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Blaise Ndala (Autre)
EAN : 9782021460964
384 pages
Seuil (07/01/2021)
3.62/5   68 notes
Résumé :
Lorsque s’ouvre l’Exposition universelle de Bruxelles le 17 avril 1958, Robert Dumont, Sous-commissaire du plus grand évènement international depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a fini par rendre les armes : il y aura bel et bien un « village congolais » parmi les quatre pavillons consacrés aux colonies. Le Palais royal a coupé court aux atermoiements du supérieur direct de Dumont, son ami le baron Guido Martens de Neuberg, Commissaire général d’Expo 58.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 68 notes
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♫Entre le gin et le tennis,
Les réceptions et le pastis,
On se serait cru au paradis,
Au temps béni des colonies.
On pense encore à toi, oh Bwana.
Dis-nous ce que t'as pas, on en a.♫
Le temps des colonies- Michel Sardou- 1976-
----♪---♫---🤴🏿----🤴🏻----🤴🏿---♫---♪---
Il n'y a que le pouvoir de la parole pour recoudre la camisole de l'honneur perdu sous le regard scrutateur des gardiens de la mémoire.
Tshala N. Moelo. Née à Mushenge, Congo belge, le 13 janvier 1939.Décédée à Bruxelles le 18 mai 1958.
Récit d'outre-tombe.
Dans la tradition kuba, lorsqu'un disparu sort du silence pour s'adresser à un parent resté au milieu de ceux qui marchent le nez pointé vers le sol, l'essentiel n'est pas de se faire entendre.
Dans ce qui pourrait passer pour un soliloque, le but véritable, est de délivrer la parole qui défait les noeuds, brise les chaînes et éclaire la route du marcheur.
Sic- Première partie- P 38

On peut tout demander à l'histoire
sauf de transformer un mensonge en vérité
un privilège qu'elle a abandonné à l'historien...
1958- Expo Universelle de Bruxelles -
- Chair à badauds - Stade du Heysel -
-Atomium- village de huttes -
Ici aussi, le fatum est fils de pute....

Les fils de Tintin nous rappellent qu'ils ne sont pas ici que parce que nous étions là-bas
Petites voix
Lumumba, Lusinga,
Liquidés !? CIA !
voir Wikipédia !
Collection macabre....couvrir le scandale !
Changer le vin de la colère en décoction vitale
Surtout ne plus dire : dix petits nègres
dit Pygmée où vinaigre...

Respect à Mr Blaise Ndala
Vraie découverte, une Révélation
(Futur Goncours ! Pourquoi pas !?)
Remerciements nourris à Masse critique
Ed Roman Seuil




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Blaise Ndala offre bien plus qu'un roman à travers cet écrit très dense, certes, mais d'une grande richesse : Histoire d'un Congo où de grands rois guerriers se succédèrent, obéissant à un protocole et à des règles émanant des Dieux et de la Nature, histoire du partage de ces terres, avec l'homme blanc responsable de la ségrégation dans les villes du pays, histoire du colonialisme, plus particulièrement de la colonisation du Congo.



Deux héroïnes, une foule de personnages, un méli-mélo parfois très casse-tête d'histoires, de parcours de personnages qui apparaissent, disparaissent pour réapparaître alors que l'on avait oublié leur identité et leur nom, des bons, des moins bons, des êtres respectueux d'autrui quelle que soit la couleur de peau, des individus qui n'aiment du Congo, que l'ivoire et le bois, des épisodes de sorcellerie, des prophéties, une fuite pour échapper à ces prédictions, qui se transforme ni plus ni moins en enlèvement, le tout sur un délicieux fond de rumba avec quelques discours et témoignages où un humour très fin transparaît pour le plaisir du lecteur.



Tout commence par une ébullition politique à Bruxelles, alors que se prépare l'Exposition universelle de 1958, Que l'on érige l'Atomium, et qu'il faut à tout prix présenter au public, un village congolais avec de vrais Congolais dont la princesse Tshala, fille du roi des Bakuba dont on perdra la trace.



Quelques années après, nous sommes en 2004, la nièce de Tshala arrive à Bruxelles et se met en recherche : elle promet à son grand-père de retrouver la trace de la princesse.



