Les uns font mine de croire à la séparation des pouvoirs, à la médiation d’instances prétendument indépendantes, à la Commission Nationale Informatique et Libertés, à la protection de la presse, des partis, d’associations; les autres aux garanties de l’État lui même, ce qui, pour la proie, revient à croire aux garanties du prédateur. Chacun le sait, mais peu osent le dire, de crainte de précipiter sa dévoration; tant les majorités capitulardes ont toujours submergé les singularités résistantes. Chacun paie sa livre de chair - une patte, une tranche - sur la promesse que c’est la dernière bouchée qu’on lui arrache; il faut bien rétribuer sa protection contre d’autres mâchoires, lâcher une énième parcelle de liberté pour être préservé de la montée et de la recrudescence ( de la violence, du terrorisme, de l’insécurité, des incivilités, etc…) Et tant pis si la raison d’État, la raison du plus fort, est le vrai motif de ces retranchements sans fin.