Michel Onfray, une imposture intellectuelle

Tempête de neige aidant, et comme il faut alimenter le poêle, j'ai enfin lu ce livre qui m'avait été expédié il y a maintenant bien longtemps à titre promotionnel. C'est très au-dessous de ce qu'on pouvait en attendre. Car si Onfray lui-même est un personnage parfaitement insignifiant, c'est un phénomène médiatique. Et ici, je ne parle pas seulement des médias "officiels" qui le font participer à tous les débats depuis 30 ans comme s'il était un expert universel alors que ses compétences réelles s'arrêtent à enseigner la philosophie en classe terminale dans un lycée privé de province.

Si les médias mainstream invitent Onfray, modèle type de l'"intellectuel de télévision" comme disait Bourdieu, c'est parce qu'il est 100% politiquement correct, contrairement à ce que raconte sa pub. Le sociologue Jean-Pierre Garnier l'a très bien décrit: le "dernier nouveau philosophe"; un néo-conservateur de gauche qui surjoue les bannis, les ostracisés, les censurés, alors qu'on ne voit que lui, lui, lui, qu'on n'entend que lui, lui, lui sur toutes les chaînes et toutes les stations du grand Capital.

Non, quand je parle de médias, je pense à ce que j'ai vu se produire sur les réseaux sociaux en observateur extérieur (car je n'ai personnellement pas de compte YT, FB ou autre): dès que quelqu'un, souvent de bonne foi, se hasarde à formuler une critique d'Onfray, une horde de nervis excités déboule pour le lyncher, l'insultant de toutes les façons, et le réduisant au silence...

Comme je trouve à Onfray le charisme d'une huître à peu près, et que - comme toute personne avec un minimum d'éducation (une agrégation d'histoire, ça devrait aller) - je pense qu'il ne dit jamais rien de substantiel, qu'il maîtrise très peu de sujets et qu'il se contente d'enfoncer des portes ouvertes, je me demande ce qui peut susciter de telles curées de la part de voyous sous pseudos chaque fois qu'un individu lambda émet une critique contre cette outre médiatique gonflée de gaz pauvre. Y a-t-il une secte Onfray? A le regarder débiter des nullités conceptuelles sur un ton monocorde de sa bouche en cul de poule, j'ai énormément de mal à croire que ce type à la grosse face joufflue puisse fanatiser qui que ce soit. Ou bien, plus vraisemblablement, ces nervis sont-ils stipendiés par une officine quelconque? Car Onfray fait les affaires du Système qu'il fait semblant de dénoncer mais dont il accepte le salaire.

C'est ce que les Américains, champions de la manipulation médiatique de masse, appellent "controlled opposition".

Cent choses devraient être dites pour démystifier les braves gens un peu incultes qui se laissent persuader premièrement qu'Onfray est un philosophe (non, un philosophe, c'est Aristote, Descartes, Martin Heidegger - comparez à Onfray et jugez du ridicule de la juxtaposition!), deuxièmement qu'Onfray est un "dissident" (non, un dissident, c'est Alexandre Zinoviev ou Julian Assange ou même, sur le mode mineur, Jean-Edern Hallier... et on n'est pas près de trouver Onfray écrasé sur un chemin du Calvados dans un accident de bicyclette!)

Ce livre n'y répond pas. C'est à côté de la plaque. Il reste une étude à faire qui exploiterait le micro-phénomène Onfray pour expliquer par extension la triste société du simulacre, de l'esbroufe et de l'imposture médiatique où nous évoluons... de plus en plus péniblement!

N'ayant pas encore lu ce livre , je ne peux me permettre de le critiquer . Monsieur Onfray est d'une érudition bien supérieure à la mienne mais manque peut-être soit de bon sens , soit se masturbant trop la cervelle , ses pieds ne touchent plus terre .Il a des admirateurs et des détracteurs . L'auteur de ce livre fait partie de ces derniers .

1ère partie ardue pour ceux qui n'ont pas étudié la philo, comme moi, mais ensuite très intéressant, notamment le concept de suranarchisme