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3,44

sur 88 notes
Débutant comme un SAS commis par Gérard de Villiers pour valoriser MALKO et son légendaire harem, cette nouvelle aventure de Lorenzo FALCO nous mène à Tanger où s'affrontent, lors de la Guerre d'Espagne, un cargo républicain et un destroyer nationaliste.
Dans ce port neutre, FALCO est plongé dans un enfer de trahison, de corruption, de torture, où sexe, alcool, drogue et fric forment un cocktail glauque qui permet à l'auteur de brosser le calvaire des anatoliens exterminés en 1922 par les turcs, puis celui des espagnols en 1936 et 1937.

Le décor étant dessiné, FALCO et la diabolique/divine EVA, passent assez vite au second plan, et les deux commandants QUIROS et NAVIA se respectent et s'affrontent dans un conflit croissant dont le paroxysme est le chapitre 15 « chacun fait ce qu'il peut » où Arturo Pérez-Reverte démontre une rare finesse psychologique et peint l'opposition entre deux conceptions de l'Espagne, deux conceptions du devoir.

La question pour chaque membre des deux équipages est qu'il est plus facile de faire son devoir que de le connaître … ils se retrouvent cote à cote lors d'une rixe contre les anglais … avant de se retrouver face à face dans une aube brumeuse et mortelle. Duel idéologique qui évoque quelques récits De La Varende …

Ces pages n'ont pas fini d'interpeller :
• Qu'aurait fait le lecteur à Tanger en 1937 ?
• Qu'aurait il fait à Mers el Kébir ou à Dakar en 1940 ?
• Qu'aurait il fait à Alger, Bizerte, Casablanca en 1942 ?
• Ou lors du sabordage de Toulon ?
• Et aujourd'hui où sont notre honneur et notre patrie en Méditerranée ?

Merci au Seuil de m'avoir offert ce livre inoubliable lors d'une masse critique.
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Bien, bien, bien….je me demande pour quelle raison j'ai ouvert le second roman de cette nouvelle série signée Pérez-Reverte, après ma déception à la lecture du premier volume, Falcó .
Au début je pensais que ce qui me faisait mal à l'oeil, finalement, c'était de suivre les aventures d'un tueur phalangiste, puis je me suis souvenue que je dévore les Sadorski de Slocombe, et que l'immonde Pete Bondurant que l'on croise chez Ellroy est un de mes salauds de polars préféré.
En repensant à une entrevue de Pérez-Reverte qui déclarait: « J'écris pour vivre des choses que je n'ai pas vécues, aimer les femmes que je n'ai pas pu aimer, tuer les hommes que je me suis retenu d'assassiner… » Falcó apparait tout à coup comme une sorte de substitut phallique, et que c'est pénible et caricatural à lire.

Falcó , la petite quarantaine, a roulé sa bosse, connut tous les coins chauds de la planète, été de tous les trafics, à toutes les époques, à croire qu'en barboteuse, il oeuvrait déjà pour les services d'espionnage.
Aussi monolithique qu'un menhir, il tue sans faillir, n'a aucun état d'âme, et pour ce qui est des femmes, c'est bien simple, il les a toutes dans son lit. Mais pas les paysannes mal dégrossies ou les moches, non, que des avions de chasse en Balenciaga et bas de soie, qu'il comble de plaisir…
D'ailleurs il n'y en a qu'une qu'il apprécie et pas seulement à l'horizontale, c'est Eva Neretva (qui donne son titre au roman alors qu'elle n'apparait que dans les cent dernières pages). La première fois qu'il l'a vue, avec ses cheveux courts et sa froideur, il a cru qu'elle était lesbienne…no comment Et comment croire à cette histoire d' « amour » entre un phalangiste et un super agent du NKVD? Il parait que les opposés s'attirent mais à ce niveau là, entre deux tourtereaux qui ont un taux d'empathie proche de celui d'Hannibal Lecter et de Pol Pot réunis…

