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Dans ce livre, Pérec ne cherche pas à impressionner.
Tentative d'épuisement d'un lieu parisien c'est à la fois Perec qui nous pousse dans un ennui profond tout en décrivant ce que Perec cultive le plus : le lieu.
En s'intéressant plus profondément sur l'auteur on retrouve cette thématique du double exil omniprésente au sein de son oeuvre. C'est donc toujours plaisant de s'intéresser à cette personne. Malgré cet épuisement que peut ressentir le lecteur, le style de G.P est toujours très agréable. authentique et original. C'est donc un livre qui a la fois peut ennuyer le lecteur mais qui peut aussi le pousser à découvrir une oeuvre d'une originalité hors du commun. A lire lorsqu'on prend un café dans un bistrot parisien et que l'on contemple le tumulte et la foule de la capitale française des gens pressés.
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Un ouvrage qui montre la beauté dans la banalité, les détails de la répétion de la vie.
Georges Perec, toujours muni d'idées très créatives, tente d'épuiser un lieu parisien. Il s'asseoit dans un café et décrit tout ce qu'il voit autour de lieu, il écrit ainsi un protocole du quotidien parisien.
Il essaie de tout décrire, mais il y a évidemment toujours plein de choses qui lui échappent. Ainsi, l'oeuvre parle aussi de l'impossibilité de capturer des moments dans leur totalité et nous interroge ainsi sur notre propre regard toujours subjectif sur le monde.
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C'est un exercice intéressant auquel se prête Georges Perec. Dans un court texte, celui-ci se pose en regard extérieur, observateur discret de la place Saint-Sulpice, quelque part à Paris. La peinture du quotidien de la place Saint-Sulpice en 3 jours d'octobre 1974, en mots, voilà le résumé que l'on pourrait donner de Tentative d'épuisement d'un lieu parisien. Une chose que j'ai particulièrement apprécié dans ce livre est le rythme qu'apportait les répétitions. La mélodie des répétitions, des descriptions était, j'ai trouvé, très appréciable et apaisante, toutefois ceci à faible mesure car, à force, l'effet devient vite rébarbatif et monotone. Heureusement, le livre est court et ne compte que 64 pages, ce qui permet de plutôt apprécier le texte.
Un livre original que je conseille de lire avec curiosité !
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petit livre, très descriptif
mais vraiment impossible à reproduire dans la vraie vie!
il avait une autre ambition Georges! Et elle se fâne!
On peut même faire le contraire...

On me demande deux cent cinquante caractères dans cette critique. Et je pense à l'Oulipo, à tous ce auteurs, mal habiles, ni habillés, dans le babilles, babélio...

voilà

Lien : https://enso.superforum.fr/t..
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Tentative d'épuisement d'une place à Paris (quel titre !) commence avec Georges Perec qui nous dit comment la place Saint-Sulpice de Paris et ses différents bâtiments ont été décrits par d'autres avant lui.
Perec passe un long week-end à décrire ce qui se passe là. Il enregistre les mouvements, les événements et les conversations, comme un moyen de peindre une image vivante de la vie.
le premier chapitre du Jour 1 sert à décrire les éléments du lieu tel qu'il le voit : panneaux, bâtiments, véhicules, voire les couleurs. le deuxième chapitre enregistre le mouvement et la direction : ce qui va où et comment.
Au troisième chapitre, la première personne entre dans l'image, alors que Perec enregistre ses propres mouvements et sa position, suivis de ce qu'il observe et entend.
C'est comme regarder une peinture passer de la toile à l'esquisse puis à la couleur.
C'est à nous de décider de l'objectif de ce livre, mais la simple satisfaction voyeuriste qui accompagne le fait de profiter d'une tentative d'épuisement d'un lieu à Paris est une raison suffisante pour le lire et l'apprécier.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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La date : le vendredi 17 juin 2022
L'heure : 15h57
Le lieu : deuxième étage de mon habitation, un bureau noir tout déglingué placé devant la fenêtre qui donne sur la rue. Quelque part en Europe Occidentale.
Le temps : plein soleil et chaud. On attend la canicule pour demain, tandis qu'elle sévit déjà plus au sud, en Espagne et en France.

