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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je me suis intéressée à ce roman de Mazarine Pingeot par le thème évoqué en quatrième de couverture : La peur à travers une femme, Lucie, la quarantaine, mère de deux adolescents, mariée à Vincent, rédactrice dans une revue scientifique ayant traversé plusieurs vagues de licenciements et dont il ne reste que 6 personnes. J'avais envie de découvrir comment était traité ce thème qui nous touche, tous, plus ou moins dans différentes circonstances et parfois de façon très présente, pour la moindre petite chose. Où la peur prend-elle sa source, de quoi se nourrit-elle etc....

S'il fallait résumer ce roman, il est pour moi plus un roman sur la charge mentale d'une femme même si l'on sent dès les premières pages, avec l'annonce de la mort de Louis, un ami d'enfance, alors qu'elle rentre à Paris après les vacances, ce décès survenant un an après la mort de sa cousine et amie, Héloïse, sourde et muette . Ces deux disparitions (suicides) vont faire ressurgir chez Lucie des souvenirs d'enfance, en particulier en Dordogne, dans la maison de sa grand-mère et surtout de la complicité qui la liait à Héloïse dont elle servait d'interprète, partageant avec elle le langage des signes mais aussi avec Louis et Lucas, son frère aîné.

J'ai eu beaucoup de difficultés avec cette lecture car comme je l'indique un peu plus haut, il est question du quotidien de l'héroïne, de la rédaction d'un article sur la notion de Temps dans la physique quantique, de ses recherches à travers entre autre Bergson, article qu'elle doit rendre sous une semaine et qu'elle n'arrive pas à rédiger, perturbée qu'elle est par l'annonce du décès de Louis et par des souvenirs qui refont surface par bribes, ici ou là, et que l'on comprend très vite qu'ils sont liés à un événement survenu alors qu'elle avait 9 ans.

J'ai trouvé la lecture assez longue, fastidieuse car se focalisant sur la vie de cette femme et de ses questionnements par rapport à ses enfants, Mina née d'une précédente relation et Augustin, du détail et de l'organisation au sein du foyer en particulier quand son mari s'absente pour partir en mission à l'étranger et où elle se retrouve seule avec ses enfants. La solitude est un sentiment qu'elle éprouve depuis son enfance, fille de médecins urgentistes très investis dans leur domaine et qui "l'abandonnaient" très souvent seule dans l'appartement pour rejoindre l'hôpital.

Tout au long de ma lecture je me demandais quand elle allait aborder, franchement, le thème annoncé de la peur, car je ne voyais dans les 3/4 du roman qu'un récit qui oscillait entre obligations familiales, courses alimentaires, inquiétudes professionnelles, réflexions philosophiques sur le temps, le marécage et la vase dans lesquels s'englue le personnage, disgressions continuelles peut-être à l'image des pensées de la narratrice mais qui n'arrivaient pas, pour moi, à entrer et se concentrer sur la véritable sujet et ses motifs (même si j'ai très vite compris d'où venait le mal-être).

Je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage, à compatir à sa détresse très intériorisée dans un premier temps, j'aurai peut-être plus aimé en savoir un peu plus sur la relation entre les deux cousines que j'ai trouvé trop "effleurée", l'une étant presque la voix de l'autre. Mazarine Pingeot a pris l'option de plus s'axer sur la notion de temps, de celui qui court, celui d'une vie menée tambour battant, à nier jusque là les blessures parce que niées par elle mais aussi par son entourage,  même quand la dépression devient omniprésente et qu'elle écrase le personnage qui tient grâce un mantra répété à plusieurs reprises : "volonté, volonté, volonté" et dans une ville, Paris, où les notions de rythme et anonymat sont les leitmotiv :

"La vie dans les capitales aujourd'hui est objectivement dure. Il y a quelque chose comme ça qui vous soumet... Ca vous soumet à un ordre et à une contrainte diffuse ; et la principale dynamique c'est le mouvement perpétuel, la vitesse, la compétition... (p112)"


En résumé j'ai trouvé que le thème est noyé dans le flux, qu'il est certes suggéré mais pas réellement approfondi, Mazarine Pingeot nous livre un récit de vie en nous montrant les impacts de traumatismes de l'enfance et comment ils vont dérégler ses facultés et profondément l'handicapée mentalement et presque physiquement en la menant au bord du précipice.

