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sur 29462 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1984 est un monument de la littérature et les monuments, c'est intimidant. J'ai donc mis beaucoup de temps avant d'enfin me lancer et je pense avoir bien fait. Tout simplement car 1984 est un roman titanesque et il faut être en mesure de l'appréhender dans son entièreté avant de le lire : j'ai donc attendu le bon moment.

Je l'ai lu en anglais et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a complètement changé mon opinion de la littérature anglaise : c'est merveilleusement bien écrit. Les fins de chapitre sont toujours poétiques au possible et quasiment l'intégralité du roman pourrait être une citation à part entière, toutes les phrases sont sublimes. La lecture est aussi clairement portée par la structure du livre, il est très bien construit. 3 parties radicalement différentes en thèmes et style mais qui se font suite sans aucun problème et les chapitres donnent efficacement le rythme.

Au delà de la forme, comment ne pas parler du fond ? Je suis surpris que l'aspect surveillance des masses ait été celui qui est le plus resté dans la mémoire collective car pour être honnête, ce n'est clairement pas le sujet central. La manipulation et le contrôle de la pensée collective, le nationalisme, le "socialisme", la politique en général, la nature humaine, la question de l'individu, la liberté et même le langage et son impact sur la pensée...
Tant de thèmes travaillés avec un talent fou, dans une perspective absolument terrifiante car oui 1984 est une dystopie et probablement la plus efficace que j'ai pu lire.
La partie 3 du livre, le climax de l'histoire de Winston, m'a clairement terrassé. Elle est d'une puissance terrible, le désespoir et l'horreur qui en suintent sont oppressants et angoissants. Elle est d'autant plus puissante qu'elle suit la partie 2 qui est tout à l'opposé, rayonnante, belle, douce et pleine d'espoir et de poésie.

