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EAN : 9782413017486
272 pages
Delcourt Littérature (16/10/2019)
4.66/5   16 notes
Résumé :
Un portrait de femme, cru, drôle et radicalement honnête, qui aborde avec justesse des sujets forts : l'addiction, la famille, l'infertilité, le féminisme, les violences sexuelles ou encore la dépression.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Traduit par Marguerite Capelle

Emilie Pine, il y a quelques semaines, je ne savais même pas qui c'était. Et puis, le Centre culturel irlandais me l'a mise sous le nez sur Internet pour annoncer qu'elle serait là le 14 novembre pour présenter son livre, Notes à usage personnel. Une brève présentation attire mon attention. « J'ai peur d'être cette femme qui dérange. Et peur de ne pas déranger assez. J'ai peur. Mais je le fais quand même. » Anne Enright la cite en recommandation. Déjà, pour moi c'est une sacré référence ! Je lis la suite de la présentation. Je suis alors complètement intriguée et impatiente que le livre sorte. J'ai laissé toutes mes lectures en plan dès que j'ai pu me le procurer. Dévoré en 2 jours, traîné partout, presque sous la douche. Là pour pas grand monde jusqu'à ce que je l'ai fini.

Emilie Pine est professeure de théâtre contemporain à l'Université College de Dublin.
Ce livre a été publié en 2018 par une maison d'édition indépendante. En Irlande, « un phénoménal bouche à oreille le propulse en tête des meilleurs ventes. » En novembre, il est consacré Irish Book of the Year ! Il est finaliste du Prix Michel Déon. C'est son premier livre.

Ce n'est pas de la fiction mais un recueil de 6 essais où elle nous parle d'elle, de son histoire, de sa famille. le genre de perspective assez casse gueule qu'il n'est pas donné à tout le monde de réussir. « Notes sur l'intempérance », « Les années bébé », « Se parler ou pas », « Saigner & autres crimes », « Quelque chose en moi », « Ceci n'est pas au programme ». Voilà ce qui vous attend.
Je ne vais pas vous faire un résumé de chacun des essais, juste vous parler des trois qui m'ont le plus marquée. J'ai peur de ne pas en parler assez bien. Cette chronique ne sera pas à la hauteur du livre, de toute façon.

« Notes sur l'intempérance » : Emilie Pine évoque son père, personnalité forte, égoïste et alcoolique. Ses parents se sont séparés quand elle avait 5 ans et sa soeur à peine quelques mois. Portant, cela n'a posé aucun problème à cet homme, au contraire bien content de mettre de la distance avec sa famille, en partant s'installer à Corfou. L'auteure raconte « l »expédition » en Grèce, pour elle et sa soeur, des années plus tard, pour s'occuper de ce père malade, hospitalisé dans un établissement digne du tiers monde, le tirer d'un guêpier, le faire soigner et finalement lui sauver la vie. de son aveuglement. de la nécessité d'écrire sur lui et de lui soumettre. « C'est beau. Et courageux », répondra-t-il. J'ajouterai aussi bouleversant.

« Bouleversant, c'est ce qui ressort aussi des « Années bébé » où l'auteure aborde sans tabou son infertilité, son renoncement à devenir mère. Il est question du poids de la société, mais aussi du fait qu'en Irlande l'avortement était encore interdit et qu'on accorde plus d'importance au foetus qu'à la mère et au droit à l'information sur ce qui se passe dans son corps ! Il est question de sa galère à elle, de la mise en péril de son couple à force de vouloir à tout prix un enfant, de cette impression de se transformer en machine à sexe jusqu'au dégoût de soi-même. Emilie Pine raconte tout cela avec crudité, une bonne dose d'humour et de tendresse.

