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3,63

sur 521 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes dans les régions Scandinaves, avec tout ce que l'on connaît déjà de ce mode de vie, mais avec une transposition au XXI ème siècle (écrit au XXème).
L'économie traditionnelle ne réussit plus à assurer la survie des peuples ; tout manque, du pétrole aux vivres. Dans certains pays, les villes croulent sous les ordures.
Les populations migrent et traînent avec eux toute la misère de l'exil.
Cependant, dès le début de l'ouvrage, selon les souhaits d'un athée notoire, grand communiste militant, on a construit une communauté, puis une ville et des faubourgs autour d'une église.
Celle-ci va grandir sur un modèle nouveau et cependant fort traditionnel et ancien !
On avance dans un texte agréable même si le titre ne dit pas grand-chose sur ce que sera le livre.
Comme chaque fois, avec les romans de l'Europe du nord, Finnois en l'occurrence, les noms de lieux et surtout des noms propres sont difficiles à intégrer et rendent la lecture un peu difficile.
Le message de l'auteur, au-delà de l'histoire réinventée, traite de l'économie mondiale et des politiques européennes.
On assiste en fait en fait à une démonstration concernant les résultats d'un modèle économique ayant refusé les aspects trop modernes, trop « mode » et qui se trouve protégés de la faillte du système (Crises économiques ou industrielles, politiques, etc…)
On tombe très vite à partir de ce schéma, dans un délire de science-fiction.
Ce livre écrit en 1992 prévoit une sorte de fin du monde pour les années 2010 et suivantes…

J'avais lu « Les dix femmes de l'ingénieur Rauno Ramekorpi » et mon commentaire avait été plutôt sévère. Ce second roman abordé m'a également surpris, et je reconnais que l'auteur est particulièrement étonnant. Et cet ouvrage même s'il a un côté délirant, présente de nombreux thèmes de réflexion, et offre un récit très agréable.

Il faut vraiment faire l'effort et déguster. C'est une très bonne découverte.
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Toujours mené autour d'un personnage haut en couleur, déterminé, et un peu décalé, Paasilinna construit ici une utopie prenant ses racines dans un passé récent pour se poursuivre dans l'anticipation, explorant les thèmes actuels de l'écologie, de la guerre de la politique.
on y retrouve le style habituel, et l'histoire est menée tambour battant.tout à fait agréable

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Challenge Babelio Solidaires 2022 : Arto Paasilinna est sur la liste. En cherchant un Pagnol à la médiathèque, je tombe sur le Cantique de l'Apocalypse joyeuse. Bof, allons-y, c'est l'occasion...

A ce moment là, je suis convaincue - première erreur ! - que Paasilinna est un auteur sud-américain. Bon, il est scandinave, en fait. La seconde erreur, découlant de la première, est liée à l'image de couverture de mon exemplaire (qui n'est pas celle de la forêt représentée ici mais le toit d'une église rouge vue en contre plongée avec des poissons (?) ou des missiles (?) plein le ciel), j'ai cru que c'était un roman dans le style réalsime merveilleux, à la Cent ans de solitude. Ouf, en fait, rien à voir, c'est une dystopie !

Et comme dans toutes les bonnes dystopies, au début, tout paraît normal, et le glissement se fait subrepticement, presque à l'insu du lecteur, je dirais, même.

Eemeli Toropainen, la quarantaine au début du récit, est appelé au chevet de son richissime et bolchévique grand-père mourant.
Eemeli est divorcé : son mariage avec Henna n'a pas résisté à la faillite de l'entreprise familiale dont il avait hérité. Mais ils sont restés en plus que très bons termes ^^

Le vieil Asser laisse derrière lui une immense fortune, de vastes terres vierges de tout occupant, et une mission étrange pour son descendant : à la tête de la toute neuve Fondation funéraire d'Asser Toropainen, Eemeli est chargé de bâtir... une église ! Et cela ne se fera pas sans mal, et Eemeli aura à faire avec l'état finlandais, d'abord, qui ne lui accordera pas les permis de construire nécessaires alors que le bâtiment est presque terminé. Gloups ! le projet pourra cependant continuer grâce à l'intervention inattendue d'un groupe de jeunes militants écologistes... Pour les remercier, Eemeli les laissera s'installer sur les terres de la Fondation.
Ensuite, c'est le clergé - qui refuse de consacrer l'église, et même la justice qui causeront du souci à Eemeli... Sans parler d'une certaine experte en bonnes manières rencontrée dans un avion...
De fil en aiguille, à mesure que les travaux avancent, sans qu'on l'ait vu venir, une petite communauté prend vie. Puis grandit. Et plus elle grandit, au fil des années, plus la paroisse d'Ukonjärvi s'isole du reste du monde, et ses habitants contemplent les événements en spectateurs, tout occupés qu'ils sont à construire, pêcher, chasser l'élan et faire des réserves de nourriture pour l'hiver...

