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3,99

sur 2927 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le narrateur présente une famille. Et le lecteur est chacun des membres de cette maison. Il y a l'enfant avide des histoires qu'on lui raconte le soir. Il y a l'adolescent qui peine sur un livre aux pages trop nombreuses. « Un livre, c'est un objet contondant et un bloc d'éternité. » (p. 24) Il y a les parents convaincus que lire est plus méritoire que de regarder la télé, mais qui ne ratent pas le mauvais téléfilm du soir. La lecture est regardée à l'aune de l'école, de la famille, du loisir, du plaisir, de la télévision, de l'obligation. Dans des chapitres très courts, le narrateur décline le verbe « lire » à plusieurs modes : devoir lire, aimer lire, apprendre à lire, vouloir lire, apprendre à aimer lire, etc.

Lire demande du temps, toujours. « Outre la hantise de ne pas comprendre, une autre phobie à vaincre pour réconcilier ce petit monde avec la lecture solitaire est de celle de la durée. » (p. 133) Un roman ne se donne pas sans un certain effort, mais la récompense est, semble-t-il, largement compensatoire du temps passé à tourner les pages et à déchiffrer les lignes. « le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre. » (p. 137)

Daniel Pennac se montre volontiers critique des techniques de l'Éducation nationale et il propose de revenir à une pédagogie débarrassée de la contrainte et de la menace. Selon lui, lire doit rester un plaisir et une rampe d'évasion, pas le motif d'un sujet d'étude et de torture intellectuelle. J'avoue être assez gênée par les positions de l'auteur. Oui, il faut donner le goût de lire aux jeunes lecteurs, mais il ne faut pas oublier que la lecture n'est pas qu'un plaisir, c'est aussi une nécessité. Nous lisons toute la journée, sans nous en rendre compte : en faisant nos courses, en conduisant, en travaillant. Il y a bien un moment où cet apprentissage doit être obligatoire et encadré.

Je ne saurais dire si j'ai vraiment aimé cet ouvrage. Certaines idées m'ont paru trop faciles, mais il paraît que certaines choses qui vont sans se dire vont mieux en se disant… Peut-être est-ce parce que je suis déjà complètement convaincue par le plaisir et la valeur de la lecture que les phrases de Pennac sont tombées un peu à plat. Je n'ai pas la télévision et elle ne manque pas tant je sais que je peux toujours trouver mieux et plus dans un livre. Quant aux dix droits imprescriptibles du lecteur tels que les envisage l'auteur, je ne peux qu'y souscrire, mais ces tables de loi littéraires ne sont pas une révolution pour moi. Finalement, j'ai probablement lu ce livre trop tard : il aurait peut-être davantage ému la jeune lectrice que j'ai été, celle qui passait de Dumas à Harlequin tant l'avidité de livre était féroce.
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J'ai bien aimé que Daniel Pennac me parle de lecture... Même si ce qu'il dit dans "Comme un roman" m'a paru un peu facile. Car ce petit essai ne révolutionne rien, ni ne donne de pistes, il énonce des évidences. Et parfois, c'est bien de s'entendre dire des choses qu'on sait déjà, ça conforte...
Moi, cette lecture m'a confortée dans mon statut de lecteur atypique, car je ne suis ni le modèle "classique" (du genre de celui qui a réussit tous ses exams...), ni le "dégouté" de lecture par milieu scolaire (j'ai toujours aimé ça, même aux pires heures de ma scolarité...).
Alors, monsieur Pennac ? On veut mettre les gens dans des petites cases réductrices, mais faciles pour cataloguer et écrire sur le sujet...? Seulement c'était sans compter sur le lecteur rebelle, inclassable...
Vous le rangez où l'élève qui aime lire, mais qui déteste le milieu scolaire ? Vous le mettez où le doué en langue, mais nul en math, qui n'obtenait des bonnes notes qu'en français et en dessin ? (Parce que rien ne me plaisait plus que la tête du prof quand je lui remettais une dissert de 4 pages après lui avoir dit que son livre était nul, mais que je l'avais lu le weekend, et que je lui avais pondu dans la foulée sa dissert, en avance... et sans brouillon en plus.)
Vous le mettez où le lecteur boulimique, qui lit pour toutes les raisons que vous avez énumérées...?
Bon, j'arrête de vous invectiver.
Là où je vous rejoins le plus, c'est dans la dernière partie de votre court livre, là où vous vous arrêtez sur le livre lui-même et ce qui nous lie à lui... Là, vous commencez à dire des choses intéressantes, sur la façon dont on s'approprie un livre, dont on le fait sien.
Et puis tout soudain, quand vous parlez du droit de se taire, vous faites silence.
Alors qu'il aurait fallu commencer, vous arrêtez. J'aurais aimé vous "entendre" encore me parler de ceux qui ont provoqué en vous le plaisir et le désir de lire...
Mais vous jouez le pudique.
Et moi je vous trouve un brin allumeuse...
Mais j'ai bien aimé ce moment de lecture avec vous, monsieur Pennac, car vous sonnez vrai malgré tout.
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Dans cet essai, Daniel Pennac s'interroge en tant que sociologue et pédagogue sur les raisons qui vont transformer un enfant, un adolescent, en un lecteur.

