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Quand la vie bascule…

Le nouveau roman de Frédéric Perrot met en scène un jeune homme qui vient de perdre ses parents et s'installe dans un vaste espace vide. Pour y faire son deuil et pour tenter de se construire un avenir avec une liberté retrouvée.

Ce roman, c'est d'abord celui d'un lieu. Un immeuble incendié, un propriétaire contraint à une vente aux enchères, et les parents du narrateur se retrouvent propriétaires d'une vaste plateforme au treizième étage d'un immeuble. 400m2 qu'ils se proposent de rentabiliser en y organisant des mariages, car la vue sur la ville y est imprenable. Mais cela ne suffit pas à éponger les dettes. Alors leur fantaisie transforme cette dalle de béton «en un espace de liberté étonnant, un lieu de tous les possibles. (...) Ils ont troqué les mariages contre des représentations artistiques éphémères, des veillées de lecture, des projections privées ou des concerts. L'endroit est devenu le lieu le plus couru de la ville, accueillant artistes et créateurs de tous horizons».
Pour leur fils, cet espace est synonyme de liberté, de fête, de création. Il y organise des boums, des matchs de foot, y échange son premier baiser. Une certaine idée du bonheur qui se voile brutalement quand il apprend la mort de ses parents. «J'avais trente-neuf ans, quatre mois, six jours, quatre heures, trente-sept minutes et cinq secondes quand on me l'a annoncé.» Ils avaient décidé de prendre un bain de minuit et avaient couru main dans la main vers la mer en oubliant la falaise qui les séparaient du rivage.
À compter de ce jour, la vie n'a plus eu de saveur. Mais il a bien fallu avancer. Alors, pas à pas, notre narrateur a cherché du sens à ses actions, un peu aidé par Tartuffe, le chien de ses parents, qu'il fallait bien promener. Il a démissionné, quitté son appartement, donné les clefs de sa voiture et s'est installé au treizième étage.
Vivre consistait alors à regarder le paysage, suivre l'eau qui s'infiltrait par la toiture, regarder pousser les plantes, marcher pieds nus. Ou encore essayer d'atteindre des endroits pointés au hasard depuis sa tour. Après le toit d'un gymnase, il s'est «retrouvé à pousser des cris sur la cime d'un arbre, le parking d'un supermarché ou une piste de karting, un jour de compétition.» En collectionnant les lieux, il a atterri chez une vieille dame puis en répondant à une petite annonce, il a fait la connaissance de Sampras, joueur d'un tennis aux règles très particulières. Deux rencontres qui vont lui donner l'idée d'organiser un repas pour ses nouveaux amis. «Une armoire à glace en marcel, un chien aux poils hirsutes, une vieille dame en tenue de gala et un type aux pieds nus. Quatre solitudes réunies. le début d'un peuple.»
Leurs extravagances réjouissent Mme de Marigneau qui lui confie alors combien elle apprécie sa façon de vivre: «C'est beau, mon garçon, ce truc que t'as dans le ventre, Je ne sais pas où tu l'as puisé mais cette fièvre vaut de l'or. Moi je n'ai pas eu la chance de le découvrir assez tôt, mais j'aurais aimé vivre comme toi. D'ailleurs c'est comme ça qu'on devrait mourir aussi.»
Comme son personnage principal, Frédéric Perrot sait accompagner sa prose d'un brin de fantaisie et de très jolies formules que l'on voudrait toutes noter, comme «Les déceptions amoureuses sont le plus puissant moteur que l'Homme ait jamais créé» ou encore « Il n'y a rien de plus puissant que l'absence pour donner de la présence à ceux qui sont partis.» Cette chronique d'un deuil difficile à surmonter pourrait être une plongée dramatique vers la folie, mais par la plume allègre de son auteur devient un hymne à la vraie liberté. Celle qui ne nous enjoint pas de rester dans un cadre défini, mais celle qui n'est plus régie que par nos envies et nos désirs.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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En tant que libraire, j'ai eu la chance de lire « Ce qu'il reste d'horizon » en avant-première. J'ai été totalement emportée par ce roman plein de fantaisie. Une histoire originale et poétique, souvent drôle. Celle d'un homme qui va tenter de faire le deuil de ses parents grâce à deux antidotes inattendus : la fantaisie et la joie.

