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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« La Fabrique de la terreur » est un roman habilement construit malgré la multitude des lieux et des personnages qui sont cités. le fait que le cadre géopolitique corresponde à la triste réalité de ces années 2010/2015 facilite la compréhension. Certains protagonistes de ce roman (Merah, Kouachi, Colibaly, Abdeslam, Ben Ali, Kadhafi, el-Assad, Hollande, Sarkozy) sont évidemment connus des lecteurs, comme les termes DCRI, DGSE, Ennhdha ou CNT. Et si, par hasard, vous avez quelques lacunes, un glossaire et une chronologie de ces « anni horribiles » placés en fin de livre, vous aideront grandement. le livre reflète les débats qui enflammèrent l'opinion publique au sujet du terrorisme, rappelle les liaisons dangereuses entre certains despotes du Sud et nos dirigeants français et revient sur les erreurs des services de renseignements occidentaux. Les autres personnages du roman sont fictifs, même si l'on se doute que certains sont inspirés par de « vraies » personnes. Ces personnages contribuent à porter un éclairage sur les ressorts intimes qui amènent à rejoindre le djihad ou au contraire à lutter contre lui, mais aussi sur la façon dont les événements historiques influent sur nos vies.
Frédéric Paulin sait parfaitement décrire les événements et développer des intrigues. Les cinquante dernières pages offrent un exemple assez frappant de symbiose réussie entre fiction et reportage. J'ai apprécié ce livre et pourtant, je suis un peu frustré… Il est habituellement convenu de regretter que certains livres soient des pavés, sous-entendu, des livres trop longs. Et bien, dans le cas de cette « Fabrique de la terreur », j'ai le sentiment inverse, j'aurais volontiers signé pour 800 au lieu de 400 pages. La concision de certains passages sur des événements tels que la chute de Ben Ali ou celle de Khadafi donnait un côté trop « Que sais-je ?» au récit. Dans la même veine, si j'ai trouvé l'évolution des rapports dans la famille Benlazar suffisamment étayée, j'ai, en revanche, trouvé que les engagements de Simon et ses échanges souffraient de la comparaison avec le livre de Karine Tuil «La décision».
J'ai quelques remords à émettre un avis tempéré lorsque l'auteur est indéniablement talentueux et surtout lorsqu'il est aisé de l'imaginer passant des milliers d'heures à accumuler une documentation précise sur une thématique aussi sensible. Mais les pages sombres qui sont décrites dans le roman ont eu une telle importance dans nos vies personnelles ou nos parcours professionnels que je permets cette forme d'indélicatesse.
C'est donc avec sincérité et malgré les réserves émises, que j'espère que vous vous plongerez dans « La fabrique de la terreur » qui mérite mieux que les quelques centaines de lecteurs sur Babélio. Croyez-bien, que je serais ravi que vous me fassiez part de votre légitime réprobation pour ma sévérité.
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A travers les aventures de la famille de Tedj Benlazar, dorénavant à la retraite mais libre de ses mouvements et devenu une légende des services secrets, voici un tableau très bien documenté des attentats perpétrés dans le monde occidental de 2010 à 2015.

Un décryptage du processus d'enrôlement de jeunes européens – issus de l'immigration ou pas, musulmans ou convertis - qui se jettent dans le terrorisme pour exprimer leur mal-être, habilement manipulés par des forces qu'ils ne conçoivent pas et fascinés par des videos de massacres qui révèlent leur pulsion de violence contre une société qui les marginalise.

Quelques clés pour comprendre les fondements idéologiques et financiers d'une manipulation protéiforme : seule l'identité religieuse est capable de remplacer le nationalisme comme politique mobilisatrice d'un groupe. La technique est universelle : instrumentaliser les symboles culturels pour rallier les « tribus » émiettées.

Nous suivons dans ce troisième opus la trajectoire dangereuse de Vanessa, la fille de Tedj, devenue journaliste d'investigation qui n'hésite pas à s'enfoncer au coeur des conflits (Tunisie, Libye, Turquie, Kurdistan, Syrie, Belgique …) pour recueillir des informations sur les jeunes leaders susceptibles de revenir perpétrer des attentats en France. Hélas, comme jadis, les éléments qu'elle rassemble ne suffisent pas aux services de surveillance pour justifier une action préventive dans un Etat de droit.

