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Chimère(s) 1887 tome 1 sur 6
EAN : 9782723470520
48 pages
Glénat (07/09/2011)
3.49/5   56 notes
Résumé :
Paris, 1887. La France de la Troisième République s'engage virilement sur la voie du progrès
technique, de la croissance économique. Le canal de Panama devrait être le symbole du rayonnement de la France à l'étranger, tout comme le sera la Tour Eiffel à Paris.

La jeune Chimère est vendue pour 1000 louis aux bons soins de la Perle Pourpre, lupanar des plus sophistiqués où les messieurs en haut de forme vont trouver le repos du guerrier. Pauvre e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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La retenue conduit souvent à la déconvenue.
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Ce tome est le premier d'une hexalogie, formant une série indépendante de toute autre. Son édition originale date de 2011. le scénario a été réalisé par Christophe Pelinq (Christophe Arleston) & Melanÿn (Mélanie Turpyn), les dessins par Vincent Beaufrère et la mise en couleurs par Piero. Cette bande dessinée compte quarante-six pages.

En 1880 à Auvers, dans le grand domaine d'une riche maison, la jeune Chimère, une enfant âgée de six ans, s'amuse au bord du ruisseau à faire peur aux grenouilles. Une des pensionnaires de madame de Montpessus est venue la retrouver pour lui dire que la maîtresse de maison l'attend. Une fois la jeune fille devant elle, madame de Montpessus lui annonce sans ménagement qu'un pli vient d'arriver de Paris : la mère de Chimère est morte la semaine dernière. Elle n'enverra plus d'argent pour sa fille. La propriétaire déclare à Chimère qu'à partir de maintenant, il va falloir qu'elle se rende utile. Elle lui ordonne d'amener le lapin que la fillette tient dans ses bras, à la cuisine et d'y rester. À Panama en 1887, après avoir réussi le percement du canal de Suez, Ferdinand de Lesseps lutte depuis des années pour réunir les océans Atlantique et Pacifique. Mais pour les ouvriers et les ingénieurs sur place, le rêve a tourné au cauchemar. Ce jour-là, il pleut à verse, le sol se dérobe sous l'excavatrice, un énorme engin, qui chute le long de la pente, emportant les rails avec lui, et écrasant un groupe d'ouvriers qui se trouvaient en contrebas. le docteur Fulgence sur place ordonne de dégager ceux qui peuvent l'être, vers l'infirmerie. Il examinera les autres sur place. Deux observateurs américains se disent que les Français ont à peine besoin qu'on les aide pour tuer leurs ouvriers, il faut tout de même desserrer un petit boulon de temps en temps. Une fois sa besogne terminée, le docteur rejoint l'ingénieur dans la cabane de chantier : il lui annonce qu'il rentre bientôt à Paris pour remettre son rapport à monsieur de Lesseps.

Paris, mars 1887. Monsieur Eiffel a commencé à construire une tour qui défigure la capitale et scandalise les Parisiens. Il est parfois difficile de se faire à trop de modernité. Un sujet qui passionne autant dans les bistrots des Halles que dans ces clubs pour messieurs de la bonne société que sont les bordels de luxe. On s'y rend pour rencontrer des relations, parler affaires, et parfois même pour s'amuser. Plusieurs clients évoquent la stratégie de Ferdinand de Lesseps : ce dernier veut lancer un nouvel emprunt. L'un estime qu'il serait étonnant que l'Assemblée donne son accord. Un autre répond que ces députés-là feront comme les précédents : là où monsieur de Lesseps leur dit de faire. Il suggère au premier de demander son avis à Cornelius Herz qui se trouve là également : sa fonction est de les cajoler pour le plus grand bien de la Compagnie du Canal. Un peu plus loin, Madame Gisèle s'excuse auprès d'un petit groupe : les affaires l'appellent, en lien direct avec l'événement de la soirée.