Je m'assieds devant l'écran, sur la chaise de cuisine (en exil dans le bureau) en plastique blanc, ossature chromée. le PC est allumé et le livre ouvert devant moi. Je suis fin prête pour l'exercice du vendredi, et je rejoins derechef Perec sur la place Saint-Supplice (Paris). Nous sommes en octobre 1974.

p9 : d'emblée Perec nous explique son intention : décrire ce qui n'a pas d'importance. Je pense même qu'il faut lire «décrire TOUT ce qui n'a pas d'importance ». En tout cas c'est comme ça que je comprends le mot « épuisement » du titre.

p11 : tentative d'inventaire des lettres de l'alphabet visibles, des symboles conventionnels (p12) , des chiffres (p12), des slogans (p12 encore), de la terre (p12 toujours), des véhicules (p13), des gens(p13), des pigeons(p13), …(p13). Puis il nous dresse une liste – non exhaustive -des trajectoires (p13 encore) et note tout ce qu'il voit. Je remarque qu'il se focalise uniquement sur le visuel, avec une attention sur les couleurs d'ailleurs, négligeant les autres sensations. Pourra-t-on alors vraiment parler d'« épuisement » ?

p17 : le focus est maintenant sur le dénombrement. Et de compter les passants, les voyageurs, les véhicules. Puis (p18) liste des positions du corps, des expressions du visage, des modes de portage.

p21 : je perçois un début d'interprétation dans la démarche d'un jeune homme aveugle. La tentation de fabuler est perceptible … En bas de la p21 : première apparition de la 2CV vert pomme. p23 : une autre 2CV vert pomme.

p24 : le tocsin sonne. Qui enterre-t-on ? Un peu plus bas, Perec ne peut s'empêcher une déduction : le curé rentre de voyage, puisqu'une étiquette de compagnie aérienne pend à sa sacoche.

p25 : Perec reconnait les « limites évidentes d'une telle entreprise : même en me fixant comme seul but de regarder, je ne vois pas ce qui se passe à quelques mètres de moi : je ne remarque pas, par exemple, que des voitures se garent ».

P25 : tentative d'explication de ce qui motivent les pigeons à se mouvoir ensemble. Va-ton glisser vers le documentaire animalier ? Ou vers le burlesque, avec, p26, une tentative d'absurde : « j'ai l'impression que la place est vide (mais il y a au moins vingt êtres humains dans mon champ visuel) ». Ou peut-être glissera-t-on vers le thriller, avec des revenants. Brrrrrr…

p27 : enterrement. On meurt aussi dans ce livre.

p28 : suite décroissante : quintette de bridgeurs-4 jouent – 3 de trèfle – paire de saucisse- un ballon de Bourgueil. Des grands-mères gantées poussent des landaus, des employés à pipe et chapeau noir pressent le pas, des belles oisives envahissent les magasins de mode. Un peu de math, ça peut pas faire de tort.

p31 : une camionnette citroën vert pomme (une 2CV peut-être ?)

p34 : brève dissertation philosophique sur l'opportunité de compter les bus, plutôt que les voitures ou les passants. Et possiblement d'y appliquer la loi des vases communicants (p34). Je me dis que ce livre devient une encyclopédie, une grande foire, une farce géante … Et je crois de moins en moins au fait que Perec se soit vraiment assis et ait écrit tout ce qu'il voyait, sans aucun plan, sans aucune intention. On ne me l'a fait pas à moi. Allez, à d'autres, M Perec ! Tiens, d'ailleurs cette phrase « passe un papa poussant poussette », bien plus qu'un fait, une allitération, non peut-être?

P36 : du vide, du plein …. un essai de taoïsme, alors ?

