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sur 799 notes
"The great misfortune, the root of all the evil to come, was the loss of faith in the value of personal opinions. People imagined that it was out of date to follow their own moral sense, that they must all sing the same tune in chorus, and live by other people's notions, the notions which were being crammed down everybody's throat." Sounds like North America in 2024, but it isn't. It is Lara speaking to Yuri about the sate of Russia in the early days of the Soviet Union. A quote from Boris Pasternak's brlliant Doctor Zhivago. It's a story of change, of revolution, of love, and of course the horrors of war. Russian classics are not in short supply. I'm tempted to believe that part of America's constant dislike and perceived fear of all things Russian is partially due to the importance of intellectuals in that country in comparison to the disdain for which they are often held in the USA - Pasternak's characters discussing poverty and the roots of pre-revolutionary unrest: "It is always a sign of mediocrity in people when they herd together....The truth is only sought by individuals, and they break with those who do not love it enough." Doctor Zhivago takes us through the chaos and confusion of a time when Russians were attempting to throw off the yoke of the Czar, and replace it with something new. An initial revolution in 1905 brought a bit of hope, that was only too quickly dashed. In 1917, and throughout the civil war that followed, the ground was layed for something new, however, like many new plans put into place quickly, the kinks and weaknesses were not always sorted out. Pasternak descrbes this time in both beautiful and terrifying language.
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Cette épopée couvre le début du XXème Siècle et ses bouleversements dans cet immense pays qu'était déjà la Russie et Boris Pasternak, poète reconnu mais en disgrâce à la fin des années quarante, fait cohabiter dans ce grand roman épique la petite histoire du couple que forment Lara et Iouri, avec la Grande.
On entend bien dans les réflexions de Jivago, les propres désillusions de l'auteur quant à tous les espoirs qu'avaient suscités les idéaux menant à la révolution de 1905 puis à celle de 1917. Comme le laisse entendre les propos de Jivago p 332 à son interlocuteur qui, lui, parle de nécessité historique : "...j'ai été d'humeur très révolutionnaire, mais j'en suis venu à penser qu'on arrive à rien par la violence. On ne mène au bien que par le bien…", voilà des paroles proches du message des Evangiles. D'ailleurs l'interprétation des textes sacrés tient une place prépondérante dans les dialogues et les réflexions des personnages.

Tout au long de la lecture du Dr Jivago, on ne peut que souscrire à cette pensée à propos de la poésie de Pouchkine p 358-59 : " Comme s'ils faisaient irruption par la fenêtre, la lumière et l'air du dehors, le bruit de la vie, les choses, les substances sont entrés dans le poème. Les objets du monde extérieur, ceux de la vie quotidienne, les noms communs, se pressant et se bousculant, ont pris possession du vers, boutant dehors les parties du discours moins précises. Et, en lisière du poème, se dresse la colonne des rimes : des objets, des objets et encore des objets."
Ce qu'on a coutume d'appeler l'âme slave, avec la place prépondérante qu'occupe la poésie s'exprime entre autre dans la description que fait Pasternak des paysages comme p 445 où, tout en décrivant " le temps le plus affreux qui soit ", la suite n'est pas sans émouvoir tant la musicalité dans la narration enchante le lecteur : " L'averse fumait en glissant sans les imprégner sur les aiguilles vernies des conifères, comme sur une toile cirée. Les fils télégraphiques s'emperlaient de gouttes de pluie. Elles se pressaient l'une contre l'autre sans jamais tomber."

N'oublions pas que cette saga traverse une période troublée où les divisions de classes sont abolies, où toutes sortes de personnages se croisent et la gouaille du peuple donne aux dialogues un aspect truculent ce qui rend le récit très vivant. Là encore, je veux souligner la rigueur et le soin apportés au travail de traduction.