« Je fais pipi sur de bandelettes et dans des flacons d'analyse. Je me pisse sur la main quand le jet refuse de m'obéir. J'écarte grand les jambes pour le sexe, pour le spéculum du médecin. (…) Je suis pleine de crainte, d'espoir, de honte. J'ai peur d'être vide, ou d'être emplie de ce qu'il ne faut pas. J'ai peur de m'évanouir, de m'affaiblir, de faillir. Je ne sais pas quoi faire de tous ces sentiments. » « Nous avons tous deux voulu un bébé, et nous avons tous deux essayé très dur, et nous avons tous deux vécu le chagrin de la fausse couche. Et maintenant nous devons tous deux affronter autre chose : la réalité, et nos sentiments à l'idée de n'être peut-être jamais parents. (…) Mi-janvier, R et moi échangeons un regard. C'est un long regard, un regard chargé, un regard tendre plein de compassion mutuelle. C'est un regard qui confirme : pas de FIV. (…) Je n'aurai jamais de bébé. Cette réalité m'angoisse. Et j'ai du chagrin. Et je suis heureuse. (…) Un jour de l'année dernière, je suis rentrée du travail et j'ai trouvé R en train de ratisser des feuilles dans le jardin. Il a souri et j'ai remarqué dans la lumière vive de l'automne les nouvelles mèches argentées sur ses tempes. Et j'ai réalisé. Nous sommes en train de vieillir ensemble. »
Complètement retournée par ces pages, par le courage que cela nécessite d'arriver à mettre en mot une réalité si intime, avec tant de justesse.

On pense commencer à connaître la « dame », jusqu'au moment où on lit « Quelque chose en moi » : « la personne fofolle {qu'elle a été] dans sa prime jeunesse » . Même son compagnon ne connaît pas toute l'histoire, ni sa famille. J'avoue que là, je n'en suis pas revenue ! l'‘adolescence n'est pas une période facile et c'est celle de tous les dangers. Mais ce n'est pas tout le monde qui se fait virer de 5 collèges en 3 ans, qui passe de la jeune fille solitaire avec des vêtements de seconde main à la teufeuse de course, la jupe courte, le verbe haut, qui se shoote au speed, qui boit des alcools très sucrés et se nourrit exclusivement de Mars pour tenir debout, fière de pouvoir prétendre que la faim n'a aucune emprise sur elle. Elle couche avec tous les types louches qu'elle ne connaît pas. Fugue. Fait la manche. Trouve refuge dans des squats. Sèche de plus en plus les cours jusqu'à se faire virer, donc. Sa mère ? Sans doute trop occupée pour se rendre compte que sa fille est au bord du gouffre. Une gamine éperdument seule. Elle s'en est tiré seule : à 18 ans elle laisse tomber la drogue. La réalité sordide de sa situation la fait changer de direction.

« le speed que je prenais me mettait les entrailles de plus en plus en vrac. J'étais incapable de dormir ou de rester immobile à cause des crampes. Je tremblais. Je me sentais ravagée. Je me suis réveillée un matin, j'ai pris une dose d'acide. Il y a quelque chose qui ne va pas, ai-je pensé, au moment même où je le faisais. J'étais confronté à un choix : tout ou rien. J'ai choisi rien. (…) Mais sans la drogue – surprise, surprise – le reste n'était plus vraiment supportable. Les raves en entrepôt dont j'étais devenue adepte, et les squats où je vivais, étaient des endroits sordides quand on était clean. »
Ecrire ses pages ont été « une expérience très douloureuse » avoue-t-elle. « J'écris ceci aujourd'hui pour me réapproprier ces parties de moi que j'ai si profondément niées pendant si longtemps. J'écris ceci pour briser la loi du silence que j'ai respectée pendant tant d'années. J'écris ceci pour enfin me sentir présente dans ma propre vie. J'écris ceci parce que c'est la chose la plus puissante que je puisse imaginer faire. Enfin, j'écris ceci parce que je ne peux pas remonter le temps. »
» J'ai été abimée mais je m'en suis sortie. J'ai passé mes examens de fin d'enseignement secondaire. J'ai obtenu une place dans une université irlandaise, où je me suis sentie chez moi. Je suis allée à des cours et des séminaires et j'ai rencontré des gens qui pensaient, comme moi que lire et parler bouquins était une activité valable. »
Emilie Pine est universitaire. C'est le contraste entre ces deux personnes qu'elle est qui est saisissant.

