des années pour avoir le droit d'adopter un enfant un jour ?
L'auteure de cette bande dessinée nous raconte le parcours mouvementé que son conjoint et elle ont dû traverser avant de pouvoir adopter leur fille, un bébé âgé de quelques mois qu'ils ont été chercher en Chine.
J'ai trouvé cette bande dessinée passionnante, émouvante, instructive et surtout très réaliste.
Le parcours des adoptants est semé d'embûches et il leur faudra beaucoup de patience et d'énergie pour mener à bien cette quête.
Et une fois le bébé dans leurs bras, l'amour ne naît pas comme par magie, il leur faudra là encore du temps, car les relations, ça se construit petit à petit et l'amour n'est pas forcément acquis dès le départ.
Les dessins sont de toute beauté, dans de très jolis coloris, bourrés de détails et montrent bien la Chine telle que l'auteure a pu la connaître à la fin des années 1990.
Commenter  J’apprécie          380
Tendre, émouvant, bouleversant, fort et sincère !

Roman graphique autobiographique dans lequel l'auteure nous raconte son long parcours pour parvenir à adopter une petite fille de 6 mois en Chine.

Elle partage avec le lecteur leur voyage en Chine, dans les années 1990, son mari et elle ayant du y séjourner deux semaines, délai incompressible pour arriver à bout de la paperasse afin que l'adoption soit légalisée.

Deux semaines qui leur permettent de faire connaissance avec leur petite Margaux - Yuan, de l'apprivoiser, de construire leur histoire, pas à pas. L'auteure nous raconte que "c'est en ce troisième jour, alors que nous jouions avec elle... que Margaux nous offrit son premier sourire ! A cet instant j'eus le sentiment profond et bouleversant qu'elle nous avait adoptés...".

Nathalie Renoux, une journaliste de M6, écrit dans la préface : "l'adoption, c'est une histoire de destins qui n'avaient aucune raison de se croiser et qui pourtant se sont entrelacés, comme des lianes, autour de l'arbre familial. Parfois dans le fracas des branches qui essaient de grandir en cherchant leurs racines. Parfois dans la douceur des feuilles qui se câlinent".

Cette histoire en est la parfaite illustration et je vous invite vivement à découvrir ce très beau roman graphique qui saura vous toucher !
Commenter  J’apprécie          190

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Changer le prénom de départ de l'enfant, c'est assumer le geste d'adoption.
Commenter  J’apprécie          300
Impression de vide
Rendez-vous une nuit d'hiver
La chaleur d'un corps
Commenter  J’apprécie          220
Un petit matin
Vapeur de thé parfumé
Bruit d'enfant qui dort
Commenter  J’apprécie          220
Ciel noir sur la ville
Avenues grises et bruissantes
Crépuscule glacé
Commenter  J’apprécie          180
L'adoption, c'est une histoire de destins qui n'avaient aucune raison de se croiser et qui pourtant se sont entrelacés, comme des lianes, autour de l'arbre familial. Parfois dans le fracas des branches qui essaient de grandir en cherchant leurs racines. Parfois dans la douceur des feuilles qui se calinent.
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Videos de Marie Jaffredo (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Jaffredo
La Bulle - Vlog - Meurtre au Mont Saint - Michel
autres livres classés : adoptionVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (106) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1720 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}