L'intrigue d'Eva, pourtant, est alléchante. A Tanger, en mars 1937, un cargo chargé de trente tonnes d'or de la Banque d'Espagne, le Mount Castle, et destiné à l'URSS s'apprête à quitter le port marocain, ce que les services franquistes veulent absolument empêcher, quite à ce qu'un destroyer le détruise en pleine mer.. Le thème de l'Or de la République, toujours sujet à débat, et à recherches aujourd'hui, est passionnant mais il m'a laissée de glace, la faute à une intrigue bancale, remplie de poncifs sur la guerre civile, dans laquelle la conduite de Falcó défie toute logique. A la fin de ce second volume, je n'ai toujours pas saisi ses motivations. La documentation rassemblée sur l'époque, chansons, films, personnages historiques comme Philby apparait ça et là comme un cheveu sur la soupe… Pour lire un roman avec un personnage phalangiste, autant s'épargner cette série et ouvrir Une imposture de Juan Manuel de Prada.

Bref, super amant, super agent, super sapé, accro au luxe, Falcó est super lassant. "Une aventure de Lorenzo Falcó", dit le sous-titre, pour moi elle reste "Une aventure d'un gros connard", seul qualificatif qui me soit venu à l'esprit à la lecture de ces deux volumes (Ce n'est pas très constructif, je le reconnais). Le troisième, intitulé Sabotaje, est sorti l'année dernière mais je passe mon tour, pour lire son dernier roman, Sidi, consacré au Cid Campeador, en espérant que Pérez-Reverte aura retrouvé son mojo.
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Eva est le deuxième opus des aventures de Lorenzo Falco, cet agent des services secrets de la République espagnole passé sous Franco, à l'époque de la guerre civile. Passé trouble, amateur de costumes bien taillés, de femmes (mariées ou pas, peu importe), de cigarettes et d'alcool, il a tout pour devenir le prochain James Bond. Ceux qui ont lu le premier tome se rappelleront que la mission précédente de Falco ne fut pas couronnée de succès (il devait libérer Primo de Rivera des communistes) mais cela ne semble pas avoir démonté la confiance de ses supérieurs. Lors de cette mission, il s'enticha d'Eva, une autre agente qui s'avéra travailler pour l'ennemi avant de prendre le large. L'utilisation de son prénom pour le titre de ce deuxième opus laisse présager son retour et une place prépondérante…. Au plus grand plaisir des lecteurs.

Toutefois, ce n'est pas en Espagne mais plutôt au Maroc que l'aventure nous transporte. En effet, le Mount Castle, un cargo républicain transportant trente tonnes d'or de la Banque d'Espagne (à destination de l'URSS) a dû se réfugier à Tanger. Falco est dépêché là-bas pour convaincre son capitaine de changer de camp, sinon de s'emparer du butin. J'aime bien ces romans d'espionnage modernes aux intrigues innovantes, qui s'éloignent des autres, plus traditionnels, qui se limitaient à empêcher un mégalomane de tenter de prendre le contrôle du monde (à défaut de le détruire).

Ce que j'apprécie, dans Eva, c'est toute l'attention portée aux détails, que ce soit pour restituer l'époque (ce que Pérez-Reverte avait réussi dans le tome précédent) ou pour décrire Tanger, le port, les cabarets, bref, ce décor digne des films comme Casablanca. Mais aussi ses habitants. « Sur la place, au débouché de la rue, il y avait beaucoup de monde : passants et oisifs, marchands ambulants, Juifs barbus, Marocains coiffés d'un turban, en djellaba, d'autres au fez rouge avec costume et cravate, assis au milieu d'une foule d'Européens des deux sexes dans les cafés bondés, devant un ciel encore violacé sur lequel se découpaient les édifices. » (p. 125)