Son regard est assez pessimiste, le goût de lire semble avoir toutes les chances d'être contrarié par diverses maladresses à imputer au contexte familial ou scolaire lors de l'adolescence.

Une lecture intéressante qui donne quelques pistes de réflexion
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Étude réalisée par un enseignant devenu écrivain, comme un roman nous montre la lecture sous un jour bien plus plaisant et surtout moins rigide que le carcan dans lequel beaucoup l'enferment, en particulier dans son apprentissage.
On découvre ainsi le plaisir de lire avant l'obligation d'avaler les chapitres ou les tomes.
Voilà de quoi donner envie de lire à ceux qui ne le font pas (encore), et de renforcer ce goût chez ceux qui lisent déjà, sans culpabiliser parce qu'un chapitre aura disparu de nos mémoires.
Un beau livre, même et y compris pour ceux qui n'enseignent pas..
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à distribuer gratuitement partout ; comment faire aimer la lecture sans traumatiser qui que ce soit
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Dans cet essai, Daniel Pennac, auteur à succès et professeur de français donne des pistes pour ramener les adolescents vers la lecture. Une vision du livre décomplexée qui est avant tout axée sur le plaisir de la découverte. Il se base sur sa propre expérience pour écrire ce texte. Rien de révolutionnaire dans ce livre mais beaucoup de bon sens et de bienveillance. J'aurais peut-être aimé qu'il aille un peu plus loin dans la réflexion mais la force de ce texte est peut-être justement sa simplicité : on peut le mettre entre toutes les mains. Un essai agréable qui se lit "comme un roman".
Lien : http://madimado.com/2013/09/..
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Petit essai sur la lecture et la place du livre dans la vie des adolescents, mais pas qu'eux. Pourquoi les jeunes (je n'aime pas ce terme, mais passons) ont-ils tant de difficulté à lire, à ouvrir un livre ? La faute aux parents, aux programmes, aux prescriptions scolaires en matière de littérature ? La grande place de la technique et de l'analyse de texte ? L'oubli de parler du texte, pour lui-même, sans analyse ?
Sans doute un peu tout ça, les parents qui font de la lecture une corvée (pas tous, heureusement !), qui eux-mêmes ne lisent pas/plus, l'école trop "technique".

Parfois un peu angélique, parce que tout de même il faut de l'effort et de la technique pour acquérir un esprit critique, il reconnait que les solutions proposées ne sont pas des miracles.

