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sur 704 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai fait la bêtise de lire ce livre en même temps que Les Frères Karamasov et Pamuk, tout prix Nobel qu'il est, en a pâti. Cela se passe à Istamboul en 1591, lorsque le sultan demande à ce qu'on fasse son portrait "à la manière occidentale".
Le livre a pourtant beaucoup pour me plaire :
- une première phrase choc : Maintenant, je suis mon cadavre, un mort au fond d'un puits.
- Une structure intéressante où chaque chapitre s'ouvre avec un nouveau protagoniste et ceux-ci peuvent être surprenants : un cadavre donc, un chien, un arbre, les personnages de la peinture…, chacun avec sa vision du monde
- Un thème intéressant : la confrontation de deux conceptions de l'art, la peinture en l'occurrence
- Une forme alléchante comme un roman policier, puisque nous avons un crime à résoudre.
C'est un roman dense, touffu, qui demande attention car nous sommes (pour la plupart) en territoire étranger dans cette ville, cette époque et ce milieu de miniaturistes. Une attention que je n'ai pas toujours été en mesure de lui donner, du fait de l'appel des Frères Karamazov, ce qui est vraiment dommage. Il est donc à relire à tête plus reposée.
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Roman exceptionnel, passionnant et très originale grâce à :
- la façon de faire parler les différents personnages et objets (pigment de peinture, arbre, chien…) et que chacun nous raconte de son point de vue une légende, une technique de peinture, une description d'une oeuvre ou une scène de crime, etc….
- aux anecdotes racontées à chaque fois pour expliquer telle point de vue ou telle certitude par rapport à la peinture et principalement la différence entre les conceptions artistiques de l'Orient et de l'Occident
- au génie des descriptions faites pour expliquer le style, les copies, la transmission, le cadrage de la miniature (vue d'en haut ou bien la perspective qui met en valeur les premiers plans…)
- et enfin à l'enquête policière tissée dans le milieu artistique de l'époque pour élucider les crimes à travers les tableaux des artistes soupçonnés.
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Fresque historico-policière, cet ouvrage n'est pas facile d'accès ; il suppose une connaissance relativement importante de l'histoire, de la culture et de la géographie du Moyen Orient en général et de la Turquie en particulier, aux débuts de l'empire ottoman. Par ailleurs le nombre important de personnages prenant tour à tour la parole sous leur(s) surnom(s), n'aide pas à s'y retrouver ! L'intrigue principale est assez ténue et est le prétexte à décrire le microcosme des peintres miniaturistes au service du Sultan, dans leur vie quotidienne et leurs engagements artistiques, avant de démarrer véritablement l'histoire, et à nouveau au moment de distiller le dénouement de l'enquête !
Je m'y suis souvent perdu, je me suis accroché, j'ai eu beaucoup de mal à y rentrer ; le style, la structure même de ce gros livre en font un monument... assez difficile à digérer !
S'entremelenr plusieurs points de vue et, en ne quittant pas le quartier des rubis, on ne voyage que dans les têtes, les mains et les coeurs, et bien sûr dans l'art de la miniature, radiographiée de la manière la plus détaillée ; même le geste est décortiqué !
Ce qui est frustrant c'est lorsque l'on a l'occasion de suivre certains personnages au palais du Sultan sans que la narration nous fasse vraiment ressentir quelque chose de fort !
Bon ! ce livre m'a quand même donné envie d'aller re-visiter Istanbul.
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Mon nom est Rouge. J'ai lu ce livre en plein hiver quand les journées sont courtes et les soirées sont longues. La longueur et la densité du livre ne m'ont pas gênée, au contraire. Toute l'intrigue compliquée dans son récit m'a passionné et j'ai adoré tout ce qui concerne les peintures, les miniatures et les enluminures.
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Remarquable roman ! Son écriture polyphonique entretient un suspens magistral, donne à voir et à entendre Istanbul, nous fait sentir le froid de cet hiver 1591 où la mort rôde plus surement que les chiens errants parmi les peintres miniaturistes de l'atelier du sultan.
Finalement, ce n'est pas tant la découverte du nom de l'assassin qui importe mais plutôt la vérité sur son geste meurtrier : ou comment la pratique d'un art et sa confrontation avec l'Occident, oblige à prendre parti entre le respect ou l'opposition à la tradition, et entraîne l'un des protagonistes à commettre l'irréparable.
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Mon nom est rouge (1998) est un roman d'Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature 2006. Il s'agit d'un roman polyphonique où les chapitres donnent la parole à des personnages, à des animaux ou à des concepts abstraits. En 1591, à Istanbul, le meurtre d'un enlumineur chamboule le milieu des peintres miniaturistes du sultan. Un roman riche où l'enquête policière cède le pas à une intrigue amoureuse et à un questionnement sur l'orient, l'occident, la religion et l'art. Prix du Meilleur livre étranger (2002).
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À la fin du XVIe siècle à Istanbul, la commande d'un ouvrage s'inspirant de l'art occidental en rupture avec l'art séculaire ottoman, déclenche chez les peintres sentiment d'impiété et de peur jusqu'aux meurtres perpétrés par l'un d'entre eux.

