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3,59

sur 351 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Christophe Colomb fut le premier socialiste : il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait... et il faisait tout ça aux frais du contribuable. » constatait Winston Churchill.

En confiant sa plume à Bartholomé, petit frère de Christophe, Erik Orsenna, nous mène de Gènes à Palos, via Lisbonne, et romance la période entourant l'an 1492, lors d'une longue confession au Dominicain Bartolomé de Las Casas.

Nous visitons les cartographes, les éditeurs, nous parcourons l'Espagne de Ferdinand et Isabelle achevant la Reconquista et débutant l'expulsion des juifs d'Espagne. Nous découvrons les massacres canins exterminant les « sauvages ».

1492 n'est pas seulement une année bissextile, c'est l'année charnière entre le Moyen Age et la Renaissance, l'année où l'humanité réalisa que le globe terrestre se prolongeait à l'ouest où vivait d'autres peuples.

Dans cette Entreprise des Indes, Christophe Colomb apparait peu, et plus comme lecteur que navigateur.

Publié en 2010, cet essai bénéficia de l'aide d'un commando de lecteurs « fidèles et précieux » parmi lesquels Emmanuel Macron, alors peu connu, mais qui assimila parfaitement le « quel qu'en soit le cout » en même temps que « tout ça aux frais du contribuable. »
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Mieux qu'un récit de plus traitant de la découverte des « Indes de l'ouest » par Christophe Colomb, ce roman d'Erik Orsenna nous décrit une ambiance : celle de Lisbonne au XVème siècle, le siècle des « découvertes ».

Le narrateur, Bartoloméo, est le propre frère de Christophe Colomb ; géographe et cartographe : il aime la mer et écrit petit…

Et Christophe, me direz-vous ? Il entre en scène au tiers du récit… avant cela, Erik Orsenna nous narre par le menu les préparatifs de l'entreprise…dans le monde des cartographes. On découvre que les cartes réelles sont dissimulées et que seules sont visibles les fausses destinées à tromper la concurrence.
On découvre également toute une « industrie » autour des voyages maritimes de l'époque comme celle mise en place par Ze Miguel - un notaire de la ville - qui consiste à fabriquer des veuves avec les épouses sans nouvelles de leurs marins de maris à fin de remariage… et mille autres anecdotes.

Le jour où Christophe Colomb appareillera, la chasse aux juifs se déclenchera dans Lisbonne la catholique… mais il s'agit là d'une autre histoire. Une histoire complémentaire à cette « Entreprise des Indes » admirablement détaillée (entre autres histoires) dans l'excellent ouvrage de Jacques Attali « 1492 », publié chez Fayard en 1991 et qui décrit l'année 1492 comme une année charnière ; une de celles après lesquelles rien n'est plus comme avant...
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Il y a de nombreux livres qui parlent de Christophe Colomb et de sa découverte des Indes, celui-ci n'est pas pareil.
C'est l'histoire de celui qui est resté dans l'ombre de son frère aîné, Bartolomé.
Il va nous parler de Christophe, un peu, mais surtout de lui, de sa vision des choses, de sa participation à l'établissement du rêve de son frère. On découvre aussi Lisbonne, la vie des cartographes associée à celle des marins.
Et aussi les horreurs faites à ces peuples, au nom de la découverte, au nom du roi, au nom de l'avidité des hommes et du désir de puissance et de renommée...
Comme toujours, la plume d'Eric Orsenna m'a enchantée, j'aime sa façon de nous narrer l'envers d'un décor, les chemins détournés et toutes ces choses qui font malgré tout partie de l'histoire.
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Au début du XVIe siècle, des Dominicains invitent Bartolome, un vieil homme à l'approche de la mort, à leur raconter sa vie et à libérer sa conscience des crimes qu'il a commis. Ils s'intéressent aussi à l'histoire de Christophe, le frère aîné du vieillard, décédé quelques années plus tôt.

