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3,53

sur 92 notes
Tout d'abord, merci à Gallimard pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre d'une opération Masse Critique.
Malheureusement, je n'ai pas du tout adhéré à ce roman que j'avais choisi pour son arrière-plan historique sur la guerre d'Algérie. Je ne me suis pas du tout attachée aux personnages, et je ne suis jamais rentrée dans le récit. Je n'ai pas accroché non plus au style de l'auteur que j'ai parfois trouvé trop "fabriqué", convoquant des images qui n'ont pas toujours lieu d'être (exemple : "Les gars avaient leur opinion. Tranché comme le pain dans la corbeille"). Autant, j'aime les styles littéraires élaborés voire alambiqués, autant celui de Patrick Pécherot ne me parle pas.
Je suis bien en peine de rédiger ici un avis, car je dois avouer qu'il ne me reste aucun souvenir de ma lecture quinze jours après avoir terminé le livre.
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« Hével : en hébreu tardif, réalité éphémère, illusoire, absurde ». le roman démarre avec cette prémisse, mettant en garde le lecteur sur l'exactitude d'un récit livré par Augustin, dit Gus, à un journaliste, longtemps après les faits. Passeurs sous l'Occupation allemande, résistants à leur heure, deux routiers trimballent dans leur camion un passager clandestin, Pierre. Son arrivée inopinée mais préméditée viendra chambouler le quotidien pépère de Gus et André. Avec comme fond de scène, le conflit avec l'Algérie, l'intégration difficile des Algériens débarquant dans les hameaux français et le passé jamais si lointain, nos routiers seront confrontés de nouveau à leurs démons personnels.
De la gouaille argotique du narrateur à l'embrouillamini de l'intrigue, j'avoue avoir eu quelque difficulté à suivre le fil de l'histoire. Il me manque probablement des références locales et historiques pour bien apprécier le propos de l'auteur, dont j'avais lu précédemment avec bonheur Les brouillards de la butte.
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Un nouveau Patrick Pecherot, il faut en profiter, tant les romans de cet auteur que j'affectionne sont trop rares à mon goût.
Une écriture sans concession, des mots justes pour pénétrer dans l'âme de chacun de ses protagonistes, pas de manichéisme -le monde ne se résumant pas seulement aux "gentils" et aux "méchants", mais des hommes et des femmes qui réagissent en tant "qu'eux-mêmes" dans certaines situations pas toujours ordinaires.
J'y ai trouvé à la fois comme une sorte de désespoir dans ce "Hevel", de tristesse et d'impossibilité à éviter ou contrer l'ineluctable, mais aussi la petite lueur d'espoir, de celle qui peut laisser croire qu'il ne suffit pas de grand-chose pour changer les gens -du moins, certaines personnes-, de se parler, et par-là, de se comprendre.
Il est noir ce roman qui se passe fin des années 50, période compliquée, (guerre d'Algérie, exactions...) il est triste, il est froid, comme un hiver qui s'annonce déjà comme très rigoureux.
Et quand on arrive à la dernière page, on se dit: "Mince! Déjà fini!".
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Pécherot nous raconte la guerre d'Algérie depuis le Jura, à des centaines de kilomètres du danger. On sent l'inquiétude des familles dont un enfant est parti, les remous créés par la présence de travailleurs algériens dans la région, les mentalités colonialistes bien ancrées, le racisme ordinaire, le travail souterrain du FLN, les porteurs de valises de l'impôt révolutionnaire… et au milieu quatre hommes dont le destin, par malchance, par profit, par amitié, par conviction, par cynisme, va être complètement transformé quand ils croiseront incidemment la guerre pourtant si lointaine mais dont certains flashs montrent bien toute l'horreur voilée par des médias sous contrôle.
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Un Jura verglacé et enneigé comme filtre narratif à la fois subtil et violent des impasses de la guerre d'Algérie.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/07/02/note-de-lecture-hevel-patrick-pecherot/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Transposition de la guerre d'Algérie dans le Jura enneigé. Exportation du conflit on dirait aujourd'hui.
Janvier 1958 .... road movie dans un vieux camion, sur fond de guerre d'Algerie, de meurtre, de haine et de jalousie.

Très bon roman, merveilleusement bien écrit au rythme soutenu, avec des chapitres courts qui nous mènent dans le dédale de ce voyage algéro-jurassien.
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Janvier 1958. À bord d'un camion fatigué, Gus et André parcourent le Jura à la recherche de frets hypothétiques. Alors que la guerre d'Algérie fait rage, les incidents se multiplient sur leur parcours. Tensions intercommunautaires, omniprésence policière exacerbent haines et rancoeurs dans un climat que la présence d'un étrange routard rend encore plus inquiétant...