Ce livre est un mélange subtil de reportage historique sur les miniatures ottomanes et persanes, d'énigme criminelle et d'histoire d'amour, servi par un style sophistiqué, dense, riche et complexe, puissamment évocateur d'un foisonnement d'images et de sensations.
Il renvoie à un thème actuel sur la confrontation entre l'Orient et l'Occident traité avec finesse par le biais de la peinture. Quelques passages très descriptifs sont toutefois parfois un peu longs.

Ouvrage d'une grande qualité dans lequel on aime s'immerger et dont on sort à regret.
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Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature en 2006, va nous convier dans son univers de prédilection, celui de sa ville : Istanbul, la tentative d'un complot. Mais dans une époque sujette à bien des remous, que ce soient celui de la politique mais également mais aussi celui de l'Art du XVIe siècle. Ce roman polyphonique de texture thriller, relate les inévitables conflits de l'homme, de l'absurdité des meurtres et n'en donnera la solution et les explications, comme de bien entendu, qu'au terme de cet imbroglio. Mais le contexte de ce livre : Mon nom est Rouge, sous la forme d'un huis-clos, est subordonné et réduit au microcosme d'érudits en peinture, calligraphie et miniatures au service du Sultan.

De fait, le Vénéré Sultan, ordonne et commande la création d'un livre qui doit être remis aux Vénitiens et à son Doge, et montrer ainsi, la gloire, la force et l'opulence de sa dynastie, mais dans l'obligation de garder le plus grand secret afin de ne pas effaroucher les partisans de l'orthodoxie ; car certains adeptes éprouvent une répulsion intense voire une réprobation quasi viscérale aux règles déjà établies. En effet, pourquoi s'inspirer des lois sur la perspective et la réalisation de portraits fidèles – des normes de l'école Vénitienne – à ce que les yeux voient et non à la vision de l'âme !

En filigrane, de l'énigme de la partie policière, les principaux protagonistes, expliquent leur vérité, leur jalousie envers leur Grand Maître, leur sentiment d'être le meilleur des artistes et le préféré du Grand Maître. Mais il advient, que ce livre sera le brûlot qui déclenchera une fournaise dans le cercle fermé des peintres, auquel se rattache une intrigue amoureuse qui en sera le fil conducteur, du principal personnage, le Noir, un homme revenu de lointaines pérégrinations pour revoir sa bienaimée après douze ans d'absence, la belle Shékuré.