Bartolomé Colomb (1460-1514) accède à leur requête.
Il raconte son travail de cartographe à Lisbonne puis en Espagne, sa collaboration avec Christophe (1451-1506), son accession au gouvernorat d'Hispaniola, île (re)découverte par son frère, sans oublier quelques désastres humanitaires engendrés par la colonisation.

Ce roman historique est très fidèle à la réalité, et c'est surtout sur la forme que réside le romanesque. Orsenna montre la fièvre exploratrice des Portugais à la fin du XVe siècle, et l'obstacle que constitua pendant longtemps le Cap Bojador.
Orsenna met aussi en évidence le fait que Christophe Colomb doit sa réussite à sa persévérance, et à ses erreurs de calculs : c'est parce qu'il sous-estimait très nettement la distance entre l'Europe et les Indes par la route de l'ouest qu'il osa entreprendre un long trajet ; heureusement pour lui est pour ses équipages, des îles et un continent se trouvaient sur le chemin.
Orsenna a en outre souvent le sens de la formule. Ainsi lorsqu'il fait dire à Barolomé Colomb : "Mon frère mourut au milieu du printemps 1506, j'étais dévasté. Il me laissait un monde d'autant plus vide qu'il l'avait agrandi".

Cette lecture est agréable, et très instructive.
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Erik Orsenna se place sous les auspices de la controverse de Valladolid, de cette époque très particulière qui nous est aujourd'hui transmise par les écrits en faveur de la tolérance, notamment ceux de Montaigne (comprendre un certain programme de littérature en lycée) pour rendre hommage à la cartographie et aux livres.

L'Entreprise des Indes en elle-même n'est évoquée que dans son devenir. Il est ici question du devenir de Christophe Colomb vu au travers de son frère Bartolomé sur la fin de sa vie que l'on sait difficile. Il n'est donc pas question (ou très peu) de la traversée, des découvertes en elles-mêmes. le récit s'intéresse d'ailleurs plutôt à la ville de Lisbonne et son ambiance bien particulière malgré quelques intermèdes (dont celui de Louvain qui n'est pas sans rappeler le périple d'une certaine Ouvre au noir).

Le sujet n'est pas de faire ici un récit historique mais de rendre hommage à la condition humaine, aux livres (notamment l'Imago Mundi, les écrits de Colomb, de Marco Polo). le texte n'est jamais ennuyeux car composé d'une main de maître. le style est d'une pureté... c'est incroyable ! Tout est clair, précis, limpide, agréable à lire, sans complication inutile.

La passion de l'auteur se vérifie à chaque page, à chaque chapitre. le lecteur se trouve embarqué et y prendra plaisir. Promis, celui qui entre ici ne verra plus jamais une carte ou un livre de la même manière.

Il est toutefois dommage que le propos ne soit pas plus long, qu'il insiste peu sur certains épisodes (outre ceux qui sont déjà évoqués, pourquoi parler si peu de l'expérience gouvernante du protagoniste ?).

Tout cela ne fait toutefois pas obstacle à la lecture d'un texte de grande qualité. Un livre à mettre entre tous les mains : les lycéens(ne)s, les apprentis historiens et géographes, les curieux et tous les autres.
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Plume remarquable comme toujours avec Erik Orsenna.

Le sujet ? La vie de Christophe Colomb racontée par son frère, avant son départ pour la découverte des "Indes" via une route maritime par l'ouest.

J'ai adoré l'ambiance de la vie à Lisbonne à cette époque. Une version de Christophe Colomb moins conforme que l'idée que l'on s'en fait.