Même s'il n'a pas identifié le nom du coscénariste comme étant le vrai nom du créateur de Lanfeust, au vu de la couverture, le lecteur se dit qu'il doit s'agir d'un récit de genre, peut-être une version alternative de Paris (la tour Eiffel en construction figure en bas à droite) avec une adolescente comme héroïne, peut-être avec un pouvoir magique. En effet l'esthétique retenue, qui correspond en tout point à celle des dessins à l'intérieur, évoque les productions Soleil, avec en tête leur public cible. La première page introduit un doute avec l'annonce but en blanc de la mort de sa mère à une fillette de sept ans. La deuxième scène semble inscrire le récit dans la véritable Histoire, avec l'évocation du chantier du canal de Panama. La troisième scène se déroule dans une maison close parisienne, de haut standing certes, mais le clou de la soirée, l'événement attendu est la vente aux enchères de la virginité de Chimère, alors âgée de treize ans en 1887. le bref texte de la quatrième de couverture confirme le fait de manière explicite. le lecteur comprend qu'il ne doit pas juger une histoire sur les caractéristiques des dessins : des couleurs vives et gaies, la touche de légèreté et d'entrain pour croquer les visages et les silhouettes des personnages, comme une réminiscence de bandes dessinées pour la jeunesse. Il n'en est rien : les conditions de vie dans la maison close expliquée par Madame Gisèle à la nouvelle pensionnaire, s'avèrent explicites quant aux pratiques sexuelles et leur tarif.

Il faut un peu de temps au lecteur pour qu'il réconcilie la nature réelle du récit, à ses a priori sur l'apparence des dessins. Une fois son mode de lecture adapté, il se rend compte que ce décalage apparent d'intention entre dessins et histoire lui évite de devenir le voyeur à son corps défendant de maltraitances et de sévices sur une mineure, sur des femmes privées de leur liberté. Une fois passé le choc de la vente aux enchères de la virginité d'une jeune adolescente de treize ans, il comprend vite qu'il n'est pas au bout de ses peines. le client ayant remporté l'enchère réserve cette défloraison à un ministre, un cadeau pour services rendus à la Compagnie Universelle du Canal Océanique de Panama. Cet entremetteur s'avère être Cornelius Herz (1845-1898), un médecin et homme d'affaires impliqué dans le scandale de Panama. le ministre bénéficiaire de ce cadeau, non content de violer une mineure, la violente physiquement en plus. le lendemain, Chimère a droit à la visite de l'établissement, avec les commentaires de Marguerite, l'une des filles, sur les particularités de chaque chambre et de sa décoration, jusqu'à l'antre de supplices au sous-sol.

Puis Madame Gisèle, la mère maquerelle, explique le fonctionnement des rémunérations à Chimère : la dette initiale de l'adolescente s'élève à quatre cent cinquante louis, son prix d'achat aux Montpessus, moins le prix de la vente de sa virginité, sur lequel Gisèle a menti à la jeune fille, la grugeant ainsi de trois cents louis. La tenancière continue : c'est elle qui tient les comptes, la virginité ne se vend qu'une fois, du moins dans son établissement. Les autres passes de Chimère seront bien plus modestes, entre quinze et vingt francs. Comme elle est particulièrement fraîche, la Perle Pourpre demandera donc trente francs durant quelques semaines, puis vingt-cinq lorsque l'effet de nouveauté s'estompera. La moitié reviendra à Chimère, l'autre moitié est la part de la maison. En outre, à la Perle Pourpre, une fille ne refuse jamais rien au client. Mais Gisèle doit être informée des demandes particulières, afin d'en fixer le tarif. Elle déduira chaque semaine de ses revenus cent-vingt-cinq francs, afin de couvrir les frais de bouche, de gîte, le coiffeur et le médecin. Chimère a tôt fait de calculer combien d'années il lui faudra pour rembourser sa dette et combien de passes ça représente par semaine. Plus loin, sont également évoquées les punitions en cas de désobéissance, en particulier le séjour d'une semaine chez la mère Marville, c'est-à-dire une maison d'abattage, attachée à une paillasse, et c'est un client toutes les dix minutes pendant quatorze heures par jour.

