Pardonne-lui est mon quatrième roman de
Jodi Picoult. J'aime les thématiques borderlines qu'elle aborde et ce que j'aime avant tout c'est sa façon de procéder.
Nous avons toujours deux points de vus qui s'opposent sur un sujet central. Sujet bien souvent polémique et/ou difficilement défendable comme par exemple le nazisme ou le racisme. Elle fait ça tellement bien, que même dans les cas extrêmes sur des sujets épineux, on en vient à comprendre le comportement du personnage, quand bien même ses idées ou ses actes sont abjects !
Dans
Pardonne-lui,
Jodi Picoult aborde la thématique maintes et maintes fois reprise de la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement des camps de concentration.
On y suit Sage, une jeune boulangère qui se lie d'amitié avec l'un des clients régulier de la boulangerie, un prénommé Josef, vieux monsieur de plus de 90 ans. Sage est d'origine juive, et va tomber des nues quand Josef va lui confier qu'il est un ancien nazi, et qu'il lui demande de la pardonner.
Cette lecture m'a déçue sur plusieurs points.
Tout d'abord je n'ai pas ressenti la patte propre à
Jodi Picoult. Outre la succession de chapitres narrée par différents personnages, je n'ai pas eu l'impression de lire un
Picoult.
A la différence de ses autres romans, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. le début est assez long, il y a beaucoup de mystères, et on met beaucoup de temps à s'attacher au personnage de Sage.
L'histoire ne m'a pas intéressée plus que cela avant d'avoir lu un bon quart du roman. En fait cela m'a paru intéressant dès lors que Josef commençait enfin à livrer son témoignage d'ancien nazi.
Je m'attendais à avoir principalement un échange entre Josef et Sage, et j'ai été déçue du peu d'intérêt porté à Josef.
Une très (trop) longue partie du roman est consacrée à Mirka, une vieille dame juive rescapée des camps de concentration qui raconte ce qu'elle a vécu pendant la guerre.
Cette très longue partie (plus de la moitié du roman) lui est entièrement consacrée, et ce, sans être interrompue par le point de vue d'un autre personnage. J'aurais, par exemple, beaucoup aimé que les faits soient à la fois racontés par Mirka et par Josef. La victime et le bourreau. Mais il n'en est rien.
J'aime le dynamisme des romans de
Jodi Picoult, et ici je me suis ennuyée, appelons un chat, un chat. La partie de Mirka est trop longue, on laisse très rapidement tomber Josef et son vécu et on perd cette particularité des romans de
Picoult, où le méchant est expliqué, ses pensées et ses actes sont justifiés au lecteur.
Vous l'aurez compris, je ne m'attendais pas à cela.
De plus, la fin est un peu prévisible pour qui, comme moi, fait attention aux détails.
Alors si vous comprenez où l'autrice veut en venir, vous allez vous ennuyer pendant un bon petit paquet de pages.
Car comme tous les livres de
Picoult,
Pardonne-lui est un bon petit pavé. Pendant un long moment je me suis demandée si j'allais le finir un jour, je n'en voyais pas le bout.
En fait le pitch était vraiment bien, les histoires des personnages aussi, mais je regrette fortement la façon dont ça a été traité. Pour moi cela ne ressemble vraiment pas à du
Picoult.
Le témoignage de Mirka était très riche, très complet, il commence aux prémices de la guerre, avant l'invasion de la Pologne par les allemands, et se termine à la libération des camps. Il aurait mérité d'être plus mis en valeur.
Je pense qu'il peut s'agir d'une très bonne lecture pour qui n'a jamais lu du
Picoult ou pour celui qui ne s'attend pas forcément à retrouver son style particulier, ni à être bousculé dans ses avis et ses ressentis, ni même dans ses convictions.
Ce roman est bourré de réflexions sur l'Humain, toutes aussi intéressantes les unes que les autres !