Le monde de 1984 est incroyablement bien construit, pensé et décrit et tout ça en très peu de pages : c'est un tour de force.
C'est clairement un livre que je ne vais jamais oublier, le genre d'oeuvre qui marque à vie.
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Ça y est, j'ai fini ma seconde lecture de 1984, 20 ans après la première. Je tiens d'abord à dire que, pour moi, la nouvelle traduction dont on nous a rebattu les oreilles, n'apporte rien de particulièrement révolutionnaire à l'oeuvre. J'ai d'ailleurs été très déçue que la traductrice ait jugé utile de retraduire LE mot le plus important: "la novlangue" en "néoparler". Je ne vois vraiment pas l'intérêt.
Mon objectif de lecture était de comparer 1984 et le Meilleur des mondes afin de trancher une bonne fois pour toutes lequel était le meilleur. Et ben...Je ne sais toujours pas. Il faudrait que je relise le Meilleur des mondes. 😁
La première partie de 1984 m'a déçue dans le sens où elle n'a rien de visionnaire et ne fait que décrire le système stalinien. Sur ce sujet, Orwell est bien meilleur dans La Ferme des animaux. Je me disais que, décidément, le Meilleur des mondes était bien meilleur.
Dans la seconde partie j'ai aimé le traitement de la différence entre Winston et Julia: le premier souhaite mettre à bas le système tandis que la seconde a une vision très égoïste de la résistance: passer entre les gouttes, et jouir de la moindre faille.
L'analyse que fait Orwell des systèmes totalitaires est dépassée et fausse: il n'a pas du tout anticipé (contrairement à Huxley) la société d'hyperconsommation et d'abrutissement volontaire des masses.Nul besoin de Big Brother ou de ministère de la Vérité en effet pour que les gens choisissent Joël Dicker plutôt que Balzac, Disneyland plutôt que l'opéra, l'abonnement Netflix plutôt que la médiathèque.
Mais là où Orwell est un génie, là où il surpasse Huxley haut la main c'est sur la novlangue, sur cet outil politique langagier qui permet d'anihiler toute forme de pensée au profit d'un gloubiboulga sectaire et abscons. Comment ne pas faire le parallèle avec l'utilisation de certains jargons d'autant plus creux qu'ils imitent la technicité des discours scientifiques ? Je ne peux m'empecher de penser au "déplacement vertical dans un milieu aquatique standardisé" qui en jargon de l'éducation nationale signifie tout simplement "séance piscine". Comment ne pas penser à Emmanuel Macron et à son " en même temps" à la lecture de la technique du "doublepenser" ? Comment ne peut-on pas constater avec effroi que certains mots sont galvaudés au point de ne rien signifier du tout ou de signifier l'exact contraire de ce qu'il sont censés signifier (génocide, anti-racisme, social-libéral...) Comment ne pas songer à ces créations sémantiques qui renvoient à des réalités fantasmées et erronées comme "féminicide", "racisé", "bienpensant", "islamogauchiste"...?
Bref, malgré ses défauts, 1984 reste à mes yeux un chef d'oeuvre et un classique, plus profond sur le plan de l'analyse politique que le Meilleur des mondes qui est pourtant plus visionnaire et plus romanesque.
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1984 n'est pas exactement le genre de livre auquel on consacre du temps dans le but de se divertir ou de simplement "passer le temps". En effet, il est plutôt de ceux qui poussent à la réflexion, en nous confrontant à un futur plus ou moins envisageable (enfin, il s'agissait d'un futur à l'époque de la parution du livre, mais qu'importe).
George Orwell nous y décrit un monde totalitaire où l'individu n'a plus sa place, et où seul compte le Parti. Les citoyens n'ont aucun pouvoir sur leur vie, ni même sur leurs pensées ; la famille telle qu'on l'entend aujourd'hui n'existe plus, toute forme d'art a été supprimée, les Hommes sont complètement embrigadés et soumis au culte de la personnalité de Big Brother, l'allégorie du Parti. L'Homme en est ainsi réduit à son état le plus primitif.
Et finalement, ce qu'il y a de plus terrifiant dans ce livre, c'est que cela pourrait tout aussi bien ne pas être de la science-fiction...
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La voici la tarte à la crème. Agaçante à force de servir et d'être redécouverte. À lire ce livre on a toujours l'impression d'être un pionnier de la conscience politique. Moi le premier. Mais je l'aime cette tarte à la crème. C'est peut-être à cause des autres livres d'Orwell, mais j'aime finalement plus "1984" que "Nous autres" (ou "Nous", selon l'édition), le livre d'Evgueni Zamiatine, sorti dans les années 20, dont Orwell s'est largement inspiré (comme Huxley, Gilliam, etc.), et qui est un grand roman de SF dystopique, par un auteur suffisamment révolutionnaire et hérétique pour avoir nargué Staline et, après son expulsion d'URSS, être mort en France dans l'indifférence générale.
Donc je vote 1984. Mais je crois que s'il y a une critique à faire c'est probablement que c'est à peine un roman, plutôt un essai: pas de vraie place pour l'interprétation, de surprise, tout est dans l'intention de l'auteur.
Ce qui ne rend pas 1984 moins nécessaire. Mais je trouverais fort dommage de ne pas compléter 1984 avec les lectures qui lui donnent tout son sens. "1984" c'est la synthèse, la conclusion. Avant il y a le cheminement du raisonnement, "Dans la dèche à Paris et à Londres", "Une histoire birmane", et surtout "Hommage à la Catalogne".
Tout cela est d'une gaîté bien modérée :)
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Livre que beaucoup m'ont conseillé et que j'ai lu avec un mélange de plaisir, de fascination et d'horreur...Le système décrit dans ce livre est horrible, immoral et terrifiant; plus aucune liberté n'existe, même celle de pensé. Mais le plus terrifiant dans tout ça, c'est de voir a quel point notre système actuel se rapproche de celui du livre dans ses objectif et ses méthodes pour y arriver. Manipulation médiatique, espionnage, les pénuries inventée de toute pièces pour justifié les restriction de plus en plus honteuse...et l'aveuglement de la plupart des gens à tout ça...ça vous rappelle rien? Bien sur que si, c'est ce qu'on vit actuellement et l'on retrouve ça dans le livre mais en bien pire...En bref, ce livre a été une "belle" découverte (cet auteur est un visionnaire), une histoire intéressante, et m'as fait comprendre certaine choses. A lire au moins une fois, ça peut être aussi utile que distrayant.
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1984 me glace….
J'étais persuadée de l'avoir déjà lu. Ce n'était pas le cas.
Je ne vous refais pas le résumé. Tant d'autres l'ont fait avant moi.
Je ne peux même pas évoquer un plaisir à sa lecture. Non, aucun plaisir.
Si je l'avais lu il y a encore dix ou vingt ans, j'aurais parlé de fiction, de ses qualités littéraires et blablabla.
Mais là je suis anxieuse car tous les détails font mouche.
A dix-huit ans, je vivais dans un monde où la seconde guerre mondiale n'était plus qu'un souvenir, la guerre froide prenait fin également. On parlait du devoir de mémoire. On lisait L'Archipel du Goulag.
Il n'y avait pas de révisionniste.
La télévision diffusait des programmes distrayants et souvent (pas toujours) intelligents. Des chansonniers, humoristes, se moquaient des politiciens, étaient volontairement irrévérencieux ou provocateurs. On n'était pas encore dans l'ère du politiquement correct et de la médiocrité. On n'avait pas de pub toutes les dix minutes.
Les caméras servaient à immortaliser les premiers pas du petit dernier, la première sortie à vélo, pas à traquer les incivilités des Chinois.
On parlait des avancées de la médecine, des vaccins des enfants, des virus mais pas encore des pandémies ou des virus informatiques.
On construisait ou étendait les lignes de transport public. On n'avait pas encore prévu que les métros serviraient d'abri à Kiev.
On lisait beaucoup. On ne brûlait pas encore les livres, on ne tentait pas d'assassiner les auteurs.
Tout n'était pas parfait. On parlait d'émancipation de la femme, la loi Veil avait été votée. On ne parlait pas d'interdire l'avortement. Wikileaks n'existait pas encore.
Nous étions finalement insouciants.
C'est tout cela qui remonte en moi avec 1984.
1984, c'est l'histoire qui bégaye.
Rien n'est jamais acquis.
Un livre visionnaire publié en 1949 et qui pourtant nous donne des clés de compréhension du monde actuel.
A lire absolument.