Côté événements, on est servis aussi ! Tentatives de meurtres, chute du clocher, quelques attaques d'ourses, tentatives de chirurgie de pointe, espionnages, vol de cadavres... Mais où donc Arto Paasilinna est-il allé chercher tout ça !

L'histoire vaut réellement le détour donc, mais les personnages aussi ! Entre les vaillants jeunes écologistes qui ne savent pas - au départ - tenir une hache, et manquent de mourir dès le premier hiver, la pasteure aux armées Tuirevi Hillikainen, (je l'adore !!!), le chef doleur - et organiste ou espion à ses heures perdues, Severi Horttanainen, les fonctionnaires véreux et les américains criminels, on en croise du beau monde ! Sans parler de l'apprenti menuisier pris de passion pour les cloches et l'ex-femme du patron, ou l'Ange volant, jeune fille échappée d'un asile qui rendra de fiers services à la communauté...

Une lecture très plaisante donc, que j'ai bien appréciée. le seul bémol que j'apporterai - et encore ! - c'est que jamais, à aucun moment on n'a accès aux ressentis, aux pensées intérieures, aux émotions des protagonistes. On reste "dehors" pour ainsi dire. Par exemple, on sait que le chirurgien qui tente à un moment donné un pontage cardiaque est nerveux car il transpire, mais pas parce qu'on nous dit qu'il l'est. du coup, je trouve qu'il manque peut-être de profondeur pour en faire une vraiment très bonne histoire.

Histoire plaisante, personnages pittoresques, et par-dessus le marché, une vraie fin ! Qui est aussi un commencement d'ailleurs.

Comme quoi, décidément, sur un malentendu ça peut marcher !
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XXIème siècle, quelque part dans le nord de l'Europe, un vieux "brûleur d'églises" (ex-soviétique) laisse sa fortune en legs à condition qu'une association soit créée afin de construire une église; ceci a pour but de redonner du travail à son petit - fils, charpentier au chômage. Commence alors une extraordinaire histoire de construction d'une église, suivie de bâtiments, presbytère, maisons, au milieu de la forêt. Un groupe d'écolos en mal de vie naturelle découvre l'endroit, suivi d'Allemands, de Russes, de repris de justice échappés, tout d'abord observés puis tolérés et enfin intégrés, chacun selon ses compétences.
Une sorte de retour à la vie à l'ancienne façon Larzac ou avec des réminiscences de Rousseau, un brin d'utopie et un humour ravageur (Comment justifier l'existence d'un cimetière s'il n'y a aucun décès? Comment alors enterrer l'ancêtre à l'origine du projet, tout seul dans un cimetière vide? C'est simple, il suffit d'aller chercher des Russes morts de l'autre côté de la frontière; gratuitement d'abord (petit larcin des repris de justice) puis en payant!).
Un peu de féminisme (la pasteure doyenne des Armées qui obtient de haute lutte le poste de pasteur de la paroisse, contre l'avis des ecclésiastiques en place), un peu d'anticléricalisme, de politiquement incorrect et une bouffonnerie invraisemblable à l'occasion (ce chirurgien auto - proclamé qui veut à tout prix opérer du coeur le chef de village et se fait d'abord la main sur un vieil ours cardiaque!) font de ce roman un régal. Pourtant, il y a peut - être quelque chose de sérieux qui s'exprime: la fin du monde, l'apocalypse attendues du fait de l'imbécillité et de l'impéritie des hommes, la destruction du milieu naturel, la perte des vraies valeurs, tout ceci donne à réfléchir, surtout quand on sait que ce roman a été publié en 1992. Il fait d'ailleurs figure de prémonition en parlant d'attentats suicides, de fanatisme religieux et même d'un avion lancé sur un immeuble.

