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Ignorées, caricaturées, voire calomniées par les versions jacobines de la Révolution française, Onfray dresse ici le portrait de cinq femmes qui ont milité pour la justice et le droit pour tous, pour la liberté, et dont les rôles lors de la Révolution française sont encore aujourd'hui passés sous silence. Manon Roland, Olympe de Gouges, Charlotte Cordray, Théroigne de Mérciourt et Germaine de Staël : cinq femmes courageuses à découvrir ou redécouvrir grâce à ce petit ouvrage, trop court à mon goût.
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"Chaque historien de la Révolution tend aux autres une tête coupée qui est l'objet de ses préférences". Cette citation de Valéry, reprise par Mona Ozouf dans son Quarto chez Gallimard, résume parfaitement mon sentiment à la lecture de cette "contre-histoire de la révolution française". J'ai vainement essayé de mobiliser mes souvenirs de cours d'histoire pour positionner le discours virulent de Michel Onfray dans les différents courants qui s'affrontent à la fin du XVIIIème siècle, et jusqu'à ce jour.

Dès l'Introduction, Onfray s'engage sur le chemin de la polémique en accusant certains de ces collègues professeurs, historiens ou philosophes, de défendre l'indéfendable, à savoir Robespierre, instigateur de la Terreur. le premier à faire les frais de cette charge est le directeur de l'Institut d'histoire de la révolution française (CNRS), Jean-Clément Martin. Les derniers seront le Département de l'Isère et le directeur du Musée de la révolution française de Vizille, dans la conclusion très politique de ce livre.

Si les déclarations politiques de Michel Onfray ne sont, ici, pas pour me déplaire, son attaque "violente" de personnes sensées être, a priori , expertes dans leur domaine m'a gênée. Je n'ai pas de point de vue sur la question dans la mesure où mes connaissances sont très rudimentaires et datent du collège... quand je ne les ai pas oubliées... Mais je n'apprécie jamais qu'on me prenne, en tant que lectrice, à témoin dans un conflit qui n'est pas le mien. Peut-être le point de vue de Michel Onfray est-il juste, mais je l'aurai sûrement mieux apprécié s'il avait été défendu avec moins de "testostérone", selon ses termes, et plus de respect.
Pour revenir au fond de cet essai, à savoir les portraits de femmes, j'ai apprécié... même si je suis restée, tout au long du livre, convaincue de la partialité de l'auteur. Il a choisi son camp : au moins on ne peut lui reprocher d'avancer masqué. Mais de ce fait, j'ai toujours eu le sentiment qu'il ne relatait qu'une partie de l'histoire de ces femmes, celle qui soutenait sa thèse. Une thèse d'ailleurs bien amenée puisqu'elle m'a convaincue : une révolution française qui n'a pas été au bout, qui est restée bourgeoise et jamais populaire. Une révolution portée par des Jacobins violents et assassins, adeptes de la guillotine qu'ils ont fait tourner à plein régime. Onfray se place du côté des Girondins, des femmes, soutenant le fédéralisme et le gouvernement direct par le peuple, s'opposant vigoureusement à la peine de mort.
Ce livre contient beaucoup de réflexions pertinentes et stimulantes, mais il est dommage que M. Onfray ne les exprime pas avec plus de retenue et moins d'esprit partisan et de ressentiment. Comme il le dit lui-même, "La Révolution française n'est pas terminée."

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Je ne vous raconte plus à quel point j’apprécie les essais écrit par Michel Onfray. J’y apprécie la manière dont il traite ses sujets en y mêlant histoire, actualité, philosophie ou encore sociologie. Vous me direz que c’est bien l’objectif des essais et qu’il ne révolutionne pas le genre. Certes, mais il nous présente toujours des textes accessibles et je trouve que c’est primordial. Dans chacun de ses essais, je plonge complètement et je valide ou réfute la thèse principale, mais surtout je la comprends !

Dans cet essai, c’est une lecture très intéressante, qu’il nous livre. Une vision de notre histoire afin d’anticiper notre société et notre politique. Contrepoint de la révolution c’est à travers 5 femmes que l’on va re-parcourir notre histoire. Bien souvent, on dit qu’il faut réapprendre le passé pour anticiper l’avenir. Dans ce texte rien de plus vrai ! En se replongeant dans la révolution française et à travers cette période, se sera dans les actions de certaines femmes que l’auteur nous dresse le portrait d’une France de demain.

