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Florianne Vidal (Traducteur)
EAN : 9782020255752
276 pages
Seuil (18/05/2004)
3.89/5   444 notes
Résumé :
À la fin du siècle dernier, dans une Espagne secouée par de graves troubles politiques, un maître d'escrime assiste à la lente disparition de son art et des valeurs auxquelles il a été fidèle toute sa vie. Lorsque dans sa salle d'armes apparaît la belle et énigmatique Adela de Otero, sa vie bascule dans une aventure où les trahisons succèdent aux manœuvres politiques et aux crimes, et qui se déroule selon les règles d'un duel : assaut, fausse attaque, dégagement for... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'ai pas la moindre idée de ce que signifie parer en quarte ou dégager en tierce, mais peu importe. Si je ne visualise pas les mouvements, cela ne m'empêche pas de comprendre la stratégie. Et de stratégie, il en est ici beaucoup question.

Dans le Madrid des années 1860, les complots s'accumulent alors que la reine Isabelle II s'occupe principalement d'accumuler les amants. le climat politique est lourd, de multiples orages menacent, et dans les rues de la capitale l'ambiance est pesante. Un seul homme est totalement indifférent à tous ces tumultes. Un vieux maitre d'escrime du nom de Jaime Astarloa. Dans la paix de sa salle d'arme, il ne se préoccupe que d'inculquer à ses jeunes élèves quelques rudiments de l'art de l'épée, dans l'espoir de préserver celui-ci. Et plus que tout, il est à la recherche de la botte ultime, l'attaque imparable, l'aboutissement de toute une vie. Mais un jour, il reçoit la demande la plus insolite de toute sa longue carrière : un nouvel élève souhaite bénéficier de ses leçons…. Une femme !!

L'histoire en elle-même est relativement classique, et on ne sera guère surpris du dénouement. Peu importe, car elle est avant tout au service du magnifique portrait du maître d'arme. L'homme vit dans un idéal qu'il sait dépassé, archaïque. Peu lui importe. Comment prétendre avoir un idéal, si on ne s'y tient pas au simple prétexte que tous les autres l'ont abandonné ? Autour de lui, tous en rient, mais ne cachent pas leur admiration pour la droiture et l'honnêteté du personnage, qui contrastent violemment avec cette ère d'agitation et de traitrise.

Un portrait à la Velázquez dans un tableau de Delacroix.
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Estocade, flanconade, parade de quarte, prime. Bienvenue dans le monde de l'escrime.

Mais attention pas celui des Olympiades et de Laura Flessel où on croise le fer comme une danseuse d'opérette. Non, là on pénètre dans le monde de Don Jaime Astarloa, illustre maître d'armes espagnol du XIXème siècle, pour lequel l'escrime est un art, synonyme d'honneur, de grandeur et de noblesse. Sauf que sous le poids des années, notre brave gentilhomme bien sous tout rapport, bien élevé et propre comme un sou neuf, sent bien que le temps des duels est révolu et que l'art du maniement de l'épée tombe en désuétude... La jeune génération ne voit que par les armes à feu et on parle de jeu et de sport comme avenir de l'escrime. Tout fout le camp quoi.

Nostalgique de cette époque où l'honneur se lavait devant témoins au fil de l'épée, Astarloa aspire aujourd'hui à la tranquillité et poursuit, bon an mal an, l'enseignement de son art, partagé entre colère, dégoût, résignation et mélancolie.
Et comme signe de ces temps qui changent, l'Espagne est en passe de vivre un bouleversement historique: il serait question de renverser la monarchie...
Don Astarloa, emmuré dans ses souvenirs, se moque éperdument de ces troubles politiques, de ces idées révolutionnaires qui agitent le peuple. Jusqu'au jour où il accepte malgré tous ses principes de gentilhomme d'enseigner sa fameuse botte secrète à une jeune femme. Diantre, si même les femmes se mêlent aux affaires d'hommes maintenant..! Mais il réalise vite qu'il n'est qu'un pion dans le jeu de la Milady espagnole qui va le plonger malgré lui au coeur d'intrigues et de conspirations où le meurtre tient bonne place.

