Souvent dans la série Jour J, l'habilité des scénarios dépasse celle des dessins, parfois peu inspirés. Ce tome est tout le contraire.
Côté scénario, Duval & Pécau rejouent l'histoire de Jeanne d'Arc dans une France en guerre interne, après des années de peste noire qui ont fait refluer le culte chrétien. Sauf que, Jeanne ici est une condottiere, meneuse d'homme, mercenaire, prête à mener sa petite troupe vers tout contrat rentable. Et cela en 1473 alors que un ambassadeur de l'empereur du Mali vient, les poches pleines d'or, s'assurer du maintient d'un Royaume de France stable avec qui négocier.
De toutes les uchronies issues de Jour J, celle-là est celle qui pousse le plus dans l'imaginaire, et qui, en plus, est assez gonflée dans le traitement des personnages.
Enfin passons, car il en reste une bonne BD de divertissement excellemment dessinée. Une très grande réussite graphique signée Lajos Farkas.
A noter en page 41, une très belle vignette de combat, fortement inspirée de la Bataille de San Romano de Paolo Uccelo.
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Je n'ai pas été très convaincu de cette histoire qui se déroule dans une France (et une Europe) où la grande peste a fait plus de ravage que dans notre réalité, détruisant pratiquement dans son sillage la religion Chrétienne.
C'est dans ce contexte que l'ambassadeur du Mali vient mettre son grain de sel dans la lutte de pouvoir qui se déroule en France.
Un épisode donc ancré dans les conflits d'intérêts où certains voient d'un bon oeil, la mort de cet ambassadeur. Mais c’est une « Jeanne d'Arc bis » (la vraie étant morte 42 ans auparavant) qui se charge de protéger l'ambassadeur mais dans ce monde en pleine reconstruction, les intérêts des uns et des autres sont nombreux et changeants.
Un scénario tourné sur les jeux de pouvoirs, les conflits d'intérêt, les appâts du gain... qui auraient pu être intéressant si je ne m'étais pas un peu perdu dans l'histoire et des personnages pas très développés (à part cette Jeanne d'Arc bis plutôt intéressante).
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Un album dense et haletant, pour se réconcilier avec une série difficile parfois.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
- Ces gens avaient accueilli le malin, c'était une punition divine, comme pour Sodome et Gomorrhe...
- Dis donc toi. Je me souviens que tu n'as pas toujours fait le dégouté lorsqu'on parlait de Sodome !
- Jeanne, par les saintes couilles du Pape, tu ne vas pas me dire que tu es amoureuse !
- je ne sais pas, ça ne m’est jamais arrivé, tu penses que c’est ça ? Je ne veux pas qu’elle meure !
- ouais, ça y ressemble bien... t’es bien dans la merde, ma fille, c’est bien pire que la peste, ce mal-là...
- Mon cul. C'est Longbow gallois. Ce genre d'armes n'est pas manié par les écorcheurs, ça demande trop de temps d'apprentissage. Ce n'étaient pas de écorcheurs.
- Alors qui donc ?
- Des mercenaires.
- Une fille ?
- Vous auriez préféré un lapin ?
"Jour J, qui a tué le président ?", Fred Duval, Jean-Pierre Pécaud, Colin Wilson, éditions Delcourt
Conseil lecture de la bande dessinée par Stéphane Nappez, co-fondateur de l'association Baraques Walden.
Entretien mené à l'Abbaye de Jumièges (département de la Seine-Maritime)
Vidéo : Paris Normandie