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EAN : 9782841006793
272 pages
Bartillat (14/08/2019)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Léo essaie bien de vivre. Il n’est pas de ceux dont il méprise l’inaction, la lamentation harmonisée. À trente ans, il sait que Paris est ce ring où chaque coup se paie cher. Il boxe les jours, Léo – il voudrait secouer le présent à la force de ses poings.

Ce ne sont que tourments ordinaires. Ceux dont la ville déborde. Des souffrances lisses, actuelles, qui n’échappent à aucun. La vie comme un trismus, cette maladie qui empêche la mâchoire de s’ouvri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le livre de Matthieu Peck raconte le désespoir d'une génération qui, même si elle a suivi des études assez poussées, ne trouve pas sa place dans la société. Elle n'appartient pas à la population qui travaille dans les beaux quartiers, elle reste le prolétariat qu'on ne veut pas voir et qu'on repousse toujours plus loin dans la banlieue. Ce texte est composé de courts chapitres comme des tableaux qui dessinent chacun un morceau de la ville ou de sa banlieue ou un épisode de la vie de Léo au bar, au concert, avec ses potes, avant de boire, en buvant, après… Des morceaux de vie qui ne s'emboîtent pas forcément qui plutôt se juxtaposent pour former une vie sans relief, une vie de lutte que Léo veut mener pour sortir du ruisseau mais une lutte qu'il repousse toujours à plus tard parce qu'il n'a pas les armes pour la mener. Sa destinée semble toute tracée, il lui sera difficile d'y échapper.

Plus que l'analyse sociale de cette génération perdue de banlieusards, c'est l'écriture, le style, le processus narratif employés par Matthieu Peck qui a retenu tout d'abord mon attention. Ce texte foisonnant construit avec des mots détournées de leur sens initial, des images souvent glauques, des expressions lapidaires, des raccourcis fulgurants, des formules de styles : assonances, oxymores, métaphores… charrient des mots, des formules et des images qui peignent parfaitement cette société composite, désunie, multiforme, glauque… Et c'est le rat qui observe en silence le monde des gens debout qui glisse quelques petits textes entre deux chapitres pour montrer comment les humains sont réellement. « Ils sont lourds et pleins de rage à notre encontre. Cette haine qu'ils traduisent. Ils estiment que la terre leur est due. Ils pensent dompter le feuillage de notre monde ». Comme une morale à méditer…

Denis Billamboz
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C’est ainsi que voulez-vous : le frisson de nos squelettes respectifs s’est entendu, propageant leurs messages dans nos corps harnachés, et la volupté du désir s’empara de ce qui lui est dû pour, enfin, nous soustraire à la réalité. La chaleur de ses muqueuses, je ne sais comment dire, était ce théâtre où se joue les pièces des plus fins fantasmes. La sueur coulait en nous, aussi bien que sur nos rives, nos peaux, nos salives, et nous faisions l’amour, l’Amour, non pas comme si c’était la première fois, mais comme si cette fois n’avait jamais été destinée à être — hors-série orgasmique et ténèbres du plaisir.
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Pour ma part j’avais bien tenté de vivre et pas qu’un peu. Je m’étais d’abord dit que s’il fallait mourir et bien la mort prendrait son dû. On se le dit tous, ça, qu’elle prendra son dû en temps voulu. Derrière cette idée perverse se cache l’esbroufe du destin, le bluff du karma — le mensonge des avenirs. Je me suis dit que, quitte à vivre, il fallait le faire comme on parade sur une moto, les cheveux au vent et le torse nu sous les rayons. Les routes sont belles. On se sent vivre. Beaucoup, même. On accélère. S’il faut l’avoir cette malchance — ce maudit nid-de-poule — c’est que le destin y avait encore fourré son horoscope. Alors oui on se brûle. Les fougères s’agitent à notre passage. Notre corps se transforme en force, en souffle — en bourrasque. Là. Maintenant. Nous sommes flammes. Notre ombre peine à nous suivre tant nous sommes fulgurants. Voyez comme la vitesse me porte. Je ne suis rien mais je suis tout. Je suis poussière mais je suis bloc. Et alors quoi ? Et alors j’ai vécu et, même si je meurs demain, j’aurais bu dans la vie sans lui rendre un seul de ses jours.
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Il y a des hommes qui se marient et d'autres qui construisent des courants d'air. Il y en a qui tombent dans le piège de vivre, de tout leur poids, de toute leur force, et d'autres qui flottent, on ne sait comment, dans ces tempêtes de calendrier, ces sirocos d'humanité.
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