C'est de la bouche de Larissa, à propos de son époux Pacha que Pasternak nous livre un constat désenchanté de son époque p 502 : " Cette aberration collective s'était répandue partout, elle collait à tout. Tout se soumit à elle. Notre foyer ne résista pas à ce fléau. Il fut ébranlé. Au lieu de la vivacité insouciante qui y avait toujours régné, une stupide nuance d'emphase se glissa jusque dans nos conversations, une obligation à faire l'intéressant, à disserter sur des thèmes universels de commande. Un homme aussi fin, aussi exigeant que Pacha, capable entre tous de faire la différence, sans erreur, entre l'essence et l'apparence, pouvait-il passer à côté de cette imposture subreptice et ne pas la remarquer ? " . Malheureusement, il faut croire qu'il fut loin d'être le seul, et pas qu'à l'aube du XXème Siècle, au regard de l'Histoire…

C'est bien évidemment de la poésie qui va clore ce grand roman, 25 poèmes dont la plupart évoquent les saisons.
Alors lire ou relire cette oeuvre magistrale dans cette nouvelle traduction, je ne peux que vous y encourager !



Lien : https://cequejendis.fr/2023/..
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Le roman raconte l'histoire de Iouri Jivago, médecin et poète russe.
Son enfance, la mort de sa mère, puis ses études de médecine, ses amis, son mariage, ses amours, ses enfants… durant la révolution russe de 1917 et la Seconde Guerre mondiale.
De nombreux personnages (appelés selon différents noms), des liens plus ou moins évidents entre ces personnages, des destins croisés échelonnent le roman.

Avis :
Un roman fleuve qui s'inspire d'une histoire d'amour impossible pour dépeindre les turpitudes politiques et économiques de la Russie devenue URSS.
Pas étonnant que le roman ait été censuré par le régime bolchevique !
Réhabilité depuis, il fait désormais partie du programme scolaire russe.
Pasternak reçoit le prix Nobel de littérature en 1958, un an après la publication du roman et en dépit de la censure soviétique.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Jivago = jiva qui signifie vie ou vivant en russe.

Le succès de ce roman réside dans ce qui permet à un être humain de lutter contre l'emprise de la pulsion de mort, de lutter contre la haine. Il se délivre du désespoir, de l'angoisse de la guerre par ses poèmes et par l'amour.

Ce docteur vie son espace intérieure grâce à sa dimension poétique d'écrivain et ne renonce jamais aux sentiments amoureux, affectifs, familiaux, même écrasés par des idéologies totalitaires.
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J'avais hâte de lire ce livre dont j'avais entendu dire tant de bien. Mais je n'ai pas été tout à fait séduite et ce dès les premières lignes. L'intrigue est pourtant intéressante, les personnages uniques avec une véritable personnalité. Je les qualifierais même d'inoubliables tant l'auteur a su faire de chacun d'eux une individualité.

Les premiers chapitres posent les jalons de l'histoire. Chacun d'eux introduit de nouveaux personnages, devenus si nombreux au bout de quelques pages que j'ai finalement créé un répertoire détaillé dans lequel j'ai listé progressivement les noms, professions, origines de chacun d'entre eux ainsi que les liens qu'ils entretiennent les uns avec les autres. Cela m'a paru d'autant plus utile que certains personnages réapparaissent au milieu ou à la fin du livre.

Cette lecture désormais achevée et avec quelques jours de recul, j'en viens à considérer la complexité de cet ouvrage comme le reflet de la vie même. Les rencontres entre les hommes et la foule d'êtres qui les entourent, leur destinée, les hasards qui jalonnent le quotidien, sont restitués au gré des pages. J'aime ce passage où les personnages se croisent sans encore se connaître : Lara et Pacha sont dans leur chambre. Pacha a posé une bougie devant la fenêtre parce que Lara aime l'ambiance créée par ce genre d'éclairage. Au-même moment, loura passe dans la rue ; il « remarqua un oeil noir dans la couche de givre qui couvrait l'une des fenêtres. A travers cet oeil luisait la flamme d'une bougie, qui paraissait jeter dans la rue un regard conscient, comme si elle surveillait les passants et guettait quelqu'un. » Ou encore plus loin : « Tous étaient là, réunis, côte à côte ; les uns ne se reconnurent pas, les autres ne s'étaient jamais connus ; certaines voies du destin restèrent à jamais cachées, d'autres, pour se révéler, devaient attendre une nouvelle occasion, une nouvelle rencontre. » La destinée est incarnée par l'auteur lui-même. L'écrivain crée une connivence avec le lecteur en abordant la question de la création au cours du récit. Il se présente comme un dieu omnipotent qui organise, sous les yeux du lecteur, auxquels il donne ici des indices de sa présence, la vie des personnages.

