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Citations sur Une fête en larmes (19)

L'important dans notre société de voyeurs et de masochistes, façonnée et incarnée par la télévision, est de se mettre à nu sous la lumière des projecteurs. De se vanter de ses succès et de ses échecs sous prétexte de vérité et de prise de conscience. De se livrer tout entier et de jeter en pâture tout ce qu'il y a de plus secret dans la vie de chacun. Jean-Jacques Rousseau a commencé avec génie, suivi de Gide et des autres : de l'audace ! encore de l'audace ! toujours de l'audace ! Tous, de nos jours, presque sans exception, leur ont emboîté le pas. Ils finiraient par payer pour descendre aussi bas que possible et tout raconter d'eux.
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- Je vous dirais que l'Être est. Et il n'y aurait rien à ajouter. Si j'étais très bavard, j'ajouterais que nous mourrons tous. Et je pourrais vous dire aussi, mais ce serait déjà trop long, que la vie est un rêve sombre et magique - et qu'elle est très belle et très gaie.
-Une fête en larmes.

Page 305
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Je ne voyage plus guère qu'en souvenir. Je reste ici, chez moi, au-dessus de ce jardin du Palais-Royal ...
Et je me surprends à murmurer avec Céline que les voyages ne sont rien d'autre qu'un petit vertige pour couillons.

Page 288
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Nous quittions le monde réel, la terre ferme, le culte névrotique des voitures pour un rêve du passé. Nous entrions dans Venise. Nous nous engagions, au coeur d'un des paysages les plus désolés de la planète, parmi des marais bas qui flottaient à perte de vue sur une eau grise et saumâtre, dans un étroit chenal, bordé de pieux assemblés trois par trois que les gens du pays appellent "bricole" et les savants, ducs d'Albe. Sur chaque faisceau de pieux, en garde d'honneur, était perchée une mouette.
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Vous connaissez la meilleure définition du touriste : les touristes, ce sont les autres.

Page 278
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Les Américains sont des Européens qui ont fui la famine, la pauvreté, la tyrannie et la persécution : d'où le culte de la liberté et de l'égalité, l'amour des droits de l'homme - et le respect de l'argent. Ce sont aussi des Européens qui ont repoussé et massacré les Indiens pour s'emparer de leurs terres : d'où le goût de la violence. Ce sont enfin des Européens mêlés de Noirs, enfants d'esclaves, de Japonais et de Chinois - de plus en plus nombreux et de plus en plus influents -, de musulmans et de juifs : d'où une nation à vocation universelle. A l'origine, anglo-saxonne, puis hispanique et italienne, enfin slave, arabe, indienne, africaine et asiatique. On pourrait soutenir que l'Amérique est un monde en réduction et une Europe exagérée. L'Amérique est une Europe qui serait dilatée aux dimensions de la planète. Plus de liberté qu'en Europe, plus de technique qu'en Europe, plus de violence qu'en Europe, plus de religion qu'en Europe, plus d'argent qu'en Europe, plus de naïveté qu'en Europe, plus d'hypocrisie qu'en Europe. L'Amérique est plus puissante que l'Europe parce que tout y est plus grand : les distances, les moyens, les fortunes, les immeubles, les ponts, les espérances, les illusions. L'Europe est plus civilisée que l'Amérique parce que tout y est plus modéré, plus ironique - l'Amérique est tout, sauf ironique -, plus usé par le temps.

Pages 83-84
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- Dites-moi, mon jeune ami, que transporte-t-il, ce bateau ?
- Du lignite, monsieur l'ambassadeur.
- Ah ! ah ! du lignite .... Enfin j'ai un collaborateur qui connaît le genre des noms.

Page 75
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Jouer m'ennuyait. J'aimais lire. Les parties de tennis ou de croquet m'ennuyaient. J'aimais lire. Les dîners, les boîtes de nuit, faire la fête m'ennuyait. J'aimais lire. Je prenais mon livre. Je me cachais. J'oubliais tout. Le monde réel disparaissait et cessait d'être réel.
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L'enfance est une âge béni. On avance à tâtons. On découvre la vie et le monde. Tout est neuf. Rien n'est souillé. On ne traîne pas encore derrière soi toutes les casseroles de la servitude qui s'attacheront à nos basques tout au long de l'existence. On ne sait rien de l'argent qui est l'affaire des adultes ni de la comédie grave qui s'emparera de nous avec l'aide de la famille, de l'école, du métier, de toutes les institutions. On n'a pas de passé : on n'a que de l'avenir.
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Plus sûrement que toute autorité, légitime ou non, la démocratie, le vote, le socialisme, l'impôt ont tué la révolution qui jouissait d'une santé insolente dans l'opposition à la monarchie ou à la dictature, au moins tant qu'elles étaient faibles ou dès qu'elles le devenaient — et toutes les dictatures finissent, à un moment ou à un autre, par se relâcher et s'affaiblir. Nous sommes entrés dans un monde non seulement unifié et très petit, mais souple, fluide, presque livide, malléable jusqu'à l’inexistence et demain virtuel. Ce qui a pu faire naître la conviction que l'histoire est finie, avec ses idées de permanences et de réalité, ses structures, ses institutions, et qu'elle laissait la place à autre chose.
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