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sur 2927 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Livre d'une étrange constitution… d'une démagogie trouble mais néanmoins habile car difficile à saisir…

Comme un roman fait un état des lieux pessimistes de la lecture. Selon Daniel Pennac, l'activité de lecture est en passe de subir une désaffection inéluctable. La nouvelle génération est coupable. La précédente, qui n'a pas su lui donner ce goût, l'est tout autant. Maintes hypothèses sont invoquées pour expliquer ce phénomène mais toutes concourent, de près ou de loin, à justifier le non-lecteur qui ne serait qu'une version plus lucide –car blasée- de celui qui n'aurait pas perdu le goût de la lecture.

Mon hypothèse, quant à moi, pour expliquer cette tartufferie, serait la suivante : Daniel Pennac, en bon prof ayant fait ses armes dans un collège, a certainement compris qu'il n'y avait rien de mieux que la flatterie pour manipuler ceux que l'on souhaite convertir à sa cause sans avoir l'air d'y toucher… Espérant que son livre, à l'écriture facile et abordable, sera le seul qui tombera entre les mains de ceux qui se sont pourtant jurés de ne jamais en lire un, il déploie alors tout un arsenal manipulatoire qui convaincra peut-être quelques-uns –parmi les moins réfractaires- à faire plus d'efforts pour s'ouvrir à la lecture. Les lecteurs aguerris, quant à eux, se retrouveront peut-être dans les listes des manies que Daniel Pennac établit de manière tout à fait arbitraire et souvent caricaturale. On sourit parfois de se reconnaître –mais le plus souvent, on sourit de voir les raccourcis grossiers sur lesquels se précipite l'auteur. Mais si c'est pour la bonne cause… D'ailleurs, on peut s'interroger sur cette notion de « bonne cause »… pourquoi vouloir faire lire à tout prix ceux qui n'aiment pas lire ? Pourquoi croire que ce que l'on prend plaisir à faire doit également devenir un plaisir pour les autres ? Quant à moi, j'aime qu'on me fiche la paix et qu'on me laisse continuer à ne pas faire ce que je n'aime pas faire. Et pour le futur, je vais peut-être continuer à éviter Daniel Pennac
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A la base j'ai pris se livre juste parce qu'il y avais écrit Pennac dessus sans vraiment faire attention au contenu...

Au final il ne s'agit pas d'un roman mais d'un essaie sur le pourquoi lire... et j'avoue avoir du mal avec se genre de littérature qui ne me passionne pas plus que ça enfin bon... contrairement à ce qu'il écrit je ne m'octroie que rarement le droit de ne pas finir un livre, donc allons y pour une nouvelle aventure, en espérant qu'elle soit moins rébarbative que dans mes attentes...

Donc ici pendant 200 pages Pennac nous fait une sorte d'étude sociologique sur le pourquoi lire, comment apprendre au jeunes à lire et enfin les pseudo droit du lecteur.
Dans l'ensemble c'est plutôt bien écrit et même si je n'aime pas le genre le style est agréable et se lit vite et facilement (bon en même temps le livre est court...)
Donc au fil des pages on suit d'abord des parents puis un prof de Français avant d'avoir une table de loi du lecteur le tout pour.... ba pour pas grand chose à part le plaisir de lire peut-être et c'est ça qui me dépasse un peu dans se genre de littérature... mais bon ça reste agréable qu'on adhère ou non à ses idées.
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J'avais lu ce livre « autrefois », probablement dès sa sortie (par contre, je ne sais plus si c'était la sortie du GF en 1992, ou la sortie du premier poche en 1995), car j'avais déjà lu et adoré les trois premiers tomes alors parus de la « Saga Malaussène » du même auteur. Dès lors, je n'avais pas résisté à une nouvelle publication de sa part, surtout avec un titre pareil. Autant dire que, depuis tout ce temps (30 ans si on compte la sortie en GF, à peine moins autrement !), j'ai complètement oublié ce qui m'avait plu dans ce livre, d'autant plus que je ne notais rien à l'époque, mais une chose est certaine : j'avais également adoré cette lecture !
Ai-je eu cette crainte instinctive de « casser » ce bon souvenir ? En tout cas, quand ce titre a été proposé pour le « book club essai » de ce mois-ci sur Livraddict, je n'étais pas trop certaine d'avoir envie de le relire… Puis j'ai vu les premiers partages apparaître, disant notamment que ce livre se lit très vite. Dès lors, pourquoi pas ? Eh bien, allons-y…

