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3,47

sur 246 notes
Ce livre n'est pas seulement un roman historique car il y mêle aussi une belle enquête digne de bons romans policier. C'est une sorte de saga étourdissante qui raconte par fragments une époque, mais surtout une ville : Cadix.

Cadix qui résiste tant bien que mal au siège des troupes napoléoniennes où règne la pagaille, la misère et les crises politiques.
Les descriptions fines et sensibles restituent l'ambiance de la ville espagnole, mais surtout elle donne vie à une diversité de personnages qui s'entrechoquent dans ce fourbi quotidien.

L'auteur nappe l'histoire d'un voile fictionnel mais utilise des faits avérés et des personnages haut en couleurs : des militaires, un commissaire prêt à tout pour résoudre des crimes qui l'obsèdent, une femme de tête commerçante, des marins et des corsaires peu recommandables, un taxidermiste… Des intrigues et des énigmes vont les réunir ou les désunir sous fond de guerre espagnole.

Raconté avec l'érudition qu'on lui connaît, ce roman d'Arturo Pérez-Reverte est une fresque monumentale émouvante et instructive.


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1811. Afin de gagner son indépendance, l'Espagne tente tant bien que mal de combattre les armées napoléoniennes et son nouveau roi Joseph Bonaparte, couronné en 1808. Les Cortès, sorte de gouvernement provisoire, ont trouvé refuge à l'extrême pointe sud de l'Andalousie dans l'une des dernières villes résistant à l'occupant français, une ville où les assiégés ravitaillés par la mer vivent mieux que les assiégeants dans une impasse totale et durable. Il s'agit de Cadix, la ville blanche, connue pour être la plaque centrale du commerce maritime ibérique vers les Amériques mais également la ville la plus éclairée et libérale d'un pays où la monarchie et le clergé apparaissent en pleine décadence. Cadix se sent invulnérable derrière ses remparts et pour beaucoup, la vie semble suivre normalement son cours en dépit du long siège et de la guerre. Certains ont d'ailleurs bien d'autres préoccupations comme le commissaire Rogelio Tizon se retrouvant avec les cadavres de jeunes filles sauvagement assassinées et pas l'ombre d'une piste à part une vague et étrange sensation, imperceptible et inexplicable mais qui semble liée aux bombardements de l'artillerie française sur la ville. Débute alors une obscure et angoissante partie d'échecs avec Cadix comme troublant échiquier.

Qualifier Cadix, ou la diagonale du fou de simple roman historique serait un grave raccourci, ce n'est pas non plus un polar ou un roman de guerre voire même un roman d'amour, c'est un peu de tout cela. Arturo Perez-Reverte multiplie avec talent les intrigues parallèles. On pourra ainsi suivre outre l'enquête du cruel et corrompu Tizon, les faits de guerre d'un simple et courageux saunier, l'art d'un taxidermiste devenu espion et ouvert aux philosophes des Lumières, les pointilleux calculs d'un atypique artilleur français, ou entre autre, les problèmes d'argent et d'amour de Lolita Palma, héritière d'une grande compagnie de commerce maritime et qui n'a d'autre choix pour subsister que d'équiper un navire corsaire ayant pour commandant le solitaire et énigmatique Pepe Lobo.

Parfois un peu trop bavard, tellement précis et prolixe dans ces descriptions pouvant tant les faire apparaître d'une aveuglante limpidité ou d'une obscure confusion, parfois un peu trop savant lorsqu'il s'aventure sur le vocabulaire de la navigation lors des batailles navales ou des mécanismes de l'artillerie, Arturo Perez-reverte n'a cependant pas son pareil pour faire vivre avec passion ses personnages et leurs sentiments. Il signe une reproduction de la vie de l'époque saisissante, depuis le siège de la ville jusqu'aux moeurs et coutumes alors observées. Avec d'un côté les assassinats et de l'autre les batailles armées, il semble que le danger ne vienne pas toujours là où on l'attend… Et ce sera au lecteur de ne pas se perdre dans la diagonale du fou !