C'est précisément ce prisme singulier choisit par l'auteur qui fait mouche : produire un texte joyeux sur la tristesse. Pari réussi, on oscille entre rire et émotion grâce à des personnages truculents (et souvent hilarants!) qui décident de laisser libre cours à leur pulsion de vie. Des « enragés de vivre » comme le dit l'auteur qui vont n'avoir qu'une obsession : redonner du sens à cette existence trop éphémère. Lui injecter ce qu'il faut de fête, de rencontres, de joie, de poésie, d'imagination. En bref, un roman jubilatoire !
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J'avais déjà lu « Pour une heure oubliée » de l'auteur et j'avais adoré sa plume légère et décalée.
Ce roman là n'a rien à voir. La très belle couverture en retranscrit très bien l'ambiance, entre joie et mélancolie.

C'est une lecture qu'il est difficile de lâcher parce qu'on est embarqué dans l'esprit du narrateur, jeune homme élevé par des parents originaux, bourrés de fantaisie et de joie de vivre. le jour de leur disparition, ils tombent d'une falaise alors qu'ils couraient vers la mer pour prendre un bain de minuit, sa vie prend un nouveau tournant.
Il s'installe dans leur ancien appartement « la plateforme », sorte de plateau vide de murs et de meubles avec une vue magnifique, pour y vivre une existence loin de la réalité, afin de se fabriquer son monde, loin des normes, des obligations et des standards.
« Avant de mourir, il voulait vivre »

Le début m'a fait penser au film de 1968 de Yves Robert « Alexandre le bienheureux. »
Mais le chemin du bonheur est bien plus compliqué qu'il n'y parait…

Que d'émotions dans ce roman, sorte de fable qui évoque la crise existentielle d'un quadra, racontée avec une telle beauté qu'elle nous renvoie le vide de notre propre existence et tous ces espoirs auxquels on a renoncé.

C'est plein de fleurs, d'humour, de joie, de poésie.
On est pris dans le tourbillon de cette folie douce, qui cache une vérité bien difficile : Celle de devoir un jour affronter le deuil et faire son propre chemin, s'émanciper de tout ce qu'on nous a appris pour mieux exister sans renier notre passé.
Car c'est cela aussi le sens de ce livre : aimer la vie, ce n'est pas seulement tout rejeter. C'est aussi faire face, mais sans jamais oublier la joie des choses simples.
Une ode à la vie et au bonheur, à la construction difficile de soi et aux rencontres qui sont notre plus belle aventure.

💜 Un magnifique roman où Frédéric Perrot déploie tout son talent un peu fou, sa douce mélancolie et son sens de la formule magique pour nous évader de notre quotidien.
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Une histoire tissée avec beaucoup de sensibilité, de fantaisie mais aussi de drôlerie qui, en certains aspects, n'est pas sans rappeler le roman « En attendant Bojangles ». C'est un peu comme si le personnage de l'enfant dans le roman d'Olivier Bourdeaut était devenu adulte, et qu'il essayait de renouer avec la fantaisie de ses parents. On rit et on est ému grâce à ce héros qui décide de changer radicalement d'existence pour se réapproprier son quotidien. On se laisse porter par sa fantaisie et son imagination, ses rencontres ( Madame de Marigneau !), et l'univers très singulier de la Plateforme. Un très beau roman, original et singulier.
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Gros coup de coeur. Un texte qui questionne avec humour et poésie nos existences trop routinières.

Un peu à la manière d'Into the Wild, le roman met en scène un personnage qui, suite à un deuil, décide de tout laisser derrière lui. Il va s'installer avec son chien au treizième étage vide d'un immeuble, où il va réinventer son quotidien, se saisir à nouveau de cette poésie qui nous entoure tous, tout le temps, mais qu'on ne prend plus le temps de regarder. Je l'ai lu d'une traite, emportée par cette ferveur jouissive, cette rage de vivre que suscite le texte. Je conseille vivement
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Cette couverture est sublime et très parlante. Elle correspond à la peine mais aussi à toute la beauté qui se dégagent de l'histoire et du style de ce livre.
Le narrateur perd ses parents. Des parents exubérants qui lui laissent une Plateforme au 13ème étage d'un immeuble et un chien Tartuffe. Ils utilisaient déjà cette plateforme de manière insolite pour des célébrations. A leur mort, le narrateur quitte son travail et son appartement. Sa vie et celle des autres lui paraissant absurde, à faire quelque chose qu'il n'aime pas pour payer un loyer exorbitant. Il s'installe avec Tartuffe au 13ème, improvise un petit potager pour vivre comme en autosuffisance et en harmonie avec ce qui l'entoure, même avec les fuites, une sorte de douce folie. Il rencontre un alcoolique qui aime jouer au tennis, une vieille dame solitaire mais délurée et il a toujours sa fidèle amie Anita.
L'auteur manipule avec agilité le bouleversement et la tristesse du deuil avec la beauté de l'amitié, la joie que le narrateur veut retrouver, l'entraide, l'euphorie vers laquelle entraîne le désespoir. La relation entre les personnages apporte du souffle et beaucoup de baume au coeur.
J'ai aimé le style doux et poétique employé pour accompagner le cheminement du narrateur qui se perd et doit retrouver ses repères.
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« Je me suis demandé à quoi elle pouvait bien s'adresser, d'habitude. Des murs ou des miroirs, des chaises vides, sûrement. Elle ajouta que les très grands appartements ne comblaient pas la solitude, au contraire, ils ne faisaient que lui donner plus d'écho. Cette phrase a fait résonner le silence qui a suivi, clouant d'un même coup mon coeur au plan-cher. En le ramassant, je lui ai promis de revenir la voit, et j'ai tourné les talons, à la fois secoué et plus léger. Quand on découvre qu'on n'est pas seul à être seul, on l'est d'emblée un peu moins »