… hélas, j'aurais peut-être dû m'abstenir en effet, car cette relecture, à peu près 30 ans plus tard, a été une immense déception !
Si la plume de Daniel Pennac reste agréable, cela est indubitable, je ne trouve plus que reproches à faire à ce livre, qui a été source de nombreux agacements.
D'abord, on est dans un livre typique, très à la mode aujourd'hui (mais je n'avais pas souvenir que cette tendance avait commencé dès les années 1990), écrit par celui qui, enfant puis ado, a eu des difficultés scolaires avérées et qui, une fois adulte, et en plus écrivain et pédagogue, remet tout en question dans un livre pour tenter de convaincre le monde entier que c'est lui qui avait raison et que la méthode qu'il propose va tout révolutionner…
Las ! je ne me suis pas retrouvée une seule seconde dans le portrait-type volontairement généralisateur que Daniel Pennac donne du malheureux élève ado confronté à un horrible livre qu'il doit mais ne veut pas lire – justement parce que c'est une obligation, et qu'on ne lui a jamais appris à aimer lire… Eh bien non, tous les élèves ne souffrent pas de tels maux, et pour ma part j'étais même plutôt bonne élève y compris au cours de français, et en plus j'aimais lire ! Oui, c'est possible ! pourtant, j'étais loin d'être « favorisée » : fille d'ouvriers très souvent dénigrés, à l'époque, par les bien-pensants (y compris certains profs) de l'école catholique où mes parents m'avaient inscrite, des parents qui en plus n'étaient / ne sont ni l'un ni l'autre francophones – mais installés en Wallonie (la Belgique francophone) par les hasards de leurs vies, et c'est là que moi je suis née et ai grandi. Je partais de très loin, j'avais tout en mains pour devenir l'élève que Daniel Pennac décrit… sauf que c'est lui qui l'a été, tandis que j'ai évolué bien différemment, et la lectrice que je suis aujourd'hui ne se sent décidément pas concernée par son histoire à lui !

Ensuite, ce livre est désormais tout à fait daté, ce qui n'est pas étonnant pour un livre publié il y a 30 ans donc… le problème, c'est qu'il ne suffit pas de remplacer certains éléments par des objets plus modernes pour le remettre au goût du jour ! En clair : l'auteur ne cesse de présenter la télévision et le walkman comme les instruments du mal, pardon, de l'anti-lecture, antagonistes absolus empêchant le goût de lire. Or, de nos jours, la télévision a terriblement évolué, et le walkman de papa (voire de papy) a disparu tel que l'on le connaissait à l'époque. Même pire : il n'existe plus vraiment d'instrument abrutissant tel que la télévision ou le walkman pouvaient l'être à l'époque. Eh oui : on pense aussitôt à Internet – qui peut certes être source d'abrutissement, pire encore que ceux cités de l'époque, mais qui est aussi et en même temps une formidable source de connaissances diverses et variées !
Bref, toute cette diatribe répétée contre la télévision et/ou le walkman devrait être sérieusement revue et corrigée en fonction de ce qui existe aujourd'hui, pour avoir encore un sens. Car là, pour ma part, j'ai haussé les épaules plus d'une fois, et me suis lassée de cette obsession de l'auteur pour ce qui finit par apparaître comme des objets diaboliques… mais presque aussi disparus que les dinosaures !