En parallèle de la découverte de la réalité du métier de prostituée dans une maison close, court une intrigue secondaire consacrée à la construction du canal de Panama. Les auteurs évoquent les conditions de travail épouvantables et létales des ouvriers sur le chantier, les méthodes répréhensibles pour convaincre ou forcer les décideurs politiques à favoriser l'entreprise de Ferdinand de Lesseps, y compris par des fonds publics. Cette facette du récit relève de la reconstitution historique alimentée par des personnages ayant réellement existé comme Ferdinand de Lesseps (1805-1894), Cornelius Herz (1845-1898), ou encore Sigmund Freud (1856-1939) comme client de la Perle Pourpre. Il est fait mention de Gustave Eiffel (1832-1923). le lecteur peut voir la tour Eiffel à l'état de chantier, seul le premier étage ayant été construit. Les dessins font également oeuvre de reconstitution historique en montrant l'époque : les tenues vestimentaires des messieurs et des dames, les modes de transport, les rues de Paris, la décoration intérieure des différentes pièces de la Perle Pourpre, les toits de Paris. le lecteur sent bien que l'artiste prend plaisir à imaginer des tenues de travail sophistiquées pour les prostituées, y compris leurs accessoires. Dans le même temps, il ne les sexualise pas comme si le lecteur tenait le rôle de voyeur. La nudité se cantonne à la poitrine féminine et à quelques postérieurs rebondis, sans se situer dans le registre de l'érotisme, ni même de la titillation. Tout du long, le lecteur se délecte du niveau de détails élevé, de la richesse des images, donnant une consistance rare à la reconstitution historique, accompagnée par la vitalité des personnages. Ceux-ci surjouent parfois un peu, tout en faisant montre d'un registre étendu d'émotions.

Une couverture séduisante et intrigante qui n'en dit pas beaucoup sur le contenu. le lecteur découvre l'histoire d'une jeune adolescente de treize ans qui est vendue à une maison close, son intégration commençant par la vente aux enchères de sa virginité. La narration visuelle peut décontenancer un instant avec quelques caractéristiques de surface qui peuvent faire penser à une histoire pour jeune adolescent. Après avoir ajusté sa façon d'interpréter les images, le lecteur s'immerge dans un récit noir sur la réalité de la gestion des filles dans une maison close, sur fonds de trafic d'influence et de corruption au profit du projet de construction du canal de Panama par la société de Ferdinand de Lesseps.
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Eh bien voilà qui me change des univers dans lesquels je vaque habituellement.
Ma curiosité a été attisée par la critique de l'excellent site Objectif-BD.be. Elle a bien été rassasiée la petite gourmande. J'ai pris goût au plat. Va me falloir lire tout le service maintenant.

Le premier tome pose la situation. Nous sommes en 1887 (comme c'est écrit dans le titre). Ferdinand de Lesseps galère à essayer de creuser le canal de Panama. Il a besoin de fric. Pour ça le mieux est de lancer un emprunt public. Là faut l'autorisation de l'assemblée (on est en pleine 3ème république hein). Bon, Ferdinand sait s'y prendre : des pots de vin aux bonnes personnes accompagnés de petits cadeaux genre : un petit tour dans l'un des meilleurs bordels de luxe de Paris, la maison de madame Gisèle.
Justement, le pensionnat pour jeunes filles vient de recruter une jeune nouvelle de 13 ans d'apparence très timide : Chimère. L'on va vite comprendre que cette timidité cache une connaissance parfaite de ce qui fait jouir les clients et une volonté de fer concentrée sur un seul objectif : s'en sortir.

L'on découvre donc l'ambiance du bordel et le jardin zoologique des clients riches, étrangers, parfois connus (Sigmund Freud dites-donc !), amateurs de galipettes et de temps en temps carrément pervers. Mais surtout on fait connaissance avec les pensionnaires qui ont toutes leur personnalité. Elles viennent de tous horizons, l'Afrique, l'Asie, l'Europe. Elles n'ont pas froid aux yeux. Elles supportent tant bien que mal de se laisser chevaucher en espérant gagner assez pour pouvoir un jour racheter leur dette auprès de Madame Gisèle. Mais malgré leur sort peu enviable considéré à l'aune des critères d'aujourd'hui, elles savent qu'elles ont de la chance : hors du bordel, dans les bas-fonds de Paris, c'est la jungle. Elles n'y survivraient pas une heure.