Je n'ai pas été en accord sur certaines positions de l'auteur, mais cela reste une bonne lecture, optimiste. Et l'on a bien besoin de ça, actuellement !
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C'est un essai très court que nous propose cet auteur que je connais surtout de réputation.
Il nous parle du plaisir d'être un lecteur mais aussi le peu d'engouement que cette activité suscite chez les jeunes. Il nous propose des nouvelles manières de cultiver ce plaisir et tant pis s'il faut sauter des pages et les descriptions rébarbatives, tant pis si on lit de soi-disant "mauvais" romans…
J'ai retrouvé certains de mes comportements dans sa description du lecteur : cette intimité qui se créé entre les personnages et le lecteur, tous ces livres qui ont été maltraité par mes soins (pages écornées, décollées à force d'avoir été plié ici et là), les nuits blanches à lire en cachette…
Mais je ne peux pas mettre une note supérieure pour plusieurs raisons. le style d'écriture est simple et les pages se tournent aisément. C'est même trop simple à mon goût, un peu trop banal même. J'aurai aimé qu'il distille plus de poésie et de magie dans ces phrases.
Paradoxalement, je pense que ce livre est destiné principalement à des gens qui ont déjà cet amour des livres dans les veines : le lire nous conforte et nous rassure un peu dans nos opinions et dans notre vécu quotidien de lecteur. Si quelqu'un n'aime pas lire, je pense qu'il ne sera pas convaincu par les arguments de l'auteur. Certes, la pédagogie et les programmes scolaires ont causé quelques dégâts mais je pense que la lecture est un loisir qu'on a parfaitement le droit de ne pas aimer même si on nous a lu une quantité phénoménale de contes lorsque nous étions enfants. Cela m'agaçerait profondément que quelqu'un me propose un essai sur la façon d'aimer les mathématiques, le lancer de marteau ou bien la décoration florale.
Pour finir sur une note positive quand même : « le temps de lire est toujours du temps volé. (Tout comme le temps d'écrire, d'ailleurs, ou le temps d'aimer.) Volé à quoi ? Disons, au devoir de vivre […]. le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre. Si on devait envisager l'amour du point de vue de notre emploi du temps, qui s'y risquerait ? Qui a le temps d'être amoureux ? A-t-on jamais vu, pourtant, un amoureux ne pas prendre le temps d'aimer ? Je n'ai jamais eu le temps de lire, mais rien, jamais, n'a pu m'empêcher de finir un roman que j'aimais. La lecture ne relève pas de l'organisation du temps social, elle est, comme l'amour, une manière d'être. La question n'est pas de savoir si j'ai le temps de lire ou pas (temps que personne, d'ailleurs, ne me donnera), mais si je m'offre ou non le bonheur d'être lecteur. »
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Lire est ma passion.
Cela ne vous étonne pas.
Alors je me suis jetée sur ce petit livre pour plonger encore plus profondément dans les livres.
Facile à lire, je n'ai mis que 3 étoiles car à ma hauteur de lectrices, il ne m'a pas apporté de nouvelles idées dans ce sujet.
Par contre, j'aurais aimé le lire quand j'étais petite et adolescente: j'ai eu tellement de mal à me mettre à la lecture et ce malgré une certaine envie. Malheureusement, la télé était bien plus "passionnante" à cette étage. Fait bien décrit dans le livre de Daniel Pennac.

Ce livre est intéressant pour donner des idées afin de faire découvrir le plaisir de lire aux enfants et comment les déculpabiliser de ne pas vouloir lire des gros livres, de ne pas finir ou de sauter certains passages rébarbatifs ce que encore aujourd'hui, je suis personnellement incapable de faire. Je lis ou je ne lis pas.
Je commence à m'autoriser cette année à ne pas finir car j'ai tant d'envies de lecture qu'une vie n'y suffisant pas, il vaut mieux se centrer sur ses choix qui s'avèrent en adéquation avec ses goûts.

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En mode « mieux vaut tard que jamais », je découvre l'écrivain Daniel Pennac par l'intermédiaire de son livre « Comme un roman ».
Un livre qui ne ressemble décidément à aucun autre et qui offre des pistes de lecture (sur la lecture !) profondément intéressantes. Parents ou professionnels de l'enfance pourront réfléchir sur le rôle de la lecture et notamment celle à haute voix.
Il est question également de l'opposition entre le livre et la méchante boîte à images, de la découverte de l'écriture par le jeune enfant avec un passage très beau signé Pennac. Entre autres.
Le livre distille des outils fortement utiles. Par exemple, ne jamais se soucier si l'enfant a compris le récit qu'on lui raconte. En reprenant le texte plusieurs fois, l'enfant assimile de plus en plus d'éléments propres au récit.
Un chapitre également intéressant et qui nous déculpabilisera, nous lecteurs qui sautons parfois des pages ou refermons le bouquin avant de l'avoir achevé !
Le style d'écriture est agréable et le livre se lit au gré des envies.
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