Découverte au hasard des rayons d'une bibliothèque, selon mes critères du moment : autrice, peu de pages, quelque chose de différent qui ne m'attire pas spécialement au premier abord. Oui, je privilégie cette année les autrices, et les découvertes, même et surtout si a priori, je ne suis pas très attirée par l'idée de lire ce livre-là, mais qui change des sempiternelles histoires sentimentales de romans contemporains, dont les résumés sont comme des répétitions ad nauseam.
Je ne savais rien d'Ana Maria Ortese. J'ai été séduite dès la première page, une note de l'auteur, par son écriture, son regard si particulier, la lumière mêlée d'angoisse, de poussière ou d'impressions étranges.
L'Italie des années 1950, après la guerre, un monde qui oublie l'ancien, l'argent, le matérialisme, une énergie brutale et le décalage d'Ana Maria Ortese en difficulté économique, qui erre l'été dans la grande ville de Rome à la recherche de calme, d'anciennes connaissances, d'un hébergement. D'un répit, peut-être.
Estivi terrori. Tout est contenu dans ce titre.
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Il y eut un temps, compris entre la fin de la guerre et les dernières années de la décennie 1950, durant lequel je ne fis que voyager.Les choses vues - hommes et lieux -, je les ai toujours vues déformées par la souffrance, par l'anxiété ou bien par de courtes illusions de répit et de repos. Mon problème fondamental était toujours le problème "économique" : euphémisme, pour ne pas aborder trop ouvertement la question de la survie physique. Donc, après la guerre, encore des questions de survie physique.