AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 303 notes
5
5 avis
4
9 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Panique au Vatican ! Un hurluberlu nanti de solides connaissances en informatique est parvenu à s'introduire sur l'ordinateur personnel du pape pour y laisser un curieux message : à Séville, en Andalousie, une église tuerait pour se défendre de mystérieux agresseurs. Deux morts sont déjà sur le carreau – un architecte empalé sur une pique après être tombé du toit du bâtiment et un secrétaire de l'archevêque de Séville retrouvé le crâne écrabouillé par une brique tombée d'une corniche.

Partagé entre l'inquiétude et l'agacement, le Saint Siège décide d'envoyer sur place l'un des meilleurs enquêteurs du Vatican, le père Lorenzo Quart, brillant et séduisant prélat, dont l'intelligence n'a d'égale que l'inébranlable sang-froid. Mais l'intelligence et le sang-froid du père Lorenzo seront rapidement mis à rude épreuve, car celui-ci trouvera bien peu d'alliés entre les murs de l'inoubliable Séville. du caractériel père Don Priamo Ferro – prêtre en charge de la fameuse église assassine – à la belle et beaucoup trop séduisante duchesse Macarena Bruner de Lebrija, en passant par le financier véreux Pancho Gravira et l'architecte américaine Gris Marsala, toutes les personnes qui louvoient autour de l'église Notre-Dame-des-larmes ne semblent avoir qu'un seul objectif : lui mettre la maximum de bâtons dans les roues. Heureusement, Lorenzo Quart n'est pas homme à se décourager pour si peu, et, tel un Templier des temps modernes, il est bien décidé à lutter jusqu'au bout pour extirper la vérité de ce lourd imbroglio de mensonges, celle-ci dût-elle se révéler aussi blessante et corrosive que l'acide.

Tous les familiers du romancier le savent, Arturo Pérez-Reverte est un amateur de romans de cape et d'épée et cette particularité saute aux yeux dès les premières pages de « La peau de tambour ». Certes, le récit se déroule à notre époque, mais on retrouve dans sa narration riche en rebondissements, dans la légèreté parfois un peu extravagante de ses intrigues et dans la fantaisie de ses protagonistes, des accents propres aux romans d'aventure du XIXe siècle. Sans dégager autant de séduction et de poésie que le magnifique « Cimetière des bateaux sans nom », « La peau de tambour » ne manque pas d'un charme bien à lui – grâce en soit rendue à la très belle plume du romancier dont les descriptions enchanteresses de Séville sont de véritables invitations à sauter illico dans un avion pour l'Andalousie et à son imagination aussi vivace que plaisamment fantasque. Comme c'est souvent le cas dans les romans de Pérez-Reverte, les personnages secondaires sont particulièrement réussis et j'avoue un faible énorme pour le trio de truands en charge de contrecarrer l'enquête du père Lorenzo, une parfaite bande de bras cassés si incompétents qu'ils en deviennent presque attendrissants. En conclusion, une bonne intrigue, divertissante, rocambolesque et toujours aussi joliment écrite.
Commenter  J’apprécie          230
N°387– Janvier 2010.
LA PEAU DU TAMBOURArturo Perez-Reverte – le Seuil.

Eh bien imaginez-vous qu'un pirate informatique, un hacker, s'est introduit dans l'ordinateur du Vatican et que le Pape est au courant. On soupçonne un ecclésiastique surnommé « Vêpres » (évidemment!), curé d'une petite paroisse à Séville, d'en être le coupable! Sauf qu'on n'est pas très sûr et que pour avoir des renseignements fiables on y délègue, en toute discrétion, un prude, vertueux mais élégant et non dénué de charme envoyé du Saint Siège, le père Lorenzo Quart, pour faire toute la lumière sur cette affaire. Il n'est pas indifférent au femmes et si son col romain lui ouvre bien des portes, il lui rappelle aussi ses voeux ecclésiastiques et lui évite des faux-pas.