Perez Reverte nous immerge avec panache dans cet univers chevaleresque. Son écriture est remarquable car à s'y méprendre avec nos Dumas ou Zévaco. Seul bémol, la mise en route est un poil lente à mon goût. L'action ne débute et ne s'accélère réellement qu'à mi-parcours, toute la première moitié du roman ne servant qu'à présenter les différentes pièces du scénario qui va se jouer.
En situant son intrigue dans cette période trouble de l'histoire de la monarchie espagnole, il démontre brillamment non seulement l'insatisfaction populaire permanente face aux régimes en place et ces éternels débats qui divisent monarchistes et républicains, mais aussi l'inéluctabilité du temps qui passe. Les générations se succèdent, les transmissions de savoir perdurent certes mais le sens des priorités et des valeurs évoluent irrémédiablement. Au sens de l'honneur on préfère l'ambition, on se détourne du devoir pour le batifolage, et finis les duels: les problèmes se règlent désormais à coups de billets bien distribués.

Autres temps, autres moeurs, mais toujours le même cycle: tout a un début, tout à une fin. A moins que ce ne soit l'inverse?

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Dans l'Espagne de la fin du XIXe siècle à Madrid, un vieux maître d'escrime use ses derniers talents à enseigner son art à une bande de jeunes freluquets sans cervelle. Hidalgo fatigué, Don Jaime regrette le bon vieux temps où le combat à l'arme blanche était traité selon sa juste valeur et vomit ce siècle infect où l'on ne parle que de politique et de coucheries. Mais un jour, le siècle vient frapper à sa porte en la personne de la belle Adela de Otero, une splendide aristocrate qui vient lui demander – Ô scandale ! – de lui enseigner sa célèbre botte des deux cents écus. Indigné, embarrassé à l'extrême, furieux, puis finalement charmé – car la belle a des yeux époustouflants, assez de résolution pour faire ramper l'armée d'Espagne toute entière et manie l'épée comme un spadassin chevronné – le maître se laisse finalement convaincre. Mais la jeune femme cache de noirs secrets et le vieil homme se retrouve entraîné bien malgré lui dans une sombre machination. Meurtres, emprisonnements, tortures, cadavres défigurés … Au soir de sa vie, le maître d'escrime aura plus que jamais besoin de ses talents d'épéiste pour conserver son honneur et sa peau usée intactes.

« La Maître d'escrime » est le premier roman que je lis de Arturo Pérez-Reverte, auteur que l'on m'avait souvent vanté mais dont je n'avais jamais eu l'occasion de lire les ouvrages, et c'est un indéniable coup de coeur ! Moi qui adore les variations stylistiques, j'ai été immédiatement séduite par la plume de Pérez-Reverte et par son style narratif, à la fois élégant et enlevé, d'une grande richesse sans jamais paraître lourd pour autant. C'est un vrai plaisir de lire un roman si bien écrit. Et si bien renseigné ! Car outre le fait de bénéficier d'une écriture fluide et subtil, « le Maître d'escrime » est également un excellent roman historique. Excellent dans le sens où l'auteur parvient à dresser un portrait prenant et saisissant de l'Espagne de la fin du XIXe siècle – ses tensions politiques, ses grandeurs et ses médiocrités… – sans une once de pédanterie ou de pédagogie, un défaut commun à beaucoup de romans historiques. On sent cette Espagne ! On la vit ! On ne l'apprend pas.

Mais malgré le grand intérêt que je porte à ce contexte historique, c'est par ses personnages que « le Maître d'escrime » m'a définitivement séduite. Et avant toute chose, par son personnage principal, ce vieux Don Quichotte vivant au milieu de ses rêves et de ses obsessions, mais qu'un sourire de femme va soudain faire revenir à la vie. Il y a à la fois beaucoup de tendresse et de cruauté dans cet amour d'un fier vieillard pour une jeune ensorceleuse – car ne nous leurrons pas : dans la vie réelle, les sexagénaires peuvent s'enflammer pour de jeunes beautés mais il est assez rare qu'ils soient payés en retour. Quelque chose de touchant et de pathétique que j'ai trouvé très émouvant. On peut saluer au passage quelques discrets hommages à Alexandre Dumas dont Pérez-Reverte est, semble-t-il, un fan inconditionnel.