Par ailleurs, Daniel Pennac semble avoir une prédilection pour les classiques, grand bien lui fasse – après tout, il a été prof de français, c'est donc « normal ». En revanche, j'ai beaucoup moins apprécié la distinction affirmée qu'il fait entre « bonne » et « mauvaise » littérature, et sa condescendance à considérer cette soi-disant mauvaise littérature - dans laquelle il inclut « les best-sellers » - comme chemin d'entrée vers ses chers classiques, est tout simplement insupportable ! Certes, les collections Harlequin (un exemple qu'il fustige parmi d'autres) ne sont peut-être pas de la « grande littérature », mais de nos jours il existe des romances qui n'ont rien à envier aux grands noms de la littérature blanche renommée, tant sur le plan de l'intrigue que de la langue utilisée, et pourtant elles continuent de souffrir de cet ostracisme bien-pensant (tiens donc !).
Mais revenons à ces « best-sellers » que l'auteur décrie tant – combien d'auteurs mis en avant aujourd'hui dans tant et tant de librairies, pourraient se sentir visés !? et pourtant, certains d'entre eux écrivent vraiment bien… (clin d'oeil) le summum de son incohérence, cependant, est atteint quand il nous cite « le parfum » de Patrick Süskind, qu'il nous présente presque comme une merveille. Or, dès sa sortie (en 1985 en allemand, vo, comme en traduction française), ce livre a répondu absolument à tous les critères habituels d'un… best-seller !! C'est d'ailleurs pour cette seule raison que je l'ai lu à l'époque : j'en avais entendu parler, ça ne m'intéressait pas plus que ça (pourtant je lisais déjà beaucoup !), mais une amie bien intentionnée et lectrice elle aussi m'avait pressée de le lire, « car il le faut l'avoir lu », l'entends-je encore me dire. Un best-seller vous disais-je… le pire, c'est que, sans vouloir dénigrer en rien le livre en question, je n'en ai absolument aucun souvenir !
Bon, on finit par pardonner (un peu) à Daniel Pennac, car la présentation de ce « Parfum » lui a aussi donné l'occasion de faire un (très court, mais quand même) éloge pour les traducteurs, et ça, j'apprécie, évidemment.

Tout cela étant dit, j'ai aussi été interloquée par ce qui ressemble finalement à une obligation d'aimer lire. Daniel Pennac a vraisemblablement été dégoûté de la lecture à l'école, il a appris à l'aimer par d'autres chemins, et semble vouloir maintenant que tous ses élèves aiment lire… Dès lors, je me pose la question : la finalité d'un cours de français est-elle vraiment d'amener les élèves à aimer lire ? Certes, c'est un bel idéal, mais ici ça tourne à l'obsession, et ça me dérange bien un peu.
Le cours de français, c'est aussi apprendre à écrire – et je ne parle pas de rédactions et autres dissertations, mais tout simplement de l'orthographe. Sans vouloir faire ma vieille qui se plaint que « c'était mieux autrefois », il me semble que l'orthographe est quand même de plus en plus bafouée, y compris dans des livres à compte d'éditeur, c'est hallucinant ! (je ne prétends quant à moi pas avoir une orthographe irréprochable, sans même parler des « fautes de frappe », mais je n'ai pas une armée de correcteurs derrière moi… qui commettent désormais eux aussi des tas de fautes !) Dans le livre (publié à compte d'éditeur, et un connu !) que je lis actuellement, j'en ai déjà repéré deux – ce n'est pas grand-chose, mais c'est déjà beaucoup trop vu le nom de l'éditeur et la renommée de l'auteur !

Mais surtout, le cours de français, quand il se tourne vers l'analyse d'oeuvres plus ou moins anciennes, est aussi l'occasion de nous donner des outils pour appréhender la littérature – et pour ça, je pense que l'approche belge diffère quelque peu de l'approche française ; en tout cas, j'ai eu l'impression lors du book club précité que mes co-lecteurs français ont bouffé du classique jusqu'à l'indigestion, tandis que moi (il y a longtemps, pourtant!), à côté de quelques classiques certes, je me souviens avoir analysé l'une ou l'autre chanson de Brel, un « Tintin » (et les Picaros, pour être précise), ou encore avoir eu des professeurs qui me parlaient de Simenon… ou de Tolkien ! Une approche pas forcément plus légère, mais vraisemblablement plus variée, et qui ne bannit pas certains genres jugés « mineurs » - comme la BD, la Fantasy ou, pire, la chanson française, qui recèle pourtant de véritables pépites !
Et à part ça, je parlais d'outils : grâce à ces cours, je peux désormais aller plus loin que dire « j'aime » ou « j'aime pas », car je peux développer pourquoi – un apprentissage dont je ne mesurais peut-être pas toute la valeur autrefois, mais qui me semble plus précieux que jamais, maintenant que je commente toutes mes lectures et les partage.

