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Manifeste incertain tome 8 sur 9
EAN : 9782882505873
288 pages
Noir sur blanc (05/09/2019)
4.39/5   9 notes
Résumé :
En se mariant, un jeune homme hérite d'un beau-père tyrannique et fortuné, féru d'ésotérisme. Leurs rapports s'enveniment très vite, la violence sourd.
Dans la montagne, une jeune gardienne de troupeau disparaît du jour au lendemain, sans explication.
À travers ces deux récits, l'auteur nous invite à un voyage dans une Suisse profonde et tourmentée. On le suit ensuite en Chine populaire, celle de 1982 qui vit sous le régime de Deng Xiaoping, et celle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Toujours la jubilation de découvrir une nouvelle publication du dessinateur- écrivain, Frédéric Pajak...dont je suis depuis longtemps le travail et cette série du "Manifeste incertain", dont cette "Cartographie du souvenir est le 8ème tome !...
L'ouvrage débute par des récits personnels, au demeurant: un beau-père puissant et odieux, prenant son gendre-artiste pour un raté, passant son temps à le dénigrer, l'humilier...
Seuls le pouvoir et l'argent ont grâce à ses yeux...suivent le récit de deux voyages en Chine, dont le premier en 1982, où il commencera à peindre... [ Nous avons d'ailleurs ses réalisations de l'époque...réalisées sur du papier de riz, oeuvres toujours en noir et blanc ]et un autre séjour , à Taïwan, très récent...

Un album patchwork... qui mêle à la fois des souvenirs plus ou moins lointains de Frédéric Pajak, ses coups de gueule liés à l'actualité, dont une part non négligeable sur le mouvement des Gilets jaunes, qu'il rapproche de la révolte de ouvriers de l'usine Lip, à Besançon, en 1973. .. ce texte très ancré dans le présent... se poursuit par deux textes narrant deux grandes figures atypiques de la littérature française : Ernest Renan, et Paul Léautaud, "le misanthrope forcené" et heureux de l'être !!


La partie consacrée à Léautaud est nettement plus conséquente, avec une partie biographique et une autre partie assez détonante des rapports complexes de l'écrivain avec Matisse et les artistes qui ont voulu faire son portrait !!...
L'ouvrage se termine sur un court texte mettant en scène la rencontre de l'écrivain, en Suisse vaudoise, avec une fille "simplette", Stella, vivant seule dans la montagne avec ses bêtes, et faisant des fromages... qui disparaît soudainement... Cela m'a fait curieusement songer à l'écrivain suisse romand, C.F. Ramuz...

J'apprécie toujours la beauté et l'épure de ces dessins en noir et blanc... ainsi que ces textes au style poétique...même si nous pouvons trouver que cet opus peut apparaître "décousu"...éparpillé...Cette lecture possède toujours à mes yeux, une sorte d'enchantement par la puissance des illustrations...et le caractère inquiet de la prose lyrique de Frédéric Pajak...
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L'avant dernier tome du Manifeste Incertain de Frédéric Pajak ! J'aurai aimé qu'il continue encore et encore, qu'il ne soit pas annoncé de fin à ce projet littéraire et artistique atypique. Jusqu'où aurait-il pu aller ? N'importe où, partout et nulle part à la fois et peu importe ! Je l'aurai suivi sans me poser de questions... C'est bon aussi de se laisser guider, de découvrir des femmes et des hommes, petits ou grands, des lieux improbables et pourtant existants, (toujours) vivants là sous nos yeux et sous sa plume.

Il y a d'abord ses confidences sur son beau-père, par touche et retour en arrière. Cet être tyrannique et égoïste, qui le méprisait, est dépeint à merveille. Pathétique et cruel ! Puis des récits de voyage, par "impression", emprunts il me semble, de beaucoup de nostalgie. Il parle de désespoir. Planquée de l'autre côté du miroir, J'ai envie de leur tendre la main, mais "lorsque, enfin, les mots dévoilent ce qui se cache dans l'invisible, on les croit sur parole. Il n'y a pas de petit arrangement qui soit".

Les Gilets Jaunes le savent bien ! "Leur parole, dès lors qu'elle surgit du vide de la cacophonie médiatique, semble inouïe, et dans sa simplicité, et dans sa brûlure. Ils ne parlent pas avec les mots convenus, stéréotypés, de la télévision : ils parlent bien."

Et les dessins sont là !

Paul Léautaud et Ernest Renan sont ses invités. On leur fait une place, les écoute et les apprivoise avec une certaine malice, celle de Frédéric Pajak ! La lecture s'emballe et il faut ralentir le rythme si l'on veut que rien ne nous échappe... On ressent le poids des années - les siennes comme les nôtres - et le temps qui file est presque palpable, concret, matière sous ses mots et ses traits...

"Mais où sont-elles passées, les années de mon passé ? Les voilà qui dansent dans le remous des vagues, accomplissent un dernier tour de piste avec un sourire un peu triste. Je les compte jusqu'à épuisement. Elles ne sont plus que des chiffres - les bons et les mauvais, pareils à des millésimes".

Plus que des chiffres...

Je referme le 8 et contemple encore le tome 9, d'un oeil circonspect : Défit illusoire d'une lectrice un peu bravache, qui manifeste cette volonté encore incertaine de mettre à distance ce mot honni en bas de la dernière page, ces trois petites lettres F.I.N.
Lien : http://page39.eklablog.com/m..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Comme à Pékin, comme à Shanghai. Des jeunes femmes fardées, tirées à quatre épingles, raides comme des poupées, déambulent en grappes dans cette forteresse de la marchandise, apparemment inexpugnable, mais qui, un jour ou l'autre, disparaîtra aussi vite qu'elle a jailli. Tout n'est que luxe, agitation et vanité. (p. 127)
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Le beau-père ne sera jamais un père; le beau-fils, jamais un fils non plus. Le meurtre antique semble donc impossible. Alors pourquoi pas un meurtre dénaturé, qui s'accomplit à petit feu, à coups de sous-entendus, de reproches apparemment anodins, de malentendus calculés ? (p; 53)
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Tout est possible

Ils me rappellent les ouvriers en grève de l'usine Lip, à Besançon, en 1973, qui avaient les mots si justes, si précis, pour évoquer leur vie, leur travail, leurs espoirs, espoirs que les partis politiques tenaient déjà en horreur. Tous les partis, sans exception, ainsi que les corps intermédiaires, sont les ennemis de la parole (...) (p. 155)
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Je me souviens avec émotion, en 1982, de ce peuple [chinois] des rues, grouillant, chahutant, riant d'un rire qui était comme un pied de nez à la dictature. Ce peuple: à la fois complètement résigné et fier d'une fierté ancestrale. (p. 90)
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Comme nous, les villes meurent. Mais, à l'inverse des hommes, elles meurent de ne pas vieillir. (...)
Les villes meurent et nul ne peut se recueillir sur leur tombe : elles sont leur propre tombe. (p. 136)
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Videos de Frédéric Pajak (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Pajak
Lecteur, écrivain, dessinateur, Frédéric Pajak déploie son imaginaire depuis 2012 dans un livre sans fin, "Le Manifeste incertain " : au rythme d'un volume par an, cette entreprise littéraire s'achève cette année avec la parution de son 9e volume "Avec Pessoa". Si chaque volume est consacré à la biographie d'une figure que L Histoire a longtemps malmené, ils tissent entre eux une toile plus vaste, l'incertitude comme fil rouge.
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