Alors on peut considérer que le point faible, c'est le dessin. Moi je m'y suis habitué. Les décors de la ville, des restaurants, des salons sont superbes ; on voit la tour Eiffel se monter petit à petit. Les êtres humains en revanche sont assez bâclés, caricaturés. Ceux situés à l'arrière-plan des dessins sont limités à des esquisses. Ma foi, on peut y voir un clin d'oeil à l'Impressionnisme…
Évidemment, c'est plutôt cru et dénudé comme BD. On n'est pas chez les Bisounours. Amis babéliotes prudes s'abstenir.

Chimère montera-t-elle en grade ? Influencera-t-elle les plans de ses riches clients ? Aura-t-elle un rôle dans la lutte sans merci opposant Français et Américains autour du canal de Panama ?
J'ai hâte de le savoir…
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Ce tome de mise en place est assez prometteur et se déroula dans un univers propice aux scénarios divers et sulfureux : les maisons closes du Paris de la fin du XIXe siècle.
Alors, oui, ça permet aussi de se laisser aller sur le côté racoleur...
En parallèle de l'histoire de Chimère (l'héroïne de 13 ans recrutée par la Perle Noire, une maison close haut de gamme), nous suivons aussi l'histoire du Canal de Panama. Les histoires se frôlent et je suis curieuse de connaitre la suite de l'histoire.
Côté dessin, je ne suis pas vraiment séduite. Si les paysages et les décors sont impeccables, je trouve les personnages assez grossiers et trop caricaturaux.
A suivre...
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Cette bd est étonnante à plus d'un titre. Elle raconte le destin plutôt triste d'une jeune adolescente puisqu'elle va atterrir dans une maison close de luxe dans le Paris de l'année 1887. Parallèlement, on va suivre le périple de Ferdinand de Lesseps en proie à d'énormes difficultés pour réaliser son rêve de relier l'océan Atlantique à l'océan Pacifique. Bref, il y a une véritable ambiance historique qui est reliée à une histoire plutôt dramatique. On sait que les destins vont certainement se croiser pour notre plus grand plaisir.

En tout cas, cette première partie est plutôt convaincante. Pour ne rien gâcher , le dessin est soigné et très précis. On se rend compte également qu'il y a un véritable rapprochement entre les maisons closes de luxe et les hommes politiques. 125 ans après, les choses n'ont pas vraiment changé. le scandale peut encore faire varier le destin d'un pays.

Chimère parvient à nous faire ressentir de véritables émotions en jouant de manière subtile sur une corde assez sensible. On ne pourra être que toucher par la grâce de ce personnage dans un milieu aussi sordide de luxure et d'oisiveté. Pour autant, je dois avouer que j'ai fini par décrocher par la longue suite qui n'est plus du même acabit.
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La moyenne, ça me semble bien.
L'histoire n'est pour le moment pas super prenante. Mais on sent que ce tome est une introduction, et je suis un peu curieuse de voir ce que Chimère va faire dans le(s) prochain(s) tome(s).
J'ai bien aimé le dessin et la colorisation, mais sans plus. Et une question m'est venue en lisant : pourquoi faut-il toujours que les scènes dans les maisons closes soient dessinées de manière brouillon / crayonné rapide et un peu flou. Cela se passe dans une maison close, on sait ce que l'on va y voir / trouver. Pas la peine de "flouter", non ? Mais encore une fois, c'est une remarque valable pour plusieurs BD, pas uniquement pour celle-ci.

