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EAN : 9782930956527
248 pages
Editions Acrodacrolivres (14/09/2020)
4.23/5   32 notes
Résumé :
Oksana est une mère au foyer très attachée à son mari et aux valeurs patriarcales dont il abuse. Suite à une mystérieuse invitation, elle se rend à Bruxelles et fait la connaissance de Xavier, fervent défenseur de la cause féminine. Qu'est-ce qui la pousse à s'installer chez lui ? Et jusqu'où cette rencontre la mènera-t-elle ?

« Grandir pour une femme, c’est l’obligation de se dédoubler, de maquiller son être et de se conformer. Mais finalement, qui r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Olivier Papleux a une solide formation en mathématique. Cela n'est en rien un obstacle à la possession d'une plume qui a des choses graves à dire et qui le dit avec légèreté. Une force chez cet auteur ! Une faiblesse ? Peut-être – mais même pas sûr – de vouloir toucher à trop de thèmes qui tous pourtant méritent combat !
La fin des haricots est un roman d'actualité. Courageux, l'auteur endosse la posture d'un mâle, défenseur critique du féminisme qui, lui, répond, comme il peut, aux dictats des différentes formes de patriarcat qui gangrènent depuis des siècles la possibilité pour les femmes – et pour les hommes – de vivre en étant l'égal de l'autre. Ce roman interroge le féminisme, le machisme aussi, la violence faite aux femmes, l'intransigeance des pensées moralisatrices et castratrices des religions et la banalisation des regards qui s'attachent au cosmétique plutôt qu'à l'être qui fonde chacun d'entre nous. Politiquement, il s'inquiète aussi de la montée des extrêmes, l'auteur prêtant à La Lepen, le fauteuil de Présidente de la France et le cortège de restrictions des libertés qu'une telle accession entraînerait.
Ce livre informe aussi. L'auteur a créé un double de Xavier, le brave type ouvert et volontaire au combat. Cet autre, chroniqueur que tout le monde lit mais que personne n'a jamais vu, est un lobbyiste pour bien des causes à défendre. Il dispose d'entrées dans le monde de l'Education et est relié de manière internationale à tous les combats pour dénoncer la restriction des droits des femmes, le Trumpisme, le populisme du Rassemblement National ou de Orban. Ce personnage - pas toujours tout à fait crédible, tant la caricature est parfois forcée - n'en est pas moins le pivot central d'une série impressionnante d'informations et de questions visant la compréhension des mouvements féministes, l'histoire de leurs combats et des luttes contre les dérèglements du monde.
Cerise sur le gâteau, ‘noquette de mayonnaise sur les frites' dirait-on chez moi, l'essentiel du récit a comme port d'attache, notre Brabant wallon, notre bonne petite Belgique où je me suis senti en terrain connu dans les descriptions des lieux, des caractères, des habitudes et du bon sens de chez nous.
Merci à l'auteur, Olivier Papleux, pour la confiance témoignée en me proposant ce Service Presse. Il m'a donné envie de le découvrir davantage.

Lien : https://frconstant.com
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Cher Olivier Papleux, je suis une mathématicienne tout comme vous.

Votre livre, « La fin des haricots » m'a fait revivre des événements que je pensais avoir oubliés. Très vite, je me suis projetée sur la destinée de toutes les femmes de votre histoire. Et je me suis senti vivre leurs parcours : quitter mon pays, ma famille, mes amis pour trouver la liberté en Europe.

Vos Femen, elles, elles ont le courage de défendre leurs idées. Moi, je n'ai pas eu le courage de dire la vérité. Je suis devenue athée et chez nous, si vous ne cachez pas cette vérité, on vous égorge ou on vous raye du carnet de famille. Moi je tiens à ma famille.

J'ai avorté et je n'ai rien dit car la fille qui perd sa virginité ne vaut rien, même si elle est indépendante financièrement. J'ai juste choisi de quitter le Maroc sans ouvrir la bouche. J'ai pris un chemin toute seule sans chercher à savoir comment les autres femmes vont pouvoir faire, elles.

Olivier, les femmes ont besoin des écrivains comme vous, qui osent parler et dénoncer. Et je pense que, venant d'un homme, cela a encore plus d'effets. J'aime l'idée que les tâches ménagères soient rémunérées, même si je pense que ce soit loin d'être réalisé.

Mais tout est possible même l'impossible.

Tama
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Ce roman d'Olivier Papleux est fort différent des précédents, non dans le thème, mais dans la forme. En truffant le texte d'informations sur la condition de la femme (quel drôle d'expression …), il en fait autant une étude qu'un roman. Cela me plaît. J'aime que l'on mélange les genres et ose sortir du canevas classique du roman, avec des photos, des tableaux, des encadrés.

Comme dans ses autres romans, l'auteur se révèle. J'aime Pépillou-Pivier, son énergie, la ténacité de sa démarche, son côté politique. J'ai le sentiment d'avoir beaucoup appris.

Comme toujours, ce qui me plaît dans l'écriture d'Olivier Papleux, c'est que l'on n'est pas à Los Angeles, pas à Paris. J'y retrouve mon environnement belge francophone et je m'y sens bien.