Cependant, je reviens à mon idée initiale à ce sujet : est-il tellement indispensable d'aimer lire ? Évidemment, nous tous ici inscrits sur Bablio et/ou sur Livraddict, aurions tendance à répondre spontanément que oui… mais alors nous nous fourvoyons ! de la même façon, est-il tellement obligatoire d'aimer la peinture, par exemple ? Pour ma part, en tout cas, lorsqu'on visite l'un ou l'autre musée en famille (eh oui, on aime ça), je suis certes touchée par certaines oeuvres, tandis que d'autres me plaisent beaucoup moins ; mais, d'une part, je suis bien incapable d'appréhender pourquoi elles me touchent ou pas (car l'école ne m'a jamais donné ces outils-là, alors qu'elle me les a largement donnés en littérature, qui n'est finalement « que » un art parmi d'autres !), et d'autre part, je suis intéressée par ces visites (évidemment !), mais ce n'est en aucun cas une passion comme l'est la lecture. Suis-je pour autant un être bizarre, au même titre que les non-lecteurs auxquels Daniel Pennac consacre tout un chapitre, comme s'ils étaient affublés d'une tare gravissime ?… pour arriver à conclure qu'ils sont quand même fréquentables (mais sous-entendre qu'il faut bien un peu avoir pitié d'eux). À nouveau : j'ai ressenti là une condescendance tout à fait inopportune !
Je vis au milieu de non-lecteurs (mon mari en premier lieu, seul mon fils aîné est lecteur), et je peux vous assurer qu'ils sont cultivés, qu'ils ont des connaissances, intérêts et autres passions dans des domaines variés (qui ne me touchent pas forcément, moi), et que cette variété de goûts fait au final une grande richesse.

À ce sujet justement, et pour clôturer, sachez-le aussi : on vous ment !
Le fait de lire des histoires aux enfants le soir, idée que Daniel Pennac défend avec une conviction inébranlable, ne garantit en rien de faire de bons petits lecteurs par la suite ! quoi que l'école fasse d'eux d'ailleurs. Ici en tout cas, nous avons trois enfants, et depuis toujours nous leur avons lu des histoires le soir – parfois inventées, le plus souvent lues grâce aux conseils de libraires passionnés ou dans les célébrissimes « Tralalire » (qui a changé de nom récemment, mais le nouvel intitulé, beaucoup moins parlant, m'échappe) ou le bien-nommé « J'aime lire ». C'est même pire : ils ont aujourd'hui 14, 13 et 9 ans, et nous continuons (au moins une fois par semaine) de leur lire une histoire le soir s'il n'est pas trop tard. Pourtant, parmi les trois, un seul est réellement devenu lecteur (le grand) ; la deuxième ne lit que très épisodiquement et ne s'en porte pas plus mal ; et le petit, pour le peu qu'il lit, c'est exclusivement en classe où il adore confronter son ressenti avec celui des copains, sous le regard et les explications d'une maîtresse bienveillante… « parce que de toute façon, toi tu n'y connais rien, maman, même si tu lis beaucoup ! ». Et voilà, c'est dit ! Puisse-t-il garder le goût des livres, et sinon, est-ce vraiment si dramatique ?
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Ce n'est pas un roman, mais plutôt un "manuel d'utilisation". C'est intéressant mais sans plus.
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Ce n'est pas un roman, mais plutôt un "manuel d'utilisation". C'est intéressant mais sans plus.
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