Une excellente plongée dans l'univers de ce roman, doté d'une très grande documentation et d'une rare érudition, qui néanmoins, nécessite une attention soutenue pour sa lecture, lors, notamment de l'interprétation des multiples contes et paraboles. Destinée à bien comprendre le contexte lors de l'évocation des luttes d'influence dans les domaines de l'art et de prégnance des civilisations. Car depuis toujours la géopolitique, notamment entre l'Orient et l'Occident, ne peut être ostracisée. En résumé, un regard neutre et critique sur le monde oriental de cette époque. À lire pour effleurer le divin plaisir du regard sur les oeuvres intemporelles décrites dans ce récit.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Dans cette fresque historique aux allures de polar, Orhan Pamuk nous immerge dans le monde des peintres miniaturistes du XVIe siècle où se côtoient les cultures perse, indienne, chinoise et occidentale. Entrecroisant habilement les voix et les points de vue, le récit nous plonge au milieu des artistes, dans une Istanbul tiraillée entre tradition orientale et renouveau vénitien. Au coeur de cette mine d'érudition et de détails, le romancier semble lui-même devenu peintre, travaillant par touches successives à la manière d'un miniaturiste persan.
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Premier chapitre: "Je suis mon cadavre". Un corps, apparemment au fond d'un puits, nous informe qu'il a été assassiné. Il connait son meurtrier, le maudit, et espère qu'il se fera prendre et subira les pires tortures. A partir de ce point de départ plutôt original, le roman se déploie de façon encore plus originale, puisque ce sont les différents protagonistes qui feront avancer le récit, chacun racontant tour à tour son point de vue, sans jamais dévoiler leurs noms - ou presque- et chaque chapitre se nommera je suis Cigogne, je suis Papillon, Je suis la mort, Je suis un arbre....etc.Et de quoi parlent-ils? du meurtre bien sur, mais surtout de tout ce qui l'entoure. Développons . L'assassinat d'abord. La victime est un artisan enlumineur, qui aurait été assassiné en raison d'un obscure manuscrit, commande du sultan, que des artistes sont chargés d'illustrer. Tout ça fleure bon le complot aux plus hauts sommets de l'empire, sur fond de fanatisme et d'ouverture à l'Occident. En effet, l'empire Ottoman est très en contact avec Venise notamment, et subit les influences d'une cité en pleine Renaissance, en matière d'art principalement. Heureusement pour un lecteur de notre époque, l'aspect fanatique n'est pas trop appuyé, et sinon cité de façon humoristique via la bouche d'un satire qui, tous les soirs, raconte de petites histoires forts pertinentes et drôles, avec par ci par là des piqûres de rappel au sujet de l'hypocrisie de ces messieurs les illuminés.L'intrigue est menée de façon digne d'un polar. le suspens est haletant, et les événements clefs surgissent par surprise. D'ailleurs, l'assassin a des allures de Raskolnikov, avec sa façon de ressasser son crime, son dégoût envers son geste, mais en même temps, le sentiment qu'il était nécessaire voire utile. L'art et les artistes ensuite. Cette partie est la plus importante du roman, elle en constitue l'environnement, et l'auteur nous y dévoile une drôle de théorie de l'époque. Les miniaturiste ( c'est d'eux qu'il s'agit principalement) sont à la fois des fervents musulmans et des sujets du sultan, ils appliquent les principes de leur religion dans tous les aspects de leur vie, même leur métier. Aussi, leur peinture est entièrement dédiée à satisfaire les désirs de leur souverain, mais dans le respect de leur foi qui interdit de reproduire "fidèlement" ce qu'ils voient, car Seul Dieu est Unique, ce qui explique que toutes les représentations sont identiques: tous les hommes se ressemblent, ainsi que toutes les femmes, tous les arbres et animaux, et ainsi de suite. Autre complication, ces oeuvres sont la reproduction fidèle d'un modèle unique, hérité d'années de pratique et d'expérience, selon le style antique de l'école de Hérat, lui même héritier des techniques chinoises. Et il est hors de question de sortir de ce carcan. La peinture et tous les arts graphiques ne sont là que pour véhiculer l'"idée" divine, la vision que pourrait avoir Dieu d'en haut. Ainsi,pas de place pour l'artiste en tant que tel, c'est à dire qu'il ne doit pas apposer sa marque, qu'elle soit sous forme de signature, ou de style particulier. Et c'est là le débat qui va animer tous les protagonistes, en discussions, contes allégoriques ou questionnements intimes, surtout avec l'avènement de ses influences occidentales, avec leurs histoires de portraits et de perspectives.Et bien que ces artistes donnent plus l'impression d'être des artisans, l'idée artistique est bien là, ne serait ce que dans la façon mystico-religieuse d'approcher l'art, avec cette notion de beauté, ou d'images absolues qui transcendent ce que voit l'oeil. C'est l'idée qu'ils peignent et non l'image:" Après avoir vu, dans leur vie, une quantité de chevaux, en peinture ou en réalité, ils savent que les montures de chair et de sang ne font rien d'autre que brouiller l'image idéale, l'image parfaite du cheval qu'ils ont dans l'esprit. Ce cheval dessiné des milliers de fois, finit par s'approcher, sous le pinceau de l'artiste, de la vision que Dieu peut avoir de cheval."L'histoire d'amour enfin, et celle ci est particulière parce que ancrée dans l'humain. Ainsi, monsieur le noir, bien que fou d'amour, n'hésite pas à faire passer en priorité ses désirs charnels dès qu'il retrouve sa bien aimée, Shékuré. Cette dernière- sans doute le personnage le plus intéressant- hésite entre deux hommes forts différents, ne renie pas ses pulsions sexuelles, et est en plus une fille fidèle à son père, une pseudo veuve dans l'attente de son mari depuis longtemps parti en guerre , une mère pour qui l'avenir de ses enfants est le plus important. Elle n'hésite pas à manipuler tout le monde pour sauver sa peau dans une société où sa condition de femme-qui plus est ne sachant pas si elle est veuve et ne pouvant être "divorcée- est plus que précaire. Ce livre est foisonnant, riche, passionnant. Tous les personnages sont intéressants, le seul bémol serait la énième répétition de la théorie sur l'art et l'artiste, alors que l'intrigue semble arriver à sa fin et que l'on est sur des charbons ardents, en attente de la révélation finale.
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