Car c'est le chaos dans les structures chargées de la surveillance des suspects de liaisons avec les mouvements criminels : la fusion de la DST et des Renseignements généraux, censée simplifier les procédures, est un échec, même si elle était intellectuellement, techniquement et économiquement logique. Elle a surtout mis à bas « deux services de renseignements aux patrimoines génétiques différents et complémentaires ».

On suivra donc les itinéraires mortifères des fratries Merah, Coulibaly et Abaaoud, de Abou Omar al Baljiki, Abou Backr al Baghdadi, Salah Abdeslam, Djamel Beghal (entre autres), terroristes low cost, financés aussi par les principautés de Golfe, on essaiera de capter la différence entre wahabisme et salafisme (le premier mouvement tolère un dirigeant local s'il fait respecter le charia, le second souhaite un califat qui rassemblerait l'ensemble des croyants).

Une trame dramatique haletante, des personnages complexes des deux côtés, une description de la condition des femmes apocalyptique … cette trilogie reste hélas d'une terrible actualité, malgré le déni des risques toujours présents dans notre société où règne l'incommunicabilité entre sources de renseignements et le manque de moyens.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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le dernier volet de cette trilogie est exceptionnel, nous sommes plongés dans la préméditation des attentats du bataclan... Et le reste... Tout parait simple en surface mais que les choses sont complexes, intriquées, et non sans conséquences....
A lire impérativement, il faut boucler la boucle même si l'on aurait envie de plus...
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Après nous avoir présenté les crises algérienne et yougoslave, le 3ème tome de la trilogie Benlazar nous emmène en divers endroits du monde sur fond de printemps arabe et de guerre civile en Syrie.
Que ce soit en France, en Belgique ou en Tunisie, il nous présente la montée en puissance de Daech et le parcours de ceux qui vont les rejoindre. Il nous montre également l'impuissance des services de renseignement occidentaux face à la nombre croissant des radicalisés. On constate que souvent les volontaires sont des pauvres types, quelques paumés en cherche d'idéal, mais surtout des petites frappes bien heureuses de partir en un pays où ils auront le droit de tuer à loisir. La plupart des terroristes qui ont agi en France ont un passé trouble, d'ailleurs si on avait appliqué la charia comme ils le souhaitent ils auraient fait moins de dégâts parce qu'ils seraient manchots depuis longtemps.
Tedj Benlazar est à la retraite dans La fabrique de la terreur, mais sa compagne et sa fille Vanessa ont pris le relais pour enquêter sur la mouvance islamiste.
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Véritable travail de fond, très documenté et corrosif sur le terrorisme islamiste et comment la France en a été affectée, du printemps arabe (2011) au Bataclan. L'auteur rentre autant dans la peau que dans l'esprit des protagonistes, qu'ils soient terroristes ou du renseignement français, et embrasse tout le spectre des opinions individuelles, de la laïcité à l'extrémisme religieux, sans parti pris. Roman choral vraiment intéressant, même si la plume de Frédéric Paulin est froide.
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"La fabrique de la terreur" vient clôturer la trilogie sur le terrorisme de Paulin. D'emblée, je dois avouer que ce roman m'a plus pris aux tripes que les précédents, dans la mesure où le traumatisme collectif de ces attentats est encore vif dans nos mémoires, beaucoup plus que ceux des deux précédents opus. J'ai beaucoup aimé la première moitié du roman qui nous plongeait dans la question épineuse de l'appréhension de la radicalisation et de son origine. Si vous aimez cette thématique de la radicalisation je ne saurai que vous conseillez "tuez les tous mais pas ici" de POUCHAIRET que j'avais adoré. L'analyse des services de renseignements est également relativement fine et quelque part effrayante, car l'auteur met en avant le manque de moyens mais également une certaine sous évaluation du risque jusqu'en 2012. le personnage de Tedj BENLAZAR est beaucoup moins présent, mais je dois avouer que chacune de ses apparitions restent des moments forts, y compris lorsque son fantôme rôde dans certains passages. Sur la deuxième moitié, j'ai un peu moins aimé, trouvant que le roman devenait un peu un inventaire des différents attentats post Merah. Toutefois, l'auteur met bien en avant la prise de conscience douloureuse des autorités et toute la difficulté d'appréhender ce nouveau terrorisme. Et je dois avouer, que sans spoiler, un événement de la seconde partie m'a relativement ému. Cela reste un polar très bien construit, instructif et captivant. Et je dois dire qu'après avoir fermé la dernière page, j'ai eu une certaine émotion de réaliser que c'était la fin.
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Dernier livre de cette trilogie consacrée à la fabrique de la terreur. La conception et la forme sont identiques à celles des 2 premiers avec un important contexte documentaire semblant d'autant plus marqué dans ce volume qu'il se passe dans un environnement français et tunisien plus proche de nous. La partie romanesque est du coup plus réduite mais sans remettre en cause l'intérêt du texte.