Histoire d'amour, récit policier et politique, histoire d'escrime bien entendu (maintenant je sais ce que sont une parade du tierce ou une estocade courte. C'est-y pas merveilleux, ça ?) Il y a un peu de tout dans « le Maître d'escrime » et c'est bien cette diversité qui donne son charme au roman. Je le conseille avec enthousiasme et je m'empresse personnellement d'enchaîner sur la suite de la bibliographie de Pérez-Reverte. C'est qu'il semble avoir été plus que prolixe, l'excellent homme !
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Belle rencontre littéraire, ce roman a su me séduire. Et cela malgré deux petits bémols, les machinations politiques dans une Espagne du XIX ème siècle et des cours très théoriques dispensés par un Maître de l'escrime... J'avoue que j'ai été un peu perdue au milieu des échanges des escrimeurs... Mais le livre est bien écrit, très captivant aussi. Peu de personnages du roman sont dignes de sympathie, mais le héros du roman, le Maître d'escrime, sort du lot parce qu'il est humain, très désuet et véritable honnête homme! le lecteur a envie d'y croire. La fin est surprenante...
Un roman que je recommande. Je ne vais pas en rester là avec l'oeuvre de Arturo Pérez-Reverte!
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A Madrid, en 1868, tandis que le trône d'Isabelle II chancelle, que complots et rumeurs passionnent ses connaissances, « le Maître d'escrime » ne se préoccupe que de mettre la dernière main à son « traité sur l'art de l'escrime » en y incluant « la botte magistrale, l'estocade parfaite (et) imparable » qui en ferait le « nec plus ultra » de la discipline en surpassant les traités des grands maîtres français dont il fut jadis l'élève.
Seul et vieillissant, insensible aux affaires du monde mais conscient que, le pistolet prenant le pas sur l'épée, son «art tombe en désuétude », il vit des leçons qu'il donne à des tireurs confirmés ou à des débutants. Lorsqu'une jeune inconnue lui confie « je veux apprendre la botte des 200 écus ! » il ressent « la douce sensation que quelque chose de nouveau était en train d'arriver dans son existence monotone ». La nouvelle élève est douée et apprend vite. Que va-t-elle faire de cette arme redoutable? Dans quelle dernière aventure va-t-elle l'entraîner?
L'escrime est au coeur du roman mais il n'est pas nécessaire de posséder toutes les subtilités de la « parade de quarte, de tierce ou en demi-cercle, de l'estocade courte et du dégagement forcé» pour savourer la dernière aventure d'un héros qui n'a comme fortune que son honneur dans un Madrid qui n'est plus la capitale du monde qu'elle fut pendant plus d'un siècle.
C'est aussi l'occasion, pour l'auteur, de mettre dans la bouche de son héros quelques unes des vérités qui lui tiennent à coeur :
« Une civilisation qui renonce à la violence en pensée et en action se détruit elle-même. Elle se transforme en un troupeau d'agneaux qui se fera égorger par le premier venu.»
« Je préfère être gouverné par un César ou un Bonaparte, qu'on peut tenter d'assassiner s'il ne vous plaît pas, plutôt que de voir le vote du boutiquier du coin décider de mes passions, de mes habitudes et compagnie…le drame de notre siècle, c'est le manque de génie, qui est seulement comparable au manque de courage ou au manque de bon goût. Sans doute doit-on cela à l'ascension irrésistible des boutiquiers aux quatre coins de l'Europe ».
Le roman date de 1988 et il n'a pas vieilli, au contraire
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Son masque sous le bras et le fleuret appuyé au chausson de son pied droit, Alvaro Salanova fit une moue sceptique :
- Peut-être qu'un jour il n'y aura plus de maîtres d'escrime, dit-il.
Un long silence se fit. Jaime Astarloa regardait au loin, l'air absorbé, comme s'il observait le monde au-delà des murs de la salle d'armes.
- Peut-être, murmura-t-il, pris dans la contemplation d'images que lui seul pouvait voir. Mais laissez-moi vous dire une chose... Le jour où s'éteindra le dernier maître d'armes, tout ce que la lutte ancestrale de l'homme contre l'homme a encore de digne et de noble descendra dans la tombe avec lui... Car il n'y aura plus de place que pour le trébuchet et le poignard, le guet-apens et le coup de couteau.