Ce roman est une pépite 💙
Doux, poétique, plein d'amour et de fantaisie.
Troisième roman de l'auteur, il nous embarque dans un sujet assez émouvant : le deuil, le chagrin causé par la mort de ses parents.

Il, car on ne connaîtra pas son prénom, va se réfugier dans sa solitude en oubliant toutes ses certitudes.

Si vous hésitez, n'hésitez plus son écriture est tellement belle : une pointe d'humour, beaucoup de poésie.
Beaucoup de tendresse dans ce moment sombre, empli de tristesse.




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COUP DE COEUR. Acheté hier et lu d'une traite !
J'ai adoré l'inventivité et la sensibilité de ce nouveau roman de Frédéric Perrot (j'avais lu les 2 précédents et j'attendais celui-ci avec impatience). On retrouve les obsessions de l'auteur, ses « trompe-la-mort ».
On aime ses personnages attachants et profonds, Madame de Marigneau et Sampras sont géniaux !
À chaque fois, l'auteur nous emmène dans des registres et des univers assez différents, mais sans se départir de ce style sensible et cette plume affûtée reconnaissable entre mille.
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Immense coup de coeur pour ce roman. Au-delà du coup de foudre que j'ai eu pour la couverture, pour ce sublime tableau si éclatant d'émotions, si représentatif, c'est un véritable coup d'amour pour cette histoire. Une histoire de deuil, une histoire singulière, la vie, la mort, la joie, l'allégresse, l'amour, le manque, le déni, lumineuse noirceur, douce folie.
J'ai adoré le personnage principal, à la fois extrêmement touchant et si extravagant. Dans ses sentiments, ses sensations, ses pensées, sa vie. Maintenant.
Il est d'une délicate légèreté, et pourtant si triste. Il vit comme si c'était la fin. Il vit à son envie. Il vit pour ne pas penser. Il vit pour se souvenir.
Il vit.
Un personnage tout en oppositions et pourtant si droit, si juste.
Les personnages secondaires, si essentiels, apportent ce petit supplément d'âme qui vous foudroie.
Un roman authentique, frissonnant et chaleureux, porté par une plume pleine de charme, fluide et si poétique. Presque chantante. Un chant mélodieux et harmonieux. Débordant de couleurs. Un chant qui vous touche en plein coeur.
Bref, un véritable coup de coeur pour ce roman si merveilleux, entre joie et mélancolie. Totalement embarquée par cette histoire pleine de fantaisie, originale et poétique, par cet homme qui va tenter de faire son deuil par une idée inattendue, et par tout ce que dégage ce récit. Car oui, il est question de deuil, mais surtout, ce qu'il faut retenir, et ce qu'il reste d'horizon, c'est que la vie est trop courte. Faites en une joie.
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Succombant à l'immense tristesse qui l'enveloppe depuis le décès brutal de ses parents, notre narrateur choisit de laisser derrière lui son quotidien monotone pour une vie plus heureuse, plus libre. Désormais, il vivra dans l'immense appartement de son enfance, appelé "La Plateforme" qui surplombe la ville de son 13e étage. Il se nourrira uniquement des fruits et des légumes qu'il fera pousser dans un coin de son logement. Il dessinera à la craie le jour et la nuit sur les murs, le sol et le plafond. Mais il est difficile d'être heureux lorsqu'on est seul. S'ensuit alors des rencontres plus loufoques les unes que les autres, pour passer le temps et discuter du monde.

La réalité n'est cependant jamais très loin. Cependant, même si il n'est pas toujours possible de vivre comme on l'entend, il faut parfois oser changer ce qui ne convient pas et ne pas se laisser surpasser.

Un petit roman nostalgique et touchant, un joli mélange entre "Into the Wild" et "En attend Bojangles".
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