Michel Onfray parvient à nous montrer une autre vision d’un sujet pourtant bien connu : la révolution française. En suivant le parcours de ces femmes de la révolution on voit cet événement sous un œil nouveau. A travers des révolutionnaires, l’auteur puise dans notre passé pour nous montrer que les femmes ont cherché à se révolter, à prouver leurs appartenances ou tout simplement leur importance en se positionnant comme des personnages historiques. Tout au long de ce texte on nous explique certains événements, on nous les replace dans leurs contextes. L’auteur nous ouvre les yeux en tentant d’ouvrir notre vision à plusieurs possibilités. Loin de fermer la perception, Michel Onfray permet de nous révéler des vérités bien trop peu connues, ou tout simplement oubliées.

Ainsi c’est dans la réécriture de notre histoire que l’on apprécie la plume de Michel Onfray. J’y ai puisé ce qui m’intéressais, j’ai appris, voyagé dans le temps et revenu comblée par cet essai !
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Il me semble que Michel Onfray fait de la polémique son fonds de commerce ; cela me déplaît mais n'a pas été dirimant face à ma curiosité à l'égard de ces cinq portraits de femmes héroïnes de la Révolution française : Olympe de Gouges, l'auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Manon Roland, républicaine bien avant Robespierre, qui, avec son mari, eut un rôle intellectuel et politique de premier plan aux côtés des Girondins, Charlotte Corday, dont on se souvient qu'elle assassina Marat mais non de ses motivations, Théroigne de Méricourt qui envisagea une sortie de la Terreur par un dispositif centré sur les femmes, Madame de Staël enfin, moins pour son action que dans la continuité de la réflexion de son père – le ministre des Finances Necker – en tant qu'auteure de l'ouvrage posthume, Considérations sur la Révolution française.
La thèse de cet essai est que ces femmes furent toutes liées au parti des Girondins, éradiqué par Robespierre par calcul politique et dès lors présenté sous des traits caricaturaux par une historiographie demeurée jacobine jusqu'à nos jours. L'opposition entre Girondins et Jacobins, fil conducteur des cinq esquisses biographiques, permet donc à l'auteur d'imaginer un déroulement alternatif de la Révolution si celle-ci avait été féminine-girondine – « une révolution sans testostérone » : c'eût été une révolte plus conforme aux Lumières, abolitionniste de la peine de mort au lieu d'être sanguinaire au point d'être symbolisée par la guillotine, plus libertaire tout en étant égalitaire entre hommes et femmes (et émancipatrice des Juifs et des esclaves), plus fédérale et « autogérée » au lieu d'être centralisatrice et tyrannique, plus encline au dialogue entre les différentes sensibilités républicaines (et ouverte à la liberté de la presse) – d'abord sur la question du destin de Louis XVI – au lieu d'être sectaire et foncièrement autodestructrice, plus populaire (non censitaire) au lieu d'être bourgeoise, plus réaliste au lieu d'être idéologique, plus démocratique et légaliste au lieu d'être démagogique et féroce...
« Avec lui [le choix des femmes révolutionnaires], on évite de se faire dévorer par le Minotaure car l'on découvre que les femmes qui ont joué un rôle dans la Révolution française auront toutes fait partie du lignage qui croit que la Raison est antinomique avec le sang, que l'échafaud n'est pas un argument, ni la faux ni la pique, que la colère et le ressentiment sont mauvaises conseillères et que l'on peut, que l'on doit, préférer gouverner par l'intelligence plutôt que par la guillotine. » (p. 30)