Avec un formidable sens du récit, imbriquant les différentes histoires avec une grande fluidité, Perez-Reverte nous livre un superbe roman, certes avec des longueurs (il aurait pu être plus court, il fait 763 pages) mais absolument passionnant et étonnamment réaliste.
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Aye aye aye aye aye...J'ai cru ne jamais parvenir à la fin de ce livre au demeurant passionnant bien que quelque peu longuet. Quand Perez-Reverte, mon pirate préféré, mêle histoire, politique, métaphysique et intrigue policière.... Quand le même Perez-Reverte assaisonne le tout d'une amitié entre un policier sadique et un joueur d'échecs à l'esprit torturé, d'un flirt entre une femme de tête (ah les espagnoles...!) et un fier corsaire solitaire ( qui a incontestablement un long long way from home)... le tout sur fond de bombinettes qui n'explosent jamais quand il faut et où il faut (merci les artilleurs de l'armée de Napoléon), vous êtes pris d'une furieuse envie de sortir l'épée (ou autre) à la fin du bouquin. (Surtout ne me parlez pas d'éventail, quoique...) On retrouve tout ce qui a fait le succès des aventures du capitaine Alatriste, ce qui est bien, mais en plus délayé, ce qui l'est moins. On apprend beaucoup de choses sur les guerres napoléoniennes, et les différents canons utilisés. On se documente (plus ou moins volontairement, beurk) sur la taxidermie et les combats de coqs. Tout cela en l'honneur de la fière Espagne. Et Perez-Reverte a du génie pour camper ses personnages, psychologie espagnole ou française en sus. Bref une sorte de roman total, mi-péplum littéraire mi-cape et épée. Mais tout de même, j'insiste, un peu long et quelquefois cahotique de par un style qui s'efforce de tailler au couteau les différentes situations en les rendant un peu confuses. Mais bon, ce pays,il faut bien le dire, est complexe et le sens de l'honneur y revêt des aspects quelquefois compliqués. Perez-Reverte sait mieux que personne en parler.
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Encore un excellent Perez-Reverte ! Un cadre : Cadix assiégée et bombardée en 1805 par les troupes napoléoniennes. Des personnages à forte personnalité : l'inspecteur de police expérimenté, rusé et sans scrupules, le capitaine corsaire, l'artilleur français plus mathématicien que guerrier, la femme d'affaires encore belle mais désespérément seule, l' espion infiltré, le saunier miséreux et courageux et le mystérieux assassin bien sûr. Des seconds rôles (généraux français, députés des Cortès, armateurs, prostituées, bourgeoises gaditanes, capitaine espagnol) à la hauteur font de ce roman un régal. le passage où le corsaire, redoutable loup de mer, se découvre, malgré lui, amoureux de son intimidante patronne armatrice est un moment magnifique. le flirt (pardonnez le terme déplacé pour l'époque) tout en non dits, en silences et en points de suspension est somptueux de même que l'amour du saunier pour sa fille (p 526 à 528).
Un roman magnifique à lire et à relire.
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Cette fois-ci, j'en suis sûre : écouter un texte percute plus, sur l'instant, que de le lire. Ainsi, Cadix, ou la diagonale du fou dont j'ai suivi le long développement en voiture m'a fait passer des moments assez douloureux. Certes, à lire Arturo Pérez-Reverte, auteur que j'apprécie suffisamment pour aller jusqu'à le suivre dans des domaines où je ne m'aventure pas habituellement, je m'attendais bien à quelques descriptions fort peu tendres. Seulement, j'ai réalisé qu'à la lecture, je devais passer rapidement, et sans m'attarder, sur ce genre de passages tandis que, coincée à l'écoute, impossible d'échapper au récit de ces tortures savamment orchestrées dans le détail, et autres atrocités. Et la guerre d'Espagne n'étant pas une partie de plaisir, quand on y rajoute un tueur en série et un enquêteur qui ne croit qu'en la vérité "travaillée", forcément, ça ne peut pas donner quelque chose de rose ! Ceci dit, c'est un superbe roman, les ambiances (noires) sont particulièrement réussies... et je continuerai à lire Pérez-Reverte, mais j'en ai fini avec lui en livre audio !
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C'est toujours un peu angoissant de commencer le nouveau roman d'un auteur qu'on apprécie beaucoup, à cause de la peur d'être déçu.
J'en garde une impression mitigée: la partie intrigue policière est intéressante, je me suis vraiment prise au jeu et ait été totalement incapable de trouver le bon coupable. J'ai aussi beaucoup apprécié la figure féminine du roman, une femme armateur, et à vrai dire, la plupart des personnages m'ont semblé intéressants.
Ensuite, le roman souffre tout d'un même d'un défaut: beaucoup de longueurs vers le milieu. C'est dommage car l'intrigue s'essouffle à ce moment, on se demande où il veut en venir, et ensuite la chute arrive et elle, par contre, est trop courte, la résolution et de l'enquête et du siège aurait mérité, je trouve, plus de développement.
Cela restera un roman que j'ai apprécié sans être emballée, entraînée, comme j'avais pu l'être par les oeuvres précédentes de cet auteur.
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J'ai eu il y a quelques années ma période Pérez-Reverte, captivé par la virtuosité avec laquelle il insérait ses histoires dans L'Histoire.

