AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 322 notes
5
13 avis
4
25 avis
3
9 avis
2
5 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Mes espérances étaient grande avant la lecture de ce petit livre de part son titre qui m'a alléchée. Il en résulte que je n'ai pas compris grand-chose de ce dialogue avec ce banquier anarchiste et ses argumentations, entre deux bouffées de cigare.
Commenter  J’apprécie          177
L'histoire d'un banquier qui réunit autour de lui une petite confrérie dont le combat est le suivant
se révolter contre cette société matérialiste et égoïste dans laquelle le monde moderne est tombée. Ils réfléchissent ainsi ensemble aux moyens de lutter contre cela et essaient d'imaginer toutes les sortes d'anarchies possibles et imaginables pour faire leur petite révolution. Finalement, notre protagoniste va trouver sa propre solution : En se rendant compte que le seul véritable maître en ce bas monde est l'argent, il va décider de devenir banquier afin d'accumuler le plus d'argent possible. Il s'agirait d'une sorte de vaccin : c'est en injectant le virus dans son propre organisme que: ce banquier veut lutter que les plus terribles des maux de la planète : l'argent et cette société individualiste dans lequel le monde a sombré. Paradoxe ou non ?
Roman un peu complexe par moments car les idées de cet anarchiste ne sont pas toujours évidentes à suivre mais qui présente une intéressante réflexion en soi.
Commenter  J’apprécie          140
Un petit ouvrage structuré sous forme d'un dialogue qui peut laisser perplexe quant aux véritables motivations de l'auteur. Un homme parti de rien et arrivé sans scrupules ni états d'âmes à une situation sociale plus que confortable, celle d'un banquier opulent, tente de démontrer que sa réussite est le fruit de la mise en pratique de ses idées anarchistes. le mot clé pour lui est sans doute « liberté » pour lui et pour les autres. Mais, ne pouvant forcer les autres à être libres, il décide de ne libérer du joug de l'oppresseur qu'une seule personne, à savoir lui-même. Et pour se libérer, rien de mieux que de devenir riche à tel point d'obtenir une – supposée – liberté totale. A charge des autres d'en faire de même…
F. Pessoa nous donne à lire un véritable exercice de rhétorique, la démarche est maline, et on sent le plaisir de montrer les paradoxes auxquels on arrive lorsqu'on pousse à l'extrême les arguments d'une idéologie. Plaisant à lire, on ne sait cependant pas très bien ce que l'auteur a voulu démontrer : dénonciation du système capitaliste ? Pied de nez aux théories anarchistes ? Seul apparaît clairement – me semble-t-il – son refus de tout système collectiviste (sorte de verre d'eau tiède entre le capitalisme et l'anarchisme). Libre sans doute à chacun de se faire son opinion, mais j'aurais préféré une prise de position plus claire. Comme ce n'est pas le cas, on a l'impression d'une machine littéraire bien huilée mais tournant un peu à vide, un peu vaine.
Commenter  J’apprécie          120
Je me demande si l'on a raison de croire que ce petit ouvrage est un bon pamphlet contre notre société. Car, si l'on prend au sérieux ce que dit Pessoa, cela ne remet pas en question seulement notre organisation sociale, mais c'est aussi l'anarchisme, rendu compatible avec ce mode de vie critiqué. Faire des plus critiquables agissements une conséquence possible d'un anarchisme bien compris n'est rien moins qu'une trahison. Alors, bien sûr, la presse grand public aura tout de suite adoré cet ouvrage, pensez-donc : Ah donc être un filou de banquier c'est être finalement un anarchiste ? La critique du système devient inaudible, le mal masqué… merveilleux, aucun danger dans cette critique !

