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EAN : 9782266164955
320 pages
Pocket (07/09/2006)
3.35/5   78 notes
Résumé :
-Je ne crois pas beaucoup, vous le savez, à tout ce qui agite les hommes.
Je pense que les trois quarts de nos paroles sont tout à fait inutiles. -Et si, en remplacement de toutes ces choses inutiles et trop longues que nous aurions pu nous épargner, vous deviez me murmurer, comme Baba l'Eveillé au commandeur des croyants, quelques mots à l'oreille, lesquels choisiriez-vous ? Je la regardai une dernière fois à la lueur de la lampe. Le spectacle n'était pas dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un d'Ormesson par an, c'est mon rythme. Plus, j'ai peur que ça fasse trop.
Le sujet de ce livre : une journaliste interviewe un écrivain.
« Pédantisme et topographie historique », tels sont les mots de ce dernier, et ils résument assez bien ce livre
Défini comme un roman,. c'est en fait un déferlement des souvenirs et des pensées, certainement de Jean d'Ormesson lui-même.
Rien de bien nouveau donc. Ses livres suivants continuent sur cette lancée.
Mais on retrouve toujours cette courtoisie désuète, cet amour des mots, de la belle langue, de la littérature, de l'histoire, et franchement, c'est plutôt agréable.
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Et oui, voilà que je fais dans l'académie française.
Jean D'Ormesson, célèbre par sa voix légendaire, sa préciosité raffinée, et pour ses livres que je n'avais encore jamais parcourus.
Voilà chose faite avec cet opus intitulé Une fête en larmes.

Ce qui est sûr, c'est que quand on lit du Jean D'Ormesson, faut s'accrocher.
Moi qui venais d'égrainer l'Equipe pour connaître les derniers résultats footbalistiques de la planète, j'ai été surpris. Mais pas dérouté.
Non. Je me suis armé de courage, de patience, et j'ai rassemblé mes plus grands souvenirs en tout genre, ma culture générale ramassée dans un coin de mon cerveau.
Et ben, c'est officiel, je suis bête. Je ne connaissais pas le quart des références de notre Jeannot (oui oui je suis devenu intime avec la personne).
Bon alors c'est sûr, il a quelques années de plus que moi, et il en a vécu des choses, mais quand même, ça porte un coup à mon égo. Moi qui croyais tout savoir sur tout (si je le croyais sincèrement!!! lol)

Mais parlons plutôt de ce livre.
Alors, de façon restrictive, ce livre retrace une interview (réelle ou pas, à nous d'imaginer) entre l'auteur et une jeune journaliste qui souhaite dissiper le brouillard qui entoure sa vie. Car notre Jean, il est pas du genre à se raconter, il est pudique.
Mais l'est-il vraiment au final ? N'est ce pas une énorme farce. Histoire de dire "regardez, je suis pudique, je fais un livre sur ma vie, et il ne parle qu'à peine de moi".
Oui d'accord, enfin, c'est quand même pas ma vie à moi qui est retracée.

Donc, on apprend l'enfance de Jean, comment il a vécu (ou pas d'ailleurs) la guerre, ses premiers amours, ses passions (Chateaubriand essentiellement, Venise etc...) et on apprend surtout je vous le disais, que Jean, il est super cultivé. Et là il se régale, des références à n'en plus finir.
C'est limite s'il nous cite pas des auteurs Tchètchènes, des films ivoiriens, des musiciens incas, et des peintures barbares.

Mais, contre toute attente, j'ai adoré. Il écrit bien, ça c'est sûr. Et même si on ne retient pas tout de ce qu'il nous apprend, on lit, on oublie, mais on a su. Et ça fait plaisir.

Et, au travers de toutes ces références, il y a pas mal de philosophie de vie. L'amour, la mort, la vie, la passion, le temps. J'avais l'impression d'avoir retrouvé en un instant mon petit vieux des Matelles (les initiés comprendront) qui me narrait ses dernières expériences et sa vision extrème de notre monde.
Le fatalisme de la vieillesse je dirai.

