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EAN : 9782862764801
416 pages
Jeanne Laffitte (22/06/2010)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Vendue à la Révolution comme bien national, transformée peu à peu en quartier populaire et marginal, la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, ne renoue avec son passé prestigieux de palais pontifical médiéval qu'au début du XXe siècle. Plusieurs décennies seront nécessaires pour qu'elle acquière son nouveau statut , celui de monument historique, après que ses habitants en ont été éloignés. Elle abrite ensuite un centre culturel de renommée internationale, spéciali... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre de quelques 380 pages consacré à la longue, très longue remontée des enfers de la Chartreuse pontificale de Bénédiction au coeur de Villeneuve-lès-Avignon, fondée par le pape Innocent VI au XIV e siècle où il fut enseveli , qui fut , d'abord son palais épiscopal puis l'une des plus vastes maisons de l'ordre des Chartreux avec son église, ses trois cloîtres, une quarantaine de cellules, certaines composées de plusieurs pièces et d'un jardinet, d'une église à double nef, de salles conventuelles, bibliothèque, salle capitulaire, dortoirs, réfectoires, écuries, remises, forges, caves, boulangerie, cuisine, pressoirs, basse-cours, bugade (buanderie) , ateliers , hôpital, pharmacie, hôtellerie… et même une prison.
Constructions et dépendances, d'une emprise foncière d'un périmètre de plus d'un kilomètre, richement dotées, agrandies, remaniées au cours des siècles mais qui allaient connaître une catastrophe en 1792 quand la Chartreuse sera vendue aux enchères au titre des biens nationaux au profit des villageois, artisans, commerçants, paysans....
Cette vente va engendrer un engouement, des tensions, des rivalités : devenir propriétaires d'un lot c'est pouvoir chercher à son aise et espérer découvrir le trésor des Chartreux.
Assez rapidement ce lieu devient « un village dans le village », un ghetto haut en couleur accueillant des familles d'origines très diverses. De nombreuses cicatrices témoignent encore de cette occupation.
Puis le destin de la Chartreuse va basculer le 11 septembre 1834 quand Prosper Mérimée, jeune inspecteur de la Commission des Monuments Historiques visite l'ancienne résidence pontificale.
Le sauvetage va être long, compliqué, hasardeux . Il faudra patiemment convaincre toutes les autorités, trouver les financements pour exproprier, racheter, réhabiliter, restaurer, l‘ensemble de cette structure , lui trouver une nouvelle destination et le rentabiliser . Finalement dans cet endroit somptueux sera crée le CIRCA : Centre international de recherche, de création et d'animation, association loi 1901 , un lieu où « la culture se pratique, s'exerce, s'invente ». le CNES : Centre national des écritures du spectacle qui a pour vocation l'exploitation, l'expérimentation, le renouvellement des formes et écritures pour la scène est venu compléter ces missions.
Des photographies apportent leur témoignage.
Un petit bémol, il manque un plan pour mieux découvrir ce site .

Depuis 2005, le premier weekend d'octobre, pendant trois jours, les auteurs de romans noirs investissent ces lieux dans le cadre du Festival du Polar : rencontres avec les auteurs et dédicaces , lectures, tables rondes, expositions, jeux ( enquête dans toute la cité pour découvrir un voleur, un meurtrier) , bourse aux livres d'occasion, cinéma, ateliers, spectacles...
Les amis Babelio aiment à s'y retrouver !


J'offre ce commentaire à mon amie Babelio Nadiouchka , c'est là que nous avons fait plus ample connaissance
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le 28 et 29 juillet 1972, une réunion de travail se tient dans la Chartreuse sous l’égide de la Caisse Nationale des Monuments Historiques (…)
La Caisse pose deux fondamentaux aux projets à mettre en place : il faut utiliser le lieu, autrement dit le rentabiliser, en ne se contentant pas des maigres bénéfices que pourraient dégager les visites ou des activités trop ponctuelles. La seconde règle est celle du respect, que définit ainsi J. Sonnier, architecte en chef :
« Cet extraordinaire ensemble avec ses cellules séparées, son admirable réseau de circulation, ses grandes salles et ses bâtiments de service offre de nombreuses possibilités. Mais son passé, la spiritualité qui s’en dégage, le message d’art et d’histoire qu’il apporte, imposent une sélection rigoureuse ; il nous appartient de la faire en toute conscience et objectivité.(…)"
Le Circa – un lieu « en relation directe avec la société actuelle – (…) doit permettre une interpénétration des échelles spatiales : international de vocation, il doit innerver voire fédérer les différentes initiatives régionales, et en même temps s’intégrer totalement dans la vie de la cité, avoir un rôle décisif pour Villeneuve. Ses activités doivent varier « en fonction des types d’architecture présents dans la Chartreuse », en allant des rencontres aux spectacles en passant par les stages et les différentes activités d’enseignement et de recherche. In fine, il est rappelé que toutes les actions menées devront respecter la vocation spirituelle des lieux.
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Les Chartreux à Villeneuve.
(…) L’ordre jouit d’un certain nombre de droits et de privilèges sous forme de bulles accordés par le pape fondateur( Innovent VI) puis par ses successeurs et les cardinaux désireux de poursuivre son œuvre et d’honorer sa mémoire. A ces mesures, ensuite prorogées par le roi, s’ajouteront les nombreux dons effectués par les bienfaiteurs privés, les familles les plus riches comptant bien ainsi se constituer un viatique pour leur voyage vers l’au-delà.(…) S’il venait à personne de douter de leur intégrité personnelle – tout le monde savait qu’ils avaient fait vœu de pauvreté et qu’ils étaient fidèles à cette règle – cette puissance affichée, comme les chantiers architecturaux somptueux , tel le portail commandé à La Valfrenière qui ouvre toujours l’ensemble des bâtiments , ne pouvait que faire des envieux. Leur générosité, légendaire, pouvait même se retourner contre eux : qui, à leur instar, pouvait se permettre de donner, chaque jour, à un pauvre qui se présentait à leur porte du pain et un sou et lui assurer une assiette de soupe – au XVIII e siècle ils étaient une centaine à bénéficier quotidiennement de ce don ? Qui, sinon eux, pouvait se livrer chaque mois à de grandes distributions de pain et de médicaments pour les déshérités ? Là encore, à l’admiration et à la reconnaissance des uns faisaient écho la jalousie des autres et leur amertume devant un tel gaspillage.
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Video de Jean-Pierre Piniès (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Piniès
Entretien entre Jean Guilaine et Dominique Blanc réalisé pour Corbières Matin, dans le cadre du banquet du livre d'été « Demain la veille » qui s'est déroulé du 5 au 12 août 2022, en prévision de leur conférence du dimanche 7 aout 2022.
Crédit photos pays de Sault : Jean-Pierre Piniès
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