Donc en conclusion, pas super fan du dessin, pas super fan de l'histoire, mais à suivre avec le tome suivant.
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critiques presse (4)
BulledEncre
21 octobre 2011
Ce premier tome nous livre à chaque page un paquet d’émotions plus vives et poignantes les unes que les autres. Enfin, la qualité des dessins est exemplaire et les couleurs vives nous plongent vraiment dans cet univers de froufrous, de luxure et d’oisiveté.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BDGest
28 septembre 2011
En dépit de quelques réserves liées surtout à une fonction introductive trop évidente qui freine l'action, La Perle Pourpre constitue une lecture satisfaisante. Le lecteur s'y attardera avec plaisir, en espérant néanmoins que les choses décolleront un peu plus par la suite.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
16 septembre 2011
Cette série signée de son vrai nom par Christophe Arleston – avec Melanÿn (sa complice sur plusieurs Légendes de Troy notamment) – a ses hauts (décolletés) et ses bas (résilles). […] Le talent est là, mais les choix sont curieux. À voir, donc.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
23 août 2011
Une première partie émotionnellement convaincante qui annonce un drame dont on attendra avec impatience le développement dans Dentelles écarlates.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Chimère, viens dans mon bureau. Voilà tes tenues de travail. Deux pour commencer. Plus des sous-vêtements, les divers poudres et fardages dont tu auras besoin… Ne serait-ce que pour cacher ce vilain hématome. Ceci a un coût, auquel j’ai ajouté la somme astronomique que j’ai dû débourser pour te racheter à ce porc de Montpessus. La tenue des comptes, c’est mon affaire. Tout est parfaitement consigné. Sais-tu seulement lire ? Ça ne te servira pas à grand-chose ici. Eh bien sache que ta dette s’élève pour l’instant à 450 louis, soit 9000 francs. La virginité ne se vend qu’une fois, du moins dans mon établissement. Tes autres passes seront bien plus modestes. Ici, un client paye entre 15 et 20 francs pour une fille. Tu es particulièrement fraîche, nous demanderons donc 30 francs durant quelques semaines, puis 25 lorsque l’effet de nouveauté s’estompera. La moitié te reviendra et sera portée à ton crédit, l’autre moitié est la part de la maison. L’usage ici est que tu gardes les gants pour toi seule. C’est ainsi que l’on nomme les petits cadeaux supplémentaires que laissent parfois les messieurs. Par contre, à la Perle Pourpre, une fille ne refuse jamais rien au client. Mais je dois être informée des demandes… particulières, afin d’en fixer le tarif. Je déduirai chaque semaine de tes revenus la somme de 125 francs, afin de couvrir tes frais de bouche, de gîte, le coiffeur et le médecin. Tous les extras sont en sus. Tu croyais être hébergée gratuitement ? Un toit, de la viande et des vins fins, c’est coûteux.
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Plus de six semaines que je suis à la Perle Pourpre… déjà ! Hier soir, le comte des Arcy m’a fait un joli cadeau. Je suis Sa petite fleur de printemps a-t-il ajouté tout haut dans le grand hall. Salomé était verte de jalousie ! J’ai cru que le sang allait jaillir de ses tempes et qu’elle allait se vider comme la grosse baudruche qu’elle est. Elle l’aurait mérité. Aujourd’hui j’ai trouvé un reçu de blanchisserie dans la poche de May-Long. Il est daté du 13 mai. Pourquoi aurait-elle besoin d’aller dans une blanchisserie puisqu’il y a une gouvernante qui s’occupe de tout ici. Mariette cache plusieurs photos avec ses bas.
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Ces messieurs, tout comme notre ami le ministre, sont avant tout d’excellents patriotes qui ont compris l’importance de ce canal pour le rayonnement de la France dans le monde. Les Américains font tout pour faire échouer nos travaux. Ils estiment que ce continent leur appartient du Klondike à la Terre de Feu. Les banques américaines attendent comme des vautours de récupérer le fruit de notre travail. C’est la France que nous défendons. J’ai réussi à Suez, je triompherai à Panama, quoi qu’il en coûte.
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Messieurs, si vous voulez bien passer dans le petit salon, nous allons commencer. Messieurs, l’objet de vos attentions est là. Fraîche comme un joli fruit, pure comme un joyau, voici Chimère ! Vous connaissez les usages : enchères secrètes, deux tours… Lou et Salomé vont passer auprès de vous afin de recueillir vos offres. Les trois mieux-disants participeront au second tour. […] Mes amis, n’hésitez pas à être prodigue, la retenue conduit souvent à la déconvenue. Les enchères seront bientôt closes. Messieurs, je vous invite à vous rafraîchir en attendant le dépouillement.
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Paris, mars 1887. Monsieur Eiffel a commencé à construire une tour qui défigure la capitale et scandalise les Parisiens. Il est parfois difficile de se faire à trop de modernité. Un sujet qui passionne autant dans les bistrots des Halles que dans ces clubs pour messieurs de la bonne société que sont les bordels de luxe. On s’y rend pour rencontrer des relations, parler affaires, et parfois même pour s’amuser.
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