Deux itinéraires donc : d'abord celui de la princesse que l'on découvre dans la première partie, suivi de celui de la Nièce, Nyota qui ne cessera de louvoyer et de se battre pour comprendre ce qu'est devenu sa tante et retrouver les personnes qu'elle avait côtoyées.



Un écrit difficile à lire : beaucoup de personnage dont les noms aux consonnances congolaises sont souvent difficiles à retenir, parfois des individus qui surgissent d'on se sait où, car il est facile de perdre des informations importantes dans les méandres de ce récit.



Je dois avouer que j'ai parfois éprouvé des difficultés pour suivre le fil de cette histoire qui m'était étrangère parce qu'appartenant à une autre culture, mais je me suis accrochée par amour de la langue française : aucun doute, l'auteur manie la langue de Molière de façon tout à fait délicieuse, empruntant dans chaque partie, le style qui convient, ainsi l'on ressent l'agitation politique lors de la préparation de l'Exposition universelle, on se sent tout petit au récit de l'épopée des ancêtres de la princesse, on imagine parfaitement les personnages qui discourent qu'ils soient musicien virtuose de la rumba ou pygmée dans l'exposition.



Bien au-delà des mots, Blaise Ndala a su partager son ressenti avec le lecteur, brisant la monotonie d'un récit qui aurait été trop long sans ces prouesses littéraires.



Je remercie Les éditions Seuil et Babélio pour ce partenariat
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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« Dans le ventre du Congo » est d'une lecture exigeante presque envoutante agrémentée d'une écriture riche, enthousiaste, fervente et foisonnante d'éléments fondamentaux baignée de détails sérieux et graves mais parfois teintés d'un humour piquant.
L'intelligence du texte ne se livre qu'avec une attention soutenue vite récompensée par la consistance, l'authenticité et la justesse des personnages tous enflés de passion, de conviction, d'amour ou de rancoeur.
De quoi s'agit-il ? Servi par des phrases quasiment incantatoires, Blaise Ndala fouille les tripes du Congo depuis les luttes ethniques intestines jusqu'à la colonisation par la fière Belgique trop heureuse d'exhiber son trophée lors de l'exposition universelle de Bruxelles de 1958 en présentant quelques indigènes dans leur environnement de savane reconstitué au pied de l'Atomium.
Je rappelle en passant que la France avait montré l'exemple à l'exposition coloniale de 1931 ou elle avait, comme des animaux, parqué quelques Kanaks dans un bosquet du bois de Vincennes livrés aux quolibets des passants. (Voir : « Cannibale » de Didier Daeninckx).

Quel régal de se laisser balloter dans le chahut de l'époque du colonialisme triomphant avec ses adeptes boursouflés des certitudes de la puissance des nations fortes conscients d'aider ou de voler, d'apprendre ou de corrompre, de faire évoluer ou de moquer.
Il est plus facile d'aimer le cuivre et l'ivoire et les femmes à la peau d'ébène que d'élever un peuple que même Dieu ne pourra plus protéger lorsque qu'ils ne seront plus là.

Quel privilège également d'entendre la force des arguments bien étayés des détracteurs, de croiser Patrice Lumumba, véritable icône de son pays et Mobutu lors d'une soirée épique où Wendo Kolosy, chanteur vedette envoute les esprits et déchaine les passions lorsque qu'il entonne « Marie-Louise » sa chanson-phare.

Et enfin, quel plaisir d'entendre la voix du Congo par la bouche de Tshala Nyota Moelo issu d'une famille royale à la beauté qui attire toutes les convoitises et qui aura un bien triste destin…
Je ne dévoilerai rien du souffle romanesque qui baigne cette fresque magistrale et qui donne toute la fougue dramatique et poignante d'un pan de l'histoire de ce pays.
Grâce à ce roman, je comprends pourquoi les « têtes de nègres » ont disparu de nos pâtisseries au profit de fades meringues blanches enrobées de chocolat.
Cette plaisanterie n'est là que pour souligner que je ne comprends pas pourquoi nous entendons aujourd'hui encore de retentissants cris de singe dans nos stades.