Pour terminer, je dirai que ce livre est quand même assez difficile, l'histoire se perd, revient se reperd au fil des anecdotes du monde entier. Mais c'est une joie pour l'esprit et pour sa culture personnelle.
Je pense pouvoir participer prochainement à Questions pour un Champion.
Julien Lepers j'arrive!!!!
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Je viens de terminer Une fête en larmes. Et je dois avouer au début que j'étais un peu sceptique de découvrir notre ami Jean d'Ormesson, dont je n'avais jamais lu le moindre livre. Quel ne fût pas ma surprise de découvrir ce talent de l'académie française. Un style à couper le souffle, et des mots choisis avec minutie.
Ce que j'ai apprécié dans son interview face à une jeune journaliste, c'est sa manière de ne pas la prendre, et par nous prendre par la même occasion, de haut. Même si ce cher ami déballe à qui mieux mieux une quantité de faits historiques, d'histoires mythologiques, ou bien encore de pensées philosophiques, il n'en reste pas moins un être très pédagogue.
Pour terminer, je saluerai l'émotion dont il fait preuve dans ce livre, et à sa maîtrise de nous ramener, nous hommes, à un simple grain de poussière.
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Une fête en larmes raconte avec humour l'interview d'un vieil écrivain par une jeune journaliste. On reconnait évidemment Jean d'Ormesson dans le vieil écrivain, mais attention cependant à la mystification : l'académicien n'a pas travaillé en Autriche au lendemain de la guerre, pas plus qu'il n'a été professeur aux Etats-Unis. Contrairement à ce qui a pu être écrit ici et là, l'auteur ne cherche pas tant à parler de lui qu'à aborder les thèmes qui lui sont chers, thèmes ressassés jusqu'à l'obsession dans toute sont oeuvre : l'histoire, l'admiration pour les grands esprits, le temps, le langage, l'amour…
J'ai eu la chance d'interviewer Jean d'Ormesson lorsque j'étais étudiant, et ce livre m'a remémoré ce moment exceptionnel. Ce qui fait la magie de cet auteur, c'est sa capacité d'émerveillement, en toute lucidité, sur le monde qui l'entoure. A rebrousse-poil de notre époque, il ne s'intéresse pas à la laideur ni au mal. Indulgent par nature, parce qu'il ne se prend pas au sérieux, il aime admirer. J'ai retrouvé l'homme pétillant, incroyablement cultivé et tourné vers les autres qui aimait partager son gout pour le bonheur. Car dans ce monde de douleurs, il s'attachait à ce qui donnait du bonheur. Et lors de cet interview réalisé en 1987, il m'avait expliqué pourquoi la vie était, selon lui, une fête en larmes.
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Un écrivain connu raconte à une journaliste le roman rêvé de sa vie... Après la guerre, après une première aventure amoureuse et un premier bureau aux côtés d'un ambassadeur pittoresque et illustre, il part enseigner dans une université américaine où la rencontre de deux femmes changera le cours de sa vie : Léa, juive polonaise, et Marie, Française dont le frère a été fusillé à la libération. Elles sont les fils rouges de plusieurs histoires d'amour d'hier et d'aujourd'hui. L'Histoire et ces évènements se mêlent aux réflexions sur la vie politique, intellectuelle et sentimentale. L'existence est tragique, elle est aussi très belle.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Entre les deux guerre mondiales, les normaliens tenaient dans la vie politique et intellectuelle à peu près la place qu'occupent aujourd'hui nos énarques. Ils savaient un peu plus de grec et un peu moins d'économie. Et ils se trompaient avec la même ardeur.
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Nous quittions le monde réel, la terre ferme, le culte névrotique des voitures pour un rêve du passé. Nous entrions dans Venise. Nous nous engagions, au coeur d'un des paysages les plus désolés de la planète, parmi des marais bas qui flottaient à perte de vue sur une eau grise et saumâtre, dans un étroit chenal, bordé de pieux assemblés trois par trois que les gens du pays appellent "bricole" et les savants, ducs d'Albe. Sur chaque faisceau de pieux, en garde d'honneur, était perchée une mouette.
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Plus sûrement que toute autorité, légitime ou non, la démocratie, le vote, le socialisme, l'impôt ont tué la révolution qui jouissait d'une santé insolente dans l'opposition à la monarchie ou à la dictature, au moins tant qu'elles étaient faibles ou dès qu'elles le devenaient — et toutes les dictatures finissent, à un moment ou à un autre, par se relâcher et s'affaiblir. Nous sommes entrés dans un monde non seulement unifié et très petit, mais souple, fluide, presque livide, malléable jusqu'à l’inexistence et demain virtuel. Ce qui a pu faire naître la conviction que l'histoire est finie, avec ses idées de permanences et de réalité, ses structures, ses institutions, et qu'elle laissait la place à autre chose.
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Les Américains sont des Européens qui ont fui la famine, la pauvreté, la tyrannie et la persécution : d'où le culte de la liberté et de l'égalité, l'amour des droits de l'homme - et le respect de l'argent. Ce sont aussi des Européens qui ont repoussé et massacré les Indiens pour s'emparer de leurs terres : d'où le goût de la violence. Ce sont enfin des Européens mêlés de Noirs, enfants d'esclaves, de Japonais et de Chinois - de plus en plus nombreux et de plus en plus influents -, de musulmans et de juifs : d'où une nation à vocation universelle. A l'origine, anglo-saxonne, puis hispanique et italienne, enfin slave, arabe, indienne, africaine et asiatique. On pourrait soutenir que l'Amérique est un monde en réduction et une Europe exagérée. L'Amérique est une Europe qui serait dilatée aux dimensions de la planète. Plus de liberté qu'en Europe, plus de technique qu'en Europe, plus de violence qu'en Europe, plus de religion qu'en Europe, plus d'argent qu'en Europe, plus de naïveté qu'en Europe, plus d'hypocrisie qu'en Europe. L'Amérique est plus puissante que l'Europe parce que tout y est plus grand : les distances, les moyens, les fortunes, les immeubles, les ponts, les espérances, les illusions. L'Europe est plus civilisée que l'Amérique parce que tout y est plus modéré, plus ironique - l'Amérique est tout, sauf ironique -, plus usé par le temps.

Pages 83-84
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L'histoire, c'est ça : le calme, le bonheur, des catastrophes soudaines, la violence, des souffrances, des souffrances, des souffrances, les espérances les plus folles et toujours l'inattendu.
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Vidéo de Jean d' Ormesson
"Une petite merveille ! le seul conte écrit par Jean d'Ormesson et qui ressemble tellement à ses yeux bleus et pétillants ! de 8 à 120 ans !" - Gérard Collard.
Il était une fois, quelque part dans une vallée entourée de montagnes, un petit garçon comme tous les autres...
À retrouver à La Griffe Noire et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/l-enfant-qui-attendait-un-train.html
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