Oui, ce qui fait que l'ouvrage n'est pas bon c'est que Pessoa induit en erreur sur l'anarchisme. Je sais bien qu'il existe des courants différents dans cette mouvance. Mais celle qu'il expose comme « L'anarchisme » est précisément celle qui est la plus minoritaire et, de mon point de vue, la plus contestable… pour tout dire je me demande bien pourquoi on la classe dans l'anarchisme : être libertarien ce n'est pas être libertaire !
Le questionnement de l'ordre établi et la remise en cause des conventions littéraires et sociales, s'appuie surtout sur le culte d'une individualité trompeuse, qui serait « enfin » débarrassé du rapport à l'autre, contre le pire (la pression sociale ; tant mieux) mais aussi et malheureusement surtout contre le meilleur (la solidarité ; bien plus problématique). Cette vision de l'anarchisme s'appuie fortement sur celle de Max Stirner ou encore des libertariens. Or, elle contredit tous les enseignements des sciences humaines qui montrent le caractère social de l'existence et le bien-fondé de ces « socialités »-là lorsqu'elles n'impliquent pas de relations de pouvoir (d'où le fait que l'anarchisme ne peut être qu'un socialisme aussi). Car l'anarchisme n'est pas la liberté de chacun contre chacun, mais de chacun avec chacun. C'est toujours un ordre social mais sans le pouvoir. C'est l'autodétermination dans la délibération, donc dans le consensus. La vision que présente Pessoa est tout inverse et précisément la plus dangereuse, qui va dans le sens d'une atomisation des collectifs. En cela, en effet, elle est tout à fait compatible avec une vision égoïste du vivre et peut se mettre confortablement au service des intérêts capitalistes… ceux d'un banquier par exemple. Elle sert un ordre rien moins que juste. Si l'anarchisme bien compris est une harmonie, celui de Pessoa-Stirner ne peut que mener à l'injustice et à la guerre de chacun contre chacun.

Il est donc juste de dire qu'un banquier ne saurait être anarchiste autrement que selon cette version individualiste. Mais l'ennui c'est que, ce faisant, ce disant, théorisant ainsi l'anarchisme, Pessoa jette le bébé avec l'eau du bain. Et laisse croire que l'anarchisme est uniquement ce qu'il en dit. C'est réducteur ! Pire, c'est trompeur ! Il faut relire les très belles pages d'Élisée Reclus, de Kropotkine, de Daniel Guérin ou encore de Jacques Ellul sur le sujet ; la belle synthèse de Normand Baillargon, les études de James C. Scott ou encore de David Graeber pour comprendre que l'anarchisme est, j'en suis de plus en plus convaincu, la seule solution pérenne pour que l'homme habite le monde sans se perdre.
Commenter  J’apprécie          110
Fernando Pessoa, figure majeure de la littérature portugaise, fut traducteur de son vivant. L'écriture, qu'il pratiquait de façon solitaire et compulsive, fit de lui un être à part. Il cachait ses productions dans une malle, retrouvée après sa mort et dans laquelle on pioche encore aujourd'hui parmi les 27 000 oeuvres signées de différents pseudonymes. Par ce jeu d'identité, on en dénombre pas moins de 72, Pessoa souhaitait incarner à lui seul toutes les subtilités de la littérature. Il est d'ailleurs passé par divers genres de l'érotisme et de la poésie, de l'ésotérisme à de la littérature critique et philosophique.
le banquier anarchiste est un texte philosophique interrogeant la politique et la société, à la manière des textes antiques, usant d'un jeu de dialogue didactique entre deux personnages de partis différents. Un texte qui demande une certaine attention, afin de pouvoir dialoguer et confronter nos idées avec les personnages. L'auteur a publié ce discours en 1922 avec un regard visionnaire. Il est d'ailleurs fort intéressant de le lire aujourd'hui à la lumière des événements post-écriture.

Plus qu'un simple discours philosophique, le banquier anarchiste cache, au détours d'un mot ou d'une phrase, un bouillonnement intérieur que l'on peine à nommer et qui s'adresse finalement plus à l'inconscient.
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (782) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}