La couverture est une mise en bouche cocasse. Va y avoir de l'extravagance, c'est du lourd !
Comment à partir de faits divers vrais, avérés vrais, l'auteur fait des dessins très parlants et aussi impayables que le fait divers en lui-même.
Mais au fait, qu'est-ce vraiment qu'un fait divers ? Cela peut être n'importe quoi, du réalisme le plus dur jusqu'au surréalisme. Cela pourrait même aller jusqu'à la question philosophique. le fait divers, cette petite chose qui a toujours captivé le quidam qu'il soit drôle ou triste, mordant ou sympathique.
Didier Paquignon a fait siens ces morceaux de vie, les a transcendés par ses dessins. Il y a des grincements de dents, du pathétique comme le niqab à un oeil ou le coup du haricot dans l'oreille de la gamine kenyane, ou encore l'histoire du nain. L'extravagance avec le droit d'ânesse, le sens de l'ordre. J'ai rigolé comme une perdue avec le coup du lapin, l'art de la guerre, la cavale de l'unijambiste le lapsus du séminariste… J'en passe et des meilleurs.
Je pourrais citer chaque fait divers. Ah la solution gay… et l'unijambiste… et le chat espion de la CIA ! Bref tout est sujet à rire, réfléchir, hoqueter.
Parlons des dessins de
Didier Paquignon. Voici ce que l'éditeur en dit
Le monotype est un procédé d'impression non gravé qui produit un tirage unique. Il s'agit de peindre à l'encre typographique ou à la peinture à l'huile, sur un support non poreux comme du verre, du métal (zinc ou cuivre) ou du plexiglas. La plaque peinte est ensuite passée sous presse avec un papier qui reçoit l'épreuve. On ne tire qu'une seule épreuve et parfois un deuxième tirage beaucoup plus pâle appelé le fantôme. » Et, c'est superbe. Les monotypes ne font pas qu'accompagner les petits textes de faits divers, ils les commentent, les offrent à notre plaisir. Les dessins, très expressifs, sont superbes, je sais, je me répète. Il y a un sens du détail, de l'ironie, de la douceur
En préface, l'éditeur nous propose ses pensées diverses, ainsi qu'un petit historique des faits divers, et voici que
Didier Paquignon se retrouve en compagnie de
Roland Barthes… Il y a pire comme compagnonnage.
En conclusion de cette préface, vous lirez ceci : « L'espèce humaine est impayable, et probablement condamnée à revivre éternellement les mêmes drames, c'est entendu. Mais rien ne nous empêche d'avoir, comme ces hommes, l'élégance d'en rire… »
Et bien riez maintenant avec ce superbe ouvrage d'une très grande qualité que je classe dans la catégorie des « beaux livres », mais livre à rire tout de même, ne boudons pas notre plaisir !
Amis de l'extravagance à vous de découvrir le plaisir de la découverte. Vous êtes d'emblée prévenus : l'extravagance est de mise, l'absurdité de la vie dans toute sa splendeur.
Superbe réalisation et coup de coeur.
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