Ce livre refermé il m'a semblé qu'avec le temps, par une sorte de décantation, l'auteur avait finalement privilégié sa veine historique, réduisant l'intrigue policière à la portion congrue.

Ce roman, dessinant le tableau de l'Espagne en pleine déliquescence sous les coups de boutoir conjugués de Napoléon et de la rebellion de ses colonies américaines, a bien évidemment comblé le passionné d'Histoire que je suis mais m'a aussi frustré par l'espace marginal réservé à l'intrigue policière.

J'ai donc apprécié cette escale à Cadix avec Pérez-Reverte tout en regrettant avec nostalgie l'alchimie qui opérait si bien sur moi naguère.
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Dans Cadix assiégée par les armées napoléoniennes, la vie et le destin d'une dizaine de personnages s'entrecroisent, sur fond de meurtres en série.
Si l'enquête policière constitue une des trames de fond de ce livre, elle n'en fait pas pour autant un roman policier. Pas vraiment. Cadix, ou la diagonale du fou est avant tout un roman historique et un roman d'atmosphère : le portrait d'une ville et de ses habitants - d'une ville vue par ses habitants - en temps de troubles et de guerre, à un moment où son histoire s'apprête à basculer.

C'est un roman très long, très lent, dont j'ai savouré la lenteur avec un plaisir immense. Parce que ce rythme, s'il n'est pas exempt de quelques redites, est à la mesure du temps réel, tel que peuvent le ressentir les personnages : il nous amène, très sûrement, dans leur monde, nous y retient, nous y captive. Et les personnages en question sont superbes, tous de force et d'ambiguïté.
Rogelio Tizon, le commissaire brutal, cynique et corrompu, parfait salopard que les meurtres et l'enquête entraînent peu à peu à une autre conscience de soi, où la part d'ombre est plus présente que jamais. Lolita Palma, la femme de tête et de commerce qui découvre soudain ses propres failles. Pepe Lobo, marin qui n'aime pas la mer et que ses peurs vont rattraper. Simon Defosseux, le professeur devenu artilleur, pour qui la guerre pourrait n'être qu'une grande expérience de physique. Gregorio Fumagal, taxidermiste, misanthrope et traître : coupable parfait. Et tous les autres, plus secondaires et chacun essentiel.