Un autre élément que j'apprécie, c'est la place faite aux femmes. Outre Eva, on retrouve une ancienne connaissance de Falco. « À cinquante-quatre ans, Moïra Nikolaos, Grecque de Smyrne, demeurait attrayante. Ils s'étaient connus en 1922 devant la ville incendiée par les Turcs. Falco, accoudé au bastingage du Magdala, l'avait vue quitter une barge de réfugiés et monter à bord malgré un bras bandé, qui allait s'infecter et qu'elle finirait par perdre, pendant que des milliers de ses compatriotes étaient violés, torturés et assassinés à terre. » (p. 118). J'adore la façon dont l'auteur parvient à rendre spécial chaque personnage. Quelques lignes et on arrive à se faire une tête de chacun. Et ces descriptions permettent d'en apprendre également sur le protagoniste et d'ajouter à l'atmosphère.

J'ai hâte de lire le prochain tome, et j'espère qu'Arturo Pérez-Reverte en écrira plusieurs autres par la suite
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Eva est le deuxième épisode de la suite romanesque consacrée par Perez-Reverte à l'agent secret Lorenzo Falco durant la guerre civile espagnole. En interview, Perez-Reverte a souvent dit qu'il adorait les romans-feuilletons comme on les concevait au dix-neuvième siècle. Falco, comme Alastriste précédemment, est de cette veine. Les personnages sont introduits au début, puis on les suit de lieux en lieux, d'aventures en aventures. Entamer la série par ce tome deux serait donc une très mauvaise idée. Les éléments clés de la psychologie de Falco seraient absents. Et il est difficile de comprendre ce qui anime cet agent secret, qui bascule dans le camp nationaliste, non par convictions, mais par fidélité à l'Amiral, le chef de son service d'espionnage. Aventurier avant tout, sans grand scrupules, ancien trafiquant d'armes, collectionneur de conquêtes féminines, tueur à l'occasion, Falco est loin d'être un héros. Avec lui, rien n'est net. Il vit fort et prend tous les risques, sans trop se préoccuper de politique. Sauf quand Eva, une espionne russe, agent du NKVD en zone républicaine, est concernée. Avec elle, Falco perd ses réflexes d'agent secret face au camp d'en face.

Dans ce deuxième épisode, le gouvernement républicain a essayé d'envoyer en Russie le reste du stock d'or de la banque centrale espagnole. Mais le Mount Castle, le cargo qui a chargé l'or, est poursuivi par un destroyer franquiste. Une seule issue : se réfugier dans le port de Tanger, zone neutre, où le navire ne peut séjourner qu'un temps limité. S'il sort du port, la puissance de feu nationaliste va l'envoyer par le fond, et l'or avec. Falco est envoyé à Tanger tenter de récupérer l'or, par tous moyens. Sauf que la responsable de fait du navire républicain est Eva, toujours aussi convaincue par le communisme, version procès de Moscou 1936.