Je vous laisse vous-même découvrir les autres essais, dont l'excellent « Ceci n'est pas au programme » ou la vie d'une femme universitaire dans un milieu d'hommes. Seul bémol : la traduction de cet essai m'a agacée parce que ce n'est pas parce qu'il y a une dimension féministe qu'on est obligé de mettre de l'écriture inclusive là-dedans… C'est contreproductif, et ça ruine complètement l'intelligence du contenu. Point de vue personnel.

Ce livre se lit comme un roman mais parle de la réalité féminine à travers une histoire personnelle qui touche à l'universalité, pourtant. Même si on n'a pas toutes vécu tout ce qu'elle raconte. Même si on est toutes différentes par notre histoire. On s'y reconnaîtra. de la violences faites aux femmes. du corps féminin. du sang. de sidération. de rébellion. de dépression. de séparation. de nos peurs. de sexe. de ruptures. D'addiction. D'amour. de la difficulté d'être une femme.

Un livre courageux et nécessaire.

« J'ai peur de reconnaître que je suis jeune, mignonne et impuissante. J'ai peur d'assumer tout ce qu'il y a de difficile, tout ce qu'il y a de moche, tout ce qu'il y a de déplaisant. J'ai peu de me dévoiler. J'ai peur qu'on me prenne en pitié. Qu'on m'en veuille. Qu'on m'engueule. J'ai peur d'être cette femme qui dérange. Et peur de ne pas déranger assez. J'ai peur. Mais je le fais quand même. »
Voici donc mon deuxième coup de coeur irlandais en cette rentrée littéraire.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Emilie Pine enseigne l'art dramatique dans une université à Dublin. Ce livre – son premier – a paru en Irlande en 2018 dans une petite maison d'édition et a connu très vite un succès fulgurant. Je comprends pourquoi. Notes à usage personnel se compose de six récits autobiographiques, qui peuvent être lus comme autant d'essais, vu la portée universelle de leur propos.

« L'écriture est une façon de donner du sens au monde, une façon de trier – de s'approprier – sa pensée et ses émotions, une façon de tirer de la souffrance quelque chose qui en vaut la peine. »

Elle raconte l'alcoolisme de son père (Notes sur l'intempérance), sa propre infertilité (Les années Bébé), la séparation de ses parents dans une Irlande qui n'autorisait pas le divorce (Se parler ou pas), comment elle a été scolarisée dans cinq collèges en trois ans à l'adolescence (Quelque chose en moi). Elle parle de violences sexuelles, de sexisme ordinaire, de sang et de poils (Saigner et autres crimes), de féminisme, de surmenage et de dépression, d'addiction au travail (Ceci n'est pas au programme). Un parcours atypique et pourtant, ce qu'elle nous livre pourra parler à tous, ou en tous cas à toutes, d'une manière ou d'une autre, même si on n'a pas le même vécu ni la même conception de l'existence. Soit par les épreuves qu'elle a pu traverser, soit par les questions qu'elle se pose, sur sa vie, son corps, son couple, sa famille, sa place au monde et celle, d'une manière plus générale, des femmes et ce qu'elles représentent dans nos sociétés.

« Peut-être qu'il ne faut pas juger un ensemble d'années sur un condensé des moments les plus extrêmes. »

Emilie Pine raconte ses peurs, ses choix, ses colères, ses hésitations, ses renoncements. Elle se livre avec sincérité et sans complaisance, d'une voix lucide, crue, drôle et sensible. C'est parfois brut de décoffrage, souvent touchant. Un parcours ciselé de contrastes et semé de difficultés.

Notes à usage personnel est un livre vraiment courageux, qui se lit d'une traite. Il m'a fait penser aux récits autobiographiques de Nuala O'Faolain. Cette manière franche de raconter un passé tumultueux, ce contraste entre l'avant et le maintenant, la combativité, la résilience. A découvrir !

« Je choisis d'être heureuse. Ce bonheur n'est pas parfait, il n'est pas exempt de douleur. Il porte du chagrin en lui. Il n'en est que plus fort. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Ce livre est un phénomène en Irlande, c'est le livre d'une femme, professeur d'université à Dublin, qui se dresse devant l'Irlande entière, qui enfin se pose les questions, les réflexions de toute femme irlandaise actuellement. Avec son langage souvent cru, elle raconte, à la première personne, les choses importantes sur elle et les autres.