Cet ouvrage est aussi une ode à l'amour de deux êtres qui se sont aimés comme on respire. La vie de loura Andrievitch Jivago est à l'image de ce qu'il dégage aux yeux de Lara : « un souffle de liberté et de détachement ». On peut même dire qu'il est inclassable et en cela il incarne une qualité essentielle aux yeux de l'auteur : « l'appartenance à un type, c'est la mort de l'homme, sa condamnation. » Lara est sans doute la seule à l'avoir aussi bien compris. Peut-être parce qu'elle incarne avant tout l'amante, l'amour : « Oh, comme il l'aimait ! Comme elle était belle ! C'était la beauté de ses pensées, de ses rêves, celle dont il avait besoin !» Alors qu'une tout autre image de Tonia apparaît dans les rêves du docteur : « Voici Tonia qui marche dans la plaine sous la tempête de neige, avec Sachenka dans ses bras » Mais Iouri « oublie toujours qu'il a deux enfants !» Tonia est davantage l'incarnation de la maternité, Lara celle de l'amour. Amour qu'il vit avec une certaine culpabilité ; il lui donne de la fièvre et lui fait faire des cauchemars. On ne peut oublier la dernière lettre de Tonia où elle clame son amour et ces mots emplis de souffrance : « Tout le malheur vient de ce que je t'aime et de ce que tu ne m'aimes pas. Je m'efforce de trouver la raison de cette condamnation, d'en saisir le sens ». A la fin de la lecture, Iouri « s'écroula sur le divan sans connaissance. » « Où sont les autres ? » se demande-t-il à propos de son beau-père et du personnel de la maison. « Oh ! II vaut mieux ne pas se poser de questions, ne pas penser, ne pas approfondir. » Il me rappelle quelque part en cela Anna Karenine qui, elle aussi, avait quitté sa famille et abandonné son fils pour vivre un grand amour.

Mais, en fin de compte, l'éclatement de la famille est à l'image de l'histoire que vivent les personnages, l'histoire que vit la Russie, où la révolution bolchévique et la guerre civile ont tout fait éclaté, où les hiérarchies ne comptent plus. Les gens fuient, meurent, n'ont plus rien à manger, tout est sens dessus dessous, et dans ce chaos, seul l'amour donne encore du sens à la vie. C'est l'histoire qui va réunir une première fois les personnages. Lara est devenue infirmière pour partir à la recherche de son mari sur le front tandis que le docteur a été enrôlé en tant que médecin militaire. Ils se sépareront pour rejoindre leur famille. C'est encore l'histoire qui va les rapprocher puis les séparer définitivement. Et c'est justement en vertu de cela que l'Union des écrivains soviétiques refusera de publier l'ouvrage de Boris Pasternak ; ils y voyaient une critique du régime socialiste. Comme Iouri et Lara refusent de sacrifier leur amour à la révolution au point que leurs sentiments en viennent à faire concurrence à l'idéal politique, le pouvoir soviétique a accusé l'auteur de nourrir une vision contre-révolutionnaire.

Et cet amour est d'autant plus touchant qu'il recèle une part d'autobiographie puisque Lara est inspirée du dernier amour de l'auteur, Olga lvinskaia. Elle sera envoyée à deux reprises au goulag pour faire pression sur Boris Pasternak où elle perdra l'enfant qu'elle attendait de lui.

