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EAN : 9782218073786
127 pages
Hatier (01/01/1993)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Au bout du silence du Gabonais Laurent Owondo (Hatier, 1985, 127p) est un roman qui s'inscrit dans la trame " des audaces contemporaines " doublée d'une écriture du mythe. Le roman est bâti autour de trois grandes parties qui correspondent de façon équilibrée au cheminement du jeune héros Anka.

La première partie " Ombre " (p.4-37) brosse l'initiation du jeune Anka auprès de son grand-père Rèdiwa. Le jeune Anka ne perçoit pas encore les messages ésoté... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le roman se construit sur un ensemble de traits culturels propres à un groupe ethnique spécifique qui la tribu Myénè au Gabon. C'est Rèdiwa, l'ancêtre, qui prépare l'initiation d'Anka en lui apprenant la généalogie de la tribu et en évoquant de manière mystérieuse la présence des êtres invisibles Ombre et Ndjouké, Mboumba qui commandent l'ordre du monde. Les mânes des ancêtres sont évoquées dans le roman. Laurent Owondo donne un certain nombre d'éléments qui permettent de replacer ces masques qui apparaissent lors des rites agraires dans la culture Myénè, les échasses (p.95), le raphia (p.48). le roman regorge de mystères et de symboles dont nous pouvons relever les plus saillants : l'ocre et le kaolin. Ces couleurs sont intéressantes au niveau symbolique. L'ocre, obtenu avec la poudre de bois séché, symbolise dans le roman à la fois le sang répandu et le rougeoiement du soleil au couchant ; quant au Kaolin, fabriqué à partir du mpemba, une argile blanche, il représente ici le lait, le sperme associés à la pureté, à la fécondité et à la clarté lunaire.
Le roman exploite donc les symboles de l'art africain notamment le masque dans la culture Mpongué. Il y a aussi les symbolismes réccurents qui se retrouvent dans l'art africain: l'ocre et le kaolin.
Le panthéon Mpongué nous révèle que le personnage mythique l'Ombre est une déesse de la fécondité associée aux figures de Ndjouké et Mboumba, l'ogresse. Dans le roman, Ndjouké et Ombre sont un seul et même personnage. En définitive, on peut dire que loin d'obéir au principe d'exclusion entre tradition et modernité, Au bout du silence s'inscrit dans la démarche de l'écriture du mythe qui oscille entre la compréhension des valeurs traditionnelles et l'ouverture à la modernité.
Le langage est certes poétique, ésotérique et des intertextes poétiques nous en donnent des illustrations au pages 47 et 74.

Le roman est donc rythmé comme un poème et se déploie à travers des répétitions formulaires
" l'âge où les masques livrent leur secret ", " ceux qui voient derrière les choses ", " l'ocre et le kaolin ".
Nous avons de nombreuses métaphores " la mer profonde plus qu'aucune tombe ", (p.101). le mélange des genres est donc une ligne de force de ce roman ; chants, poèmes se télescopent pour donner une symphonie au roman.

Nous ne saurions conclure sans donner ce chant-complainte de Nindia qui compatit à la douleur de son mari Kota entouré d'ennemis :

" Sur la route de Fougamou
Que d'épines, bonnes gens (…)
Passé le fleuve, bonnes gens,
Que de miel ! Que de miel ! " (p.79-80).

http://www.bf.refer.org
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La saison sèche refuse de finir. Anka, un enfant, assiste dans son village, situé face à la mer, à la mort de son grand-père, Rédiwa, dont les yeux voyaient ce qu'il y a derrière les choses. Entre Rédiwa et Anka existe un lien mystérieux qui renvoie aux divinités du lieu. Il s'agit donc d'abord d'un récit initiatique surprenant, de Laurent Owondo, un auteur gabonais, utilisant des formules répétitives et une structure cyclique efficace : à la mort du grand-père succède la transformation d'Anka. Celui-ci a dû quitter son village. Ses parents, expropriés, ont trouvé un nouveau toit dans un bidonville infâme, une mare puante, "Petite Venise". le déracinement est violent. La famille se désunit, etc. le ton du récit est alors plus réaliste, mais les divinités du clan rôdent et Anka se souvient de son grand-père et de cette saison sèche qui s'attardait sur son village.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Timbrés, dites-vous, madame ! Timbrés comme deux lettres à la poste ? Tout ce qui est timbré voyage, madame, je préfère ne pas voyager. On n’est nulle part mieux que chez soi…
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Je refuse de veiller sur l’eau. Veiller les morts est déjà bien pénible dans cette ville.
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