Enfin, une santé, entretenue par de fréquentes sorties en vélo ou à pied, me donne l'espoir de pouvoir encore quelques années vivre, lire, écrire. Mais l'avancée en âge et le risque de maladie sont là et j'y pense. Dans le livre, l'auteur aborde ces sujets avec des mots très justes. Cela aussi, je l'apprécie. Je ne suis pas seul.

Et comme chaque fois, je termine le livre en regrettant de ne pas avoir rencontré ses héroïnes, Oksana et Oxana.
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Livre sensible, intelligent, documenté, argumenté ; hommage aux Femen dont le sens des actions n'est finalement pas si connu, mais aussi vibrant hommage à la Femme longtemps asservie par la domination masculine, même celle qui, gentiment paternelle, façonnait épouse(s) et fille(s) selon leur modèle : belles, gentilles, discrètes, travailleuses... (l'intelligence et l'épanouissement restaient des options ou n'étaient tout simplement pas souhaitable). Ce roman parle aux femmes qui ont dû jouer des coudes et faire preuve de détermination pour égaler leurs grands frères, leurs cousins, épater leur père, grands-pères pour se sentir exister, braver les moqueries masculines. Mais il devrait aussi parler aux hommes encore déstabilisés par les combats des féministes. Combien sont encore prisonniers du modèle "papa chef de ménage, maman conciliante" ? Certes, gardons les particularités des deux sexes, l'homme peut encore être fort et la femme jolie, mais ajoutons-y le cocktail Papleux : l'épanouissement de chacun face à l'autre par le combat pour obtenir toutes les égalités ! Merci, Olivier pour cet ouvrage documenté qui allie une belle fiction à d'intenses réflexions sur le sort de la moitié de l'humanité. Chercheurs et chercheuses de vérités, beauvoiriennes, militants de toutes causes humaines, je vous recommande ce beau travail touchant et puissant ! (Michèle Spitaels)
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« La fin des haricots » est un roman très ambitieux alliant trame et didactique. Son auteur n'hésite pas à développer sa réflexion avec intelligence.
Bien sûr, le danger d'un tel récit tient du fait que le narrateur pourrait tellement prendre de plaisir à nous intéresser qu'il risquerait de sacrifier une partie du plaisir du lecteur.
Rien de tel cependant. J'ai savouré sa lecture en trois jours sans me lasser un seul instant. le pari est réussi : Olivier Papleux a évité ce piège et l'équilibre entre divertissement et information est très heureux.
Au niveau de la qualité d'écriture, rien à dire. La lecture est très fluide, le style excellent et le rythme est soutenu du début à la fin.
« La fin des haricots » est, je pense, le meilleur roman d'Olivier Papleux.


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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
À son âge, je courais dans les champs en short et en tee-shirt, je grimpais encore aux arbres avec les garçons, insouciante de l’été et des différences que mes parents allaient souligner. Puis est apparue l’adolescence, s’agrippant à mon âme, à mon visage, à mon attitude, avec tous ses codes féminins et ses stéréotypes. La bonne société m’a imposé de bien me tenir, de ne plus montrer ma petite culotte par inadvertance. Je me suis sentie castrée de mon enfance et de ma liberté d’être.

Freud a raison, la jeune fille souffre de castration. Mais il se trompe en l’interprétant comme de la jalousie. Non, elle n’est pas jalouse du pénis du garçon, de sa force et de supériorité. Non. J’ai souffert parce que la société a codifié ma vie, m’a castrée de ma liberté d’enfant, m’a appris à refouler.

Grandir pour une femme, c’est l’obligation de se dédoubler, de maquiller son être et de se conformer. Mais finalement, qui reçoit les hommages ? Moi ou celle que j’exhibe ?
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Il ne bouge pas, reste en moi. Sublimité. Avec Xavier, la jouissance n’est plus une finalité. Ni une décharge nerveuse. Le plaisir, nous le prenons là, dans l’attente, dans l’inaction de notre acte amoureux. Dans le ressenti de notre partage profond. Lui en moi, moi à peine frémissante, nous resterions des heures ainsi. Comme une prière.
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Chaque femme privée de liberté, ou en souffrance, qui lira ces histoires de vie, chaque femme se sentira plus visible, aura l’impression d’exister. Il n’y a rien de pire que l’anonymat, ou la censure ou même la honte. Ces destinées que nous inscrivons dans le temps et dans l’histoire contribueront à la libération morale des opprimées.
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[…] j’ai peut-être ressenti ce sentiment irréaliste, voire impraticable. Mais je ne pense pas que ce soit de l’amour. Tu confonds altruisme et amour, tu pervertis ton couple. En te considérant comme le simple appendice de ton maître, tu l’appauvris. 

Tout homme qui domine sa femme en fait son ennemie. Avec lui, tu vis avec ton meilleur ennemi, votre couple est devenu une épreuve de force, pas une histoire d’amour. Tout découle de tout. Dès que tu le pourras, tu l’humilieras de nouveau.
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Le pouvoir domestique n’est qu’un leurre, si en société ton mari te domine. […] Ce n’est pas parce qu’on choisit son protecteur qu’on n’est pas dépendante.

[…] je connais des femmes au foyer qui souffrent de n’avoir aucun moyen financier. Elles ont troqué protection contre appauvrissement et elles n’arrivent pas à en sortir.
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