Si j'analyse mes critères de choix de livres, je dois avouer que le titre de l'ouvrage figure en bonne place.
«
Même les poissons du fleuve pleuraient » me semblait plein de promesses et sans chercher à en savoir plus, j'ai sélectionné ce livre lors du dernier Masse Critique.
J'ai eu la surprise de découvrir un roman original qui m'a obligée à sortir de « ma zone de confort » de lectrice.
Je lis en effet très peu de romans sur l'Afrique, plus par manque d'occasion que par manque d'intérêt.
Ici, l'auteur nous invite dans la «République du Juste Milieu », sur les rives de l'Oubangui. Ce petit pays, sorte de république bananière est tenu de main de maître par Bocou Sanfouté, un dictateur qui « dictatait » avec talent et détermination.
Entre pots de vins et corruption, notre homme ménage son confort personnel, bien à l'abri dans son palais entouré de ses femmes.
« Sa vie, c'était aussi ses femmes, la première, la deuxième, la troisième et les autres. Les femmes officielles ou pas, ça fait des enfants qui grandissent. Après, quand par attention paternelle et présidentielle femmes et enfants deviennent tous députés, ça fait du monde à l'Assemblée nationale. »
Lorsque le vent tourne, et que les rebelles envahissent le stade de football en faisant danser les machettes, quoi de mieux qu'un exil en France pour notre Bocou Sanfouté.
Nous rencontrons quelques personnages loufoques et attachant telle Arôme, aussi belle que déterminée.
Même si j'ai lu ce roman, souvent le sourire aux lèvres, je dois avouer que j'ai été dérangée par la foultitude de termes africains qui émaillent ces pages, obligeant le lecteur, pour peu qu'il soit un peu curieux, à se reporter au lexique de 4 pages figurant à la fin du livre.
Je ne ressors donc pas totalement convaincue par cette lecture mais je salue le talent d'
Yves Pinguilly qui sait manier avec brio la dérision aussi bien que la gravité.
Je remercie Babelio et les Editions du Jasmin pour ce périple en terre inconnue.