Tanger pendant ces années de guerre civile espagnole est un vrai nid d'espions. Tout le monde est susceptible de trahir son camp. Les accidents malheureux se succèdent. Certains glissent malencontreusement sur des lames de rasoir, d'autres, comme le commissaire politique espagnol à bord du Mount Castle, disparaissent tout simplement… Falco est toujours aussi snob, excessif. S'y ajoute une absence totale de limites : avec ses acolytes, il tue ou torture sans hésitation. Au passage, on apprend un peu sur les débuts de ce méchant garçon aux côtés de Basil Zaharoff, le célèbre marchand d'armes.
Le roman vaut plus par le climat qui s'en dégage que par l'intrigue elle-même. le drame est quasiment annoncé par avance. Les quelques pages sur le respect entre gens de mer (autre thématique habituelle de Perez-Reverte) sont les plus réussies. Les personnages ont leurs raisons d'agir comme ils le font, mais il est difficile d'avoir de l'empathie pour Falco, brutal, violent et fourbe. Et c'est finalement ce qui manque à cette série : un héros positif.
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Le roman, comme le précédent de cette série, s'inscrit dans le cadre de la guerre civile espagnole, et relate plus précisément un épisode du transfert des réserves en or de la Banque d'Espagne depuis son siège à Madrid vers l'Union soviétique à compter de 1936 (El oro de Moscú).
Ça se passe à Tanger et l'or doit partir par bateau vers la Mer Noire. Les deux protagonistes sont les mêmes que dans l'épisode précédent, soit Falcó — le redoutable espion à la solde des franquistes — et Eva, la non moins redoutable espionne soviétique travaillant pour Staline, le NKVD et accessoirement la République espagnole. Les relations entre ces deux-là sont pour le moins complexes, entre amour-désir et haine, respect mutuel pour le professionnalisme et mépris de l'un pour les idées de l'autre et vice-versa; quoique, à dire vrai, si les idées d'Eva sont bien arrêtées et sortent tout droit du « catéchisme » soviétique, Falcó lui semble n'obéir qu'à son goût pour les situations qui mettent en danger sa vie. Pérez-Reverte fait donc une analyse psychologique assez convaincante de ses personnages, de ceux-ci autant que des personnages secondaires, et les dialogues entre Falcó et Eva valent leur pesant d'or… Là où le bât blesse, selon moi, bien que je sois loin d'être une spécialiste des romans d'espionnage, c'est dans la construction, l'enchaînement des scènes, les raccourcis sur l'intrigue et les longueurs des descriptions inutiles au récit. Bref, je n'ai pas été emballée… pas plus que par le précédent et je me demande encore ce qui m'a conduite à poursuivre la lecture de cette épopée autour de Falcó « qui ne plaisait pas et qui n'était même pas mon genre ».
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La Feuille Volante n° 1407– Novembre 2019.
Eva - Une aventure de Lorenzo falcó - Arturo Perez-Reverte - Seuil.
Traduit de l'espagnol par Gabriel Iaculli.