C'est que cela se complique un peu quand l'église (Notre Dame des Larmes), une merveille architecturale qui tombe en ruine et que tente de restaurer Gris Marsala, une troublante architecte américaine, accessoirement religieuse atypique égarée dans les ordres dont le rôle lui paraît assez imprécis. Cet édifice religieux dont est responsable le brave et ombrageux curé sévillan, Don Priamo Ferro, « tue pour se défendre », selon une formule sibylline qui sied bien aux membres de cette congrégation, entendez par là qu'elle a déjà fait deux morts dans son enceinte, mais deux morts qui ressemblent à s'y méprendre à des homicides! C'est que le projet, déjà bien avancé, est de la détruire pour que le terrain sur lequel elle est construite soit destiné à la spéculation immobilière et que des subsides viennent, accessoirement, alimenter les caisses de l'archevêché de Séville dont Mgr Corvo préside aux destinées. Ajoutez à cela trois malfrats chargés de surveiller le père Quart, la belle et mystérieuse aristocrate andalouse, Macarena Bruner de Lebrija, aussi extravagante qu'infidèle, plus ou moins ex-épouse du financier véreux Pancho Gravira, le banquier spéculateur Don Octavio Machuca, le père Oscar Lobato, jeune vicaire qui a délibérément sacrifié son avenir et qui pourrait bien être « Vêpres » et un corsaire espagnol disparu au large de Cuba en 1898... Mais l'affaire se corse puisque les fidèles de cette paroisse sont prêts à tout pour conserver leur église et que Don Priamo Ferro ne veut pas s'en laisser conter et ce d'autant moins qu'il est soutenu par Macarena Bruner.

Pire peut-être, et comme si tout cela ne suffisait pas, un problème juridique de taille vient troubler ce jeu trop bien huilé : le curé de la paroisse doit dire tous les jeudis une messe pour le repos de l'âme de Gaspar Bruner, donateur du terrain sur lequel est édifiée l'église et ancêtre de Macarena et l'ecclésiastique entend respecter cette condition... et s'en servir pour garder son église. Si l'édifice venait à être détruit, le terrain reviendrait à la famille Bruner... mais ce n'est pas si simple et des actions judiciaires sont possibles, tant l'enjeu est important. de plus, le père Quart n'a pas été envoyé par hasard à Séville. Il a avec Mgr Corvo une vieille querelle inoubliée qui, bien entendu, refera surface! Tout cela se déroule dans un contexte de luttes d'influences, de prises de pouvoir, de volontés mercantiles, de coups bas aussi... Mais le père Quart ne va pas manquer de s'apercevoir rapidement que sa mission n'a rien de confidentiel, que les protagonistes de cette histoire sont tous à la fois mystérieux et solidaires, ce qui ne va pas aller sans rebondissements.

Vous avez ainsi tous les ingrédients d'un roman passionnant, avec cette histoire de carte postale mystérieuse, toutes les pièces d'un puzzle où les amours contrariées se mêlent à l'aventure et au dépaysement dans le somptueux décor de Séville, carrefour ancien des religions, des cultures et donc de la tolérance et de son tropisme irrésistible.

Comme toujours j'ai apprécié les portraits, le père Ferro qui qualifie lui-même les vieux prêtres de « vieille peau de tambour jaunie sur laquelle résonne la gloire de Dieu », mais surtout les femmes, celui de Cruz Bruner, de sa fille Macarena, mais aussi celui de Gris Marsala... La complicité amicale qui existe entre elles brouille un peu le jeu. Bien entendu, dans le contexte religieux, elles sont regardées par la hiérarchie catholique comme des créatures du Diable et donc comme des tentatrices dont il convient de se défier, pourtant Loranzo Quart fait ce qu'il peut pour ne pas succomber... !

