AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 773 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elle est née Polina en URSS, elle est devenue Pauline lorsque ses parents ont émigré en France , «  pour faciliter son intégration ». Adulte, elle souhaite retrouver son vrai prénom et découvre les lourdeurs administratives à la française , ce qui nous vaut des pages assez virulentes en début de roman , qui déstabilisent un peu…

J'ai nettement préféré la suite , l'enfance de Polina auprès de ses grands parents russes, entre appartement communautaire et datcha à la campagne, puis les premiers pas en France et les déconcertantes journées à la « materneltchik » où l'enfant s'acclimate avec difficulté , les allers retours en Russie et la même éternelle question : «  c'est mieux en France ou en Russie ? »

Roman sur l'identité et l'exil, sur l'intégration et la double culture à travers la langue et son appropriation : « Russe à l'intérieur, français à l'extérieur. C'est pas compliqué. Quand on sort on met son français. Quand on rentre à la maison, on l'enlève. On peut même commencer à se déshabiller dans l'ascenseur. Sauf s'il y a des voisins. » S'intégrer, oui, mais pas au prix de sa propre identité et de l'histoire de sa famille.

J'ai trouvé ce roman sympathique, avec quelques épisodes assez drôles quand Pauline découvre la langue française et l'univers de l'école par exemple, mais pas aussi réussi que je le pensais après les louanges lues un peu partout… Plus une succession de petites saynètes qui manque un peu de lien à mon goût .
Commenter  J’apprécie          120
Un père immigré russe arrivé en France avec sa famille considère que sa fille Polina s'intègrera plus facilement dans son pays d'accueil si elle s'appelle Pauline. Il entreprend donc les démarches nécessaires auprès de l'administration française. Voilà qui devrait plaire à un certain polémiste qui aurait cependant préféré qu'elle s'appelle Corinne ! Il n'empêche que ladite Polina ne l'entend pas ainsi, elle va devoir batailler avec l'état civil pour retrouver son prénom originel.
Ce premier roman autobiographique va nous amener à découvrir l'enfance de Polina, ses allers-retours en Russie auprès de ses grands-parents et la manière dont se construit progressivement une double appartenance. Comment acquérir une nouvelle langue tout en conservant sa langue d'origine ? Et au-delà, comment faire cohabiter le plus harmonieusement possible une double culture ? C'est tout l'intérêt de cet ouvrage.
Dans le cadre de mes études, j'avais réalisé il y a bien longtemps une recherche universitaire sur les migrants et il me revient en mémoire une citation dont j'ai oublié l'auteur mais qui disait à peu près ceci : le cimetière où les migrants se réservent une concession perpétuelle demeure, au-delà des transits dont ils font l'expérience, le point significatif de référence et de retraite.
Commenter  J’apprécie          120
Ce primo-roman largement autobiographique traite de l'exil mais surtout de la perte de son identité à travers le changement de prénom.
Polina quitte la Russie en 1993 avec sa mère et sa soeur pour rejoindre son père en France, à St Etienne. Elles laissent derrière elle les grands-parents de Polina et tout ce qui fait leur vie, leur histoire, leur identité : l'appartement communautaire, la datcha, la famille.
Polina deviendra officiellement française quelques années plus tard au prix de l'abandon de son prénom russe, décidé par son père, au profit de sa version francisée, Pauline.
Polina nous raconte ses premiers pas en France ; elle retranscrit ce qu'elle entend en phonétique ce qui donne des noms savoureux comme Ochane-Santr'Dieu, materneltchik, Sava qui signifie « hibou » en russe ; Polina ne comprend pas pourquoi on dit « bonjou sava » à des humains.
Adulte, Polina entame les démarches longues, fastidieuses et coûteuses pour retrouver officiellement son prénom russe sur ses papiers d'identité.
La description de son premier repas autour d'une raclette chez les voisins ou de son premier jour d'école vu du point de vue d'une petite fille étrangère, qui ne parle pas un mot de français est hilarante. La « Raklète » est décrite comme une boîte noire posée sur la table dans laquelle on plonge une mini-pelle après y avoir mis un carré jaune mou. La maternelle est un cube noir où entrent les mères avec leurs enfants et d'où elles ressortent seules ; les enfants sont donc des orphelins qui se retrouvent dans un enclos (la cour de récréation).