Je remercie Babelio et les éditions Seuil de m'avoir fait découvrir ce roman.
Lorenzo falcó est un ancien trafiquant d'armes reconverti en agent secret de la République espagnole et travaillant maintenant pour Franco. Autant dire que seul l'argent compte pour lui et que ce ne sont pas les scrupules qui l'étouffent. Il correspond à l'image traditionnelle de l'espion de cette époque, dans la force de l'âge, costume bien taillé, chapeau, trench-coat, browning, alcool, cigarettes, faux passeports et évidemment des femmes, mariées ou non, belles, désirables et consentantes qu'il n'apprécie que dans son lit, image d'Épinal, pas vraiment dans l'air du temps. Son rôle est clair, s'assurer d'un cargo républicain, le Mount Castle, transportant l'or de la banque d'Espagne à destination de la Russie afin qu'il échappe aux nationalistes en cas de victoire. le bâtiment est réfugié dans le port de Tanger et les franquistes entendent bien s'approprier sa cargaison pour financer la guerre civile. Il est bien entendu surveillé par deux destroyers espagnols des deux camps et fait l'objet de nombreuses tractations internationales. Bien sûr cette mission n'est pas sans risques et elle est émaillée de pas mal de luttes sanglantes, de rebondissements et de cadavres. La ville est un nid d'espions et d'assassins et l'argent achète tout, même peut-être le capitaine du navire républicain résolu à faire son devoir face à un autre capitaine, nationaliste celui-là, tout aussi déterminé à l'envoyer par le fond dans les eaux internationales s'il résiste à l'arraisonnement. Il y a de belles femmes avec parfois leur lot d'érotisme, de vieux loups de mer à la peau tannée, des tapis verts, des tueurs à gage, des nuits blanches, des cigarettes américaines, de l'excellent whisky, du kif, des exaltés qui voient dans cette guerre civile une occasion de vivre leur passion de tueurs ou leurs illusions politiques, des bagarres de bouges, des putes, des inconnus qui changent de noms, des aventuriers qu'aucune trahison n'arrête, des exécutions sommaires que les circonstances exigent... Mais le plus gênant pour falcó c'est que Eva Neretva , une Russe communiste à qui il a naguère sauvé la vie et qui lui a rendu la pareille et qui est à bord du Mount Castle. Cela va évidemment compliquer sa tâche d'autant que chacun des deux capitaines, celui du cargo républicain et celui du destroyer nationaliste, sont déterminés à faire leur devoir. Eva n'est pas vraiment son genre de femme, certes il l'a aimée et continue de la désirer, mais elle reste pour lui une énigme, quelqu'un qu'on ne peut manipuler ni acheter. Animée par la foi communiste, c'est une idéaliste, pleine d'illusions sur Staline et son régime dictatorial et capable de se sacrifier elle-même, ou de tuer falcó si on lui en donne l'ordre. Lui, au contraire, est imperméable à tout engagement idéologique, véritable mercenaire travaillant pour le plus offrant. Il y a donc entre entre eux un jeu macabre, une sorte de danse entre Eros et Thanatos!
Le roman se lit bien et même rapidement, est agréablement écrit avec de belles descriptions parfois pleine de sensibilité et de belles nuances, avec beaucoup de réalisme dans le récit des affrontements, entre coups de feu et de couteau, ce qui rend cet ouvrage passionnant jusqu'à la fin. le suspens est au rendez-vous dans le décor de cette ville neutre, cosmopolite et mystérieuses où chacun est à la solde d'un autre, voire de plusieurs, où la survie d'un espion est gravement menacée à chaque instant et où la vie de chacun ne tient qu'à un fil, avec en toile de fond ce cargo et sa cargaison d'or, les protagonistes de cette histoire, entre obéissance aux ordres et réalisme. Je n'attendais pas Perez-Reverte dans ce registre par rapport à ce que j'ai déjà lu de lui. J'avoue que je suis un peu partagé à propos du personnage de falcó que je trouve un peu trop caricatural et ses aventures un peu trop conventionnelles dans le cadre de ce genre de roman auquel il est vrai je suis assez peu habitué. Il a peut-être de beaux yeux gris, les cheveux brillantinés et un charme ravageur de beau gosse, je le trouve quand même un peu trop "donnaiollo" comme disent nos amis Italiens, mais ce fut quand même un bon moment de lecture.
©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com