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Alors que le monde se déglingue à petit puis à grands feux, une petite communauté naît, presque par hasard, au fin fond de la Finlande. Il s'agissait au départ d'honorer la mémoire d'un homme en construisant une église, sans autorisation ni bénédiction, juste parce que c'était écrit dans son testament. Au fur et à mesure que la terre s'effondre, que New York est enseveli sous la merde, qu'éclate la Troisième Guerre mondiale et que se prépare la fin du monde, la petite communauté grandit, retrouve des gestes anciens, attire les écolos, se trouve une pasteur, se crée une petite armée de franc-tireurs, s'étend jusqu'aux confins de la Russie. A la fois visionnaire et loufoque, ce petit roman fait plaisir. On y voit des épopées qui transportent des cercueils, des ours et des bombes H. On y pratique une médecine très alternative. On y rencontre des personnages sortis de nulle part. On se dit qu'on rejoindrait bien les gens d'Ukonjärvi, qu'on irait bien avec eux à la chasse et à la pêche, qu'on aimerait bien créer une communauté qui leur ressemble, qui ne soit pas engluée dans sa fuite en avant vers l'éclatement. Est-il déjà trop tard?
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Un vieux communiste "bouffeur de curés" lègue à son petit-fils, peu avant sa mort, une coquette somme afin que ce dernier construise une belle église en Finlande, à l'emplacement de son choix. Eemeli, qui était dans le commerce du bois, abandonne son entreprise et se consacre énergiquement à exaucer le dernier voeu de son grand-père. Il va même rapidement au-delà, construisant une véritable communauté autour de l'église, avec l'aide de gens comme lui, prônant un retour à la simplicité et aux modes de vie ancestraux. Et ça tombe bien : le monde est en train de partir en cacahuète !....

J'ai adoré ce livre de Paasilina, dans lequel on retrouve son humour pince-sans-rire et ravageur. Tout devient possible, les dentistes deviennent charpentiers, on recrute le pasteur sur petite annonce, et même une troisième guerre mondiale, tant qu'on y est, rien n'est finalement loufoque dans ce microcosme à l'écart du bruit du monde. C'est très drôle et plein de bon sens et ça, franchement, il faudrait être un peu maso pour ne pas y goûter !
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Je n'aime pas les histoires de fin du monde car elles sont souvent prétexte au manichéisme béat. Mais Paasilinna n'est pas un maître du manichéisme. Ses personnages ne sont jamais parfaits, ni jamais complètement mauvais. de fait, cette fin du monde là n'est pas comme les autres.
Voilà des gens qui n'ont rien à faire ensemble qui se retrouvent à devoir construire un village et à y vivre, avec toutes les difficultés que cela comporte, sur la base d'un improbable testament.
C'est réjouissant et optimiste sans pour autant manquer de sarcasmes ni de cynisme.
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Quelle idée bizarre de vouloir se faire construire une église après sa mort quand on les a brulées pendant sa vie. Une idée bizarre qui permet le développement d'une petite société isolée du monde et de ses déboires.
Ecrit en 1992 après la chute du mur de Berlin, il s'agit d'un roman « futuriste » ce qui est dérangeant puisque l'auteur donne des dates précises et que, forcément, pour nous, 2010, ce n'est pas le futur.
L'humour est bon, l'histoire rocambolesque, les joyeux drills complétement décalés et l'histoire peut crédible. Mais c'est une lecture qui fait beaucoup de bien et qu'on a envie de lire jusqu'au bout.

Challenge ABC 2016-2017
Challenge Multi Défis 2017 : 29. Un roman d'un auteur européen non francophone (Europe géographique)
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Je reste toujours agréablement surprise de la richesse de l'imaginaire de l'auteur. Un vrai régal que ce livre.
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En lisant ce roman, je me le suis imaginé comme précédant "La route" de Mc Carthy. le contraste étant si énorme qu'il eu été logique. Pendant que le père et le fils de "La route" cheminaient en survivant dans la terreur, s'élevaient à quelques pays de là une communauté de joyeux lurons bons vivants, traversant l'apocalypse comme si de rien était. Un livre dont l'uchronie écologique, vu par ses personnages déjantés nous permet de passer un bon moment loin de l'humanité moribonde.
Lien : http://ranatoad.blogspot.com
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