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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alik, un peintre russe qui s'est installé à New-York, git au milieu de son salon.Affaibli par une longue maladie, il ne lui reste plus que quelques jours à vivre. Il contemple la bohème joyeuse et incessante qui anime son loft : l'argent manque, les visites sont permanentes (des amis, des relations lointaines ou même de parfaits inconnus), chacun apporte ce qu'il peut, surtout des bouteilles d'alcool, les toiles traînent, un visiteur s'est endormi sur le tapis... Alik est soigné par quatre femmes qui se sont dénudées pour échapper à l'atmosphère étouffante de cet été caniculaire : Nina son épouse, Irina son ex, Valentina une amie et Joïka la voisine.
Alik a su recréer l'ambiance de sa Russie natale dans son atelier, une patrie chimérique qui renaît dans ce joyeux bordel et ce mélange d'irresponsabilité et de fête. La personnalité du peintre a constitué un magnétisme puissant qui a attiré des êtres différents, voire opposés, qui n'ont en commun que leur émigration. Ce pays qu'ils ont définitivement quitté, dont ils désapprennent progressivement la langue, ils prennent conscience qu'ils l'ont dans leurs tripes, dans leur sang, au plus profond d'eux-mêmes.
Nina, souhaite faire baptiser cet incroyant issu d'une famille juive. Baptisé à la va-vite alors qu'il est inconscient, enterré selon les rites israélites, il n'est à sa mort ni chrétien, ni juif, il reste profondément russe. Il adresse un message posthume à ses amis : « Allez servez à boire ! Buvons et mangeons ! Comme toujours ! Comme d'habitude » La fête, la frénésie et la bohème doivent lui survivre.
La vie continue mais le foyer d'Alik, lui, n'existe plus. Chacun part suivre son destin. Il laisse une fille et une oeuvre dont la vraie valeur sera peut-être reconnue un jour .
Ludmila Oulitskaïa sait parfaitement rendre les ambiances familiales et amicales riches d'enjouement et de tendresse. le roman est agréable, drôle, haut en couleur. L'auteur date son récit à l'été 1991, à un moment où un autre corps malade agonise, à l'image d'Alik : l'Urss. Malgré la fin d'un régime politique, malgré le déracinement, l'âme russe se perpétue. C'est un ensemble de souffrance, de bordel, de désinvolture, de fête et d'amitié qui semble indestructible.
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Dans le loft New-yorkais délabré d'Alik, toute la communauté russe exilée se donne rendez-vous. Autour de ce peintre juif émigré, un homme plein de charme, aimé de tous , croquant la vie à belles dents, les âmes russes se retrouvent avec leurs folies, leur nostalgie, leurs névroses et leurs vodkas.
Seulement cette fois, Alik est en train de mourir... Et si Gorbatchev, renversé par un putsch à l'autre bout du monde, tente de lui voler la vedette, Alik n'en reste pas moins le centre de toutes les émotions.

Cette description du petit milieu russe new-yorkais distille un charme tour à tour touchant et drolatique. Ludmilla Oulitskaia mène avec finesse et intelligence cette comédie triste, brillante, burlesque. Dans une ambiance de folie douce, de passions désespérées, les héros, dévastés par leur exil, vouent un amour définitif à cette patrie où ils sont nés et qu'ils ont fuie de toutes leur force. Ils voguent dans ce monde nouveau, étrange, inhospitalier mais qui leur a tendu les bras, en y criant leur appartenance au monde qu'ils ont quitté. Ils vivent, chantent, se disputent, délirent, s'aiment ou se détestent ; ils partagent éperdument cette grandiose mise en scène de la mort de l'un d 'entre eux.
Du grand art.
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Avant même d'assister à de joyeuses funérailles, nous voyons ici se dérouler la joyeuse agonie d'un artiste peintre russe émigré à New York et le roman pourrait tout autant s'appeler "un joyeux bordel".
Car dans cet atelier foutraque comme la vie du peintre bohème défilent nombre de personnages hauts en couleurs. Autour de l'artiste, on trouve toute sorte d'émigrés russes plus ou moins juifs, orthodoxes ou athées. Personne n'ignore que le peintre vit ses dernières heures. Ses anciennes maîtresses prennent soin de lui pendant que son épouse tente de sauver son âme en faisant venir d'abord un pope puis un rabbin qui ne parle pas un mot de russe, venant d'Israël. Et c'est au milieu de ce bazar qu'on découvre le parcours de chacun du pays d'origine au pays d'accueil et ses bien étranges habitudes, tous les personnages n'étant liés que par leur origine russe et par la détestation supposée de leur pays d'origine, jusqu'à ce que la télévision diffuse en direct la chute du communisme.
Ce petit roman se lit très vite - il conviendra parfaitement à un Lille-Marseille en train sans trop de pannes, par exemple. C'est drôle, tendre et ça ne manque pas de pertinence. Comme souvent chez les Russes, la tragédie est aussi immense que burlesque.
Si vous cherchez une lecture légère et amusante sans être futile ou vaine, ce roman vous conviendra parfaitement.
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