Les quatre garçons l'écoutaient, trop jeunes pour comprendre. Don Jaime les regarda l'un après l'autre pour finalement s'arrêter sur Alvarito Salanova.
- En vérité - les rides s'assemblèrent autour de ses yeux souriants, amers et moqueurs -, je ne vous envie pas les guerres que vous vivrez dans vingt ou trente ans.
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Dans le cristal des verres à cognac pansus se reflétaient les bougies qui brûlaient dans les candélabres d'argent. Entre deux bouffées, occupé à allumer un robuste cigare de Vuelta Abajo, le ministre étudia à la dérobée son interlocuteur. Pour lui, il ne faisait pas de doute que l'homme était une canaille ; pourtant il l'avait vu arriver à la porte de Lhardy dans une superbe berline tirée par deux magnifiques juments anglaises, et à l'un de ses doigts fins et soignés qui faisaient glisser la bague du havane luisait un précieux solitaire à monture d'or. Tout cela, ajouté à son élégante désinvolture et aux renseignements précis qu'il avait ordonné de prendre sur lui, le situait automatiquement dans la catégorie des canailles distinguées. Et pour le ministre, qui était bien loin de se considérer comme un radical en matière d'éthique, le degré d'intégration sociale d'une canaille se trouvait en relation directe avec sa distinction et sa fortune. Surtout, si, au prix de quelque petite violence morale, on obtenait certains avantages matériels.
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- Savez-vous que votre maison, dit-elle à voix basse, comme en confidence, vous ressemble? Tout y paraît si amoureusement conservé qu'on s'y sent à l'aise et en sécurité. Ici, on a l'impression d'être à l'abri de tout, comme si le temps était figé. Ces murs conservent...
- Toute une vie?
Elle esquissa un geste comme si elle était sur le point de battre des mains, contente qu'il lui eût offert le terme juste.
- Toute une vie, reprit-elle, charmeuse.
Jaime Astarloa se leva et fit quelques pas à travers la pièce, contemplant en silence les objets auxquels elle faisait allusion : le vieux diplôme de l'Académie de Paris, l'écu d'armes taillé dans du bois et portant la devise A moi, un jeu d'antiques pistolets de duel dans une urne de verre, l'insigne de lieutenant de la Garde royale sur fond de velours vert dans un petit cadre accroché au mur... Il passa doucement la main au dos des livres alignés sur les étagères de chêne. Adela de Otero remarqua son geste et le regarda, lèvres entrouvertes, attentive, essayant de capter la lointaine rumeur qui sourdait de tous ces objets entourant le maître d'escrime.
- Il est beau de ne pas se résigner à l'oubli, dit la jeune femme au bout de quelques instants.
Il fit un geste d'impuissance pour signifier que personne ne pouvait choisir ses souvenirs.
- Je ne suis pas sûr que beau soit le mot exact, dit-il en désignant les murs couverts d'objets et de livres. Parfois, je me croirais dans un cimetière... Cette sensation s'en rapproche beaucoup : symboles et silence - il médita sur ce qu'il venait de dire et sourit tristement. Le silence de tous les fantômes que l'on a laissés derrière soi. Comme Enée fuyant Troie.
- Je sais ce que vous voulez dire.
- Vous le savez? Oui, peut-être. Je commence à croire qu'en effet vous le savez.
- Les ombres de ceux que nous aurions pu être et que nous n'avons pas été... N'est-ce pas de cela qu'il s'agit?... De ceux que nous rêvions d'être avant de nous réveiller - elle parlait d'un ton monocorde, sans inflexions, comme si elle récitait de mémoire une leçon apprise voilà bien longtemps. Les ombres de ceux que nous avons aimés, un jour, et que nous n'avons jamais rejoints, de ceux qui nous aimèrent et dont nous tuâmes l'espérance par maladresse, stupidité ou ignorance...
- Oui. Je vois que vous le savez parfaitement.
La cicatrice accentua le sarcasme du sourire :