PAUSE : J'ai trouvé le titre de mon billet. Ce sera « Tentative d'épuisement de Georges Perec ». Ou peut-être plus modestement : « Tentative d'épuisement de la tentative d'épuisement d'un lieu parisien »

P41 : ah de nouveau des considérations philosophiques, sur l'impermanence. Je me reprends donc : c'est un essai de bouddhisme, non? En tout cas, ce livre illustre l'impossibilité de ne pas interpréter, de ne pas construire des histoires, de ne pas faire des liens entre les événements. L'impossibilité de ne pas dresser des listes, des classifications, de ne pas jouer, de ne pas rêver, ….

p48 : Perec avoue une hantise de 2CV vert pomme. Quart d'heure du roman psychologique, tension dramatique à son comble … D'ailleurs voilà que les aubergines qui, hier, étaient « toniques », semblent aujourd'hui « soucieuses ». Bientôt elles porteront un pantalon !

P51 : les cloches de Saint Supplice sonnent : baptême. Je te parie que bientôt on parlera mariage. Bingo : p52

P59 : dernier passage d'une 2CV vert pomme. Je lis « instants de vide » … ça fait du bien, un peu de vide.

p65 : je lis « Quatre enfants. Un chien. Un petit rayon de soleil. le 96. Il est deux heures » Et oui, vous notez bien : PAS DE POINT FINAL. Serait-ce comme disent nos cousins d'Outre-Manche « an endless story », pour les plus francophiles d'entre nous je veux dire une histoire sans fin ? La tentative d'épuisement de Perec est-elle vouée à l'échec ? Je le pense, tout comme est vouée à l'échec ma modeste « Tentative d'épuisement de la tentative d'épuisement d'un lieu parisien »
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☕️ « Mon propos dans les pages qui suivent a plutôt été de décrire (...) ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des voitures et des nuages. » (p.10)

☕️ Ce petit livre pourrait sembler tout à fait anodin, voire presque insignifiant. L'auteur s'est assis à plusieurs endroits, trois jours différents, et il a décrit ce qui se passait devant ses yeux. Pourtant, il saisit l'insaisissable, il dépeint la banalité, il fait le portrait du quotidien. En d'autres circonstances, peut-être aurais-je trouvé ce texte peu intéressant, inutile. Pourtant, il m'a bouleversée. La principale raison étant que ce que Perec a fait en 1974, nous ne pourrions pas le reproduire, puisque les cafés sont fermés. S'asseoir en terrasse et observer le monde qui nous entoure et qui continue de se mouvoir pendant que l'on s'accorde une pause. On ne s'assoit plus. On mange debout, on boit debout, on parle debout, on n'a plus de répit. Il nous faut marcher, marcher, marcher. Je n'en peux plus de marcher. Je voudrais juste m'asseoir, et vous regarder. Noter vos expressions, surprendre vos fous rires, imaginer partager vos peines, parler avec vous, me demander quelle langue vous parlez et ce qui vous amène ici. Si vous voyagez. On ne voyage plus.

☕️ 55 pages de vie qui m'échappent, je ne sais plus ce que c'est que de m'octroyer une parenthèse, d'échanger deux trois mots avec des inconnu(e)s, de répondre « comme d'habitude » à la serveuse de mon café-refuge, de m'effrayer des pigeons toujours plus envahissants sur les terrasses, de ne pas réussir à lire car les gens à côté parlent fort. Trop fort. Je voudrais les entendre, ces voisins sonores, ils me manquent, leurs conversations me manquent, leurs anecdotes dont je m'inspire parfois. Pour écrire.

☕️ Je voudrais m'asseoir et boire un café. Je n'en peux plus. Je veux compter les voitures, observer le vol des oiseaux, comparer les paquets des passants, ont-ils plus de baguettes ou de pâtisseries, de quelle taille sont les paquets, pourquoi le fleuriste est-il ouvert et pourquoi la cordonnerie ne l'est pas ? L'insignifiant rend l'essentiel important.