Les chapitres sont ainsi découpés :

L'intempérance

Les années bébé

Se parler ou pas

Saigner et autres crimes

Quelque chose en moi

Ceci n'est pas au programme.

Cela commence avec son père. L'intempérance.Son père est séparé de sa mère depuis qu'elle et sa soeur sont petites. Elles l'ont peu vu, mais là il est en Grèce où il réside depuis des décennies. Il est alcoolique. Depuis toujours. Et là il est mourant, à cause de l'alcool. Emilie et sa soeur auront à le prendre en charge, jusqu'à ce qu'il -de lui-même, car il a frôlé la mort- arrête de boire, d'un coup.

Puis les années bébé, lorsqu'elle et son compagnon cherchent à en avoir, le temps passe, elle "pisse" sans arrêt sur des bandelettes ou des bâtonnets, des tests de grossesse, des tests d'ovulation, les larmes, ça ne veut pas venir, et la seule fois où une grossesse est constatée, elle se met à saigner, elle va à l'hôpital, et là, on ne trouve plus le battement du coeur du foetus. Elle revient la semaine suivante, on lui dit que le foetus a grossi. Elle ne comprend rien. Sauf que, si elle raconte ça, c'est que depuis que l'Irlande a revoté CONTRE l'avortement, dans les hôpitaux les medecins et infirmières ont l'ordre de mettre en avant le corps du futur bébé au détriment de la santé de la mère, et en aucun cas parler fausse-couche tant que ce n'est pas avéré. C'est comme ça partout en Irlande actuellement. Dans ce livre elle n'a pas peur de dénoncer ça, et d'expliquer comment elle n'a pas eu de réponses à ses questions alors qu'elle portait un foetus mort. Qu'on lui ôtera avec un curetage, lorsque plusieurs medecins l'auront prouvé. Et c'est partout comme ça en Irlande.

Dans "se parler ou pas" c'est la vie des enfants de parents séparés qu'elle met en lumière, ainsi que des mères seules. Parce que le divorce n'a été autorisé en Irlande qu'en 1997 !! Avant il n'y avait pas de lois, pas de règle, le père partait, la mère restait sans ressourses, avec ses enfants. Parler de la grande pauvreté qui a été la sienne, celle de sa soeur et celle de sa mère, qui a heureusement trouvé du travail, mais pas assez rémunéré pour sortir de l'ornière, les vetements étaient donnés par des associations, et l'égo en prend un coup, à l'école... et les pères n'étaient aucunement encouragés à verser une pension...

Dans le chapitre "Saigner et autres crimes" elle parle de ce tabou des regles chez la femme, de la douleur, dans un pays qui n'est pas habitué à se parler sans tabou.

Dans le dernier chapitre, elle parle de la place de la femme, ou de la fille, à l'école ,à l'université, au travail. Aucune égalité, actuellement. Et le système est tellement installé qu'on trouve normal d'accorder un prix à un garçon qui aura eu une note inférieure à une fille. La fille, non, pas possible. Les places de cadres, ne rêvons pas. La société irlandaise reste silencieuse. Pas Emilie Pine.

L'auteure enseigne à l'University College de Dublin. Ce livre est son manifeste, un manifeste pour la libération de la femme, qui n'est pas acquise, en Irlande. Par contre, je trouve que son manifeste est moins puissant -pour moi- que celui de Roxane Gay, dans "Hunger", la place d'une femme noire américaine et obèse dans le milieu universitaire et des conférences.



