Le saviez-vous ? de terribles références sexuelles se cachent sous des expressions aussi anodines que : avoir de l'aplomb, ruer dans les brancards, les carottes sont cuites, ne pas y aller par quatre chemins, changer de crémerie, accorder ses violons, être débordé, tirer son épingle du jeu, être au four et au moulin, peigner la girafe, courir sur le haricot, se mélanger les pinceaux... et tant d'autres.
Dans ce petit glossaire, Agnès Pierron dévoile le double sens de moult expressions couramment employées sans arrière-pensées. Après cette lecture, vous ne direz plus jamais sans rougir ou rire sous cape ces propos liés à l'anatomie génitale, l'érection, l'acte sexuel (seul ou à plusieurs, gratuit ou tarifé, recto ou verso, etc.)...
A grappiller (oops ! I did it again ! "grappiller", "grappe", etc.) plutôt qu'à lire, sous peine d'indigestion rapide de pain, crème, beurre, vanille, chocolat, mayonnaise - les expressions à connotation sexuelle empruntent beaucoup au registre culinaire... C'est d'autant plus lassant que l'auteur adopte un langage cru, préférant l'argot vulgaire au français pour expliquer/traduire, ce que je trouve dommage. Un petit recueil amusant et instructif malgré tout, parfois franchement hilarant.
Quelques exemples décryptés : avant la ch*tte, c'est le lapin qui désignait le sexe féminin ("connil" en vieux français, d'où le mot "c*n"). "A la bonne heure !" est à rapprocher de "marquer midi", être en érection. "Payer les pots cassés", c'est stricto sensu épouser la jeune fille dont on a brisé l'hymen et que l'on a mise enceinte. Contemporaine, l'expression directement sexuelle "s*cer le clown du Big M*c", signifie exagérer (quand on voit la taille du bonhomme sur son banc, ça laisse perplexe, en effet).
Et maintenant au travail, je vous laisse deviner (facile) : sortir de l'église avant d'avoir chanté, éternuer dans les broussailles, sauter du train en marche, décoller le papier peint, se laisser combler par les trois Rois-Mages...
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"Être con comme un balai. [...]
Mais, aussi, pourquoi un balai serait-il con ? C'est qu'il manque un élément à l'expression : le manche. La véritable manière de dire est con comme un balai sans manche. le manche étant le pénis, complémentaire du con." (18)
De quoi pimenter à jamais le sens qu'on donnait jusque-là à certaines expressions anodines et usitées à tout heure, en tout lieu et à tout âge. Avoir la puce à l'oreille, à la bonne heure ! ou donner sa langue au chat vont désormais me faire sourire, voire rougir, selon le contexte.
Amusant un temps, le thème finit par se mordre la queue, l'esprit se met vite à l'interprétation détournée et les explications ne sont plus nécessaires... le sous-titre (petit dictionnaire des expressions courantes d'origine érotique), qui laissait entrevoir l'exposition de l'origine réelle des expressions est trompeur, puisqu'il s'agit le plus souvent de sens détournés, figurés, d'extensions de langage. L'extrapolation est plus littéraire et taquine qu'assise sur les fondements de la recherche étymologique.
Entendre chat sans qu'on dise minou
Faire comme le chien du jardinier
Deux expressions inconnues de mes oreilles qui frétillent de passer dans mes conversations de tout les jours.
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Agnès Pierron - 'Ramoner le conduit'
'Ramoner le conduit' ne s'emploie pas que pour parler de cheminées.