2018. Gus se confie à un écrivain venu l'interroger sur un meurtre oublié depuis soixante ans. Il se complaît à brouiller les cartes et à se jouer de son interlocuteur. Quelles vérités se cachent derrière les apparences ?
Ce roman noir se présente sous la forme d'une confession livrée à un journaliste par Gus, le personnage principal. Ce dernier révèle les dessous d'une affaire criminelle survenue soixante ans plus tôt et liée à la guerre d'Algérie. Un récit où se mêlent la guerre, la désertion et le crime.
La route, pour commencer ... 
Les clins d'oeil à Brassens, à La Hurlette et Carmen ...
Des chapitres courts, on avance a grand pas
Et puis en fond, cette p****n de guerre l'Algérie, parce que, finalement, c'est d'elle dont il est question. Ou comment casser de la bonne graine de jeune français.
Une manière d'écrire qui paraît naturelle a l'auteur, facile au lecteur, bref un moment hors du temps.
Cette lecture laissera des traces, c'est certain pour moi.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Janvier 1958 sur fond de guerre d'Algérie, Gus et André parcourent le Jura à la recherche de Frets hypothétiques.
2018: Gus raconte à un écrivain venu l'interroger, cette traversée qui ne fut pas des plus calmes. Un meurtre vieux de 60 ans intéresse, l'intervieweur. Gus raconte-t-il la vérité?
J'ai très moyennement apprécié ce roman, le style, l'écriture, l'histoire, la façon dont le narrateur digresse du récit en s'adressant au lecteur ou peut-être à l'écrivain qui l'interroge ne m'ont pas emballée.
Certains passages sont savoureux mais l'ensemble m'est resté sur l'estomac, allez savoir pourquoi.

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Cette histoire qui se déroule dans le Jura en 1958, période de la guerre d'Algérie, est racontée par Gus en 2018. le style est déroutant au début du livre, frôlant le langage “San Antonio”, avec des négations excluant le ne, mais on comprend vite qu'il s'agit du langage oral d'un entretien avec un écrivain. À partir de faits concrets et plausibles, la narration dérive entre le réel et l'imaginaire expliquant le titre Hével qui signifie en hébreu réalité illusoire. Gus est maintenant âgé et ses souvenirs sont fluctuants. Son camion de fret navigant entre les barrages de la gendarmerie en période où sévissent FLN et OAS, a embarqué Pierre un mystérieux personnage qui va conduire l'intrigue. Un livre original que l'on lit d'une traite.
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Hével : c'est l'histoire de petites gens dans L Histoire. Gus raconte la sienne à un journaliste. Il y a longtemps, début 1958, il était camionneur sur les routes perdues et verglacées du Jura, tout près de la frontière suisse. Quelle idée il a eue d'aider André dans cette galère. André, le Jura, c'est son pays et puis cela lui permet de retrouver Simone qui y tient une auberge.

Une tempête sociale s'est abattue sur la France et n'épargne pas le Jura : les travailleurs algériens sont en grève puis c'est au tour des français pour protester, ils ne veulent pas des terroristes du FLN. La police est omniprésente, certes il y aurait un assassin en cavale mais elle est plutôt là pour les arabes car en Algérie il y a les évènements. Gus raconte et Patrick Pécherot retranscrit ses paroles, des phrases courtes faites de mots simples, francs mais percutants. le récit est devenu confession.

Il n'a pas de chance Gus. Il y a d'abord Pierre qui surgit de nulle part et qui va bientôt le remplacer auprès d'André. Et puis il y a ce coup de boule inexcusable et assassin. Gus n'est pas un héros, est-il un salaud ? Bon ou mauvais ? Cette question est posée par l'auteur avec en filigrane le comportement des gens ordinaires face à des circonstances extraordinaires comme la seconde Guerre mondiale qui a entraîné la France vers la Résistance et la collaboration ou comme les évènements d'Algérie pendant lesquels des résistants algériens ont été torturés, mais à l'époque ce n'était pas une guerre.

Une tempête de neige s'abat sur le Jura. Gus va devoir agir, vite. Plus de place pour les remords, pas le temps d'écouter sa conscience. André est déjà parti, il a choisi : aider Pierre. Gus choisit la bravoure. Il n'a pas de chance Gus, il va croiser Adderahmane.

Hével : Pourquoi ce titre ? C'est expliqué dans le roman. Hével est un superbe moment de lecture, Patrick Pécherot excelle loin des sentiers battus du polar conventionnel. Il sait surprendre le lecteur ( mention spéciale pour l'épilogue ). Il réussit à le tenir en haleine. Il raconte L Histoire à sa manière, efficace et sans concession, il oblige aussi le lecteur à s'interroger : qu'aurais-je fait face à telle situation ?

Pour son roman "Hével" Patrick Pécherot a remporté le Prix Mystère de la Critique 2018.

Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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