Harvey Pekar est principalement connu en tant que scénariste de "American Splendor", qui fut également adapté et primé au cinéma. "The Quitter" (Le Dégonflé) est le récit autobiographique de l'auteur et raconte son enfance à
Cleveland.
La vie est faite d'une succession de choix qui délimitent le chemin que l'on emprunte. Dans le cas de
Harvey Pekar, ce sont surtout ses non-choix qui ont tracé son parcours professionnel et privé. Ce récit introspectif de
Harvey Pekar déborde certes d'honnêteté, l'auteur n'hésitant pas à étaler ses faiblesses et défauts au grand jour. Mais, du coup, j'ai eu beaucoup de mal à m'identifier à ce personnage qui solutionne ses problèmes par la violence et aborde les difficultés avec beaucoup de lâcheté.
Le fait que l'auteur partage son histoire sans tabou, ni complaisance vis-à-vis de lui-même constitue donc la principale force du récit, mais également sa plus grande faiblesse. Même les passages sensés forcer l'admiration, comme son activité en tant que chroniqueur dans des magazines de jazz ou ses réalisations au sein du neuvième art, sont racontés sur fond tellement pessimiste et antipathique, qu'on est non seulement incapable de se lier avec l'auteur, mais qu'on finit également par décrocher de cette narration sans artifices.
La froideur du dessin de
Dean Haspiel ("Billy Dogma") colle parfaitement au ton du récit et à l'ambiance de l'époque, mais ne contribue donc pas non plus à faire décoller cette autobiographie courageuse et honnête, mais pas vraiment prenante.