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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Vous n'avez jamais senti un vide inattendu, ici, à l'endroit du coeur ? (...) Il y a des lieux qui renferment des réponses. Et cette intuition nous pousse à tourner autour, aux aguets. »

La petite église « Notre-Dame des Larmes » ramassée dans un coin de Santa Cruz, le vieux quartier de Séville, représente par excellence ce lieu chargé de sens et de passé, qui attire à elle une jeune duchesse romantique, une soeur américaine redresseuse d'oeuvres antiques, un vieux curé aux yeux ardents et son jeune sicaire, tout aussi passionné. Mais la banque Cartujano, son président et son associé convoitent l'église, ou plutôt son emplacement, pour y bâtir des immeubles tout ce qu'il y a de plus laïcs...Des morts mystérieuses ont lieu...Un mystérieux pirate informatique veille au grain, cependant, et appelle au secours Rome, ni plus ni moins, qui enverra son prêtre le plus séduisant, Lorenzo Quart, enquêter et qui découvrira au fil de ses rencontres l'histoire d'amour tragique de l'aïeule de la duchesse, celle par qui tout commence...

Et nous voilà en train de cheminer dans ces ruelles étroites de Santa Cruz, de prendre le thé en compagnie de la vieille duchesse et de sa fille, dans le patio de leur palais, au coin de la fontaine tapissée d'azulejos...Nous passons le pont de Triana, également, pour nous asseoir dans un sombre bar de ce quartier populeux et observer avec délectation et amusement intense 3 personnes pour le moins pittoresques servant de renfort hasardeux à la banque Cartujano.

Arturo Perez-Reverte n'a pas son pareil pour planter le décor, pour faire vivre cette Séville ensorceleuse ainsi que ses personnages typés. J'ai ri ! J'ai tremblé ! J'ai sursauté ! Et je me suis sentie soulevée par la fin totalement déstabilisante !

En conclusion, je porterai toujours Séville en mon coeur car « après tout, rien n'était si important. Tous mourraient un jour. Mais cette ville serait toujours là, embaumant les orangers en fleurs et les oranges amères, les belles de nuit et le jasmin au printemps. Se mirant dans l'eau qui avait apporté et emporté tant de choses bonnes et mauvaises, tant de rêves et tant de vies :
Paraste el caballo,
Yo lumbre te dí
Y fueron dos verdes
Luceros de mayo
Tus ojos pa mí... »
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Ahhhh, Séville ! J'ai lu avec passion ce livre voilà déjà plusieurs années. Je me souviens avec précision des traits que j'avais attribué alors au détective venu du Vatican enquêter sur cette sombre affaire. J'ai adoré ce subtil style et l'ambiance que l'on peut retrouver dans les ruelles de la vielle ville, entre imagination et réalité. Bienheureux Artoro Perez-Reverte. Je viens d'entamer son dernier livre, et j'espère retrouver ce plaisir de lecture-là !
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J'étais déjà entré avec délectation dans le domaine fascinant d'Arturo Perez Reverte avec "Le cimetière des bateaux sans nom" et, plusieurs années après, je découvre "La Peau du tambour".
Si le premier est un superbe duo de personnages très attachants, il faut bien reconnaître qu'ici, les personnages sont dominés par leurs fantômes.
Et quels fantômes ! L'Eglise catholique et l'aristocratie espagnole, couple malfaisant, complices étouffeurs d'une histoire écrasée.
Chacun des personnages principaux est une victime de ce qui reste de ces deux institutions dont le règne est à l'agonie:
- le Père Quart, soldat espion du Vatican, surveillé par les restes du Saint-Office, qui encore une fois, n'arrive pas à choisir entre l'attachement à sa mission et ses inclinations humanistes (et pas seulement) refoulées;
- le Père Ferro, curé traditionaliste dans la forme mais révolutionnaire dans le fond, qui, lui, a su choisir entre le soutien à la misère et l'obéissance stérile à sa hiérarchie ;
- Soeur Gris Marsala, à la vie déchirée par la fidélité à son serment de religieuse, dévouée jusqu'au pire pour une cause perdue ;
- Cruz Bruner, surprenante vieille et grande aristocrate ruinée et humiliée par un mari irresponsable, oisif et volage ;
- Macarena Bruner, trop belle pour être vraie, accrochée au souvenir du destin aussi romanesque que funeste de Carlotta, sa parente ;
- Octavio Machuca, l'aristocrate blasé par le pouvoir et la réussite financière et frustré par l'échec sentimental.
En face d'eux, un quarteron d'arrivistes, symbole du sacrilège commis face aux deux puissances traditionnelles de l'Espagne :
- Gavira, le profiteur aussi voyou et cynique qu'habile, mari abandonné et bafoué par Macarena, capable de tout pour réussir ;
- Corvo, l'archevêque véreux et rancunier ;
- Bonafé, minable journaliste de presse à scandales.
Le prétexte de l'affrontement entre eux est l'existence d'une église en ruine de Séville, symbole d'une tradition et d'une foi en perdition dans cette Espagne qui abandonne ce qu'elle croyait être des valeurs traditionnelles sans pouvoir les remplacer autrement que par des ambitions cupides. C'est aussi l'image d'un combat entre ceux qui s'accrochent à la représentation d'une foi qu'ils ont perdue et ceux qui font semblant d'être au service d'une foi qu'ils n'ont jamais eue et dont ils vivent.
Voila une interprétation bien personnelle de ce roman, pas toujours facile d'accès, mais remarquablement écrit par Arturo Perez Reverte.
Mais on ne saurait terminer sans évoquer la présence des personnages secondaires que constitue cette sorte de pieds nickelés, hommes de main pathétiques au passé incroyable de perdants de la vie, à la solde du "méchant" Gavira, et qui sont sans doute les acteurs les plus touchants de cette histoire diabolique malgré elle.
Et surtout ne manquez pas les dernières lignes du roman et cette chute remarquable.
Bravo Arturo pour cette lecture qui a réjoui un vieil athée.
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Des personnages extravagants et magnifiquement dépeints, des tableaux de Séville époustouflants, une plume tirée au cordeau dans une très belle traduction où l'onirisme et la tendresse se mêlent au mystère... J'ai adoré ce roman! Pas tellement pour l'histoire (originale et captivante quand même) mais pour l'univers dans lequel il m'a transportée.
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La peau de tambour est un roman sur Séville. Elle en est le personnage principal à travers ses rues, ses bars, ses personnages, ses odeurs et ses couleurs. Quart, un prêtre peu ordinaire, est envoyé depuis le Vatican pour enquêter sur de mystérieux messages, émis par un pirate informatique, qui mentionnent une église qui tue pour se protéger. Au fil de son enquête et de ses rencontres, il observera un véritable changement en lui-même qui le mènera jusqu'à la chute aigre-douce de la révélation.
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