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Jean Orizet (Éditeur scientifique)
EAN : 9782035826534
960 pages
Larousse (26/09/2007)
3.91/5   17 notes
Résumé :

Une anthologie qui offre un panorama très large de la vitalité et de la variété de la poésie française depuis plus de mille ans, ce qui en fait un ouvrage de référence sur l'histoire de la poésie et son évolution.Un livre dont la lecture se présente comme une promenade agréable, surprenante et stimulante à travers 11 chapitres correspondant à 11 époques.De la grande clarté du mo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'une des meilleures anthologies de la poésie française. Chapeau à Jean Orizet qui a fait un travail remarquable ici mieux qu'en son edition.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Alphonse de Lamartine
1790-1869

LE LAC

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !
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Otages,

Ce sang ne séchera jamais sur notre terre
et ces morts abattus resteront exposés.
Nous grincerons des dents à force de nous taire
nous ne pleurerons pas sur ces croix renversés.



Mais nous nous souviendrons de ces morts sans mémoire
nous compterons nos morts comme on les a comptés.
Ceux qui pèsent si lourd au fléau de l’histoire
s'étonneront demain qu’on les juge légers.

Et ceux qui se sont tus de crainte de s’entendre
leur silence non plus ne sera pardonné.

Ceux qui se sont levés pour arguer et prétendre
même les moins pieux les auront condamnés.



Ces morts ces simples morts sont tout notre héritage
leurs pauvres corps sanglants resteront indivis.
Nous ne laisserons pas en friche leur image
les vergers fleuriront sur les prés reverdis.



Qu’ils soient nus sous le ciel comme l’est notre terre
et que leur sang se mêle aux sources bien-aimées.
L’églantier couvrira de roses de colères
les farouches printemps par ce sang ranimés.



Que ces printemps leur soient plus doux qu’on ne peut dire
pleins d’oiseaux, de chansons et d’enfants par chemins.

Et comme une forêt autour d’eux qui soupire
qu’un grand peuple à mi-voix prie, levant les mains.



(Pierre Emmanuel)
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Adage

Il faut vivre pour être heureux
Pour être malheureux faut vivre
C'est un adage et même deux
écrits par un philosophe ivre.

Raymond Queneau
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La mort ne surprend point le sage ;
Il est toujours prêt à partir,
S'étant su lui-même avertir
Du temps où l'on se doit résoudre à ce passage.
...

Jean de La Fontaine, La mort et le mourant
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Ce livre est une perle dans le monde des anthologies de poésie. Les plus grands auteurs sont là, on s'en doutait, mais on trouve aussi des pépites qu'on ne lit nulle part ailleurs. Et, détail non négligeable, le livre est beau, facile à manipuler, pas trop lourd ni encombrant.
Il n'y a rien de plus simple que de lire de la poésie : 5mn à perdre pendant que les enfants mettent la table ? Hop, on s'offre un poème, petit plaisir qui se laisse déguster comme un carré de chocolat. Pas envie de commencer un grand roman quand on se couche un peu tard ? Hop, on ouvre son anthologie et on s'endort avec Ronsard, Hugo ou Louise Labé.
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Video de Jean Orizet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Orizet
« […] Alphonse a été tellement pillé qu'on l'a surnommé « La Vache Allais ». Généralement […] - une pensée bien tournée dans une langue châtiée, dotée d'une apparente profondeur de jugement, est attribuée au sieur De La Rochefoucauld (1613-1680) : on ne prête qu'aux riches, surtout s'ils sont ducs. Il en va de même, plus près de nous, pour le cher Alphonse. Un mot drôle, un propos étonnant, loufoque, iconoclaste, féroce, amer ou logique jusqu'à l'absurde ne saurait être que d'Alphonse Allais (1854-1905) […]. Notre humoriste national, mort en 1905, a bel et bien été un précurseur dans ce qui fera la richesse littéraire, artistique, poétique, ludique du XXe siècle […]. Allais reste un grand méconnu à l'oeuvre immense […]. Il a écrit, en 25 ans, près de 1 700 contes. Si on y ajoute les poèmes, les fables-express, les distiques olorimes, les recettes de cocktails du Captain Cap et les histoires en tous genres, cela représente au moins deux dizaines de volumes. […] » (Jean Orizet)
« La blague est la seule arme à employer contre la solennité imbécile d'un tas de messieurs qui voudraient faire prendre leurs baudruches pour des blocs de marbre. Quant aux graves patauds qui n'aiment pas la blague, ils me rappellent un cul-de-jatte que j'ai rencontré l'autre jour : ce pauvre bout d'homme haussait les épaules en voyant passer les cyclistes. » (Alphonse Allais)
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Référence bibliographique : Alphonse Allais, Pensées, textes et anecdotes, Le Cherche Midi, 2016.
Image d'illustration : https://www.gettyimages.ch/detail/nachrichtenfoto/allais-c1893-alphonse-allais-french-writer-and-nachrichtenfoto/802472582?language=fr
Bande sonore originale : Circus Marcus - le bal de Rémy le bal de Rémy by Circus Marcus is licensed under an Attribution-NonCommercial 3.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/CIRCUSMARCUS/Danse_Rmy/le_bal_de_remy/
#AlphonseAllais #PenséesTextesEtAnectodes #LittératureFrançaise
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