Laborit est un grand scientifique ,c'est aussi un homme curieux de tout ,assez atypique dans les milieux universitaires. Cet ouvrage est le fruit de son désir de faire un travail réunissant divers spécialistes pour oeuvrer en commun. La ville comme structure complexe relève d'une approche multidisciplinaire .L'ouvrage est assez difficile . 7 parties : A,B,C de cybernétique/Cadre pour une approche de l'urbanisme/L'Effecteur/Les facteurs/L'Effet et la ville/Le servi-mécanisme/Alors quoi?
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La ville est un outil efficace qui n'a jusqu'ici servi ,à des groupes humains dominants ,qu'a maintenir leur domination.La signification,l'utilisation,la structure même de la cité ne peuvent changer que si la structure socio-économique qui lui donne naissance change d'abord.
Rien ne peut être fait ans une révolution - et cette révolution c'est d'abord en nous qu'il faut la réaliser. Mais comment la réaliser sans la diffusion des informations qui lui sont nécessaires, les moyens de diffusions, de l'enseignement aux mass média étant la propriété d'un pouvoir en place ? Faudra t'il attendre, comme le prévoyait Marx, que le capitalisme ne s'écroule sous le poids de ses propres contradictions ? Ne risquons nous pas alors de retrouver un autre pouvoir dominateur peu favorable aux cerveaux imaginants ? Il ne nous reste plus qu'à espérer qu'en la force de persuasion des faits scientifiques pour ouvrir une nouvelle voie à l'évolution humaine. L'examen de certains arguments écologiques que nous allons envisager permet peut-être d'alimenter cet espoir.
L'utopie est généralement l'ensemble nouveau non compris encore dans les jugements de valeur du moment. Nous ne pouvons que souhaiter que l'urbano-bio-logique fasse un jour partie des jugements de valeur d'une époque. Elle permettra à une autre utopie de voir le jour. La véritable utopie ne serait-elle pas de croire que l'Homme puisse un jour se passer d'utopie ?
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Quel que soit ce que l'avenir nous réserve, évolution complexifiante ou révolution, il paraît probable que le réformisme ne suffira pas pour fournir des solutions vraiment neuves. D'autre part, on peut penser que le phénomène essentiel n'est pas d'influencer l'évolution, ce qui n'est le plus souvent qu'une croyance pieuse issue de l'ignorance où nous sommes des déterminismes cosmiques auxquels nous sommes soumis, mais d'avoir suffisamment conscience de cette évolution, et de tâcher d'en découvrir les mécanismes. C'est en effet le seul espoir qui nous reste pour nous rendre indépendant des déterminisme du passé.
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Tous les espoirs sont permis à l'Homme, même celui de disparaître.
Jean Rostand, Nouvelles pensées d'un biologiste
Quel est le point commun entre la blouse verte de votre dentiste, un bouillon cube, des neuroleptiques, un auto-injecteur d'insuline, le BCG et l'IRM ? Toutes ces innovations sont nées de l'inventivité et l'expérience de la médecine militaire.
« Médecine », « militaire », les deux mots semblent en totale contradiction. Quand le militaire blesse ou tue, le médecin soigne et sauve. Mais le corps étant l'outil de travail du soldat, le réparer et le préserver s'est vite avéré essentiel. En 1708, Louis XIV créé le Service de santé des armées et les premiers hôpitaux militaires. Il imagine même un établissement de soins de suite : les Invalides.
L'inventivité des chirurgiens, médecins, pharmaciens et dentistes militaires pour soigner les combattants permettra des avancées médicales majeures. Ils les transmettront au monde civil. Parfois de façon originale : ainsi, un chirurgien de marine, fort de son expérience des épidémies, interviendra dans l'urbanisation de la ville de Rochefort, et l'auto-injecteur bien connu des enfants allergiques naîtra dans les trousses de secours des soldats. Car la médecine militaire s'invite plus souvent qu'on ne le pense au chevet des civils.
D'Ambroise Paré, père de la chirurgie moderne et médecin de Charles IX, à Henri Laborit, découvreur des neuroleptiques, du « syndrome de stress post-traumatiques » aux prothèses, de la kinésithérapie aux vaccins en passant par les célèbres antibiotiques et les greffes de peau, l'auteure nous entraîne dans un voyage passionnant des champs de bataille aux hôpitaux.
Après des études d'histoire, Elisabeth Segard s'est orientée vers l'information et la communication. Elle travaille comme journaliste à La Nouvelle République du Centre Ouest.
Auteur de plusieurs ouvrages, son livre Si fragiles et si forts, publié en 2021, a été le premier roman à présenter l'hôpital des Invalides au grand public. Il a été récompensé par le prix Srias Centre 2021.
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