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Jean Orizet (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253153030
220 pages
Le Livre de Poche (15/05/2002)
3.64/5   49 notes
Résumé :
Ce panorama procède, encore une fois, plus d'un constat de popularité que d'un parti pris personnel. Le temps a fait son œuvre. Parmi les milliers de poèmes dignes de ce nom écrits en français, du Moyen Age au XXe siècle, certains, mieux que d'autres, se sont imposés au goût du public puis à la mémoire individuelle et collective. Comment cela ? Au fil des morceaux choisis, manuels scolaires, anthologies, émissions de radio, récitals, sondages en toutes sortes sans o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ai conservé ce recueil d'assez longue date, pour avoir sous la main une compilation de poèmes que je pourrais relire, en raison également de sa couverture de velours bordeaux, bien agréable en main (édition particulière France Loisirs).

Que dire du choix, élément majeur de l'attrait d'une anthologie tout public ? Jean Orizet s'en explique dans sa préface : il a effectué un choix relevant d'un constat de popularité, il a intégré ces poèmes qui « se sont imposés au goût du public puis à la mémoire individuelle et collective ». Les 58 poètes (dont deux femmes) sont sagement rangés par ordre chronologique, avec un à six poèmes représentatifs de leur art. Pour certains, ce n'est pas la poésie qui les a fait passer à la postérité, comme un Voltaire, mais cela reste une approche intéressante.

Pour tout dire, j'ai respecté cet ordre en lisant les poèmes le matin avec mon café, agréable moment de commencer la journée, dans une nacelle suspendue au-dessus du monde. Je me suis arrangée pour lire par époque, enfin par siècle, ou par auteur, pour les siècles abondamment pourvus en poètes, notamment le XIXème et le XXème siècles. Les genres sont multiples, on trouve aussi bien des ballades que des sonnets, et bien sûr du vers libre ; la poésie classique y côtoie les vers illustres du théâtre. Il est évident qu'au fil des pages on retrouve maint vers connu, qui flotte dans une culture commune, comme un air respiré par tous.

Ai-je eu des surprises ? Même les poèmes estimés très connus, quelqu'un peut-il prétendre les connaître tous ? J'en doute ; j'ai choisi en tout cas de présenter certains poèmes en particulier sous la forme d'une liste.

Le poème le plus connu pour lequel je rejoins le choix de l'auteur : Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud et Guillaume Apollinaire. Je sais, ça fait trois, mais je ne peux pas réduire.

Le poème dont je n'avais jamais entendu parler, malgré sa présence dans ce recueil : André Theuriet, avec « la Chanson du vannier ».

L'auteur dont j'ignorais qu'il fût aussi poète : Voltaire, qui ne m'aura du reste pas marquée.

Le poème qui m'a fait rire : un poème d'un genre pompier osé, qui ne passerait absolument plus aujourd'hui : « L'idole » d'Auguste Barbier. En voici un extrait, vous allez vite comprendre :
Tu parus, et sitôt que tu vis son allure,
Ses reins si souples et dispos,
Dompteur audacieux, tu pris sa chevelure,
Tu montas botté sur son dos.
« Tu », c'est Napoléon et « elle » la France, dépeinte comme une jument sauvage « aux larges flancs ».

Le poème qui m'a le plus émue : c'est toujours la « Complainte du petit cheval blanc », de Paul Fort.

Le poète que j'aime moins avec le temps : Victor Hugo, « La Légende des siècles » mise à part. Il était doué, mais justement, ses poèmes les plus connus m'apparaissent aujourd'hui assez faciles.

Le poème qui ne m'a pas plu : « le doux caboulot », de Francis Carco.

Le poème qui, sans m'avoir émue, m'a impressionnée par la qualité de ses vers : Leconte de Liste dans le poème « Midi ».

Les poèmes devenus chansons, que je n'ai pu lire sans me les chanter : « Ballade des dames du temps jadis » de François Villon, « le Temps des cerises », de Jean-Baptiste Clément, « Tu es plus belle que le ciel et la mer », de Blaise Cendrars, « Il n'y a pas d'amour heureux » d'Aragon, « le Déserteur » de Boris Vian...

Le poème qui m'a le plus appris : « le Cimetière marin » de Paul Valéry et ce vers incroyable repris dans un roman japonais adapté par Hayao Miyazaki, « le Vent se lève », ainsi, bien sûr, que le clin d'oeil de Brassens dans sa « Supplique pour être enterré sur la plage de Sète ».

Une prise de conscience : autant je préfère le XIXème siècle pour le roman et le XVIIe pour le théâtre, autant le début du XXème siècle compte à mon goût les plus merveilleux poètes.

Ma plus belle découverte, celui dont j'ai envie de lire un recueil entier : incontestablement Théophile Gautier, avec Émaux et Camées ; je n'aurais pas dû être surprise, car j'apprécie son riche vocabulaire et son art de la narration (récits fantastiques). Mais il a une si mauvaise réputation d'auteur précieux que je n'ai jamais cherché à creuser son oeuvre poétique, alors que c'est profondément injuste. Ses poèmes déploient un art visuel chatoyant, c'est un de ceux qui cisèle le mieux les vers pour donner à voir par les métaphores employées.