J'ai retrouvé avec plaisir l'imagination débordante de Perez-Reverte où se mêle le suspense, une grande profusion de détails évocateurs et un sens de la formule et aussi beaucoup d'érudition historique. J'ai apprécié l'humour dont son style est emprunt, les descriptions de Séville, les dialogues entre ecclésiastiques faits d'hypocrisie, de duplicité, de mots couverts et d'euphémismes qui siéent si bien à cette corporation. J'ai même eu l'impression que l'auteur réglait quelques comptes, faisant, à l'occasion un constat pas si éloigné que cela de la réalité de l'église catholique apostolique et romaine...

Mais seul importe le plaisir de lire, et là, encore une fois, je dois dire qu'il a été complet! J'ai même franchement bien ri en lisant, à haute voix pour ne rien perdre de leur subtilité, certains paragraphes où l'auteur évoque les facettes de ses personnages.



©Hervé GAUTIER – Janvier 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          70
Sous une couverture assez laide dont la quatrième pourrait aussi bien résumer un Dan Brown, Perez-Reverte développe avec son talent habituel un beau roman mélancolique, tout en finesse et en poésie. On y retrouve son goût pour les perdants magnifiques, les héritiers d'un monde défunt, les défenseurs de causes perdues. Pour tous ceux dont la lucidité désespérée n'empêche pas une ultime quête de sens, de quoi dompter le vide, de quoi donner à la vie une noblesse dont le monde, trop souvent, la dépouille. C'est sans doute ce qui me plaît, ce qui me touche le plus dans les romans de cet auteur, mais il y a aussi la beauté en clair-obscur de ses descriptions, sa sensualité amère, son amour contagieux pour un pays, une ville où l'on rêverait de se perdre à son tour. Et une vision subtile, intéressante de la religion - en tant qu'institution spirituelle à ancrage temporel, comme en tant que conviction ou refuge personnel, avec tous les liens ambigus qui rattachent ces deux facettes.
Le tout tendu par un réel suspense qui, sans être le point essentiel du récit, n'en est pas moins bien présent... et se dénoue de manière assez savoureuse.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
Commenter  J’apprécie          51
Très bon livre même si un cran en-dessous du "Tableau du maître flamand" ou du "Club Dumas". Mais on ne va pas bouder son plaisir. Perez-Reverte est un incontournable dispensateur de plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai beau être une inconditionnelle de Perez-Reverte je dois reconnaître que ce roman ne m'a pas emportée comme d'habitude vers des sommets de jubilation littéraire.
Bien que l'intrigue puisse être qualifiée de policière (en effet il y a des morts et une enquête), le suspense n'est guère au rendez-vous, en raison peut-être des multiples dialogues qui m'ont paru bien alambiqués pour pouvoir être tenus "dans la vraie vie" par des individus en chair et en os.
Quand un pirate informatique s'introduit dans la banque de données du Vatican et vitupère, à coup de versets bibliques, contre ceux qui veulent démolir une église en ruines au coeur de Séville, et que deux personnes trouvent la mort dans le lieu saint, le père Quart chargé de régler les opérations délicates menées par le Saint Siège, arrive sur place pour mener l'enquête.
Il est confronté à un curé têtu qui refuse de céder aux pressions municipales et bancaires, tendant à reprendre possession du terrain sur lequel est bâti l'église délabrée, fort au surplus du soutien avéré d'une séduisante aristocrate qui se rapprochera dangereusement de l'enquêteur. Un trio de sympathiques malfrats intervient dans la danse...avec une inefficacité réjouissante.
Mais bientôt on découvre dans un confessionnal un troisième cadavre ...Que venait faire ce journaliste véreux dans l'église Notre Dame des Larmes ?
Chacun se verra changé profondément à l'issue de cet épisode sévillan qui se terminera en demi-teinte tant il est certain que tous les coupables ne méritent pas d'être châtiés, surtout quand des innocents s'accusent à leur place...
Plus que l'enquête qui donne sa trame au roman, c'est plutôt le mystère de la Foi qui est au centre de ce livre. Qu'est ce qui conduit un homme à devenir prêtre ? Qu'est ce qui lui permet de continuer à respecter ses voeux malgré les tentations multiples et le poison du doute ? La foi du charbonnier qui anime les paroissiens n'est elle pas de nature à tout faire endurer ?
Ces réflexions sur le sacerdoce sont pertinentes bien que dénuées d'espérance et on ne peut que déplorer la tristesse des vies gâchées dans un choix religieux opéré sans réelle alternative au seuil de l'âge adulte.
A travers le décryptage des discours ecclésiastiques, c'est une critique justifiée de l'administration vaticane qui est délivrée avec ses chausse-trappes et ses trahisons, bien loin du discours évangélique.
Mais ce livre est avant tout un hymne d'amour à Séville, la magnifique andalouse, que l'on peut découvrir à travers les déambulations en ville des personnages, avec ses nuits étoilées parfumées de jasmin et d'oranger, ses ruelles obscures, ses monuments emblématiques (ah la merveilleuse Giralda!) , son art de vivre et son raffinement hérité d'un riche passé cosmopolite.
Commenter  J’apprécie          20
J'aime beaucoup les polars de Reverte: son habileté à jongler avec les différents plans temporels pour créer le suspense. Ici il est question de piratage informatique et des services secrets du Vatican. L'agent envoyé à Séville est un trop bel homme pour son habit. L'Espagne s'adonne trop à la spéculation et est trop sous l'emprise du gain pour ne pas entrer en conflit avec ses vieilles valeurs-traditions (Pérez-Reverte et le valeurs-traditions...) de noblesse catholique. Une église menacée; une trop belle femme pour la défendre; et un "coupable" (qui ne l'est pas vraiment), totalement imprévisible...
Commenter  J’apprécie          20
"La peau du tambour" est le premier livre d'Arturo Pérez-Reverte que j'ai pu lire. Peut-être pas le meilleur, mais éclatant en tant qu'initiation au style et à l'univers de l'auteur.

