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Citations sur Le Corbeau de Noël (13)

— On a l’impression qu’il suffirait de tendre la main pour les toucher, lui avait-il dit. Et on pense à Dieu qui a créé toutes ces étoiles, bien plus nombreuses qu’un homme ne saurait en compter au cours d’une vie, quand bien même il ne ferait rien d’autre.
Celia avait compris la profondeur de ses paroles, leur intensité.
— Peut-être que l’on devrait tous voir cela au moins une fois, avait-elle dit. L’importance que l’on se donne paraît un peu absurde… Tu crois que Dieu a le sens de l’humour ?
Hooper l’avait enlacée.
— Il le doit ! Peut-être qu’Il rit ou qu’Il crie contre nous.
— Est-ce que tu retourneras en mer un jour ? avait-elle demandé, le regrettant aussitôt.
Elle n’avait pas le droit de poser la question. Et sans doute préférait-elle ne pas connaître la réponse.
— Tu viendrais avec moi, Celia ?
Il lui avait caressé les cheveux, comme s’il prenait plaisir à sentir leur douceur sous ses doigts.
— Je serais terrorisée, mais oui, je viendrais. Ce serait mieux que de rester ici sans toi.
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Quand on se sent mal à l’aise et vulnérable, on a besoin plus que tout de bienveillance.
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Marlowe était en train de l’observer d’un œil réprobateur.
— Vous ne vous réjouissez pas pour moi, Mrs. Hooper ? Et pour votre amie Clementine ? Elle aura une position sociale supérieure à la vôtre, car votre mari est employé sur les docks, je crois, ou quelque chose de ce genre…
— Il est officier supérieur dans la police fluviale de la Tamise, rétorqua Celia.
Elle faillit ajouter qu’elle l’avait épousé par amour, non pour acquérir un statut social, mais le dire eût été mesquin et aurait laissé entendre que c’était le cas de Clementine, ce qu’elle ne croyait pas une seconde.
Marlowe la regarda avec un petit sourire narquois.
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— Je vais épouser Clementine Appleby, annonça Marlowe en esquissant une sorte de sourire. Dès qu’il nous sera possible de nous unir sans offenser les règles qu’impose la décence.
Tandis qu’il continuait à parler, Celia se figea. Clementine était son amie la plus proche dans ce village du bord de la Tamise, à un jet de pierre de Londres. La jeune femme avait un peu plus de trente ans, ce qui, pour un premier mariage, était déjà vieux lorsqu’on était une femme et, compte tenu de sa propre expérience de la solitude et de l’exclusion, Celia la comprenait bien. Moins d’un an auparavant, alors qu’elle-même avait passé la quarantaine, elle avait épousé un homme dont elle était profondément amoureuse. Et c’était un bonheur qu’elle souhaitait à tout le monde, en particulier à Clementine. Mais qu’elle se marie avec cet homme amer et cruel ? Non, ce n’était pas possible !
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— Bonjour, Mr. Marlowe, dit-elle en se forçant à sourire. Ce sermon n’était-il pas extraordinaire ? Je suis persuadée que chacun d’entre nous en aura tiré profit et repartira chez lui enrichi.
— J’espère qu’ils repartiront en étant meilleurs. Car un bon sermon est bien plus qu’un réconfort, Miss… euh… Mrs. Hooper. C’est là le véritable sens de Noël, que d’aucuns oublient trop souvent en s’adonnant à des festivités !
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— C’est le message de l’Évangile, le sens que revêt Noël pour l’humanité sur la terre entière, répondit le pasteur. Depuis l’an 1 de Notre-Seigneur jusqu’à cet an de grâce 1872, personne n’en est exclu. Et toujours, le repentir est possible pour chacun, et pour tous les péchés. Nul ne peut commettre un acte ou avoir une pensée sans que Dieu en ait connaissance, enchaîna-t-il en écartant les bras, le regard brillant. On ne saurait imaginer qu’il existe une faute qu’Il n’ait déjà vue, et pardonnée. Telles sont Sa miséricorde et Sa compassion, à condition toutefois que l’on accepte de se repentir ! Aussi bien des petits péchés d’étourderie du quotidien que de la négligence du chagrin d’autrui et de toute la souffrance qu’engendre l’indifférence…
Il secoua la tête.