Pour conclure, je me suis fait souvent la réflexion que le titre n'était pas choisi au hasard : il s'agit bien de poèmes représentatifs de la langue française, qui en célèbrent la puissance et en donnent un magnifique aperçu. Puisse la langue ne pas faillir encore pour longtemps et continuer à nous donner d'aussi éminents représentants.
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Un magnifique receuil comme je les aime. Découverte de poèmes et de poètes que je ne connaissais pas. Et d'autres déjà connus, que l'on retrouve avec le même plaisir que la première fois.
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Jean Orizet a rassemblé en un petit ouvrage ce qu'il considère comme les cent plus beaux poèmes de la langue française par ordre chronologique. On démarre au 13e siècle avec Rutebeuf pour atterrir au 20e siècle avec Boris Vian et son déserteur.
Jean Orizet n'a pas fait ici un choix personnel de coeur mais bien un choix raisonné, se basant sur la connaissance universelle, la mémoire collective.
On y retrouvera donc les classiques lectures scolaires, les poèmes qui ont inspiré des interprètes tels que Brassens ou Léo Ferré, des oeuvres qu'on n'a pas lues "mais qui nous disent quelque chose"....

Lire une telle anthologie permet, au néophyte de la poésie, de s'immerger dans le genre, bien souvent craint quand il est inconnu. Au gré des lectures, que l'on picore ou qu'on lise le livre dans l'ordre, nous pourrons nous faire une idée de ce que l'on aime, de ce que l'on n'aime pas. Cette lecture est donc un bon démarrage si on veut s'atteler à une oeuvre complète.

Bien entendu, d'aucuns useront de l'ouvrage pour étaler une science qu'ils n'ont guère... "Quoi, tu connais pas Jean-Baptiste Clément? - Et l'autre, il croit que le temps des cerises a été écrit par Yves Montand !", "Bien sûr que j'ai lu Cyrano, je peux te réciter la tirade du nez par coeur !".

L'anthologie de Jean Orizet ne rassemble peut-être pas les "vrais" plus beaux poèmes de la langue française, car il existe sans doute de magnifiques pépites connues des amateurs seuls. Mais c'est déjà un bon début pour (re)découvrir ce que la littérature nous a laissé en héritage sur des centaines d'années.
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J'ai trouvé ce recueil de poèmes au fond d'une armoire et je me suis dis que ce serait l'occasion de parfaire ma connaisance en poésie qui est très limitée.
Ce livre part du 13ème siècle jusqu'au 20ème. Il m'a permis de relire des poèmes oubliés : Ronsard, Du Bellay, Hugo (toujours la larme à l'oeil avec "Demain dès l'aube"),Lamartine, Verlaine, Rimbaud, Appolinaire, Prévert, ... mais également de découvrir des poètes moins étudiés : Claris de Florian, Henri de Régnier, ...
Une belle entrée en matière avant de vouloir approndir avec un poète précis.
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Jean Orizet le dit clairement dans sa brève introduction, s'il a suivi sa sensibilité, ces 100 poèmes ne sont pas forcément ses favoris. Ils sont ceux qui ont été communément accueillis et reconnus par la population française. Il n'a fait qu'étudier et les rassemblait dans ce court ouvrage.

Toujours est-il que l'ensemble nous propose un panorama de poèmes allant du XIIIe siècle à nos jours. de fait, l'auteur les dates de parutions et leurs auteurs.

Il y a peu de surprises parmi les écrivains sélectionnés, ce n'est pas l'objet de cette anthologie. Vous retrouverez ainsi Corneille, Racine, Hugo, Rimbaud, Verlaine .... Pour ne citer qu'eux. J'ai particulièrement apprécié la présence de Boris Vian dans ce recueil avec le superbe "le déserteur", absolument fascinant.

Nous tombons dans les nuées d'alcools d'Apollinaire pour écouter les fables De La Fontaine.

Ce lire ne se lit pas d'une traite, mais se picore et se déguste. Un poème, par-ci, par-là. Ouvrez aux hasards et vous ne serez jamais déçu.

J'ai retrouvé avec plaisir des textes oubliés. Je me suis délectée des récits de Rodrigue, de la tirade du nez d'Edmond Rostand. J'ai suivi les roulis du bateau ivre de Rimbaud. Bref, je me suis laissée portée par les mots et leur sonorité.

La sélection finalement n'a que peu d'importance, le plaisir est celui de la lecture, des belles images et des mots sculptés. Il faut se laisser emporter par les vents passagers et la douceur musicale des vers désuets.

...
Lien : https://www.surlefildesmots...
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
A MADAME DU CHATELET – Voltaire

Si vous voulez que j’aime encore,
Rendez-moi l’âge des amours ;
Au crépuscule de mes jours,
Rejoignez, s’il se peut, l’aurore.