J'avais tenté sans succès par le passé de lire cette auteure, je ne me souviens d'ailleurs plus de quel roman il s'agissait, mais j'avais déjà été gênée par l'écriture, le milieu décrit, un côté un peu intello-bobo et n'avait pas eu envie depuis de lire ses romans. Cette lecture est loin de m'avoir convaincue, je n'avais qu'une hâte c'est d'arriver au bout et comme il l'est à plusieurs évoqué dans le récit, je me suis engluée dans la vase des mots, des idées, tout se télescopant parfois mais sans jamais atteindre le but escompté et répondre à mes attentes.

Peut-être suis-je passée à côté, compris la démarche de l'auteure, peut-être que d'autres apprécieront....
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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J'avais très envie de découvrir ce roman pour plusieurs raisons. Tout d'abord pour sa première de couverture qui est vraiment magnifique. J'adore les peintures de Joaquin Sorolla y Bastida et je trouve celle-ci particulièrement belle. le titre de ce roman m'a aussi interpellé, il s'agit d'une phrase prononcée par Wittgenstein « Je me transforme en pierre et ma peur continue » (p. 105). J'étais ravie par le fait que ce soit une nouvelle maison d'édition, Mialet Barrault qui propose ce titre. Il s'agit également du premier livre de Mazarine Pingeot que j'allais lire. J'étais donc très heureuse de le recevoir dans le cadre de l'opération Mass Critique. Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Mialet Barrault.

Un an auparavant, il y a d'abord le suicide d'Héloïse, la cousine de notre protagoniste, Lucie dont elle était très proche. Puis à la fin de l'été, le décès brutal de Louis, un ami d'enfance très cher, mais longtemps perdu de vue. Lucie va alors s'enfoncer petit à petit dans la dépression. Son quotidien est rempli peu à peu par sa peur : peur de mourir, peur du métro notamment, peur du crash de l'avion de son mari dès qu'il part à l'étranger pour son travail, peur d'être seule, peur face à ses élèves quand elle était professeure de physique. Mais cette peur devient très nocive pour sa famille, son travail, son équilibre mental et son bonheur. Lucie va donc tenter de comprendre et de revenir aux sources de cette peur qui a surgi durant son enfance.

Malheureusement, il s'agit d'une grosse déception, je n'ai pas été séduite par l'histoire ni par le style d'écriture. Ce fut une lecture fort ennuyeuse. En effet, j'ai trouvé qu'il y avait de trop nombreuses digressions sur la physique quantique car Lucie doit rédiger un article sur Bergson, sur son quotidien : les obligations familiales, les courses comme par exemple p. 107 et 108, deux pages sont consacrées à l'utilisation des sacs de course.
Le thème de ce roman, la peur m'a donc semblée survoler et je suis restée sur ma faim...