— Même les profondeurs de la violence ou de la dépravation qui confèrent au cauchemar, rien ne demeure inaccessible au Seigneur !
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Celia vit que le pasteur était tout seul sous le porche de l’église et en profita pour aller lui parler. Elle voulait lui dire un mot gentil sur l’excellence de son sermon, quelque chose de mieux qu’un banal « Vous avez bien parlé » qui signifiait à la fois tout et rien.
— C’était vraiment magnifique ! Vous m’avez fait entendre ce message comme une bonne nouvelle, lui dit-elle en souriant. Et alors qu’on le répète chaque année à Noël et à Pâques, vous lui avez donné le poids d’un sens nouveau… Mais vous le savez sûrement !
Il n’en était rien, elle en était persuadée. (…)
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— Clementine, que faisait ton père ? Quel était son métier ?
Celia savait que c’était sur ce critère que l’on jugeait les gens, même si cela n’avait pas grand-chose à voir avec la personne qu’ils étaient réellement.
— Je ne le sais pas, murmura la jeune femme en baissant les yeux pour éviter son regard.
— Tu ne sais pas ce qu’il… ?
Brusquement, la vérité lui apparut, comme si on venait de lui asséner un coup.
— Tu ne sais pas qui était ton père ! s’exclama Celia en l’agrippant très fort par les bras comme si elle voulait la soulever.
— Non, admit la jeune femme dans un soupir.
— Ta mère t’a élevée seule ?
— Oui, répondit Clementine en redressant la tête, le regard fier. Et elle m’a donné tout ce qu’elle a pu, elle m’a aimée, éduquée, protégée…
Le vent souleva ses cheveux, mais elle n’y prêta pas attention.
— Tu n’as pas besoin de le préciser, lui assura Celia. Je le vois bien dans tout ce que tu es, dans ce que tu dis et fais… Je suis nettement plus inquiète que Seth Marlowe ne soit pas assez bien pour toi.
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Ce dimanche après-midi, Clementine fit ce qu’elle faisait depuis plusieurs années, non pas tous les dimanches, mais au moins deux ou trois par mois. Elle se rendit dans un refuge où on accueillait des femmes de la rue qui étaient malades, affamées ou sans abri, et qui souvent se prostituaient. La première fois qu’elle y était allée, trois ans plus tôt, c’était avec sa tante Lily, une femme généreuse qui faisait en toute discrétion ce dont tant d’autres se targuaient : s’occuper des moins fortunés. Après la mort de Lily, Clementine avait poursuivi son œuvre. Cela lui donnait un sentiment de gratitude apaisant de tout ce qu’elle-même avait, et l’envie de le partager avec d’autres.
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Dès qu’elle eut emballé les gâteaux et les tartes qu’elle avait préparés, elle enfila sa cape la plus chaude et sortit dans le vent. Elle prit le ferry pour traverser la Tamise, qui formait une barrière entre l’endroit où elle vivait et celui où elle allait voir les femmes. C’était une partie de sa vie qu’elle gardait secrète, car elle ne voulait pas qu’on pense qu’elle était vantarde ou suffisante.
Le trajet sur le fleuve fut d’un froid pénétrant, mais elle aimait la lumière de l’hiver, et elle connaissait la plupart des marins du ferry, lesquels lui avaient raconté des tas d’histoires sur les expériences qu’ils avaient vécues.
Arrivée sur l’autre rive, Clementine paya la traversée, puis monta sur le quai par l’escalier et s’éloigna à pas rapides dans le froid, pressée de distribuer les pâtisseries. En entrant dans le bâtiment, elle salua toutes les personnes qu’elle connaissait, de même que celles qu’elle ne connaissait pas. Elle donna ses gâteaux et ses tartes, non pas pour nourrir des femmes affamées, mais comme un simple geste pour montrer qu’on pensait à elles, et qu’on s’était donné de la peine pour elles. D’autant plus que ce serait bientôt Noël. Ne devaient-elles pas chanter des cantiques toutes ensemble ?
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