"Si nous ne pouvons changer ce qu'il y a de répugnant dans le rétroviseur de la locomotive de l'histoire nous pouvons et devons faire en sorte que plus jamais sur les rails de la déraison le train de nos rêves d'humanité ne chemine."

Blaise Ndala est le capitaine Ad Hoc de ce sublime tintouin au Congo.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cet envoi dans le cadre d'une masse critique privilégiée.







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A partir de l'Exposition universelle de 1958, en Belgique, où les organisateurs avaient imaginé mettre en scène un pavillon exotique exhibant des indigènes dans un décor de pacotille sensé reproduire leur habitat primitif, Blaise Ndala s'attaque au vaste sujet de la colonisation, et des relations ambiguës entre les deux parties concernées.

Si de nombreux paragraphes sont consacrés à l'histoire du Congo, et ce n'est pas la partie la plus facile a lire, la petite histoire est celle de la fille du roi des Bakubas , qui par une concours de circonstances se retrouvera parmi les congolais livrés en pature aux regards inquisiteurs des spectateurs de l'Expo. Et dont on perdra la trace rapidement. C'est sa nièce qui tentera des années plus tard de comprendre ce qui s'est réellement passé à Bruxelles en 1958. Tâche ardue, la plupart des protagonistes ont disparu et les indices ont été soigneusement cachés.


Si l'intrigue est passionnante et l'analyse exhaustive, et portée par une écriture riche et recherchée, la lecture n'est pas facile. On souffre un peu lorsque l'on est ignorant en ce qui concerne l'histoire du Congo, et les générations de rois qui se succèdent, même rapportées au travers de légendes intéressantes ne peuvent laisser de traces profondes dans une mémoire vierge de ces connaissances.

Lecture très intéressante mais exigeante.