Écrire ces biographies de femmes, y compris celle de Germaine de Staël, sous l'unique prisme de l'opposition entre Girondins et Jacobins comporte peut-être quelques distorsions, à l'évidence quelques répétitions – comme si, outre que de polémiquer contre les spécialistes universitaires de la Révolution et contre Élisabeth Roudinesco (comme toujours!), Onfray s'en prenait personnellement à Maximilien Robespierre ! –, mais surtout cela relève de ce que « 1789 a toujours été un enjeu pour le contemporain qui s'en empare » (p. 188).
L'auteur avance cette affirmation dans sa conclusion, « La gauche est morte. Vive la gauche ! » qui, tout en parcourant de manière extrêmement rapide les péripéties des deux gauches françaises (communiste et social-libérale) depuis 1960, émet un diagnostic particulièrement proche de notre actualité immédiate. Il positionne donc soi-même et son discours dans une opposition entre ces gauches « cadavres » vermoulus et « sa » gauche libertaire, comme étant l'héritage direct de l'opposition Jacobins-Girondins en passant par Proudhon. Pourquoi pas ? Mais je pense que c'est aussi et surtout ce 1789 féminin des Lumières, ce 1789 fantasmé qui constitue l'enjeu (imaginaire) dont le contemporain Onfray s'est emparé. J'aime bien cet objet imaginaire. Mais il faut savoir le reconnaître comme tel, et cela peut nuire grandement à un ouvrage qui se veut biographique (tout comme lui nuit l'absence d'un quelconque appareil critico-bibliographique savant...).
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Dans cet essai, Onfray développe ses thèses bien connues: l'humanité des Girondins contre la cruauté des jacobins. Il aborde cela avec l'étude de quelques figures féminines marquantes telles Germaine de Staël, Olympe de Gouges, Charlotte Corday, Théroigne de Méricourt et Manon Rolland. Toutes ont participé à la Révolution, 3 y ont même laissé la vie mais toutes y ont participé avec des idéaux de non-violence et de libertés.
Un point de vue intéressant et qui m'a permis d'apprendre à mieux connaître voir à découvrir ces cinq femmes.
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L'histoire étant écrite par les hommes, sur des hommes, comprendre mâle, Michel Onfray se pose en défenseur de la cause des femmes (qui ne lui ont rien demandées) avec ce court essai qui revient sur les principales figures féminines de la révolution Française. Olympe de Gouges ; Manon Roland ; Charlotte Corday ; Théroigne de Méricourt et Germaine de Staël.
C'est une bonne entrée en matière pour quiconque souhaiterait commencer à étudier cette période de l'histoire avec toutes les réserves liées à l'objectivité que cet auteur impose.
Fasciné par ces femmes, Onfray leurs attribut toute les vertus et même plus. Il élargit même sa gynolâtrie à toutes les femmes page 28 "En ce sens lorsqu'il ne leurs vient pas à l'idée de singer les hommes, elles sont un degré au dessus de l'humanité qu'eux"
L'ouvrage se lit facilement, mais comme souvent chez Onfray cela vire vite au règlement de compte à croire qu'il ne peut pas s'en empêcher. De nombreux parallèle sont fait avec l'époque actuel et ce livre sur les femmes s'achève sur un éloge de Proudhon ! pourquoi pas...
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Michel Onfray affirme son féminisme en abordant cette fois la Révolution Française - une époque qui m'interpelle - sous un angle original, puisqu'il s'intéresse aux grandes figures féminines de la Révolution - 5 personnalités plus ou moins connues et souvent, pour ne pas dire toujours, oubliées - , en fustigeant au passage les responsables de la Terreur - qui sont tout sauf Républicains - Robespierre-le-tyran-sanguinnaire et consoeurs, Marat et Danton notamment. Par cette nouvelle oeuvre, dans un style toujours aussi clair, bien renseigné et riche d'anecdotes, il redonne - enfin - à la gente féminine sa place primordiale et légitime dans l'Histoire de la Révolution.
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Un livre que j'ai trouvé particulièrement intéressant.
La révolution française est une période complexe, chaque historien parle son propre langage et l'auteur nous le fait bien remarquer!
A l'aide du portrait de différentes femmes (Olympe de Gouges, Charlotte Corday, Manon Roland, Théroigne de Méricourt et Mme de Staël), l'auteur refait l'histoire de la Révolution. C'est particulièrement intéressant dans la mesure où elles sont la plupart du temps oubliées dans les livres historiques.
Intéressant aussi son propos autour de Robespierre et de sa "suite", comme quoi aujourd'hui encore Robespierre porte un masque.
L'épilogue mérite en tous cas réflexion. Je l'ai lu deux fois pour bien m'en imprégner.
Un livre très intéressant qui mérite réflexion !
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Pour quelqu'un qui - comme moi - ne connaît rien à la Révolution Française, ce livre est forcément intéressant. On y est ravi d'apprendre tout un tas de petites choses qui nous permettent d'y voir un peu plus clair, de faire la connaissance de ces femmes remarquables, etc. Mais je trouve que l'essai part quelque peu dans tous les sens: le titre ne convient pas. le sous-titre aurait été plus correct, car on y parle surtout et avant tout de Robespierre, des philosophes de Lumières et de Marat. J'ai trouvé qu'il y avait un petit soucis de compréhension des sujets dans les phrases; à plusieurs reprises on ne sait plus de qui l'auteur parle et on est forcé de relire la phrase précédente (mais ceci n'est qu'un détail). Ce qui m'a le plus embêté reste quand même la conclusion: trop répétitive, trop longue surtout, et, étrangement, l'auteur se met à donner l'avis de Prudhon sur la Révolution Française alors que pas une seule fois Proudhon n'a été cité auparavant. Intéressant donc, mais pas le livre le plus abouti de Michel Onfray.
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Un livre courageux et nécessaire, contrepoint d'une Histoire de la révolution française souvent fantasmée, car écrite par des hommes et des jacobins. Il souligne le rôle des femmes, toujours caché jusque-là, et des girondins, persécutés par les amis de Robespierre. Michel Onfray y plaide également pour une révolution qui n'ait pas besoin de faire couler le sang.
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