Des beaux lieux où le dieu du vin
Avec l’Amour tient son empire,
Le Temps, qui me prend par la main,
M’avertit que je me retire.

De son inflexible rigueur
Tirons au moins quelque avantage,
Qui n’a pas l’esprit de son âge,
De son âge à tout le malheur.

Laissons à la belle jeunesse
Ses folâtres emportements.
Nous ne vivons que deux moments :
Qu’il en soit un pour la sagesse.

Quoi ! Pour toujours vous me fuyez,
Tendresse, illusion, folie,
Dons du ciel, qui me consoliez
Des amertumes de la vie !

On meurt deux fois, je le vois bien ;
Cessez d’aimer et d’être aimable,
C’est une mort insupportable ;
Cessez de vivre ce n’est rien.

Ainsi je déplorais la perte
Des erreurs de mes premiers ans ;
Et mon âme, aux désirs ouverte,
Regrettait ses égarements,

Du ciel alors daignant descendre,
L’Amitié vint à mon secours ;
Elle était peut-être aussi tendre,
Mais moins vive que les Amours.

Touché de sa beauté nouvelle,
Et de sa lumière éclairé,
Je la suivis ; mais je pleurai
De ne pouvoir plus suivre qu’elle.
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CHANSON DE FORTUNIO – Alfred de Musset

Si vous croyez que je vais dire
Qui j'ose aimer,
Je ne saurais, pour un empire,
Vous la nommer.

Nous allons chanter à la ronde,
Si vous voulez,
Que je l'adore et qu'elle est blonde
Comme les blés.

Je fais ce que sa fantaisie
Veut m'ordonner,
Et je puis, s'il lui faut ma vie,
La lui donner.

Du mal qu'une amour ignorée
Nous fait souffrir,
J'en porte l'âme déchirée
Jusqu'à mourir.

Mais j'aime trop pour que je die
Qui j'ose aimer,
Et je veux mourir pour ma mie
Sans la nommer.
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LA COMPLAINTE (Fragment) - Rutebeuf

Les maux ne savent seuls venir :
Tout ce qui m'était à venir
Est advenu.
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés ?
Je crois qu'ils sont trop clair semés :
Ils ne furent pas bien fumés,
S'ils m'ont failli.
Ces amis-là m'ont bien trahi,
Car, tant que Dieu m'a assailli
En maint côté,
N'en vis un seul en mon logis :
Le vent, je crois, les m'a ôtés.
L'amour est morte :
Ce sont amis que vent emporte,
Et il ventait devant ma porte :
Les emporta.
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Aidons-nous mutuellement,
La charge des malheurs en sera plus légère ;
Le bien que l’on fait à son frère
Pour le mal que l’on souffre est un soulagement.

Extrait de L’AVEUGLE ET LE PARALYTIQUE – Jean-Pierre Claris de Florian
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Le déserteur , Boris Vian, 1953

Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
II faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter.
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frère
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Qu'elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
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Video de Jean Orizet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Orizet
« […] Alphonse a été tellement pillé qu'on l'a surnommé « La Vache Allais ». Généralement […] - une pensée bien tournée dans une langue châtiée, dotée d'une apparente profondeur de jugement, est attribuée au sieur De La Rochefoucauld (1613-1680) : on ne prête qu'aux riches, surtout s'ils sont ducs. Il en va de même, plus près de nous, pour le cher Alphonse. Un mot drôle, un propos étonnant, loufoque, iconoclaste, féroce, amer ou logique jusqu'à l'absurde ne saurait être que d'Alphonse Allais (1854-1905) […]. Notre humoriste national, mort en 1905, a bel et bien été un précurseur dans ce qui fera la richesse littéraire, artistique, poétique, ludique du XXe siècle […]. Allais reste un grand méconnu à l'oeuvre immense […]. Il a écrit, en 25 ans, près de 1 700 contes. Si on y ajoute les poèmes, les fables-express, les distiques olorimes, les recettes de cocktails du Captain Cap et les histoires en tous genres, cela représente au moins deux dizaines de volumes. […] » (Jean Orizet)
« La blague est la seule arme à employer contre la solennité imbécile d'un tas de messieurs qui voudraient faire prendre leurs baudruches pour des blocs de marbre. Quant aux graves patauds qui n'aiment pas la blague, ils me rappellent un cul-de-jatte que j'ai rencontré l'autre jour : ce pauvre bout d'homme haussait les épaules en voyant passer les cyclistes. » (Alphonse Allais)
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Référence bibliographique : Alphonse Allais, Pensées, textes et anecdotes, Le Cherche Midi, 2016.
Image d'illustration : https://www.gettyimages.ch/detail/nachrichtenfoto/allais-c1893-alphonse-allais-french-writer-and-nachrichtenfoto/802472582?language=fr
Bande sonore originale : Circus Marcus - le bal de Rémy le bal de Rémy by Circus Marcus is licensed under an Attribution-NonCommercial 3.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/CIRCUSMARCUS/Danse_Rmy/le_bal_de_remy/
#AlphonseAllais #PenséesTextesEtAnectodes #LittératureFrançaise
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