C'est à eux tous, sans doute, que je dois d'avoir tant aimé ce livre. A eux, à tous les détails passionnants que j'y ai appris sur l'histoire de l'Espagne, à cette ville forteresse posée sur le bord de la mer, bâtie de ténèbres et de couleurs éclatantes, de vie, de violence et de sang, dont Perez-Reverte restitue magnifiquement l'ambiance. A ce réseau d'intrigues, enfin, qui se resserrent peu à peu, presque insensiblement, jusqu'à faire naître un suspense en demi-teinte, non exempt d'une certaine fatalité.
Un très beau moment de lecture.
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3 semaines pour voir le bout de cette diagonale que j'ai pourtant eu très souvent envie d'abandonner.

Commençons par le commencement : je ne connaissais pas l'auteur, c'est la première fois que je lis un de ces romans.
J'avais fait une petite recherche sur internet et, au vu de ce que j'y avais lu, je me disais que le style devait me plaire.

Il s'agit d'une histoire bizarre en fait, parce que ce roman n'est ni vraiment un livre historique ni vraiment un policier. de plus, au départ, c'est assez embrouillé parce que les personnages me semblaient assez tordus.

L'histoire, donc, raconte le siège de Cadix par les troupes impériales françaises. Un siège un peu laborieux pour les Français puisque leurs bombes ne tombent jamais où elles devraient.
Au travers de cette ville qui se dessine comme un échiquier, il y a un tueur qui oeuvre, lui, avec régularité.
Et donc, une enquête policière.
Et puis, pour pimenter le tout, il y a une histoire d'amour entre une belle espagnole et un corsaire rebelle.

J'ai galéré les 300 premières pages et pas accroché du tout parce que l'auteur fait beaucoup de descriptions, notamment sur les bateaux et j'avoue que ce n'est pas mon sujet favori.
Après les 300 premières pages, j'ai trouvé que le roman prenait son envol et là.... je ne l'ai plus lâché, j'ai terminé les 300 pages en deux ou trois jours.

Voila, avis mitigé donc pour moi quant à cet auteur. Je tenterai un deuxième roman plus tard sans doute afin de confirmer mon opinion.
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Je dirai que c'est un "thriller historique"

Cádiz, 1811. España lucha por su independencia mientras América lo hace por la suya. En las calles de la ciudad más liberal de Europa se libran batallas.

Cadix, asiégée par l'armée impériale, est défendue par les espagnols et les anglais.
Rogelio Tizon est un commisaire de police brutal et malin. Il traque un assassin de jeunes filles ( serial killer) dans Cadix, comme un joueur d'échecs élabore un plan de mat.
Fumagal, empailleur et espion, pourrait être cet assassin.
Simon Desfosseux, capitaine d'artillerie français, bombarde Cadix et essaye désespérément d'augmenter la portée de ses canons.
Pepe Lobo, capitaine de navire et aventurier, et engagé par Lolita Palma et son associé comme capitaine corsaire.
Lolita Palma, héritière d'un armateur de Cadix, gère au mieux et avec froideur l'entreprise de son défunt père.

Chaque personnage a son faire valoir.

Le début du livre est parfait, APR décrit une ville grouillante et fière, pleine de gaditans, de réfugiés, de traîtres et d'anglais. Cadix me fait penser au petit village d'Astérix qui résiste aux romains.
Le milieu du livre cherche un second souffle.
La fin est captivante, double thriller, quant à la traque du tueur de filles, et quant à l'ébauche de liaison entre Lolita et Pepe. Il y a également les manoeuvres navales comme si on y était, avec les termes marins adéquats...
C'est "humain, trop humain", ... et la vie n'est pas un conte de fées.

J'ai aimé ce livre, car j'aime l'écriture d'APR, j'adore les livres qui prennent de front plusieurs histoires (le commissaire, le corsaire, l'armatrice, l'empailleur, l'artilleur). Enfin, c'est pour moi ce que j'appelle un "thriller historique", c'est à dire un roman historique doublé d'un roman policier avec un serial killer.
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