☕️ Comprenez: it was pointless, but it meant it all.
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Accumulation réfléchie.
C'est incroyable qu'en à peine 60 pages sur une idée "à la con", Perec arrive à susciter de l'émotion et un plaisir de lecture.
On pourrait penser qu'il ne fait que décrire mais il fait bien plus que ça. Il donne à voir un lieu à une époque donnée mais aussi sa perception de ce lieu. Car il note ce qu'il pense être banal, essaye de s'extraire de l'extraordinaire. Mais le fait qu'il consigne ces "non événements" en font un objet littéraire et ouvre une fenêtre sur l'auteur.
L'effet d'accumulation joue beaucoup, surtout au début. Mais au fur et à mesure des heures et des jours, Perec se fait plus sélectif et son cerveau ne peut s'empêcher de classer et de hiérarchiser. le sien comme tout les autres. Et ce cheminement est une pierre supplémentaire au projet initial.
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Les vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 octobre 1974, Georges Perec s'installe place Saint-Sulpice à Paris. Il note tous les événements a priori anodins qu'il voit. Des gens, des voitures, des bus, le temps, ce qu'il mange et boit... Cette place d'une grand ville devient pour trois jours un lieu d'observation privilégié du rien ou du presque rien.

Publié en 1975 et réédité cette année par le même éditeur Christian Bourgois, ce très court livre pourrait paraître anodin voire insignifiant, oui mais c'est écrit par Georges Perec et ça change tout. Ça change tout parce que l'écrivain y imprime sa patte, son style inimitable pour parler du quotidien. Grâce à cela ce qui pouvait inspirer la crainte de l'ennui résonne comme un poème à la Prévert, une sorte de carnet d'idées et de personnages de romans. Un plan détaillé d'un futur roman. Tout cela en même temps et un vrai livre à part entière qui, dans le style Perec, joue avec les mots et leurs sons, les phrases. le premier chapitre, le premier jour, est assez long plus long que les suivants moins rythmés ouiquende oblige.

Là où n'importe qui aurait écrit une litanie, Georges Perec qui n'est pas n'importe qui et qui excelle dans l'écriture avec contrainte offre une variété de styles incroyables dans un si petit bouquin. Pour ceux qui hésitent encore à entrer dans le monde de l'écrivain, c'est une porte qui me semble toute indiquée. Et pour finir un extrait de la page 29 :

"J'ai revu des autobus, des taxis, des voitures particulières, des cars de touristes, des camions et des camionnettes, des vélos, des vélomoteurs, des vespas, des motos, un triporteur des postes, une moto-école, une auto-école, des élégantes, des vieux beaux, des vieux couples, des bandes d'enfants, des gens à sacs, à sacoches, à valises, à chiens, à pipes, à parapluies, à bedaines, des vieilles peaux, des vieux cons, des jeunes cons, des flaneurs, des livreurs, des renfrognés, des discoureurs. J'ai aussi vu Jean-Paul Aron, et le patron du restaurant "Les Trois canettes" que j'avais déjà aperçu le matin."

Excellente idée de Christian Bourgois de rééditer ce texte qui est mon Perec de l'année.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Assis sur un banc de la place Saint Sulpice ou à la terrasse d'un café, Georges Perec observe ce qui se passe autour de lui. Passants, commerçants, pigeons, bus et voitures, il consigne tout, catalogue tout ce qui se déroule devant ses yeux. Trois jours à la suite, en ce mois d'octobre 1974, il reste plusieurs heures à son poste d'observation, notant chaque détail. On ne manque rien de l'agitation d'une des places les plus symboliques d'un certain Paris, qu'on a plaisir à retrouver sous la plume d'un des auteurs français les plus connus du XXe siècle.

Avec sa tentative fascinante, en quelques pages, de capturer sur la page l'essence de la place Saint Sulpice, Georges Perec nous entraîne dans un de ses exercices de style si réussis qui ont fait sa célébrité et qui expliquent qu'on le lise encore avec tant de plaisir. Un réel chef d'oeuvre dans une très belle réédition !
Lien : http://untitledmag.fr/la-poc..
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