L'histoire, qui mêle habilement romance, enquête et clergé dans un cocktail étrangement (et de manière bienvenue) peu sulfureux nous transporte dans des méandres que l'on ne soupçonnait pas et dont on se délecte tendrement, de façon proportionnellement inverse à la vitesse à laquelle on dévore ce livre. Un grand bravo !
Commenter  J’apprécie          10
Prenez un prêtre enquêteur, une église menacée de démolition, une belle andalouse, des malfrats dignes de la picaresque, un pirate informatique et vous avez là les ingrédients de cette histoire dont le décors est l'envoutante Séville. Une affaire religieuse entre tradition et modernité, croyances et intérêts personnels et politiques qui débute par un piratage informatique au Saint Siège lié à cette église sévillane.
Arturo Pérez Reverte a très bien choisi les événements propices à une bonne trame policière, mais leur exploitation reste étriquée, fugace. Quiconque aime son style narratif saura apprécier ici sa justesse, sa fluidité et sa richesse. Mais personnellement, je ne pense pas que cela suffise pour devenir un virtuose du polar. Il n'en reste pas moins que ce voyage au coeur de Séville, si brillamment évoquée, nous offre une parenthèse littéraire agréable.
Commenter  J’apprécie          00
Voyage au coeur de Séville au coeur d'une enquête liée au piratage du Vatican. On est transporté par le style de l'auteur et les détails de l'architecture nous met dans l'ambiance de cette ville toute en beauté. Mais quels secrets révèle le hackeur du Pape ?
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (795) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous Arturo Pérez-Reverte ?

De quelle nationalité est-il ?

espagnole
argentine
colombienne
mexicaine

8 questions
133 lecteurs ont répondu
Thème : Arturo Pérez-ReverteCréer un quiz sur ce livre

{* *}