Les Varumotu sont attirants, ensoleillés, entourés d'une mer aussi turquoise que la pierre précieuse qui porte ce nom. On y imagine de la joie, des danses, du soleil à profusion ; Yoan H. Padines nous y présente du complot, de la violence et de la confusion. Si vous vous attendiez à une fantasy douce et blanche, vous êtes mal tombés ; car vous découvrirez Raiana, 12 ans, violentée ; Tino et son frère de coeur, exilés ; et des Arann cannibales qui volent les pouvoirs des autres en aspirant par le sang la magie tant convoitée. Un cocktail rebondissant qui se lit avec une rapidité fulgurante, tant on est happé par l'intrigue saisissante (mais c'est moi où j'ai un problème avec les rimes dans cette chronique ?). Bienvenue dans les Varumotu chers lecteurs, accrochez-vous bien car le voyage risque d'être mouvementé.
Qui dit fantasy dit magie, et Yoan H. Padines nous introduit ces protagonistes à pouvoir par le biais du journal de Tahito, qui, avant chaque début de chapitre, nous raconte l'histoire des Arann et des Orann. Un temps fut la guerre, puis la paix grâce au Pacte ; mais les jeux de pouvoir s'entremêlent de conflits géopolitiques à l'ombre d'un cocotier. le journal de Tahito m'a bien aidé à comprendre les différents types de personnages, et j'ai dû y revenir plusieurs fois (deux explications : je suis blonde, je suis aussi fatiguée donc mon cerveau a du mal à retenir quoique ce soit en ce moment) pour tout bien comprendre. Une fois tout ceci acquis, on comprend d'autant mieux l'histoire et l'on peut admirer l'imagination de Yoan H. Padines qui ne lésine pas en détails pour nous imprégner dans notre lecture.
Il y a bon nombre de personnages et d'entités différentes encore une fois, mais l'histoire tourne autour de ceux que j'ai cité plus haut : Raiana, une jeune Orann qui doit trouver l'héritier des pouvoirs de Tahito, Tino, un garçon chasseur et son frère de coeur Temanu, pêcheur ; et Ura, le chien de Tino, qui aura une importance capitale dans cette histoire (et qui est par ailleurs mon personnage préféré). Nos personnages n'ont pas la vie facile et c'est avec beaucoup d'horreur que j'ai lu les sévices infligés à Raiana. J'ai même trouvé ça assez dur à lire par moment et j'avais envie de sauter des passages (je n'aime les sévices sur personne mais sur les enfants c'est horrible à lire). Hormis ce point, j'ai adoré l'aventure dans les terres des Varumotu, m'imprégnant dans l'atmosphère de ces îles tandis que les scènes d'action succédaient aux descriptions colorées.
Yoan H. Padines a bien rendu hommage à ces terres même s'il les a englué dans la tourbe du complot et de la violence. Par ailleurs, il a mis en place un petit lexique en début de livre, bien pratique pour comprendre ce qu'on lit, et pour lire correctement les prénoms de nos protagonistes. Par ailleurs, petite anecdote : lorsque je travaillais au centre de vaccination, j'ai rencontré une dame tahitienne, et j'ai pu prononcer son prénom de manière correcte (elle était trop contente) car j'avais lu le lexique de l'auteur dans Varumotu. On en apprend tous les jours ! Lisez les lexiques.
Trêve de bavardages, je m'égare un peu : je soulignerai au final la plume de l'auteur qui très plaisante arrive à faire ressentir au lecteur des émotions diverses : de l'aversion, de l'admiration, de l'inquiétude et surtout de la curiosité. Car un lecteur curieux est un lecteur happé ; le livre est fini comme s'il avait été dévoré. Une belle lecture pour moi donc, et j'ai hâte de savoir ce qu'il va advenir de nos personnages préférés !
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