Ce premier opus donne le "la" et promet d'étaler la saga familiale des Cortès sur plus de 1800 pages ! Il s'ouvre sur le départ du mari-prodige, Antoine et s'étale sur deux ans, durant lesquels bien des rebondissements et bien des péripéties agiteront le clan Cortès, à l'image du regard que nous portons tous au moins une fois l'an sur notre propre vie : il y a un an, j'étais...
Soigneusement campés, les personnages et les situations évoluent tout au long du roman, laissant, néanmoins, suffisamment d'espace à leurs clones pour les opus suivants ; ainsi Lucas ou Chaval, non terminés, pourront prendre plus d'ampleur dans les prochains tomes.
Si, en effet, on ne classera pas
Katherine Pancol au rang des plumes d'or, on reconnaîtra sa capacité à traduire les petits riens qui font la vie et à leur redonner leur juste valeur.
Pancol use et abuse de métaphores, souvent convenues mais très justes, comme celle de la mer ou de la danse pour décrire la vie, métaphores qui ont, au moins, le mérite de donner un ton réaliste à ce roman.
La relation enfants-parents est exploitée avec exactitude, de la mère-poule qui ne vit que pour son nid, à la mère distante imbue de sa personne, en passant par la mère-symbiote qui ne sait se détacher de son enfant,
Pancol nous sert avec brio tous les dégradés de cette fonction dont chacun, même les fictifs, recherchent le mode d'emploi.
Par ailleurs, elle décrit parfaitement le méchanisme de l'écriture, mettant avec audace en abîme l'écriture de son propre roman avec l'écriture de Joséphine, permettant à son personnage une seconde vie relancée par le plaisir d'écrire.
La dernière partie, parfaitement orchestrée est le résultat de toutes les pages précédentes, un condensé savamment atelé au reste de l'histoire dans laquelle les sentiments incertains esquissés plus haut prennent toute leur dimension. C'est une explosions de sentiments, un éclatement de joie et d'humeurs mêlées, prometteuse pour la suite, car elle n'exclue pas d'autres bourrasques et d'autres vagues impitoyables.
Bref, une histoire fraîche et riche en rebondissements, constituée de personnages attachants ou agaçants, des péripéties en-veux-tu-en-voilà, un cadre qui laisse rêveur et qui fait mouche à tous les coups : les tentures luxueuses, les musées parisiens, le marbre, les défilés de mode, le fric et le bling-bling plaisent à tous, et surtout à ceux qui n'en ont pas !