J'ai passé un très bon moment de lecture...
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Ouvrir un livre d'Erik Orsenna c'est un peu comme s'installer au coin d'un feu. On se détend, on rêve en regardant les flammes et on attend qu'un conteur se lance dans une histoire qui n'a besoin d'aller nulle part. Orsenna est un merveilleux conteur, où qu'il nous emmène le voyage promet d'être de qualité... Oui, mais parfois on s'ennuie un peu faute de personnage, de moments de grande tension. dans l'Entreprise des Indes si on n'arrive pas à entrer dans l'intimité des personnages -pas même celle du narrateur- on ne peut nier qu'ils sont présents et que l'histoire est belle et pleine... même si elle passe tranquillement à côté de l'évènement qu'on attendait et des explications promises. le livre se ferme sans assouvir notre faim... un peu comme si nous nous étions endormis au coin du feu parce que la voix de notre conteur était trop douce.
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voici un bon moment que je n'avais pas lu de Orsenna. Le roman se présente comme le récit de la genèse du voyage de Christophe Colomb racontée par son frère Bartolomé que la mort guette. Pressé par Las Casas (oui oui celui de la controverse de Valladolid), Bartolomé déroule parfois lentement mais de manière très humaine l'histoire familiale, la sienne (cartographe, puis gouverneur des "Indes"/Antilles) et dans une moindre mesure celle de son frère Christophe (depuis toujours fasciné par l'océan et les Découvertes...). C'est l'occasion d'évoquer les persécutions envers les juifs d'Espagne et du Portugal contraints à la conversion ou à l'exil, la stratégie de la cartographie et le Secret qui veille, la fabrique de veuves pour épouses sans nouvelles de leurs marins, le sort horrible des populations autochtones exploitées et torturées/réprimées ... le récit est parfois lent, mais le texte est suffisamment évocateur pour donner corps à la Lisbonne de la fin du XV°s. C'est un beau voyage que je vous encourage à faire/lire.
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Erik Orsenna, essayiste et écrivain "de l'Académie française", grâce auquel j'ai découvert une Afrique haute en couleurs à travers le portrait non moins pittoresque de Madame Ba, m'a permis sinon de découvrir les Indes, mais les tenants et aboutissants de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb "l'ainé qui rêvait" contés par son cadet Bartolomé Colomb, cartographe de profession.
Une approche donc originale, car le rêve du navigateur "à la flamboyante tignasse" s'est élaboré sur un papier.
"Qu'est-ce qu'une carte? Un morceau résumé et paficié de la Terre".
Paix? Sur carte, oui!
Ce pan d'histoire romancé débute en 1511 sur l'île d'Hispanolia (actuelle Haïti). Christophe Colomb est mort depuis déjà cinq ans. Bartolomé Colomb (un temps gouverneur de l'île)assis entre le Vice-roi Diégo, son neveu et sa femme Marie de Tolède, le prêtre fait un sermon pour dénoncer le cruel génocide des Indiens.
"Les bâteaux s'en vont poussés par un rêve".
Bartolomé revient en arrière pour raconter ce jour de 1473 où à Lisbonne, Christophe Colomb a poussé la porte de l'atelier de Maître Andréa (dans lequel Bartolomé calligraphiait) et celle par la même occasion d'un continent jusqu'alors inconnu, dont les Indiens n'étaient pas des Indiens sur une terre plus ronde que plate.
Des portraits forts, des anecdotes,une relation fraternelle entre tendresse,admiration et ressentiments évoquée par celui qui s'est fait "dévorer" par la fièvre d'un marin obstiné, les trois caravelles et leurs traversées et l'évocation de la fin du XV° siècle entre Gênes ville de naissance, Séville, Lisbonne et Valladolid où Christophe est mort.
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La plume d'Erik Orsenna est au-dessus de bien des écrivains notamment pour la précision du vocabulaire. J'ai apprécié d'en savoir plus sur la cartographie dans ce Lisbonne moyenâgeux. Toutefois, j'avais hâte de finir ce roman, pourtant original. Il m'a manqué quelque chose pour avoir envie d'en tourner les pages. de nombreux passages sont percutants, mais d'autres m'ont paru, encore une fois très bien écrits, mais un peu ennuyeux.
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