Polina dédramatise le déracinement et la perte de son identité et de sa culture pour nous ouvrir les yeux, avec humour et ironie, sur cet arrachement. le changement de nom ou de prénom n'est jamais un choix librement consenti : il est modifié pour se protéger (ce fut souvent le cas des juifs en Europe de l'Est entre autres), pour s'intégrer en n'attirant pas l'attention sur soi.
Polina est dans un entre-deux un peu schizophrénique : deux langues (le russe à la maison, le français dehors), deux pays (la Russie où elle retourne chaque année pour retrouver ses grands-parents et la France), deux mondes (le dedans où elle peut être elle-même, Polina et le dehors où elle doit s'adapter à Pauline).
Un roman plein d'ironie et d'humour sur un sujet grave mais aussi plein de tendresse quand Polina évoque ses grands-parents et son enfance en Russie. Des passages oniriques, un peu déjantés comme, par exemple, les pages consacrées à la perte de l'accent m'ont empêchée de totalement apprécier ce roman, qui, par ailleurs, m'a fait réfléchir sur le déracinement.


Commenter  J’apprécie          120
Parce qu'ils parlent tous deux d'identité ce bouquin me fait penser à Beyrouth sur Seine. Pourtant la démarche est dissemblable puisqu'ici c'est son propre chemin que l'auteure interroge et raconte.
Si j'ai beaucoup aimé le début j'en suis sortie pareillement déçue, même si aux commencement les allers-retours entre l'enfance et l'adulte m'ont semblé fluides. Mais au final j'ai regretté que l'ensemble se centre uniquement sur la petite fille. On ne saura jamais quel métier exerçait le père, et pourquoi ce "choix" de la France et de Saint Etienne. Bien que j'ai assez aimé comment est raconté le ressenti de l'enfant, cette identité qui progressivement se dissout et comment au final elle n'en conserve quelque chose que par la colère et le rejet. Pourtant j'ai eu le sentiment, à la fin du livre, de rester sur ma faim.
Ok, "le beau-frère parti vivre à Moscou", que je suppose être le mari de la soeur. Et elle ? Pourquoi ce décalage manifeste, cette distance entre les deux soeurs ? Pourquoi n'est il quasi jamais question de l'aînée ? Quel rôle a t'elle joué ? Ou pas. Pourquoi son retour à Moscou et pourquoi pas Polina, qui se bat pour récupérer son prénom mais écrit en français ? À mon sens il manque un chapitre. L'adulte s'est trop effacée, ré écrivant l'histoire pour sans doute redonner sens à son enfance, au détriment de sa propre parole, qui reste incomplète, inachevée.
Commenter  J’apprécie          110
Polina et sa famille émigre depuis la Russie, laissant derrière eux leurs attaches familiales et leur langue, pour un avenir meilleur en France. A son arrivée, son prénom est "francisé", elle devient Pauline sans qu'on lui demande son avis. Devenue adulte, elle veut qu'on lui rende ce prénom qui est le sien, mais est confrontée à de nombreux obstacles administratifs.
Une plume précise et délicate pour décrire l'importance des mots.
Commenter  J’apprécie          110
Polina Panasssenko est née à Moscou et y a passé une partie de son enfance. Arrivée en France avec ses parents, elle est devenue « Pauline » pour l'État Civil : son père a cru bien faire en francisant son prénom ! (Comme ce fut le cas pour la mère de celui-ci, dont le prénom (juif) Pessah, devint Polina, par mesure de précaution …)

Quand adulte, l'auteure insiste pour reprendre l'orthographe de son prénom (russe) qui est celui de sa naissance (par le truchement du Tribunal de Bobigny) l'administration française ne l'entend pas de cette oreille !!! Et on se demande bien pourquoi – d'ailleurs – puisque nombre de français « de souche » choisissent de donner à leurs propres enfants des prénoms de toutes origines, voire totalement inusités ou sortis tout droit d'un film de SF !!!…