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Le deuxième tome des aventures de Lorenzo Falco a beau s'intituler Eva, sa tendre et dangereuse ennemie, il s'intéresse surtout aux faits et gestes du ténébreux agent Falco qui oeuvre pour le compte des forces nationalistes, moins par conviction que par opportunisme. Un triste sire en vérité, ce mercenaire, peu politiquement correct, séducteur et macho, que Pérez-Reverte prend beaucoup de plaisir à portraiturer dans ses attitudes, pensées et actes où la morale tient bien peu de place, surtout pour servir une cause indéfendable à nos yeux. Mais c'est justement parce qu'aucun lecteur ne peut vraiment aimer et encore moins s'identifier à un tel personnage, un salaud de la plus belle eau, que le roman est intéressant, à la fois caricatural et juste quand il décrit les deux camps opposés où l'on trouve plus facilement des canailles que des anges. Eva raconte un épisode qui se situe à Tanger, dont on connait l'attrait cosmopolite et les fantasmes que cette ville engendre. Pérez-Reverte, avec le talent qu'on lui connaît, est très à l'aise pour relancer son intrigue entre des conversations où les différents protagonistes jouent au plus menteur et des affrontements violents où Falco joue sa peau. Inutile de dire que le livre est largement mineur dans la bibliographie de l'auteur. Il se dévore avec facilité, sans trop le prendre au sérieux, comme un divertissement un rien pervers et ambigu sur un sujet, la guerre d'Espagne, qui a été très sérieusement traité par d'autres écrivains espagnols.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Un roman d'espionnage bien ficelé qui nous emmène à Tanger suivre Falco, sorte d'Alatriste revisité, espèce de ruffian lui aussi sans foi ni loi, séducteur froid, mais qui, avec Eva se découvrirait presque sentimental.
Va-t-on assister à la bataille navale entre le destroyer franquiste et le cargo républicain? Les capitaines se jaugent. Falco se bat pour récupérer l'or et sauver sa mission d'agent secret .
Arturo Perez-Reverte est un auteur touche à tout, talentueux, que j'ai toujours plaisir à découvrir dans de nouveaux genres. Ecriture précise, atmosphère bien rendue, suspens dans toutes les ruelles du port.
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La suite* tant attendue des aventures de Lorenzo Falco, le nouveau héros d’Arturo Perez-Reverte. La troisième (Sabotage) est encore dans les dossiers du traducteur …
Quel talent !
A chaque nouvel opus, j’apprécie davantage l’ambiance, les détails, la psychologie des personnages. L’auteur a pourtant choisi pour premier rôle un homme à première vue détestable : Falco, c’est un monstre froid, un ruffian opportuniste, qui a choisi le camp nationaliste par intérêt, sans conviction ni scrupule car pour lui, les deux camps se valent en cruauté. Toujours aux aguets, toujours d’une élégance sans faille, avec dans le bandeau intérieur en cuir de son feutre une lame de rasoir qui lui permet d’égorger sans bavure celui – ou celle – qui l’agresse dans une rue sombre.
Falco fut jadis le fils dévoyé d’une famille prospère de producteurs de Xeres, le mouton noir renvoyé de partout, et en dernier de l’école navale, à cause d’une histoire de femme … Car c’est l’unique faiblesse de cet homme rompu à toutes les techniques d’espionnage et de combat de rues. Il a été formé en Roumanie, et fut « découvert » par le fameux trafiquant d’armes Basil Zaharoff pour lequel il a bourlingué dans tous les pays en guerre …
On le retrouve chargé de mission à Tanger où deux navires sont bloqués à quai : un cargo républicain chargé de l’or de la Banque d’Espagne en partance pour Odessa, et le destroyer nationaliste qui doit l’arraisonner et se saisir de la cargaison. Sur le navire républicain, il y a un commandant particulièrement héroïque et aussi trois passagers : un commissaire politique, un américain fervent communiste et Eva : la belle espionne russe que Falco a déjà rencontrée dans l’épisode précédent et qu’il a sauvée d’un sort dramatique. Tout les attire l’un vers l’autre, sauf la politique et leurs missions opposées.
Pire que n’importe quelle guerre est la guerre civile. Dans la moiteur humide des ruelles de Tanger en ce mois de mars 1937 s’affrontent les clans, fleurissent dans chaque camp les trahisons, les doutes, les compromissions, les passions. Ce deuxième épisode est encore meilleur que le premier et l’on se prend à aimer Falco, cet immonde et si distingué salopard …
*Je précise qu'on peut commencer la série par ce deuxième épisode, qui retrace le parcours déjà riche de péripéties de Falco ...
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Un polar qui se passe à Tanger pendant la guerre d'Espagne.
Falco, le héros, est un mercenaire, séducteur, mais aussi brutal, violent, et n'hésitant pas à tuer, au service de la cause nationaliste, que la guerre et les circonstances dans lesquelles il évolue parviennent à rendre attachant, sinon sympathique.
Opposé à Eva, l'autre héroïne, russe communiste militante au service de la cause républicaine, obéissante aux ordres par fidélité à son idéal, dût elle en être victime et en mourir.
Une écriture précise et visuelle, presque cinématographique, qui parvient à rendre présents les décors et les différentes scènes comme si l'on y était.
Une évocation intéressante, car non partisane et avec du recul, de la guerre d'Espagne et des horreurs perpétrées par les deux camps, qui remet en quelques sortes la « balle au centre », loin des clichés de l'historiographie dominante sur la république martyre.
Comme souvent dans les romans de Perez Reverte, une tonalité grise, assez désabusée, qui fait aussi penser à Hemingway et aux auteurs de la « génération perdue ».
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