Merci à Babelio et aux éditions du seuil

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Merci aux éditions du Seuil et à masse critique Babelio pour la découverte de ce roman : « Dans le ventre du Congo » de Blaise Ndala.
1958, la Belgique organise une exposition universelle. le baron de Neuberg et Robert Dumont sont chargés, en tant qu'organisateurs de cette manifestation internationale, de faire dans le sensationnel en recréant grandeur nature un village congolais. Il sera constitué d'authentiques africains « importés » de la colonie belge. Parmi les indigènes se trouve la princesse Tshala Nyota Moelo. Lors d'une altercation, cette dernière est blessée et emmenée d'urgence à l'hôpital.
45 ans plus tard, Nyota, la nièce de la princesse, arrive en Belgique pour poursuivre ses études et retrouver la trace de sa tante…
L'histoire de Blaise Ndala n'est pas le procès de la colonisation de l'Afrique par l'homme blanc. Ainsi il écrit : « Et je sais, depuis, que ce lieu chargé de symboles devrait nous rappeler à nous tous qui vivons dans ce pays qui est également le coeur vibrant de l'Europe que si nous ne pouvons changer ce qu'il y a de répugnant dans le rétroviseur de la locomotive de l'histoire, nous pouvons et nous devons faire en sorte que plus jamais sur les rails de la déraison le train de nos rêves d'humanité ne chemine… ». Malheureusement l'Histoire est un éternel recommencement, ainsi l'Afrique et le Congo pour ce qui concerne cette triste histoire, mais en son temps d'autres invasions, démonstrations de la nature belliqueuse et hégémonique de l'homme, car en tout homme le germe de la haine suprémaciste sommeille et ce, quelle que soit sa couleur de peau ou sa religion.
C'est une enquête à travers laquelle l'auteur va souligner les faiblesses de chacun des protagonistes, qu'il s'agisse du roi Kena Kwete III envers sa fille Nyota ou de Robert Dumond organisateur de ce village de la honte. Aucun des personnages n'y échappe et aucun n'est innocent.
Blaise Ndala nous offre un texte écrit dans une langue travaillée, dense et remarquablement bien élaborée. La lecture peut lors de certains passages provoquer la confusion mais le phrasé poétique et la tension de l'intrigue nous porte vers un dénouement que l'on n'aurait pu soupçonner. Et surtout, l'auteur a su éviter l'écueil d'une prose militantiste fanatisée, anti colonialiste, anti ségrégationniste et anti raciste, en d'autres termes : une leçon de morale. Ses intentions sont beaucoup plus fines et ne font que suggérer une prise de position au lecteur et surtout une réflexion sur le « vivre ensemble ».
Dans le ventre du Congo » est une belle et dramatique histoire racontée à travers un texte d'une grande qualité.
Editions du Seuil, 359 pages.
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critiques presse (3)
LeMonde
25 octobre 2021
Le roman, qui met en scène un drame familial sur plusieurs générations, invite à refaire l’inventaire d’une histoire toujours douloureuse.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LePoint
12 avril 2021
Entre Kasai et Bruxelles, une princesse disparue. Avec truculence, Blaise Ndala fait resonner l'histoire africaine.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeSoir
12 janvier 2021
Le dernier roman de Blaise Ndala retourne à la cour des Bakuba, celui de Lucas Catherine rappelle l'empereur du Katanga. Et, en même temps, ils parlent d'aujourd'hui.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Je lui mets la main dans l'entrejambe, et là, le pauvre, avec ce bégaiement qui lui rendait la vie dure, il fait : '' Madame Hilde, c'est dan... dan... dangereux ce que vous faites là, très dangereux. Je jou... jou... '', et moi, toute ébaubie, de lui demander : '' Tu n'es pas sérieux, Akwesa ? Jouirais-tu déjà ? '' Et lui de répliquer, en sueur, tout paniqué : '' Non non, ma... ma... madame Hilde, je joue avec le feu, là ! ''
Expo 58, Quarante-cinq ans après, p189
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Elle dit toujours ce qu'elle pense, ma mère, même si tous les jours mon père n'arrête pas de lui reprocher de ne pas penser ce qu'elle dit.
Expo 58, six semaines après l'ouverture officielle. P221
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Crois-tu que l’amour de la Sainte Vierge et la foi en l’eucharistie suffirent pour conjurer le sort ? Quand ton destin est inscrit dans les astres depuis la nuit des temps, lorsque tu n’es qu’un cauri dénué de volonté dans les soubresauts d’une épopée pluriséculaire, tu as beau rouler et te glisser entre les roches, tu te laisses immanquablement rattraper par la main invisible.
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Sans crier gare, un nuage sombre avait commencé à se former au-dessus du Heysel. Dans l'un des pavillons les plus courus où les visiteurs pouvaient s'émerveiller devant un « village de Bantous congolais avec leur invité Pygmée, en pleine jungle équatoriale, comme si vous y étiez », et ainsi, toucher du doigt « le long chemin que la Belgique a fait prendre à ses indigènes depuis les ténèbres de l'époque de Kurtz jusqu'à l'ère contemporaine », le tout en vue de comprendre « pourquoi notre mission chrétienne et civilisatrice en Afrique centrale restera l'un des plus grands apports du roi bâtisseur Léopold II d'abord, et de l'ensemble de notre peuple ensuite, à l'universel », dans ce pavillon, donc, le projet cher au ministère de Colonies avait pris du plomb dans l'aile.
[...]
Il y avait eu ces "Défense de nourrir les Noirs — Verboden Negers te voeden — Do not feed the niggers" attachés contre les parpaings, que le sous-commissaire fit enlever sans se référer à son supérieur.
[...] Vint l'incident qui mit le feu aux poudres.
Au cours d'une visite scolaire, des adolescents d'un athénée du Brabant flamand jetèrent derrière l'enclos qui délimitait le village des bananes au cri de « Dégustez les bananes, petits Nègres, sinon nous allons vous couper les mains ! » Dans la foulée, des visiteurs se mirent à pousser des cris de singe, à mimer des gestes qui laissaient peu de place à l'imagination.
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Dans la chambre, le tonnerre dessinait sur les murs, des arabesques fulgurantes, zébrures incandescentes qui illuminaient la pièce avant de s’éclipser pour revenir au bout de quelques secondes. Encore plus ardentes, toujours plus impressionnantes.
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Videos de Blaise Ndala (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Blaise Ndala
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Avec: Blaise Ndala, Auteurrice Émilie Nicolas, Auteurrice Yara El-Ghadban, Auteurrice Rodney Saint-Éloi, Animateurrice
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