L'auteure nous livre, dans ce petit livre de 175 pages, des souvenirs de son enfance russe et française (par exemple, comment elle a vécu la chute de l'URSS en 1991, situation qu'elle ne comprenait pas très bien à l'époque …) Ou encore son arrivée à Saint-Étienne (en 1993) où il lui faudra apprendre à être russe à la maison et française à l'école …

Des moments de bonheur, des moments de douleur … Tendresse, humour et émotion … Une écriture sobre, un style enlevé, ce court roman est une petit perle, un gros bonbon !
Commenter  J’apprécie          100
Oui, c'est une lecture qui change, c'est très original.
Ça va vite, c'est saccadé, c'est drôle et parfois triste. Une réflexion intelligente sur la langue au propre et au figuré, ça fait slioup quand le mot se dérobe, Tshirk, l'allumette, Tchik tchitick les ciseaux ou les moineaux, les parents crichotent à voix basse, etc. J'aime les phrases implicites. Il est question d'exil dans la petite enfance, des liens familiaux, de quelques décès suivis de la tradition russe. Les moments de bonheur et aussi le poids d'un prénom, d'un accent c'est parfois onirique, poétique. La langue devient objet de petits délires, c'est oups, waouh, hé hé jamais bof. Je ne sais pas pourquoi c'est un livre réjouissant.
Commenter  J’apprécie          101
La famille de Polina a quitté la Russie pour Saint-Etienne dans les années 90, juste avant que Polina rentre à l'école pour la première fois. Plus tard, Polina a été autorisée officiellement par l'Etat français, à s'appeler Pauline.

Le temps passe, l'adolescence, l'âge adulte, et lors d'un simple formulaire à remplir pour obtenir un passeport, Pauline veut faire figurer son prénom de naissance, Polina. C'est à ce moment-là, qu'elle apprendre que la loi lui interdit !

Pauline se lance alors dans une vraie bataille judiciaire avec son avocat pour demander qu'on lui rende son prénom de naissance. Pauline veut reprendre Polina, veut retrouver son patronyme russe au nom de ses racines.

Entremêlé entre sa bataille judiciaire, Polina Panassenko nous raconte l'histoire de sa famille qui quitte Moscou, son arrivée en France, ses souvenirs familiaux en Russie, l'apprentissage de la langue française, l'URSS, la vie avec les grands-parents, la transhumance à la datcha en famille durant l'été..

Tel un voyage, on se laisse vite guider par Polina Panassenko dans un récit à la fois nostalgique, tendre, teinté de beaucoup d'humour, avec parfois quelques désillusions.

Un premier roman remarquable entre deux vies, deux pays, deux langues, d'inspiration autobiographique. Un roman remplit d'ironie sur un sujet grave qui interroge sur l'administration française et sur l'identité.

Bref, un premier roman dans l'air du temps, contemporain, intelligent, drôlissime, un livre qui se dévore, un roman à recommander !
Commenter  J’apprécie          90
Livre agréable à lire découvert lors du passage à l'émission La Grande Librairie de Polina Panassenko.
L'auteure dans un récit essentiellement autobiographique met en scène l'immigration en France d'une famille russe .La petite fille qu'elle est voit son prénom Polina francisé en Pauline et se heurte plus tard à l'absurdité de l'administration quand elle veut retrouver officiellement son prénom de naissance.Par petites touches la narratrice évoque la vie de ses grands-parents,les vacances d'été en Russie . Elle relate la disparition de sa mère avec une grande pudeur.En fait, Polina Panassenko est toute en retenue dans ce livre,exceptées les tracasseries liées à son prénom, elle se dévoile très peu dans ce récit et cette retenue est appréciable.
Commenter  J’apprécie          80
Récit autobiographique sur la quête d'identité d'une femme déchirée entre 2 cultures, 2 langues, 2 pays : la France et la Russie.
L'autrice nous dévoile les affres de l'administration française lorsqu'il s'agit de retrouver son prénom de naissance (façon "maison qui rend fou" dans les "12 travaux d'Asterix" !) et sa nostalgie de la culture russe.
On rit, on se révolte... On aime le premier roman de Polina Panassenko !
Commenter  J’apprécie          70



Autres livres de Polina Panassenko (1) Voir plus

Lecteurs (1489) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1736 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}