Challenge Multi-Défis 2021
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Se taire m'avait emportée et je l'avais adoré.
Là je suis restée complètement hors du livre, par protection, peut-être n'ai je pas pu me laisser embarquer dans ce mal-être constant, qui ne m a ni touché, ni émue et que je ne pouvais ajouter au mien.
Sans doute suis je passée à côté...
Grosse déception.
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Premier roman que je lis de Mazarine Pingeot et déception. Itinéraire d'une femme dépressive dont d'horribles souvenirs se rappellent à elle après la mort d'une amie.Les personnages sont bâclés,l'écriture parfois prenante mais aussi souvent prétentieuse.De temps en temps une phrase de Kant ou d'autres philosophes parsèment le récit.On ne s'attache pas au personnage principal qui est plutôt irritant (ni aux autres) Dommage mais on ne comprend pas où voulait en venir l'auteure
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J'avais lu "Se taire", le précédent roman de Mazarine Pingeot et j'avais apprécié à la fois le style et le thème principal du secret refoulé qui ronge.
Dans ce roman Lucie, mariée, deux enfants, rédactrice dans un journal scientifique apprend la mort d'un ami d'enfance, Louis, un an après le suicide d'Héloïse, sa cousine; les trois enfants passaient leur été en Dordogne et des liens très forts s'étaient établis entre eux. Cette mort fait remonter des souvenirs heureux mais également la peur, tapie en elle, après l'agression dont sa cousine et elles ont été victimes à neuf ans, dont Louis a été témoin et qui a été étouffée par les familles mais aussi par les enfants eux-mêmes.
Lucie a peur de tout, peur multipliée par une imagination morbide, peur des déplacements en métro, d'être face à ses étudiants quand elle enseignait, d'un crash d'avion quand son mari par en mission à l'étranger, de la rue... Elle commence à s'enfoncer dans la dépression, la réalité distordue par sa peur.
On retrouve les thèmes déjà évoqués dans "Se taire" avec un secret que l'enfant doit taire, le silence qui ronge et détruit, la famille qui préfère faire comme si rien ne s'était passé, comme si les traumatismes disparaissaient avec le temps alors qu'ils s'enracinent.
Ces thèmes sont intéressants mais que cette lecture fut laborieuse et ennuyeuse : innombrables digressions philosophico-scientifiques sur le temps, la mémoire, l'engagement, Bergson, Einstein, Heisenberg..., descriptions répétitives des peurs de Lucie chaque fois qu'elle prend le métro, va au travail (c'est-à-dire tous les jours!), considérations sans aucun intérêt sur la nécessité de se munir de sacs plastiques pour faire ses courses sinon elles sont difficiles à porter (!!!), séance en visio-conférence d'essayage de chaussures, des définitions de Wikipédia, des citations de philosophes, des paroles de chansons qui m'ont donné l'impression d'un remplissage artificiel pour atteindre un nombre de pages honorable. Toutes ces scories verbeuses ont tendance à oblitérer le coeur du roman qui aurait mérité un autre traitement.
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On est totalement plongé dans la folie qui prend part et consume la protagoniste, on se perd dans ces mots, dans ces pensées. On vit par procuration la frénésie de sa perte d'humanité face à la peur qui la consume et aux souvenirs qui se réveillent.

Un choc quand le deuxième comparse de son trio d'enfance ce suicide, un an après la première. Voilà que notre héroïne se retrouve seule à porter un secret qui a consumé ces 2 amis. Lourd sujet, que la peur qui se tapie depuis l'enfance et qui ressurgit quand un traumatisme en réveille un qui était en sommeil et non oublié. Quand des souvenirs peuvent rendre littéralement fou, au point d'avoir peur de vivre ou plutôt de continuer à vivre avec cette peur.
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Bien que je sois une fidèle lectrice de Mazarine Pingeot,j'avoue avoir eu du mal avec la lecture de ce dernier roman,'' Et la peur continue''. Écriture belle,mais dense, intellectuelle, avecdes longueurs qui n'apportent rien à l'héroïne principale Lucie et son mal être continu, qui se materialise par une peur insidieuse,sournoise, qui l'accompagne tout au long de sa vie: familiale,sociale,professionnelle . Bien qu'ayant compris l'origine du traumatisme, j'ai eu du mal a accompagner Lucie, à m'accrocher à son devenir, à la suivre jusqu'au dénouement, tant elle nous entraîne dans sa deprime de chaque instant,que ne parviennent à enrayer, ni ses enfants,ni son mari, qui pourtant la surveille de près, car ayant compris l'aggravation de sa santé mentale. Ce qu'il s'attachera à stopper avant qu'il ne soit trop tard.
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