- Et pourquoi ne le saurais-je pas? Ou alors croyez-vous que seuls les hommes sont capables de laisser derrière eux une Troie en flammes?
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- (...) Vous savez quoi? Parfois je me demande si dans notre pauvre Espagne les rôles n'auraient pas lamentablement changé et si la noblesse ne vous reviendrait pas de droit à vous plutôt qu'à beaucoup de mes connaissances, moi compris.
- Je vous en prie, don Luis...
- Laissez-moi parler, pour l'amour de Dieu! Laissez-moi parler... Mon grand-père, qu'il repose en paix, acheta le titre parce qu'il s'était enrichi en faisant du commerce avec l'Angleterre durant la guerre contre Napoléon. Cela tout le monde le sait. Mais la noblesse authentique, l'ancienne, ne s'est pas constituée grâce à la contrebande de tissus anglais mais bien à la pointe de l'épée. Est-ce vrai ou pas?... Et vous ne me direz pas, cher maître, que vous, une épée à la main, valez moins que n'importe lequel d'entre-eux. Ou même que moi.
Jaime Astarloa releva la tête et planta ses yeux gris dans ceux de Luis de Ayala.
- Une épée à la main, don Luis, je vaux tout autant qu'un autre.
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Fausto arriva avec les petits pains beurrés. Jaime Astarloa trempa pensivement le sien dans son café. Les interminables polémiques auxquelles se livraient ses compagnons l'ennuyaient au plus haut point, mais cette compagnie en valait une autre. Les deux heures qu'il passait chaque soir avec eux l'aidaient, au moins, à oublier un peu sa solitude. Tous ces êtres imparfaits, ces grincheux, ces mal lunés parlant à tort et à travers sur n'importe quel sujet se donnaient la possibilité d'échanger à voix haute leurs frustrations respectives. Dans ce cercle restreint, chacun des composants trouvait tacitement chez les autres la consolation de savoir que son propre échec n'était pas un fait isolé mais réparti plus ou moins équitablement entre-eux tous. C'était cela qui les liait, avant toute autre chose, et les maintenait dans cette invariable fidélité à leurs réunions quotidiennes.
Malgré leurs fréquentes disputes, leurs divergences politiques et la diversité de leurs manières, les cinq compagnons de taverne se prévalaient d'une curieuse solidarité qui, bien qu'aucun d'entre eux ne l'eût avoué ouvertement, pouvait se comparer à celle des êtres solitaires qui se serrent les uns contre les autres en quête de chaleur.
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Vidéo de Arturo Pérez-Reverte
Il n'avait ni patrie ni roi, mais une poignée d'hommes fidèles. Ils ne cherchaient pas la gloire, seulement à apaiser leur faim. Ainsi naquit le mythe. Ainsi se raconte une légende.
Après avoir été banni du royaume de Castille par le roi Alphonse VI, Ruy Díaz vend, au mieux offrant, les services de sa troupe de soldats dévoués. Dans cette lutte pour la survie en territoire hostile, sa force de caractère et ses faits d'armes lui vaudront rapidement le surnom de Sidi Qambitur, maître triomphateur.
Avec son talent habituel, Arturo Pérez-Reverte nous plonge dans l'Espagne du XIe siècle, celle des rois rivaux, des batailles sanglantes et des jeux d'alliances entre chrétiens et Maures. Loin du mythe manichéen du Cid patriote, Sidi est le portrait d'un chef de guerre hors pair, d'un formidable meneur d'hommes et d'un stratège au sens de l'honneur inébranlable. Un roman haletant, épique et magistral, une immersion au coeur de l'Histoire.
Traduit de l'espagnol par Gabriel Iaculli
« Un récit magnifique, du pur Pérez-Reverte. » El Mundo
Arturo Pérez-Reverte, né à Carthagène, Espagne, en 1951, a été grand reporter et correspondant de guerre pendant vingt et un ans. Avec plus de vingt millions de lecteurs, il est l'auteur espagnol le plus lu au monde, et plusieurs de ses romans ont été portés à l'écran. Il partage aujourd'hui sa vie entre l'écriture et sa passion pour la navigation. Il est membre de l'Académie royale d'Espagne.
En savoir plus : https://bit.ly/3ViUsSE
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