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Dans ce troisième et dernier volet de la série Benlazar, on va suivre beaucoup plus sa fille, Vanessa, et la compagne de Tedj, Laureline Fell.
Les événements entre 2010 et 2015, Mohamed Merah, Charlie Hebdo, l'hyper cacher, et pour finir en 2015 avec le Stade de France, les terrasses et le Bataclan, nous touchent plus, car encore trés présent dans notre esprit.
Pas De voyeurisme mal placé, car on entre pas dans ces détails, mais plutôt comment on en est arrivé là.
Création de la DGSE par Sarkosy, et tous les dysfonctionnements qui ont malheureusement fait que tout ça est arrivé.
Comment tous ces jeûnes qui sont partis faire le djihad, ont été endoctrinés, et leurs vies en Syrie de misère, tous nous est expliqué avec des mots simples, mais tellement durs.
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Une trilogie remarquable sur la montée du terrorisme et de la radicalisation, nous livre une belle intrigue romanesque, pleine de puissance et d'empathie.
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Dernier tome de la trilogie Benlazar, La Fabrique de la terreur explore la récente histoire (2010-2015) de l'islam radical en France et dans le monde. Alors que l'ancien policier de la DGSE, Tedj Benlazar coule une retraite inquiète à Pontempeyrat, sa compagne la commandante Laureline Fell enquête sur les réseaux djihadistes et la menace d'attentats violents en France. La fille de Benlazar, Vanessa, journaliste free-lance n'hésite pas à se rendre en Tunisie après le Printemps arabe et en Syrie pour comprendre et dire au monde ce qui se noue dans ces régions enfiévrées. Toutes deux seront parmi les premières à repérer la dangerosité des Merah et autres Abaaoud…
Frédéric Paulin entremêle ici encore la petite et la grande histoire avec une maestria et un sens du rythme hors du commun. Des quartiers de Lunel où se déforment les esprits à l'islam radical aux couloirs des bureaux de la DCRI, des rues de Tunis aux ruines de Kobané, le lecteur est emporté dans ce tragique et passionnant récit sans jamais se perdre. Une trilogie policière incontournable !
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Troisième et dernier volet de la trilogie sur le développement du terrorisme islamique contemporain. 2010 à 2015, d'al Quéida à Daech, les événements terroristes se poursuivent et sont toujours incarnés par les personnages familiers rencontrés dans les deux tomes précédents. de la Tunisie au Bataclan, les mécanismes des embrigadements sont bien décortiqués via Simon, jeune de Lunel, qui malgré une bonne capacité de discernement finit par tomber dans la marmite et Wassim, jeune tunisien facilement manipulé. La piètre prise en compte d'éléments importants issus du terrain est encore soulignée, ainsi que les restructurations des services peu efficaces.(DCRI issue de la fusion par N Sarkosy de la DST et des RG). Des aspects affectifs et émotionnels sont plus prégnants dans ce dernier opus et ajoutent une touche d'humanité dans cet univers brutal. Il faut souligner la qualité du partage de connaissances historiques que nous a offert Frédéric Paulin dans ce triptyque très bien fait.
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