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"La liberté c'est l'esclavage" est l'une des citations les plus connues de ce roman présentant la vie d'un homme au sein d'un régime totalitaire.

Le monde décrit par Orwell est froid, sinistre et étouffant. L'écrivain est habile de ses mots car il arrive à nous faire ressentir la peur d'y vivre. Les gestes et les paroles des personnages sont tels que nous serions si nous étions surveillés par Big Brother.

Ma lecture n'a pas été creuse d'émotions. Grand classique de la littérature, j'admets que ce livre mérite sa renommée.
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Sans nul doute un voire peut-être le meilleur roman dystopique (la servante écarlate peut aller se rhabiller). Outre l'exigence philosophique et politiste, 1984 est un roman d'une qualité littéraire exemplaire, exigeante et très travaillée. On retient bien évidemment le Big Brother is watching you qui en anglais peut se traduire Big Brother vous regarde ou vous surveille, les écrans partout. Mais 1984 nous explique qu'on peut déshumaniser sans pour autant mettre Femmes et Hommes dans des camps de concentration ou en leur faisant subir des traitements physiques dégradants mais par des actions simples touchant au coeur même de la vie quotidienne: l'embrigadement des enfants dénonçant les parents, le crime de sexe prétexte pour éradiquer l'amour entre les êtres, le remaniement constant de l'Histoire aboutissant à son effacement et la réduction progressive du langage pour mieux l'appauvrir impactant à long terme la capacité de raisonner, de réfléchir ou même de se souvenir de la Femme et de l'Homme. Sans compter les multiples modèles, symboles, nouveau vocabulaire tirés de 1984 : novlangue, crime de sexe, Big Brother (déjà cité) etc...Et si j'ai envie de croire, et si j'ai la liberté de croire, et si j'ai la possibilité de croire que 2+2=5 !
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Ce n'est pas ma première lecture de 1984. Je l'avais déjà lu à l'adolescence et je l'avais apprécié mais une petite quinzaine d'années après …. Je l'apprécie d'autant mieux.

Publié en 1949, ce classique des romans d'anticipation et de dystopie nous fait découvrir un régime totalitaire, où tous sont surveillés et privés de liberté. On découvre ce monde à travers le personnage principal Winston Smith qui ne rentre pas tout à fait dans le moule et commence à sérieusement se poser de nombreuses questions.

Son quotidien c'est son travail au Ministère de la vérité qui consiste à réécrire l'histoire pour qu'elle soit toujours en accord avec la version officielle du parti, c'est aussi les activités communes auxquelles il faut participer car il serait mal venu d'avoir la volonté de vouloir se démarquer en restant seul et c'est aussi la surveillance quotidienne chez lui ou ailleurs. George Orwell nous dévoile ici un monde sans espoir, sans liberté, sans vie, où il est important d'être comme tout le monde, d'accepter tout ce qu'on nous dit et de ne pas réfléchir, si on tient à rester vivant. C'est un monde terrifiant où on n'est pas libre de ses pensées, où on ne peut faire confiance à personne car on peut même se faire dénoncer par ses propres enfants. C'est un monde révoltant… où personne ne se révolte.

Passé une première partie de découverte et d'introspection, Winston franchit la ligne à plusieurs reprises et s'écarte progressivement de plus en plus de l'attitude que la société attend de lui. Et d'une rencontre à une autre, il prend des risques et veut croire qu'il est possible de changer ce monde.

1984 est un livre qu'il faut lire. Si certains passages explicatifs sont peut-être un peu longs et que la lecture demande un peu de réflexion, ça reste un livre tout de même accessible. Je trouve en outre que ce livre a extrêmement bien vieilli.

Lien : http://raconte-moi.net/2015/..
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Lu au lycée, en anglais en 1973.
Ce roman était passionnant, étonnant et quand les premiers emplois ont été supprimés à cause de l'automatisation, de l'informatique, je ne pouvais m'empêcher de repenser à 1984.
De même, actuellement, avec tous les moyens multimédias qui recueillent des renseignements à notre sujet, je pense à Big brother.
Troublant George Orwell qui avait anticipé notre société.
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