Notes à usage personnel - Emilie Pine, ed Delcourt, 16 oct 2019, 190 pages, 20,50€.
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Dans ces Notes à usage personnel, Emilie Pine évoque d'abord les souvenirs qu'elle a gardé d'une crise familiale: celle où son père, volontairement exilé en Grèce, a failli mourir à cause de son addiction à l'alcool.En filigrane, elle dépeint le portrait d'un homme, écrivain, autocentré et bien peu concerné semble-t-il par ses filles. Avec franchise, courage, c'est aussi le dialogue entre un père et sa fille, en perpétuelle évolution, avec ses hauts et ses bas ,qui se donne aussi à lire et l'essentiel est qu'il continue.
Dans les cinq autres essais, Emilie Pine va encore au plus près de son intimité puisqu'elle évoque tour à tour son infertilité (alors que sa soeur est enceinte), son sentiment de solitude quand ses parents sont séparés dans une Irlande qui n'autorisait pas encore le divorce, son anorexie et de manière plus générale son rapport difficile à la douleur et au corps , les violences faites au femmes, son addiction au travail et la dépression.
Féministe, elle l'est mais ce n'est pas pour autant facile de d'admettre, même a posteriori ,qu'elle a été violée, tant la question du consentement était alors biaisée, et le reste encore trop souvent. Ce n'est pas non plus facile de lutter contre le sexisme ambiant , même quand,  comme elle, on occupe un poste de professeure de théâtre contemporain au sein d'une université.
Un parcours poignant, au plus près du corps et des émotions, sans fards qui bouleverse m,ais donne aussi à réfléchir. On se réjouit que l'auteure, à qui son père avait fait promettre quand elle était enfant, de ne pas écrire , n'ait pas respecté cette promesse.
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C'est une histoire de femme, c'est l'histoire d'une femme, qu'Emilie Pine nous propose ici. En six essais qui sont autant de notes personnelles, cette auteure irlandaise, qui a obtenu pour ce livre le « Irish book of the year », nous parle d'elle, de la relation à son père longtemps alcoolique (Notes sur l'intempérance), de son désir de maternité (Les années bébé), de la séparation de ses parents (Se parler ou pas), de son rapport à son corps, à ses règles, à sa pilosité (Saigner & autres crimes, de son adolescence difficile (Quelque chose en moi) et de sa place en tant que femme, de la place de la femme, du sexisme et de la misogynie (Ceci n'est pas au programme).

Comme elle l'explique, coucher sur papier son vécu, ses ressentis, a été difficile, mais lui permet de se réapproprier des parties d'elle. Et ce qu'elle relate au fil de ces chapitres qu'elle nomme essais, je pense que cela peut parler, en partie à tout le moins, à toute femme. Son histoire, ou certains pans de son histoire, ce sont les reflets des miens (ou vice-versa), comme d'autres parleront à d'autres et encore à d'autres. le corps, le couple, le divorce (qui, ai-je appris durant ma lecture, n'est autorisé en Irlande que depuis 1997 !), la filiation, l'adolescence, l'image de soi, la maternité, la place de la femme, son éducation, ce conditionnement dont on n'a pas conscience et qui maintient la femme à la place à laquelle les hommes l'attendent… toutes ces thématiques sont abordées avec beaucoup de lucidité, d'humour et de sensibilité.

C'est un livre qui reflète la grande maturité d'une femme capable de se retourner sur son passé, de parler des moments difficiles qu'elle a vécus et qu'elle continue à vivre sous d'autres formes, mais qui, toujours, décide d'avancer, sans occulter ce par quoi elle est passée. C'est un livre qui rend hommage aux femmes de bien belle manière.

En résumé, c'est l'histoire d'une femme qui peut parler à toutes les femmes.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Et la vérité, c'est que je suis fatiguée d'être feministe. Je suis fatiguée de voir que c'est aux femmes non seulement d'identifier le sexisme, mais aussi de lutter contre et d'y remédier. Je suis fatiguée parce que c'est si nécessaire et si difficile. Et je suis fatiguée de ma propre manière d'intérioriser, fatiguée de ma complicité, fatiguée de jouer le jeu.
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L'aspect le plus destructeur d'une vie solitaire, ce n'est peut-etre pas le temps passé seul.e, mais le temps passé au milieu de la foule, à se sentir exclu.e
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Se mettre à nu, après tout, ne concerne pas seulement notre apparence extérieure, mais la reconnaissance des sentiments qu'elle nous inspire à l'intérieur.
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Trop effrayée à l'idée d'être perçue comme faible, j'avais renoncé à mon pouvoir et à ma voix.
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La vie après mes parents. Je voulais cette vie, et en même temps elle me terrifiait. Je voulais la liberté de ressentir des choses qui ne les concernaient pas, mais j'étais aussi submergée par la forme et l'ampleur de ces sentiments. Qui étais-je, en réalité, sans le cadre de ma famille pour me définir ?
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