On dénote pourtant dans ce roman une dimension plus universelle que franchement politique. En tant que poète, l'auteur met souvent en relation ce que vivent les personnages avec la nature par le biais de figures de styles, de parallèles et d'images : « ils s'aimaient parce que tout autour d'eux le voulait ». Ils avaient le « sentiment bienheureux qu'ils aidaient eux aussi à façonner la beauté du monde ». Tout prend une dimension universelle jusqu'à la révolution même que tous les êtres humains pourraient connaitre : « Elle s'est réveillée, notre petite mère la Russie, elle ne tient plus en place, elle va et vient sans se lasser, elle parle, parle, sans se lasser. Et ce ne sont pas les hommes seulement. Les étoiles et les arbres se sont réunis et bavardent, les fleurs de nuit philosophent et les maisons de pierre tiennent des meetings. » « La moitié de l'ouvrage a été faite par la guerre, le reste par la révolution. La guerre a été un arrêt artificiel de la vie, comme si on pouvait accorder des sursis à l 'existence, quelle folie et La révolution a jailli malgré nous, comme un soupir trop longtemps retenu. Chaque homme est revenu à la vie, une nouvelle naissance, tout le monde est transformé, retourné. On pourrait croire que chacun a subi deux révolutions : la sienne, individuelle, et celle de tous. Il me semble que le socialisme est une mer dans laquelle, comme des ruisseaux, doivent se jeter toutes ces révolutions particulières, personnelles, un océan de vie, d'indépendance. »
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un des rares romans que je n'ai jamais terminé
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Oui ! Un grand choc littéraire !
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J'ai enfin fini, purée c'est vraiment pas une lecture facile. D'une densité incroyable, avec jivago on découvre la Russie (1900-1929 principalement) notamment à travers l'affrontement des "blancs" et des "rouges". J'ai failli abandonner la lecture à cause du nombre hallucinant de personnages mais je comprends pourquoi ce livre est aussi connu, c'est un morceau d'histoire
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J'ai autant détesté qu'aimé ce roman. Effectivement, comme d'autres l'ont écrit avant moi, je m'attendais à un roman Tolstoien comme Anna karenine que ce livre n'est pas.
La première critique que j'aurais, est qu'il est très difficile d'entrer dans ce livre. Les 70 à 100 premières pages sont un enfer. Très honnêtement, si ce livre n'avait pas eu une aussi bonne note et un prix Nobel, je n'aurais pas dépassé la barre des 50 pages qui est généralement le seuil minimum que je me donne avant d'abandonner un livre. le début est horrible parce que l'auteur introduit environ 100 personnages dont on a du mal à retenir le nom et où on a du mal à comprendre le lien avec les autres. Ensuite, ce roman est constitué de scènes qui s'enchaînent mais qui n' ont pas de lien. On a beaucoup de mal (en tout cas j'ai eu beaucoup de mal) à savoir quand se passe l'action et le temps écoulé entre 2 chapitres.
Pour autant, une fois ces 70-100 premières pages passées, les personnages se stabilisent, on commence à comprendre les liens qui les unissent et j'ai enfin pris un peu de plaisir à lire ce livre.
Ce qui fait sa force et sa beauté est la description de l'atmosphère, des paysages, du climat... On a l'impression d'être en Russie et de vivre les événements de l'époque. Évidemment, ce livre n'a pas eu un prix Nobel pour rien,quelques passages de réflexion politico philosophiques sont vraiment très beaux. Pour autant, et probablement parce que je m'attendais à un autre type de roman, j'ai trouvé les personnages principaux vides. Je ne me suis jamais attachée à eux, eux ou d'autres, ça n'aurait rien changé au livre. le docteur Jivago et tous ceux et celles qu'ils rencontrera ne seront que des prétextes pour décrire les bouleversements de la société et des personnes qui la constituent.
C'est une période de l'histoire russe que je connaissais peu, j'ai beaucoup appris.
Je ne peux pas dire que ce soit un mauvais livre, ce serait bien prétentieux, pour autant je ne l'ai pas franchement aimé et j'ai été soulagé de l'avoir fini, un peu comme une corvée nécessaire mais pénible.
A lire si on a le temps ou si on est passionné par cette époque.
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Classique des romans du 20e siècle. le livre a une approche différente par rapport au film (vu en premier) : moins romantique, un peu plus politique. Une belle épopée littéraire !
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